Bon allez, je me lance dans mon petit CR du Mexique.
Attention, pavé décousu incoming.
On est donc parti à 2. Arrivés le lundi 27/10 au matin à Oaxaca, départ le 14/11 dans l'après-midi de Oaxaca.
Avion réservé longtemps à l'avance (février), 2200€ depuis Bâle/Mulhouse avec correspondances à Amsterdam et Mexico. Budget global de 6k€ donc un bon billet de 1000€ en souvenirs. Il y a moyen de faire largement baisser la note en mangeant moins au resto et en prenant moins le taxi.
L'idée de ce voyage était en premier lieu de vivre la fête des morts, qui se déroule du 31/10 au 2/11. Les vivants vont veiller les morts dans les cimetières le soir du 31/10. Quand le cimetière ferme, ils rentrent chez eux avec les âmes des morts, font la fête chez eux avec ces âmes me 01/11 et les raccompagnent au cimetière le 02/11.
Après la fête des morts, l'idée était d'aller sur la côte pacifique pour profiter de l'eau, de la nature, et de la chaleur.
5 jours de tourista assez carabinée pour Madame au milieu auront mis un petit coup de frein pendant quelques jours.
Partie pris de ne pas louer de voiture sur place, les transports en commun étant foisonnants et bon marché, entre les bus de lignes (style ADO), les camiones (les bus urbains), les camionetas (que ce soit des pickup avec des banquettes ou alors les minibus qui partent régulièrement). Les taxis aussi se trouvent très facilement et on trouve facilement via les hôtels/airbnb/mexicain.e.s des contacts de chauffeurs fiables.
Et ça, face aux routes mexicaines, c'est bien plus tranquille 
Les topes ne sont vraiment pas une légende, la conduite mexicaine est quand même assez bordélique même si ça semble finalement étonnamment tranquille avec un ratio bordel/coups de klaxons assez bas en réalité !
Après je pense qu'avoir une voiture de loc dans certains endroits peut largement faciliter les déplacements, mais j'y reviendrai.
Un autre point à noter, c’est la place de l’informel au Mexique, en tous cas à Oaxaca. Parler espagnol est un vrai game changer, beaucoup de contacts se passent par whatsapp (taxis, agences, trucs et machins, resto…). Ca nous a plusieurs fois permis de trouver des bons plans (notamment à côté sur la côte).
Et un dernier point de détail : penser à garder de la place dans les valises
L’artisanat à Oaxaca est souvent magnifique, souvent « bon marché ». A force de petits achats par-ci par-là, on s’est retrouvé à ramener quasi 20 kg en plus, entre les alebrijes, les poteries, les tissus, la bouffe 
Allez, c’est parti pour les vacances !
Du 27/10 au 3/11, c’est Oaxaca. On arrive dans un Airbnb très mignon, dans le quartier de Jalatlaco dont on ne mesure pas encore la beauté et la vivance (j’ai pas d’autre mot en tête pour définir le fait que c’est très vivant
).
Vu qu’on est français, que Dia de los Muertos c’est quelques jours plus tard, on se dit qu’on verra les décos en fin de semaine. Erreur !
Après une petite sieste, direction le centre touristique pour prendre quelques infos ( https://maps.app.goo.gl/gaovHE328B4LffATA ). On tombe sur une équipe très sympa, qui nous donne quelques idées. On en gardera certains, on en jettera d’autres, mais ils nous donnent le planning des festivités des jours à venir (programme très peu fiable finalement…).
Direction le centre de Oaxaca, et on tombe par hasard sur une première comparsa (les défilés) d’écoliers, et première surprise : la ferveur ! C’est magnifique, coloré, vivant, bruyant, tout le monde danse, tous les enfants et enseignants sont costumés et maquillés ! Et sur le chemin, on voit les premières façades décorés de cempasuchils, les premières ofrendas (beaucoup sont facilement visibles dès qu’il s’agit de bâtiments ouverts au publique). C’est déjà magnifique, c’est partout, c’est massif, et on est 5 jours avant !
On découvre aussi une ville magnifique, colorée, vivante, pleine d’artisanats, de galeries, de restos ouverts autour de patios (quasiment aucune terrasse sur rue, mais un nombre hallucinant de cafés/bars/restos ont des patios intérieurs et/ou des terrasses au-dessus). Après quelques heures de balade en ville, on retourne vers Jalatlaco pour diner en faisant un détour par hasard par le magnifique centre culturel de la ville.
