Reprise du message précédent :

Non, il s'agit d'une correction.

Je replace le contexte : ZEP, Guyane, enfants orphelins, parents chomeur, non francophone...
Bref, une fois par semaine je me fais insulter en créole ou dans d'autres langues.
 
Je pose la question car si la sanction/punition/correction doit être proportionnelle à la faute, elle ne l'était pas ici.
La semaine dernière on m'a traité de salaud (enfin "salo!" c'était en créole), et du coup j'ai fait un rapport plutôt qu'un uppercut dans sa gueule.

Oui. Je suis intéressé pour savoir ce qui va se passer après (peut être plutot en mp ?)
Edit : je développe un peu, uniquement sur le plan administratif, je ne discute pas du côté moral. Là je serais pas étonné de voir une suspension à titre conservatoire puis un conseil de discipline. La violence physique n'est en réalité tolérée que par exemple pour séparer 2 élèves qui se battent (contraindre physiquement un élève), mais en aucun cas en réponse à une agression sauf légitime défense (faire cesser l'agression par une réponse proportionnée, ou un truc du genre). Dans le cas que tu présentes la situation me semble mal engagée puisque le surveillant répond physiquement à une agression qui n'est "que" verbale. De toutes façons il y a 2 suites possibles qui ne s'excluent pas : sanction disciplinaire et sanction pénale. Même chose pour le môme, d'ailleurs. Le surveillant peut invoquer le droit de correction via la jurisprudence mais ça risque quand même d'être chaud patate.

Au passage, je rappelle que tous les fonctionnaires de l'état sont protégés par la Loi n° 83-634 du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires : l'article 11 précise les modalités de la protection statutaire. En gros si on est agressé physiquement et verbalement, on en avertit le recteur par la voie hiérarchique et hop, perché . Cette protection est due, elle inclut une protection juridique et une obligation de réparation des préjudices. Détails là : http://vosdroits.service-public.fr [...] 8848.xhtml . Ca ne remplace pas un dépôt de plainte.

Après, hors du cadre théorique, cela peut se régler "à l'amiable". Quand j'étais en région parisienne, des collègues avaient emmené des élèves en voyage scolaire dans le jura pendant une semaine. Pendant la nuit,une élève avait eu la bonne idée de se cacher pour faire croire à sa disparition pour faire une blague. Les profs ont cherché partout, et quand elle a vu qu'ils paniquaient suffisamment, elle est sortie de sa cachette derrière un rideau morte de rire. Du coup, une de mes collègues l'a giflée. De retour du voyage, la fille est allée trouver sa mère en disant que la prof l'avait frappée et évidemment la mère outrée a fait un scandale dans le bahut en disant qu'elle allait au commissariat. Ca s'est terminé dans le bureau de la principale avec la mère, la prof et les autres accompagnateurs.  Une fois que la mère a réellement su ce qui s'était produit, elle a giflée à son tour sa fille devant tout le monde puis s'est roulée au pied de la principale en pleurs (bon, la mère était zarbi aussi ! ). Mais voilà, je pense que ce serait bien que les parents soient convoqués devant le chef d'établissement et la surveillante pour s'expliquer. Dans des cas extrêmes comme celui-ci, les familles peuvent comprendre (après tout dépend des familles et surtout du charisme des participants)

 
50 euros pour ceux à temps plein.
Pour les autres, ça dépend du nombre d'heures dans le lycée.

 
Ah non, nous ce sont de vrais cadeaux.
Au moins la valeur de la cotisation.

J'ai fait aujourd'hui ce que j'aurai condamné chez un autre prof : prendre sur un plan personnel des conflits passés et garder rancune à un élève qui après tout n'est qu'un ado. Aujourd'hui, au centre commercial, j'ai croisé un élève que j'ai eu en 3e l'an dernier. C'était un élève avec lequel j'avais épuisé toutes les solutions. Il passait son temps à foutre mon cours en l'air et donc, moi,qui d'habitude évite les exclusions, je passais mon temps à l'exclure. J'ai fait un nombre de rapports sur lui pas possible, j'avais des maux de ventre chaque fois que je devais l'avoir en cours et j'étais bien contente qu'il parte en fin d'année (C'était un cas dans l'établissement mais entre lui et moi, c'était carrément devenu épidermique, dans les deux sens je pense). Er là, je le croise. Il vient me dire bonjour et semble rester pour vouloir discuter avec moi de ce qu'il fait, ce qu'il devient. Ma réaction : je lui dit froidement que je suis pressée et je tourne les talons. J'ai bien conscience que j'ai eu tort mais cela a été plus fort que moi. Donc, voilà, je me présente. Je m'appelle Sagatta et je suis une prof aigrie, complètement nulle qui garde rancune à ses élèves des années après.

 
J'ai été voir les CPE, "on étouffe l'affaire, de toute façon l'enfant est un roi chez lui, sa mère ne lui dit rien car cancer avancé; il devait être exclu mais on attend une prochaine gaffe pour le faire".
 
