Dans un grand entretien, le maire et président de la la métropole de Montpellier explique qu'il va perdre 25 M€ pour la Métropole et 7 M€ pour la Ville impliqaunt de baisser de façon drastique les dépenses. Il évoque aussi la fiscalité à Montpellier.  
 
Comment se portent les finances de la ville du fait des restrictions imposées par le gouvernement ?
 
On nous demande de faire des coupes franches dans le budget des collectivités qui se traduisent par un coup de rabot de 25 M€ pour la Métropole de Montpellier et de 7 M€ pour la Ville. C’est le pire budget que nous ayons eu à faire. Il fait écho à celui que doit faire Kléber Mesquida au Département et qui envisage de vendre la préfecture ou Carole Delga qui rencontre les mêmes problèmes à la Région. C’est aussi le cas des 35 000 maires de France.
 
Comment cela va se traduire ?
 
Cela va imposer de réduire de 30 % notre niveau d’investissement. Notre objectif est de préserver la qualité de nos services publics, la sécurité est essentielle, on a besoin de protéger les gens, je n’arrêterai pas la police des transports. Idem pour l’éducation et l’école ainsi que la solidarité en particulier pour les personnes âgées.
 
À quoi allez-vous renoncer ?
 
Tout ce qui a été engagé sera terminé. Pour le reste on va être sur l’essentiel et faire des efforts, différer, comme le projet d’extension du musée Fabre, qui sera décalé de deux ou trois ans. Des projets d’aménagement d’espace public sont reportés. On va vendre des éléments de patrimoine par un plan de cession. On travaille sur la liste. On va se concentrer sur l’essentiel. Mais je n’en reste pas moins très sévère à l’égard du gouvernement car, on a beaucoup aidé les gens riches dans ce pays et aujourd’hui on met en difficulté les services publics de proximité.
 
Les bus-tram sont reportés…
 
On livrera la première extension en 2025 de la ligne 1 mais on va phaser pour être responsable pour retrouver des marges de manœuvre. Mais attention car l’investissement public, qu’il s’agisse du logement ou des aménagements, c’est de l’emploi derrière. Beaucoup d’opérateurs doivent faire des plans sociaux. Mais je veux être clair, je ne dis pas qu’il ne faut pas participer à l’effort de redressement des comptes.
 
Sport et culture ne vont-ils pas en pâtir ?
 
Sur les événements sportifs, d’ordinaire on en accueille une dizaine, là ce sera contraint à trois : Léon Marchand pour les championnats de France de natation, le Tour de France qui donne d’importantes recettes et le WTT pour les frères Lebrun qui donnent un rayonnement incroyable à Montpellier. Pour le reste, qu’aucune fédération sportive ne vienne nous voir pour nous demander 100 000 € pour organiser un événement. En culture, j’y suis très attaché, mais on va aussi allonger les expositions et en faire moins. On va poursuivre nos efforts de bonne gestion d’argent public et réduire nos dépenses.
 
Vos opposants s’inquiètent du niveau de désendettement qui s’envole, de 3 à 12 ans ? Ont-ils raison d’être inquiets ?
 
Vous savez moi, je suis maire 80 heures par semaine. Je travaille pour le bien-être des Montpelliérains. Et notre mandat a servi à rattraper l’inertie dans laquelle Montpellier était plongée. La ligne 5 et l’extension de la ligne 1 du tramway en sont les exemples emblématiques. Les écoles n’étaient pas livrées, la Mosson était engagée dans une spirale de dépréciation… J’ai agi pour l’avenir et effectivement la dette a augmenté mais ce sont des investissements pour les 30 ans qui arrivent. Dont l’objectif est de rendre irréversible la transformation écologique de Montpellier. Si la ligne 5 avait été faite en 2017, elle aurait été bien moins chère du fait des taux d’intérêt beaucoup plus bas. En 2024, tout a augmenté… Mais après ce mandat de rattrapage, on engagera moins de travaux qui sont, je le sais, très impopulaires. Mais je les assume.
Impôts : "Les taux de la taxe foncière ne bougeront pas"
 
Êtes-vous favorable au retour de la taxe d’habitation ?
 
Ce qui me gêne, c’est que M. Macron par sa politique de recentralisation empêche le lien entre le citoyen et l’impôt. Penser que seule la TVA doit financer les collectivités locales est une erreur. Surtout quand l’État commence à ne plus compenser. Je suis favorable à une nouvelle étape de décentralisation. Que l’Etat lègue aux Métropoles l’intégralité des compétences sur le logement. Et autour, il faudrait une vaste réflexion pour retrouver un lien entre les citoyens et la fiscalité.
 
La taxe foncière est votre dernier levier fiscal…
 
Et les taux ne bougeront pas, contrairement à Nice, Lyon ou Grenoble… Comme ils n’ont pas bougé depuis le début du mandat. La taxe a augmenté par la revalorisation des bases…
 
Des impôts jugés trop élevés…
 
Mais la Métropole de Montpellier est financée par les entreprises par le biais de la CFE, le versement mobilité et de la CVAE. C’est pour cela qu’il faut une politique d’attractivité du territoire car c’est ce qui a permis de financer la gratuité des transports.
 
Mais aussi par une TEOM (taxe d'enlèvement des ordures ménagères) et une taxe Gemapi qui ont augmenté…
 
La TEOM a augmenté car, quand on n’a plus de solutions pour enfouir les déchets, on est obligé de les exporter à 200 km, alors les coûts s’envolent. D’où l’irresponsabilité d’avoir fermé le 3e casier de Castries. D’où l’importance de réduire massivement les déchets à la source et de construire le CSR à l’usine Améthyst pour valoriser les déchets non recyclables.

La mise en service de la ligne de bustram B1 devant relier la Place de l’Europe à Montpellier à la station Notre-Dame de Sablassou à Castelnau-le-Lez, via le quartier du Millénaire devait intervenir début 2025, puis au printemps, ce devrait être finalement avant fin juin 2025. Un cumul de retards qui ne réjouit ni les usagers, ni les automobilistes.
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Les 4 autres lignes (voir les parcours en fin d'article) vont subir un sort similaire et les travaux seront étalés davantage dans le temps. "On est en train de lisser le programme en fonction des autres travaux, pour ne pas totalement bloquer la ville", confirmait Montpellier Méditerranée Métropole à France 3 fin décembre.
 
La ligne B2 est par exemple repoussée pour l'heure à 2027 voire 2028. Pour les lignes B3, B4 et B5, un nouveau calendrier est à prévoir à l'horizon 2030-2035.
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Ligne 1 du tram rallongée vers la gare sud de France en service le 18 octobre 2025
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Ligne 5 du tram inauguré le 20 décembre 2025