Reprise du message précédent :
Pour ce qui est d'oublier des pans entiers de son enfance et d'évenements marquants particulièrement, c'est tout à fait normal. Il y a l'amnésie traumatique lors d'évements violents. Mais même sur un quotidien "juste" stressant ou épuisant émotionnellement c'est courant, une psy m'a dit que c'est parce que dans ces moments là qu'on se focalise sur nos émotions, on y met toute sa force pour les gérer, du coup oubli les faits.

Et quoi que tu choisisses, soutien à toi et bon courage  

 
Intéressant, j'aime bien cette explication

Adulte aussi, je pense, si je peux me permettre. J'ai très peu de souvenirs des semaines après le décès de mon fils, pourtant c'est récent. On a quelques photos de cette periode je reconnais rien.

Bon courage Biezdommy.

Mes condoléances Charleston

ChatonMystère > C'est une bonne façon d'expliquer les choses. C'est vrai que j'ai constaté ça sur d'autres périodes difficiles dans la vie, où on entre dans une sorte de tunnel et après on oublie plein de choses.

Merci tout le monde. J'ai la chance de faire peu de cauchemars, j'en ai fait après la mort d'un ami, j'ai longtemps rêvé qu'il était vivant, c'était vraiment l'horreur le réveil

A l'inverse, je peux reconstituer de manière très précise (quasi à la minute) des évènements traumatisants
Alors qu'on aimerait bien les mettre dans la corbeille de la mémoire et la vider

Je me souviens même pas ce que j'ai dîné avant-hier  

C'est pas ce qu'on appelle un évènement traumatisant
A part t'être étouffé ou coupé la main en mangeant

On dirait les enfants quand je demande le menu de la cantine du midi...  

Hier, j'ai fait une pizza avec une pâte maison depuis plus de 48h, j'avais l'impression de manger une pizza au Whisky  

Oui pareil   Mais j'ai l'impression que ça les fait surtout chier de me répondre  

 
Mais est-ce que tu fonctionnes « bien » comme cela ?  Parce que les traumatismes sont toujours là, même enfouis voire niés et peuvent ressortir via le corps, douleurs, blocages, symptômes.

Alors j'ai mal partout mais ça c'est plus du domaine de la conséquence (j'ai eu très très mal à l'époque à causes de contractures dues au stress, et *bizarrement* c'est pile là que j'ai aujourd'hui de l'arthrose qui me fait bien souffrir). Ah oui il y a quand même un cauchemar que je fais aussi, je l'avais oublié mais c'est seulement quand je suis au bout de l'épuisement donc c'est très spécifique.  
 
Mais sinon j'ai arrêté la dépression et ça c'est vraiment la grosse win, 10/10 would recommend.

Alors je ne veux pas jouer les oiseaux de mauvais augure, mais
J’ai suivi une longue thérapie pour me sortir des traumas d’enfance que j’avais - et de leurs conséquences sur l’adulte que j’étais.
Une dizaine d’années plus tard, j’ai ressenti poindre des insécurités et des questionnements sur ce sujet que je pensais avoir réglé.
Ça a été d’autant plus difficile que j’ai eu le sentiment que tous mes efforts avaient été vains, et je me suis sentie vraiment très très nulle.  
J’ai eu la chance d’échanger à cette période avec une psychanalyste et coach très intéressante. Elle m’a dit qu’il n’était pas anormal que nos traumas nous reviennent de manière cyclique. Ce qui ne signifie pas qu’on ne les avait pas réglés, mais qu’ils sont fondateurs de ce qu’on est et qu’à certains moments de notre vie, cela peut revenir.  
J’ai trouvé cela extrêmement rassurant et ça m’a permis d’être plus en paix avec moi-même dans cette période difficile.
 
Tout cela pour dire que même si je recommande la thérapie, ce n’est pas une formule magique qui nous immunise ad vitam aeternam contre notre passé.
 