Le lendemain, on retourne en ville, visiter le musée des cultures de Oaxaca. Là encore, des couleurs, du bruit, des maquilleuses partout, et encore une présence touristique relativement contenue. On part ensuite voir les musées 20 de noviembre et Benito Juarez où on se fera happer par l’allée des bbq pour manger notre première viande grillée. Là encore, on est surpris par l’effusion de couleurs/saveurs/odeurs/stands de tout et de rien. On voit ça forcément avec nos yeux de français, mais c’est vraiment un lieu de vie où les oaxaquenos viennent faire leurs courses. Et tout ça au son d’une comparsa d’ado sur laquelle on tombe par hasard à l’entrée du Zocalo. On se dit alors qu’on irait bien visiter Monte Alban le lendemain.
On trouve une agence qui ne fait que l’aller-retour (pas de guide, pas de truc et de machin en plus, ils nous amènent le matin et nous ramènent 3h plus tard). J’ai réussi à trouver Lescas tours ( https://share.google/RxT7tYi23UmXCWRbS ) qui nous coute 120 pesos/personne.
Donc le lendemain, Monte Alban. Magnifique ruines de l’ancienne capitale Zapotèque, pas mal de touristes mais ça vaut vraiment le détour. Un mec donne des flayers pour une feria de fabricants d’alebrijes à San Antonio Arrazola. Au retour de Monte Alban, on demande donc au chauffeur de nous laisser à un endroit duquel on prend un bus jusque là-bas, et on découvre une petite ville très mignonne, complètement tournée vers l’artisanat des alebrijes. Aucun touriste, on profite donc pour discuter et en apprendre plus sur la minutie nécessaire pour réaliser ces pièces parfois très impressionnantes. On se retrouve ensuite par hasard dans un champ de fleurs de l’entreprise Fitoflor à Xoxocotlan (prononcer Roro) en cherchant un truc qui est sur le programme touristique qu’on ne trouvera pas. Des chouettes rencontres, c’était joli et tranquille.
Le lendemain, visite des ruines d’Atzompa, où il n’y a quasiment personnes. Bien moins impressionnant que Monte Alban, mais le fait d’être seuls rend la visite bien plus agréable. On est monté en taxi (200 pesos) parce qu’il n’y a pas beaucoup d’autres moyens pour monter là-haut. Taxis auxquels on peut demander d’attendre (il nous proposait 500 pesos pour l’aller-retour en nous attendant pendant 2h), mais on préfère descendre à pieds jusqu’à Sante-Maria Atzompa pour manger et aller visiter un centre d’artisanat de barro verde. Bon, le bouiboui où on a mangé du tasajo ne respectait visiblement pas bien la chaine du froid vu ce qui nous est tombé dessus les jours suivants 
Le soir, on assiste à une nouvelle comparsa qui sera notre préférée ! Magnifique, merveilleuse, dans des petites rues, un peu plus de touristes mais ça reste encore largement gérable.
Le lendemain, c’est le 31/10 ! Le jour où les mexicains décorent les tombes, alors on va faire un tour au panteon général qui prend des couleurs. Et c’est la fête autour, des manèges, des stands de bouffes, des camelots, la fête quoi… Malgré la tourista, on va voir la grande comparsa le soir, magnifique mais avec un truc en moins que celle de la veille. On file ensuite à Santa Maria Ixcotel à côté de Oaxaca pour assister à un défilé de Caterinas, un petit concert, sur une place très mignonne sur le parvis de l’église. Et ensuite…
On file dans les cimetières avec des mexicains rencontrés sur place. Le programme, c’est le cimetière de Xoxocotlan, et celui d’Atzompa après, qui sont réputés pour l’atmosphère intimiste à la lueur des bougies.
Et là le choc complet, à plusieurs égards… Déjà, l’ambiance. La fête des morts, c’est la fête. Donc on arriver vers 22h à Xoxo, et on découvre un concert à l’entrée du cimetière, des stands, des manèges, un monde complétement fou, et surtout, des bus de touristes qui vomissent le gringos… Dans le cimetière, des familles qui veillent les tombes. Des gens qui pleurent, des gens qui mangent, qui dorment, qui écoutent de la musique, qui en jouent, d’autres qui rigolent. Des tombent avec une personne qui attend, d’autres avec 30 personnes autour. C’est autant magnifique que malaisant d’être là, au milieu de ce moment intime, comme un touriste au milieu des autres touristes. On ne reste pas trop longtemps, on mange un morceau, et direction Atzompa. Le cimetière est réputé pour être plus bordélique, avec des tombes en pleine terre et des grands bougies créant une atmosphère intime. Mais ça, c’est que si on y va avec des boules quies et qu’on ne se rend pas compte qu’à côté, là-aussi il y a un concert. Ca crée un décalage assez impressionnant entre l’image intimiste des bougies, l’émotion et le recueillement que nous, français, imaginons d’un moment comme ça, et le bruit, le mouvement, les odeurs, de ce cimetière à 3h du mat’ ! C’est assez fou, unique. On rentre dormir un peu avant une grosse journée un peu tranquille le lendemain où on assistera avec dégoût à la présence massive des américains insupportables qui se croient tous permis pendant une comparsa. Le dimanche, dernier jour, on va visiter les ruines de Yagul à l’est de Oaxaca. Franchement ça vaut le déplacement, c’est vraiment un très bel endroit, très tranquille, un super point de vue sur la vallée autour. En descendant, on va voir le marché de Tlacolula, mais… C’est largement fermé, probablement la faute au 2 novembre.
