CR TGV 2016
Intro
Le TGV est la course qui m'a redonné envie de courir, il y a 7-8 ans. A l'époque j'avais encore mon TFL qui m'a au total empêché de vraiment courir pendant 10 ans. Je faisais l'itinéraire court (qui correspond à la première partie puis on coupe par fond d'aussois pour basculer de l'autre coté) en treck avec des amis et sur la fin des 4 jours on est tombé sur des gars partis en reconnaissance de la fin du tracé : la course avait lieu le lendemain (météo orageuse d'où le tracé court cette année là). L'idée ne m'a jamais abandonnée mais elle restait un rêve fou. Jusqu'à ce que je change d'alimentation et me découvre une nouvelle jeunesse. Un taranis argatrail pour me tester sur du "long" (6 tracés sur 10). Des CR de ouf de la team HFR du TGV 2015 (et celui de perrout) qui m'ont rappelé trop de souvenirs de ces paysages superbes . Une maxirace 2016, motivé par plouf02, pour confirmer/ajuster les détails vu que je fais peu de compétitions. Voilà le tableau.
Préparation
Très peu d'entrainement au global pendant l'hiver, nouveau taf bien stressant n'aidant pas. Une fois la démission donnée, j'ai mis les bouchées doubles en enchaînant les SL en montagne. La maxirace a été un calvaire car j'ai du tout faire à la volonté vu que j'étais vidé énergétiquement. J'ai ensuite consacré les SL (à jeun évidemment) à tester des choses, principalement alimentaires. En gros, j'ai presque tout changé sur mon alimentaire et bien m'en prendra . Je perd aussi un petit kilo entre la maxi et le TGV (pas pu faire mieux, vacances avec mes parents que je vois jamais sinon ), c'est peu mais c'est toujours ça de pris.
Avant course
J'arrive donc sur cette course en condition physique très bonne. Seul bémol, un peu mal au pieds gauche suite à la sortie en spiridon en milieu de semaine. Heureusement ça ne me gênera pas mais je n'ai plus l'habitude qu'une douleur dure plus de quelques heures maintenant, donc je doutais un peu .
Briefing d'avant course, topo détaillé écrit donné par l'organisation . Explications orales avec parfois des descriptions un peu marseillaises (lauzes du lac des vaches complètement sous l'eau, blabla), mais je leur en veux pas de prendre des précautions/grossir le trait pour prévenir les moins expérimentés et limiter les abandons.
Cette fois j'ai pu dormir une nuit convenable avant la course. ça ne m'était pas arrivé jusque là (argatrail ni maxirace). Est-ce le fait d'avoir TOUT préparé l'avant veille (juste de l'eau à mettre dans les poches avant de courir, en gros) ou est-ce le plat patate douce+ratatouille légère, ça restera l'enigme . Je ne me lève pas 3h avant la course pour petit dejeuner. Le réveille sonne (je vais pas dire que j'ai eu une nuit de 8h ceci dit). J'enfile mes affaires. J'avale 2 bananes. j'essaie de faire caca sans succès. Je vais à la voiture : il fait frais => envie de chier, sauvé au dernier moment . Je retiendrais l'astuce pour l'avenir (et pourquoi pas qq abdos crunchs ). Encore 3 bananes avalées en roulant (pas de logement juste à coté). Evidemment j'arrive pas bien à l'avance et je me retrouve ... au fond .
Tenue vestimentaire : le moins de compression possible. Même le teeshirt cardio D4 je prend un vieux un peu large. Et je n'aurai jamais le moindre début de crampe.
La météo est nettement meilleure que la veille (où il pleuvait des cordes par moment), mais elle sera moins optimiste que ce qui était prévu.
La première barrière horaire est un peu serrée (idem avec la seconde) et je suis au fond mais je panique pas, je colle au plan : gérer au cardio et prendre du plaisir . La maxirace m'a au moins donné la confiance de pouvoir terminer même si épuisé.