Bref, tout ce que j'aime dans l'administration.

5 Paters et on n'en parle plus

 
 
Quelle merveilleux métier !    
 
 

 
D'un autre côté, peut-être qu'ainsi il comprendra que c'est trop facile de faire suer son monde, puis de vouloir s'en tirer comme une fleur, comme si rien ne s'était passé. C'est délicat : il ne faut en effet ne pas être revanchard, mais en même temps toi aussi tu es un être humain avec ta propre sensibilité...
 

moi je suis dans le privé donc, à ta place, j'aurais tendu l'autre joue  

bienvenue sagatta

 
bah moi on m'a touours dit que les élèves en avait pas "après nous" individuellement/personnellement... c'est juste la personne que tu représentes (prof/autorité...) qui les fait chier...  

Oui je sais bien. Ce sont les grands principes et j'y crois. C'est la raison qui parle
Mais, dans  "la vraie vie" comme on dit, je trouve que c'est pas toujours facile de prendre des distances. Et là, c'est la partie humaine qui l'a emporté sur la partie professionnelle. Quand tu vois un élève qui s'ingénie à te faire chier, tu as beau te dire que c'est face à l'institution que tu représentes, il n'empêche que tu pars du cours épuisée, tu rumines cela toute la soirée et quand tu sais que de nouveau tu vas avoir l'élève, tu as une boule au ventre parce que tu te demandes comment ça va se passer. Je dis "tu", c'est plutôt "je" que je devrai dire. Mon problème, c'est que plus j'avance, plus j'ai du mal à encaisser les choses et cela m'inquiète. J'ai pas forcément plus de problèmes de discipline que la plupart de mes collègues,mais quand j'ai un souci avec un élève, eh bien je le vis mal car je me sens en-dessous de tout. C'est un problème pour moi car bien que j'aime mon métier et que je ne me verrais pas faire autre chose dans l'immédiat, il me conduit de plus en plus vers le bas par moments. Pour cet élève-là notamment (mais bon c'était pas que pour lui, c'était un état de ras-le-bol général), j'ai été arrêtée deux semaines pour fatigue nerveuse. Après, j'ai bien conscience qu'il ne faut pas que cela devienne épidermique avec des élèves, car ce n'est pas pro et en plus,ils le sentent et cela envenime les choses et on doit dans notre métier nous "élever" au-dessus de tout cela, mais plus ca va,plus j'ai l'impression de plonger au lieu de m'élever.

Bienvenue sagatta, merci pour ce partage.    
 

C'est pas grave, il s'en remettra et peut-être même que ça le fera un peu réfléchir.
Un an c'est encore frais, ne te culpabilise pas, après peut-être qu'il voulait te présenter ses excuses et t'expliquer pourquoi il avait été comme ça. On ne peut pas toujours réagir parfaitement dans toutes les situations.

 
 
 
 
ah mais tout à fait d'accord... même si on ne devrait pas prendre ça pour soi, il est vrai que ce n'est pas facile à gérer.. après je n'ai pas vraiment ce genre de soucis donc je n'imagine même pas... dans mon lycée même les élèves que je n'ai jamais eu en cours me disent "bonjour madaaaaaaaaaaaaaame"

 
Merci pour les petits conseils   Autant le deuxième point me pose pas trop problème, autant le 1er, clairement à chaque fois je vois trop grand   mais selon ma tutrice c'est les erreurs classiques des débutants donc je m'inquiètes pas trop non plus pour le moment.

 
     
 
 
 toi c'est demain?

 
 Je ne suis pas de cet avis. Si tu ne l'as plus cette année tu ne lui dois rien. Professionnellement tu n'as plus aucune obligation envers lui, tu peux donc l'envoyer se faire voir si tu le souhaites.  Et perso, avec un gus pareil je ne me gênerais pas.

ouiiiiii

 
 courage, camarade! tu tiens le bon bout!

@sagatta :
ça me rappelle le cas d'un élève qui m'avait pourri la vie quand j'étais assistant à Londres et je m'étais promis qu'au dernier cours j'allais lui dire ses quatres vérités et le pourrir bien comme il faut, lui montrer l'étendue de mon vocabulaire grossier dans la langue de Shakespeare. Puis arrivé à la fin du dernier cours avec lui, je me suis dit qu'il ne valait pas la peine que je m'énerve.
 
Franchement, à ta place, je ne culpabiliserai pas. Si je croise un élève qui m'a fait chier dans la rue, je lui laisse l'inititiative du bonjour sinon je ne le calcule pas.  
Pour moi, cela reste un geste pédagogique : on ne peut pas impunément faire chier les gens et penser qu'il ne vous en garderont pas rancune. C'est aussi une leçon de vie.
Par contre, je pourrais tout aussi bien, avec l'élève en question, mettre ma casquette de prof même si je ne suis pas dans l'établissement et lui faire la morale en "jouant" mon rôle de prof.
 
D'ailleurs, c'est peut-être ce qui m'aide à bien vivre le métier. Je me sens un peu comme un acteur et j'arrive assez facilement à passer du "vrai moi" au "moi prof".  
 