Quelle bonne nouvelle ! Je m’en réjouis de tout cœur.

 
Oui alors l’arthrose qui prend le relais, ce n’est pas de chance mais si tu n’es plus en dépression, c’est formidable car ces traumas d’enfance tirent bien vers le bas.
Bon courage à toi  

La mémoire n'est PAS fiable clairement. On ne s'en pas beaucoup compte car on ne "fact-check" pas souvent les dates et évènements qu'on a en mémoire en détail, mais si on le fait c'est flippant.

Pour ce qui est des périodes d'enfance et jeunesse qu'on peut oublier oui cela ne m'étonne pas que cela puisse être des longues périodes. J'ai déménagé plusieurs fois jeune et honnêtement sans ce repère qui m'aide à replacer des évènements il y aurait en effet des années entières de ma moyenne enfance sans rien. J'avais longtemps un vague souvenir d'une maison en bord de fleuve qui datait de quand j'avais 4-5 ans (et vague = juste une impression d'avoir un cours d'eau près d'un barbeuq, incapable de visualiser quoi que ce soit) , il a fallu attendre environ mes 15 ans pour qu'en allant à la maison de campagne d'un oncle soudain dans mon esprit je me dise "Aaah  c'était cela".

Et je pense ce n'est pas que les surcharges traumatiques ou émotionnelles qui font oublier des choses. C'est aussi simplement que le contexte change , et comme dit plus haut si on a beaucoup à gérer émotionnellement il y a des choses qui sont relativement évidentes à un moment T dans le contexte qu'on oublie ensuite.

De toute ma scolarité à l'école primaire j'ai des souvenirs mais ça reste vague et surtout très imprécis, je ne pourrai pas situer précisément dans quelle année j'ai fait ça ou autre chose, alors que c'est quand même 5 ans d'une vie
Je me rappelle du visage des instits et de certains élèves, et encore

Pareil en pire je crois, je n'ai quasiment aucun souvenir d'enfance ou d'adolescence, juste quelques flashes très vagues. Et pourtant j'ai eu une enfance relativement tranquille.

Je me souviens surtout de l'école élémentaire où j'ai refusé de sortir avec une meuf, toute la classe s'est liée contre moi parce que je l'ai rendu triste x)  
Angèle avait pas encore sorti sa chanson sur le consentement

J'ai pas trop de souvenirs non plus. J'ai eu une enfance sans trop de traumas je pense.

Dans toute cette histoire en tout cas j'ai rattrapé du lore de ma famille et y a de quoi écrire un livre (mais personne n'a mérité de lire ça) mais c'est quand même des genres de petites gens sans problèmes qui se détruisent gratuitement les uns les autres depuis au moins quatre générations et je comprends pas le projet.

J'ai eu quelques petites satisfactions mesquines dont celle d'apprendre que des gens ont eu l'opportunité d'aller voir ma mère sur son lit de mort et l'ont pas fait. J'ai appris sa mort des mois après, mais si j'avais eu le choix, je pense que j'aurais fait de même.

Quand j'étais gosse j'avais trop la rage, j'imaginais ma mère à l'hôpital en train de crever d'un cancer et je me disais que j'irais la voir pour lui dire des trucs méchants au moment de sa mort, mais j'avais six ou sept ans, maintenant que je suis moi-même une vieille personne j'ai appris depuis tout ce temps qu'il y a des gens, c'est pas la peine d'essayer de communiquer avec.

Perso je suis en froid avec ma grand-mère pour une raison d'histoire d'inceste entre mon grand père (décédé il y a 4 ans) et ma tante (psychopathe comme mon grand père).
Parfois je rêve d'aller la voir et de lui étaler mon caca sur sa figure mais j'ai pris le parti de scier la branche en 2011 et c'est tout.
Détail de choix : la moitié de ma fratrie continue à la voir car il faut pardonner (parce que dans la religion catholique il faut pardonner blabla)

Ben voyons !!