Première moitié (Départ => Plan Sec)
Sur cette course ça sera moins chiant qu'à la maxi, mais ça m'énerve toujours d'avoir des paquets à dépasser juste parce que t'en as 3 qui décident de courir ensemble et de front ou parce qu'un touriste au pied pas montagnard n'est pas doublé par d'autres. Mention spéciale à un gars qui bloquait (au moins) 30 autres sur un quasi single en montée et quand enfin je le passe (après avoir remonté toute la file ; et il y avait largement la place à cet endroit) il me lâche un "calmos, il y a de la place pour tout le monde". J'ai rien répondu parce que je venais d'y laisser un peu d'énergie et d'énervement mais si il y avait de la place pourquoi personne devant sur 500m et tous les autres qui se marchaient dessus ensuite ... . Mais je suis resté globalement sage, certains ont traversé des cours d'eau complètement n'importe comment d'énervement car bloqué derrière des gars qui savent pas lire où poser les pieds )
Toute la première partie sera courue dans la brume ou météo bouchée. Température un peu fraiche au col de la vanoise avec le vent (pas pris de manchette), mais ensuite très bien pour courir. La vue se découvre qu'à l'approche de Plan Sec alors que les prévisions donnaient une vue dégagée à partir du col de la Vanoise. On verra pas les beaux paysage au loin, heureusement que je les connais déjà, ça compense un peu. Plein de souvenirs de petits détails du parcours me reviennent . "Le" névé en dévers est moins costaud que lors de ma rando de l'époque et il est sécurisé par une corde (merci les gendarmes ). Un bouquetin traversera un peu devant nous à un moment où il y a moins de monde.
Je remonte du monde, du monde et encore du monde mais je reste prudent à ne pas envoyer le cardio dans la strato. Les sensations sont excellentes alors que j'arrive à faire monter le cardio au besoin, ce qui veut dire que j'ai aucun trou d'air, le choix alimentaire est parfait. Les névés sont courts et pas problématiques (même si un gars s'est vautré sur l'un d'entre eux et s'est retrouvé 20m plus bas, sans se faire mal heureusement ). L'ambiance est bonne. Pour le descriptif plus précis de cette partie voir les anciens CRs de cette course.
Seconde moitié (Plan Sec => Arrivée )
A partir de là, la course change complètement. Le classement s'est plus ou moins établi, on se suit moins et j'ai mis en route le guidage de la epix. On croise beaucoup plus de monde sur les sentiers, qui nous encourage. La météo tourne au grand beau et chaud. Je découvre un parcours que je ne connaissais pas et que j'aime bien. J'ai eu quelques petits passages à vides très légers, compensés à chaque fois sans soucis par l'ingestion d'un gel D4 ultra avalé en plusieurs fois : au lieu d'avaler direct je laisse le gel bien imprégner les parois buccales ce qui déclenche une forte salivation et donc une digestion sans le moindre accroc. Aux ravitos je picore à l'envie mais en restant végétalien (même si je sais que les laitages en course ça booste bcp ).
J'essaie de pas griller bcp d'énergie à la montée du col de chavière comme bien souvent recommandé. La montée se passe bien. Col qui est déjà bien enneigé sur sa face sud, mais qui l'est complètement jusqu'au refuge en face nord, ce qui fait perdre pas mal de temps. J'ai été un peu bête et j'aurai du me mettre en mode luge sur le cul plus d'une fois mais bon. Les lunettes de soleil m'ont été fort précieuses et idem le peu de crème solaire appliquée dans la précipitation (j'ai pas l'habitude de ça du tout) sur le nez/visage/bras avant de partir. J'ai beau avoir passé des heures en montagne ces derniers mois en tenue d'été, j'ai choppé deux beaux coups de soleil sur les mollets et la nuque a été heureusement partiellement protégée par la visière.