Après une dernière soirée à Oaxaca, le 3/11 c’est le départ pour la côte Pacifique. Parmi les nombreuses villes existantes, je choisis Puerto Angel, entre Mazunte et Huatulco. On débarque dans ce petit bourg de pêcheur, et on est saisis par la chaleur humide, et par les odeurs. Ca pue, vraiment, partout, le poisson, ou les poubelles, ou les égouts, ou tout ça en même temps. C’est lundi, tout est fermé, on se retrouve à manger au resto Brisas del Mar (n’y allez pas, c’est cher et pas terrible, autant aller acheter des pâtes au supermarché). On profitera largement des plages, notamment Estacahuite et la Boquilla (celle-là est juste magique, il y a un petit hotel resto où on a passé la journée sous une palapa en mangeant très bien pour un prix relativement correct (1200 pesos pour petit-dej, apéro et repas du midi, gouter, et boissons tout au long de la journée). Personne, des tortues qui sont venues nager dans l’après-midi. Par contre, pour y aller, soit c’est en 4x4, soit c’est à pieds, soit faut trouver un taxi qui acceptera de risquer sa bagnole dans le chemin dégeulasse. C’est ce qu’on a fait, mais ça se paye (600 pesos AR). On a aussi fait un tour en bâteau pour aller voir des dauphins et des tortues. On n’a pas vu de tortues, peu de dauphins, mais on a vu les premières baleines de la saison ! Visiblement on a eu beaucoup de chance parce que début novembre c’est plutôt rare ! On a aussi visiter la laguna ventanilla pour aller voir les crocos. Il y a deux coopératives qui se partagent le truc, on a préféré Ventanilla Community Ecotourism. Pour y aller, c’est facile depuis Mazunte. Si on y va en taxi, il faut prévoir le retour en amont parce que le téléphone ne passe pas là-bas et les arrivées de taxi sont aléatoires. On peut marcher un peu pour aller chercher une camioneta. Sinon, vous faites comme nous, vous attendez un taxi comme des crevards pendant 1h et vous dealez avec d’autres gens pour en partager un des rares qui viennent 
On a donc visité aussi Mazunte, San Agustinillo, vu le coucher de soleil à Punta Cometa comme tout le monde (c’est très joli !).
Avant le retour à Oaxaca, on va passer quelques jours à Puerto Escondido. Il y a des minis bus qui partent toutes les 10 minutes de Pochutla (20 minutes de taxi ou 30 de camioneta depuis Puerto Angel) pour 80 pesos par personne pour 1h30/2h de trajet.
On était dans le centre, et c’était super bien ! Les quartiers sont super marqués, entre le centre, la rinconada, zicatela… L’ambiance est super agréable et tranquille partout. Je pense qu’il faut vraiment prendre le temps de monter à pieds jusqu’au marché Benito Juarez (très agréable et très mignon). On a trouvé par hasard un petit bar en plein air au dessus de la playa Coral (Mirador Punta Celeste) d’où on aperçoit le troupeau des touristes en fin de journées sur la playa Bacocho en train de relâcher les bébés tortues.
On a vu dans le Lonely Planet qu’il fallait aller voir Gina’s tour à Puerto Escondido, j’ai fini par la trouver ici : https://maps.app.goo.gl/VnvBUrTdUMtoYRqG9
Elle nous a donné des infos qu’on n’a pas trop suivi, mais c’était au moins une très chouette rencontre !
On est allé en face (Manglar Bird Watching) pour réserver une sortie dans la lagune Manialtepec pour aller nager dans le plancton bioluminescent ! Je conseille franchement cette adresse : 600 pesos par personne, ils sont venus nous chercher et nous ont ramené devant le Airbnb, le guide était cool, on a passé 45 minutes dans l’eau. Il n’y a pas d’autres moyens que de passer par une agence pour faire ce truc. Et franchement, c’est à faire si vous allez dans le coin. C’est juste indescriptible, magique, extraordinaire !