Quelle est la raison de ce froid ?
Pcq elle nie ?
Pcq elle a joué un role active (sans donner de détails évidemment) ?

Je ne sais plus si j'en ai parlé sur ce topic ou ailleurs, mais je recommande très chaudement l'ouvrage Ce qui Cécile sait de : Journal de sortie d'inceste, de Cécile Cée. Elle-même recommande Le berceau des dominations : Anthropologie de l'inceste de Dorothée Dussy (que je n'ai pas lu).
Par ailleurs, il y a une littérature plutôt abondante sur le sujet en ce moment, cf. la BD On ne parle pas de ces choses-là.

On apprend chez Cécile Cée deux éléments qui me semblent fondamentaux :
- la première caractéristique de l'inceste est le rapport de domination. Ce rapport représente non seulement une violence entre l'agresseur et la victime, mais englobe aussi tous ceux qui savaient, supposaient, n'ont rien dit / ne disent rien, pardonnent voire excusent, justifient ou minimisent les agissements.
- au-delà de l'acte criminel que représente le passage à l'acte de l'inceste, l'atmosphère qui existe dans les familles concernées est dite "incestuelle". C'est là que s'exerce un rapport de domination et des relations malsaines impulsées par les adultes (ex. exposition de sa sexualité, non respect de l'intimité, etc).

En moyenne un enfant sur 10 est ou a été victime de violence sexuelle, en grande majorité dans le cercle familiale. Au-delà de nos histoires personnelles, de celles de nos familles, je trouve qu'il est ultra important de s'interroger sur ce sujet - surtout si l'on côtoie des enfants.

J'ai beaucoup plus de souvenirs que la plupart des gens, dès l'âge de 3 ans je crois.  
Franchement, ce n'est pas vraiment une bonne chose. Il n'y a pas que le positif qui reste, c'est plus compliqué de laisser une deuxième chance à quelqu'un et d'accepter que les gens changent, et savoir exactement ce que machin a dit il y a 12 ans ou se souvenir d'une récréation dans la cour de maternelle n'a absolument aucune utilité.  
 
Par contre j'avais lu, et constaté en discutant avec des connaissances, que les personnes victimes de maltraitance n'ont parfois plus aucun souvenir de leur enfance. J'ai curieusement beaucoup de mal à m'imaginer ça, alors que j'ai moi-même complètement occulté un évènement traumatique pendant des années.

Elle a minimisé la chose et a rejeté la faute sur ma tante (oui oui vous avez bien lu). Bref je vais pas rentrer dans les détails. Ça va pas forcément vous intéresser.
J'ai appris ça tardivement (j'avais 22 ans et ça m'a pas mal secoué). Ma grande soeur, avec qui mes relations ont toujours été tumultueuses, m'a gentiment presenté la chose en mode "ça va c'est bon tout le monde est au courant maintenant"...non en fait c'était la seule de ma fratrie au courant...bizarrement j'ai peu de relations avec ma grande soeur aujourd'hui même si ce n'est évidemment pas la seule raison.

Le dernier a l'air intéressant mais ouch, je sais pas si je pourrais (et pourtant au moins ça y a pas dans ma famille immédiate, en tout cas, pas que je sache). Le rapport dominant-dominé dans les familles, la sujétion totale des enfants au contrôle des parents, la passivité des spectateurs, ça me picote de trop près je pense.

Tkt qu'on peut oublier plein de trucs et avoir quand même le cerveau qui repasse les 20 moments les plus cringe des dernières décennies de ta vie alors que tu essaies de t'endormir Parfois je me dis que ça serait bien de pouvoir choisir ce qu'on oublie, et puis je réfléchis cinq minutes et je me dis que ça serait vraiment une super mauvaise idée

c'est un peu ce que je me disais l'autre jour, c'est une chose de savoir que ça existe comme mécanisme et une autre que de constater que ça nous arrive aussi, ça fait vraiment bizarre.