Dans le même ordre d'idée, on fait en décembre la remise des diplomes du bac à nos anciens terminales. Si un élève a été chiant, je ne lui fais pas de compliments. Je garde ça pour les élèves que j'ai vraiment appréciés. Je vois encore ça comme une leçon pour eux : je reste poli et courtois, mais faut pas m'en demander plus, parce que ça se mérite.

merci demain film/film/proverbes (ouais mes TS sont des chineurs je les fais bosser jusqu'au bout)

Demain au programme, c'est festival du jour le plus court, créneau médiathèque, rangement de la classe et préparation des bureaux pour mes nouveaux élèves en janvier (j'espère qu'ils vont bien s'intégrer   ) et un jeu pour finir l'année
On peut donc dire que ça sent bon quand même

http://www.lemonde.fr/societe/arti [...] tin&xtcr=1
 
moi ça me fait peur  

 
Ou alors il voulait juste balancer une vanne/provoquer, c'est pas en un an que le petit con est devenu sympa  

Rassure toi, les profs de prépas (ce sous prolétariat moderne vivant dans des conditions indignes et devant se partager 1 malheureux million d'euros de budget de colle par an rien que dans mon lycée) ne seront pas impactés après leur juste combat du mois dernier.  

C'est humain. Le ressenti est fort et durable. En même temps, faut pas en vouloir aux élèves qui gardent une certaine rancune à l'égard de leurs profs, quand ceux-ci tapent pour remporter un combat d'autorité, sans souci des effets durables.
 
Les gamins n'ont souvent pas la maturité nécessaire pour saisir toutes les implications, mais ça ne les empêche pas d'être durs.
Je pense qu'il faut essayer de ne pas prendre les choses trop personnellement, car c'est souvent plus une réaction face à l'institution qyu'autre chose, d'un autre côté je me dis que ce n'est pas mal de leur faire comprendre qu'on le prend personnellement et que leur attitude est pourrie, si d'un autre côté on est correct à leur égard.

je vois pas trop le rapport?
 
qu'on envisage de fermer une si grosse fac, c'est impensable pour moi.
On fait quoi des étudiants, du personnel en place?  

 
Je suis en partie d'accord avec toi mais pas complètement. Je trouve qu'il y a une cruauté chez les élèves qui est au fond de chaque être humain. Moi encore, j'ai la "chance" d'avoir surtout des pbs de discipline ponctuels liés à certains élèves et plus ça va, moins j'encaisse ces soucis et cela affecte mon moral et ma vie privée . Mais, je cite comme exemple ma collègue de la même matière avec qui les classes sont carrément odieuses (pas que des élèves isolés, même les bons élèves changent de visage avec elle) et qui se lancent un défi chaque année : qui fera pleurer Mme Y en premier (car malheureusement, elle a déjà éclaté en sanglots devant une classe) et qui la fera partir en arrêt en premier. C'est un de mes élèves à moi qui me l'a avoué et j'en avais entendu parler aussi.Je veux bien admettre que des élèves n'aient pas la maturité nécessaire pour mesurer tous les dégats psychologiques qu'un tel comportement puisse occasionner à long terme mais ils ne sont pas gogols non plus (je suis en collège, ils ont entre 10 et 16 ans ils ont pas trois ans, en primaire je dis pas mais là,ce sont des ados,l'âge bête mais qui peut raisonner)- ils savent qu'ils ont affaire à des êtres humains et que ce qu'ils font va avoir des répercussions (la preuve vu le contenu de leur pari !) Je n'ai jamais entendu un élève dire : je déteste l'institution que  représente ce prof et donc à travers lui, je vais m'en prendre à cette institution. Ca, c'est un discours de pédogogue, d'IUFM qui cherche à tout rationaliser. J'entends plus "M. Machin est un con. Je vais le faire chier. T'as vu la gueule qu'il a,  etc"C'est juste, ils sentent un être humain en position de faiblesse (tous les élèves savent que ma collègue est dépressive et qu'il lui arrive de pleurer à cause de leur comportement) et donc ils s'en donnent à coeur joie. J'appelle pas ça de la cruauté qui nait d'une ignorance innocente et pure...
Et l'argument selon lequel l'élève reporte sur le prof l'échec et les humiliations que l'institution lui fait endurer, ok je veux bien pour certains élèves (notamment certains qui sont en échec et qui foutent la merde en permanence en cours car pour eux,c 'est le seul moyen de "briller" ) mais pour reprendre l'exemple de ma collègue, même les bons élèves (pas victimes de l'institution en général)  entrent dans le jeu du" pari inter-classe"... C'est aussi cela qui explique mon ras-le-bol.
Edit :Bon allez, c'est les vacances. Je crois aussi que c'est la fatigue qui parle chez moi. Je ne raisonne pas toujours comme cela. J'aime mon métier en général et je trouve que cela a un sens malgré tout mais là, je n'en peux plus. Je reviendrai à des pensées plus positives l'an prochain !