Banque d'investissement, marchés dérivés action
Petit panel des différentes activités que je connais (de manière relative, entendons-nous) :
Market Making
Littérallement, il s'agit de "faire le marché"
Les traders ont pour rôle de fournir des liquidités sur un périmètre de produits. On trouve en général majoritairement :
- Des MM options
- Des MM warrants/certificats
- Des MM actions
Cette activité peut se traduire principalement de 2 façons :
- Le market making automatique : Il s'agit d'automates dit "de contribution". Le rôle du trader est de lui indiquer les paramètres nécessaires pour le calcul des prix des produits contribués. Pour les options, par exemple, il s'agit principalement de la volatilité, des taux, des dividendes. Comme les taux et les div sont en général fournis soit par le marché, soit par des analystes, le boulot principal du trader revient alors à évaluer la volatilité (souvent implicitée à partir des prix du marché) de manière à éviter de se faire "coller" (se faire exécuter à un prix trop faible à la vente, ou trop élevé à l'achat). La seconde partie du boulot du trader consiste à se couvrir : En effet, les banques d'investissement ont des contraintes de risque qui imposent une couverture sur les positions en produits dérivés. De fait, le but du MM est de se couvrir intelligemment lorsqu'il a traité des produits contribués. Sa marge viendra de l'efficacité de la couverture. En général, les tailles traitées sont faibles.
- Le market making "conventionnel" : Peu différent du MM auto, sauf qu'il n'y a pas de contribution automatique. Le trader reçoit des demandes pour traiter tel ou tel produit, et doit proposer un prix. De fait, il a les mêmes contraintes que le MM auto sur l'évaluation des prix des produits qu'il propose. Les tailles traitées peuvent être importante, voire très importantes (plusieurs centaines de milliers de lots d'options par exemple).
Trading volatiliste
Il s'agit encore ici de travailler sur des produits de type options ou warrants. Le but est dans ce type d'activité souvent orienté sur de l'arbitrage de volatilité. Entendre que les traders vont surveiller le marché, et chercher à détecter les opportunités, à savoir les prix qu'il estime faux. Souvent, il utilise un automate dit de "hitting", pour "taper" le marché. Il doit bien entendu également se couvrir. Mais le principe étant que si un prix d'option est faux, la couverture lui attribuera une marge. Il paramètre donc son hitter selon des marges qu'il souhaite se fixer à l'achat ou à la vente.
Arbitrage indiciel
Ce type d'activité consiste à arbitrer le cours d'un indice contre le cours des futures sur cet indice. Pour vous donner une idée, le prix d'un future se résume à la chose suivante :
Future = Indice + Base
Cette base reflète l'influence du temps à courir jusqu'à expiration du future (en gros, ce qu'on gagnerait à placer au taux sans risque le cash non utilisé pour payer l'indice comptant), ainsi que les événements liés aux actions composant l'indice, tels que les relâchements de dividendes. Comme ces deux éléments (entre autres), ne sont pas déterminés de manière absolue, il réside une incertitude. Par conséquent, chaque acteur du marché peut valoriser sa base différemment. L'arbitragiste va donc partir du postulat que la sienne est bonne, et détecter les opportunités offertes par des acteurs de marchés qui l'évalueraient mal. Basiquement, il place des ordres sur le future, et lorsque l'un d'eux est exécuté, il se couvre avec l'indice. On parle aussi d'arbitrage cash/future. En tant que tel, les opportunités d'arbitrage sont faibles si on traite des indices parfaits (c'est à dire si on traite un panier d'actions représentant strictement l'indice), du fait du très grand nombre d'arbitragistes sur le marché. Le travail va donc également consister à trouver le moyen de se couvrir, tout en passant des paniers "non parfaits" dans lequel ils auront privilégié les composantes de l'indice les plus performantes/intéressantes.
Arbitrage sectoriel
Partant du principe que les acteurs d'un secteur économique sont relativement corrélés, il est possible de faire un arbitrage entre actions du même secteur. On traite l'un, et on se couvre avec l'autre. Comme toujours, il s'agit ici de profiter d'erreurs des autres.
Conclusion partielle : Les arbitragistes sont les vautours du marché
Trading exotique / Trading structuré
Le boulot est ici de proposer aux clients des produits complexes. Il faut calculer leur prix (pour certains produits, le calcul peut durer jusqu'à plusieurs heures !) pour pouvoir les proposer. Bien évidemment, la marge sur ces produits est très intéressante pour la banque, mais la qualité de ces produits est censée l'être aussi. Ce type d'activité compte parmi les plus rentables.
Hedge funds
Ni plus ni moins que des fonds de placement. Les clients confient des sous, les traders les font fructifier. Dans ce cas, il peuvent, et font souvent du spéculatif. L'obligation de couverture ne s'applique pas à cette activité.
Le quotidien d'un trader est en général assez commun à toutes les activités. Le matin, vérifier sa position, la valorisation de cette position. La journée, surveiller l'évolution du book, du P&L, et gagner des sous selon l'activité sur laquelle on travaille. Le soir, consolider son P&L pour les calculs de risque.
Voilà, en gros, si ça peut en renseigner. N'hésitez pas à me poser des questions si vous souhaitez approfondir telle ou telle partie.
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"Mon modèle, c'est moi-même."