 
Un peu hypermnésique ? J'aimerais vraiment pas avoir ce syndrome

Pas à ce point là mais assez proche.  
Je me suis vraiment brouillée avec des gens pour leur avoir rappelé exactement leurs mots et leurs contradictions alors qu'il s'était passé plusieurs années depuis la dernière discussion sur le sujet. J'ai mis très longtemps à réaliser que les autres ne fonctionnaient pas comme moi et ne s'en souvenaient vraiment pas.  
Côté positif, je dois bien reconnaitre que c'est pratique au travail de pouvoir expliquer très précisément la solution que j'ai mise en place 15 ans plus tôt pour une problématique équivalente. Je retiens la majorité de ce que je programme/met en place depuis mes études, mais pas les prénoms de mes collègues.    

En même temps, les collègues ça passe, les bugs ça reste

 
Bof, j'ai plus ou moins le contraire (aphantasie) et c'est pas tellement mieux.
 
Plus exactement, j'ai pas de vision intérieure, donc pas de souvenirs au sens habituel. Je me souviens des événements, évidemment, mais pas de façon visuelle.

Je pense que c'est vachement surfait le cerveau « normal » parce que quand on se regarde les uns les autres on a tous un truc qui marche pas tout-à-fait comme il faudrait en théorie (mais c'est connu, la différence eentre la théorie et la pratique, c'est la pratique).

Tout à l'heure, je dois amener ma mère à un examen puis faire ses courses avec elle, je vais encore finir ma journée de mauvaise humeur après l'avoir entendu se plaindre et critiquer pendant des heures.
J'espère qu'elle sera dans un bon jour, histoire de ne pas avoir envie de nous planter en voiture.  
 

De ce que je vois autour de moi, on est tous différents au niveau de la mémoire, et un facteur qui joue beaucoup c'est le fait de revenir régulièrement sur les souvenirs pour les ancrer : la famille de ma femme parle beaucoup plus régulièrement du passé ("tu te souviens de ça ?" ), sort régulièrement les photos, etc. Et au final ma femme a beaucoup de souvenirs de son enfance alors que moi je n'ai quasiment aucun souvenir avant le CM1.  
 

Mes parents sont très photo, albums et vidéos de notre enfance. On a beaucoup voyagé en France étant gamins.
Ma femme c'est tout l'inverse, elle partait pas beaucoup en vacances et toujours au même endroit, donc ses souvenirs d'enfance sont un peu "génériques" alors que moi je me souvenais de tel ou tel endroit.

Euh pourquoi ramener ça sur ce topic si le posteur originel ne l'a pas fait lui-même ?

T'as raison

Vous êtes pour le " oeil pour oeil dent pour dent"? Ma soeur qui n'avait pas amené de chocolat à ma fille pour Pâques a décidé qu'elle ne viendrait pas fêter son anniversaire car elle est trop occupée à voyager et que ce n'est pas grave parce que ma fille est grande. J'hésite à ne plus rien offrir à sa fille du coup ( pauvre enfant elle n'y est pour rien hein mais je suis gavée là).

J’avoue que je suis loin de ma famille (sur un autre continent) donc pas la même situation mais à part quand on se voit, on ne s’offre rien entre frères et sœurs et aux enfants pour Noël / anniversaires de toute façon, les enfants sont suffisamment gâtés.  

+1
 
Ce n'est pas une obligation de venir aux anniversaires des neveux et nièces,  encore moins de faire des cadeaux à partir d'un certain âge.

Cette phrase fait partie des plus mal interprétées.
C'est pas une idée de vengeance et de nuire à l'autre mais de réparation : si tu lui a brûlé sa maison, tu la reconstruits, et non pas il crame la tienne.

D'autre part, tu fais des cadeaux à ta nièce pour ta nièce ou pour faire plaisir à ta soeur à travers ta nièce ?