Je savais que dans le coin on pouvait aller voir la nuit les tortues pondre. Je galère mais je trouve finalement un spot ici : https://maps.app.goo.gl/cMB7fcCtsbQ4PX6T9
C’est une asso associée au WWF qui s’occupe de la protection des tortues. Ils arpentent les 21 km de plage toutes les nuits, pour essayer de récupérer les œufs des tortues pendant qu’elles pondent. Ils mettent de côté les œufs, et relâchent les bébés tortues. La différence (parce qu’on peut le faire plus prêt de Puerto Escondido) c’est que c’est pas une entreprise. On est accueilli par une armée de volontaires, on relache 3 bébés tortues chacun. C’est trop mignon, super rigolo. Et j’ai réussi à réserver un tour le soir… On part donc en quad avec une biologiste pour 3h. On n’a pas vu de tortues pondre, mais elle nous a montré plein d’autres choses, on a discuté, rigolé, dans la nuit noire. Elle nous a montré des algues bioluminescentes dans le sablé, on s’est approché des crocos la nuit. Une petite frustration de ne pas avoir vu de tortue mais c’était vraiment très cool ! Là par contre, le lâcher de bébés tortues et le tour nous a couté un poil cher (1000 pesos par personne, plus 400 pesos de taxi AR, d’ailleurs j’ai un contact de taxi fiable et pas trop cher à Puerto Escondido), mais c’était franchement extraordinaire ! Et comme j’ai fait la traduction espagnol vers anglais on a même eu le droit à un petit cadeau 
Ah, oui, et si vous allez à Puerto Escondido, je vous conseille infinimement d’aller gouter aux sashimis de Pez de Vela au restaurant la Salsa ( https://maps.app.goo.gl/NmuW6HaVEmA9YzQAA ). Ca fait plus ceviche peruviens que sashimis japonais, mais c’est juste extraordinaire, et je pèse mes mots !!!
On retourne ensuite à Oaxaca pour rentrer.
Le dernier jour, c’est Hierve el Agua. On peut y aller par ses propres moyens (camione jusqu’à Mitla, taxi ou Camioneta ensuite), mais j’ai trouvé sur Get Your Guide une agence qui fait l’AR depuis Oaxaca. On n’avait pas du tout envie d’un tour (la majorité font Hierve el Agua, Mitla, Teotitlan del Valle, une visite de Mezcal et El Tule dans la même journée…) mais juste l’AR. Pour 30€ par personne, Oaxaca Tours le fait, le prix est le même qu’on passe par l’appli ou en direct. Et l’avantage c’est qu’on a pu passer 3h sur place, faire la petite rando qui descend au pied des cascades calcaire, prendre le temps de se baigner dans chacun des bassins, et on a encore eu le temps de prendre un petit gouter avant de partir !
Magnifique, vraiment !
Et pour clôturer le séjour, le départ étant le lendemain, on s’est offert un diner à los Danzantes, resto étoilé de Oaxaca. Le cadre est enchanteur ! C’était très très bon !
S’il vous reste un petit 150€ pour 2 en fin de séjour, je vous le conseille vivement, ça donne un autre point de vue sur la gastronomie de Oaxaca, qui ne se limite pas aux marchés, aux stands de rue et aux taquerias, mais est aussi largement capable d’aller chercher du côté de la haute gastronomie !
Voilà, c’est un peu long, un peu décousu…
Quoi qu’il en soit, je découvrais le Mexique pour la première fois, en particulier l’état de Oaxaca. Et je n’ai qu’une hâte, y retourner ! Et notamment à Oaxaca, parce qu’entre la Sierra Norte, la Sierra Sur, la région de l’isthme, les bayas de Huatulco et notamment la playa San Agustin (nécessité absolu d’un 4x4 pour y aller, le chemin pour y aller faisant passer celui de la playa Boquilla pour une autoroute d’après plusieurs personnes) pour faire du snorkelling dans le corail noir… Mais là, ça sera location de voiture pour être plus autonomes...
Je ne peux que recommander d’y aller, de se laisser enchanter par la ville, par les gens, de s’y perdre. Depuis le retour en France en début de semaine, tout parait triste et lisse, mêmes les odeurs fortes et désagréables de Puerto Angel nous manquent. Et, même si chacun voyage comme il le sent, je pense que c’est important de se laisser du temps sur place. Avoir le temps d’improviser.
Et puis si vous pouvez y aller pendant la fête des morts, je pense que c’est la cerise sur le gateau, mais ce n’est pas pour autant que la ville s’arrête pendant le reste de l’année. Il y a tout le temps de l’ambiance, des comparsas, de la musique. Même si ça sent un peu trop le mazout par endroit, on se laisse facilement attirer par les autres odeurs délicieuses.
A aucun moment nous ne sommes sentis menacés, en danger. Les mexicains qu’on a rencontrés ont le plus souvent été sympathiques, curieux dès qu’on parlait un peu, cultivés. Et au pire, ils étaient indifférents. Je n’ai à aucun moment été arnaqué (à part à l’aéroport de Mexico où le gars a « oublié » de me rendre 100 pesos sur mon paquet de clopes, mais qu’il m’a vite rendus quand je lui ai fait remarquer…).
Bref, c’était beau, grandiose, magnifique…
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