Le reste de la descente est sans réel intérêt sinon de croiser beaucoup de monde. Depuis que les gamins qui m'avaient badgé au CP4 m'avaient annoncé mon classement provisoire (117e), je n'ai eu qu'une envie : défendre cette place. Pourtant j'ai quasi zéro esprit de compétition en tant normal, mais là je ne me suis même pas arrêté pour charger la montre dans la descente, ni pour changer les chaussettes (paire sèche transportée pour rien, comme plein d'autres choses en fait ), ou pour enlever ces satanés gravillons qui étaient rentrés dans les chaussures et m'ont massé les pieds toute la descente. J'avais pas non plus une fraicheur permettant d'attaquer mais j'ai laissé les jambes cavaler tout le long. Et j'ai même été galvanisés ensuite quand j'ai enfin trouver du monde à doubler dans les deux derniers kilomètres, pour finalement terminer 111e sur 600 partants. Un rêve.
(là encore pour le découpage des différentes parties/portions je vous laisse lire les CRs TGV précédents, maître santroll et les autres font ça mieux que moi, qui me focalise plus sur le ressenti que sur le découpage/analyse)
Bilan
Très peu de secouristes comparativement à la maxirace où ils étaient partout (ça fait un peu le choc des contrastes extrêmes ), mais en même temps le terrain était bien moins traitre. Aux ravitos les bénévoles sont chaleureux et prennent les devants quand ils peuvent ("donne tes flasques, je les rempli" ). J'ai pas pu redécouvrir les paysages de la première partie mais j'ai bien aimé ceux de la seconde. J'ai jamais été vraiment en souffrance et j'ai pris un plaisir dingue, pour en plus faire un classement inespéré pour moi.
Encore identifié des choses à améliorer :
moins de matériel annexe à transporter, alléger le sac et mieux ranger. mieux utiliser les poches du short baggy D4
je gagne pas vraiment de temps aux ravitos alors que je pourrais si j'étais plus ordonné (confirmé en vue flybye)
la goutte de sueur hyper chargée en sel qui tombe dans l'oeil en fin de course, ça brûle. Le buff pour s'éponger c'est gentil mais pas hyper fonctionnel (même si c'était le HFR ) et faut profiter des ravitos/ruisseaux pour se rincer de temps en temps.
mode luge sur le cul, sur la neige à travailler
se méfier un pouillème du guidage ("pointing bug" ) de la epix qui parfois est pas aussi réactive qu'un rapide coup d'oeil sur la montre peut l'être (bon, au max écart d'une dizaine de mètres, 2-3 fois dans la course, pas mortel )
mieux jauger la quantité de flotte transportée, je suis toujours en mode chameau : bien souvent avec 1 bon litre en trop si ce n'est plus. (un peu traumatisé par la boucle 3 à l'arga mais faut que je corrige mes estimations )
si possible logement à coté, ça limitera peut-être mon retard donc mon positionnement au fond de peloton
changements validés depuis la maxirace (mais toujours potentiellement perfectibles) :
hydrixir longue distance stick légèrement sous dosé
barres gerblé cranbery/banane
prendre suffisament de gels et de barres. compléter au besoin avec des pâtes de fruit emportées à chaque ravito
repas la veille et petit dej' axé 'patates douces et bananes'
tenue vestimentaire avec le moins de compression possible
découpe partielle rondelle batons spidenet pour accroche tout terrain
L'anecdote c'est que ce jour là pour moi était placé sous le signe de la symétrie. J'aurai voulu que j'aurai pas pu le faire : dossard 33 / 12h21 / 111e.
L'anecdote bis c'est que j'ai tout couru sans avoir mal au pied mais maintenant ça revient et j'ai aucune idée de ce que c'est
Maintenant beaucoup plus de vélo, tentative de perte de poids et objectif argatrail début septembre : finir les 10 parcours (110 km).
-- le strava --
edit : vidéo qui n'est pas de moi mais qui donne une bonne idée de ce que c'était
Edit autres vidéos :
https://www.youtube.com/watch?v=lsOimMcev7k
https://www.youtube.com/watch?v=5TTNYPp1uwQ (bon,c'est pas la meilleure, de très loin mais quitte à être exhaustif ... )
https://www.youtube.com/watch?v=VbgTnQekMJg
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"Il n’y a rien de noble à être supérieur à vos semblables. La vraie noblesse est d’être supérieur à celui que vous avez été auparavant."