eviltyler a écrit :
Ça fait rêver quand même J'attends le CR détaillé de 10 pages sur le blog de Tyler
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Comme il part 15 jours en vacances ce soir, ça attendra, en attendant voici un teaser :
Jour 1 :
Départ des Houches 7h 7h30 pour cause de faux départ de la troupe annecienne , on jardine un peu dans la ville avant de trouver le bon chemin qui nous emmène dans la montagne. Burbleee a déjà montré ses fesses pour ceux qui ne les avaient pas déjà vues, personne n'est parti en courant, c'est un peu le test pour valider que les participants ont bien la bonne mentalité.
La première montée rien à dire, tout se passe bien, il fait beau, les paysages sont splendides, petite pause au sommet du col du Tricot pour grignoter un peu, Julien en profite pour refourguer ses barres périmées et/ou au goût douteux, les barres chimpanzé ont fait l'unanimité contre elles, même Angelus en pleine hypo à 2 doigts de sucer des cailloux le dernier jour a trouvé ça immonde
On attaque la première descente sur les chalets de Miage, je me fais vanner sur les crampes et bam à la mi-pente je sens des douleurs dans les cuisses et je finis en marchant Ça me permet quand même de rayer quelques pistes (semelles dans les chaussures, utilisation des bâtons, stress de la course). La fin est roulante et après une petite piqure de guêpe nous voici aux Contamines.
On choisit le meilleur resto seul resto ouvert de la ville et on se pose en terrasse sous un beau soleil qui fait vite place à des nuages et au vent et au bout de 10min on a tous sorti les vestes, Angelus a enfilé tous les vêtements et autres buffs contenus dans son sac et il a encore froid alors qu'il est midi, qu'on est qu'à 1000m d'altitude et qu'il ne pleut pas. Il commence à douter de la pertinence de ses choix de matos
On passe 2h à table à cause des 4 gugusses qui ont pris du gratin de crozets mijoté au four pendant 45min, le seul au monde qui contient des petits légumes, une recette spécialement développée pour Julien grand amateur de poireaux. La montre de Tyler en a profité pour faire 2km et 200+ alors que lui n'a pas bougé, ai-je besoin de préciser que c'est une Garmin ?
Je conclus le repas par un petit cocktail eau, moutarde, cornichons sous le regard envieux de mes petits camarades, mais en tout cas j'ai plus eu de crampes par la suite
Nous voici donc repartis à l'assaut du col de la Croix du Bonhomme avec le ciel qui se couvre de plus en plus, on prend la pluie, puis la grêle sur la fin de l'ascension et on arrive enfin au refuge après cette journée assez courte et facile. Douche (tiède pour les montagnards, froide pour les citadins), chocolat chaud et on passe au repas. Vers la fin du repas, 3 ou 4 bouquetins apparaissent sur la crête pas loin et viennent vers nous, Julien et Victor sortent pour les voir de plus près mais ne réussissent qu'à les faire fuir, petite remarque d'une voisine de table "Putain ils font chier, on aurait pu les voir de près s'ils les avaient pas effrayés "
Jour 2 :
Après une nuit à entendre la pluie tomber sur le velux, nous voilà prêts à en découdre, arnachés comme des clowns avec nos pantalons et vestes imperméables bariolés, la tendance de la saison 2015 semble être le pantalon jaune avec veste rouge
Étant donné qu'il n'y a pas ou peu de réseau, on demande la météo au gardien "Pas mal ce matin, ça se dégrade dans l'après-midi et ensuite la vraie perturbation arrive pour le weekend". On regarde dehors, il neige Heureusement ce n'est que le 2ème jour et notre motivation est encore au top, nous voici donc en route pour le col des Fours.
Finalement il ne fait pas si froid, et à part les pieds gelés à force de marcher dans la neige fondue, on passe le col et on attaque la descente sur un bon rythme, on croise quelques randonneurs qui nous demandent "Vous faites une course ?" "Non on s'amuse juste ". Arrivés au pied du col de la Seigne, Julien nous dit "Allez on fait la montée sur un bon rythme !" et il part en courant Bizarrement personne ne le suit, c'est une montée longue mais pas trop raide, en haut le vent souffle fort, température réelle 5°C, température ressentie -45°C. Après avoir enfilé tout ce qu'on avait comme vêtements dans les sacs et tenté de s'abriter contre le cairn qui marque le sommet, on décide de descendre plus bas pour faire notre pause, ne voulant pas finir comme Pulpipi avec 1 couille gelée.
En bas de la descente, on passe au refuge Elisabetta mais contrairement au plan on ne s'y arrête pas pour manger, comme il ne pleut pas on décide d'avancer le plus possible avant la dégradation annoncée par le gardien. On grignote quelques barres et on enchaine sur la montée à l'arrête du Mont-Favre, là c'est dur pour tout le monde, mais c'est pas trop long, on est vite en haut et nous voilà lancés dans la descente sur Courmayeur, première partie roulante jusqu'au refuge Maison Vieille où l'on a décidé de faire une pause, on voit Angelus débouler comme une fusée, sa montre affiche "batterie faible" et il trace pour pas rater l'enregistrement de sa trace mais au final il lui manquera quand même quelques kilomètres On mange un bon plat de pâtes qui fait du bien et on se lance dans la descente finale de 6km sur Courmayeur, bien raide cette fois-ci. Devant ça part quand même au taquet, impossible de suivre pour ma part à cause d'une petite tendinite à la cheville, j'entends crier devant, ils ont l'air de bien s'éclater, je me console en me disant qu'au moins je m'économise les cuisses.
On arrive à l'hôtel, un beau 4 étoiles en plein milieu de la ville un confort royal qui va bien nous aider à nous refaire la cerise pour les 2 derniers jours qui sont beaucoup plus durs (au moins sur le papier mais ça s'est bien confirmé dans la réalité ), un grand merci à Tyler pour cette logistique au poil Emporté par notre euphorie on demande même à faire chauffer le jacuzzi pour se détendre les cuisses mais les 30min de chauffe annoncé par la tenancière n'ont permis que de faire passer l'eau de 15° à 20°, et seul Pascal l'ancien para s'y risque. On ne peut attendre plus longtemps, les estomacs crient famine et il faut aller au resto. On nous conseille une super pizzeria et on se retrouve avec des pizzas de 40cm de diamètre dans l'assiette, certains auront du mal à finir et demanderont un doggy-bag pour emmener les restes le lendemain.
Après le repas le docteur Julien soigne tous les petits bobos, le stock de patch anti-tendinite diminue à vue d’œil ... Vraiment une grande aide d'avoir un diagnostic et un traitement en direct Merci mec !
Jour 3 :
L'hôtel a accepté d'avancer le petit déj d'une heure pour qu'on parte pas trop tard et on déboule devant un buffet de rêve avec pain frais et viennoiseries en tout genre sortant tout juste du four, des tartes, des oeufs, du bacon, des céréales, ...
Bref on se pète le bide mais au bout de 15min on se rend compte qu'on est que 8 à table, il manque une chambrée Merde on connait pas leur numéro de chambre, on sait juste qu'ils sont au 2ème, Tyler va donc frapper à toutes les portes avant de tomber sur la bonne (heureusement l'hôtel est quasi vide).
On repart dans les rues de Courmayeur et on tombe sur l'arche de départ du Tor des Géants qui part dans 2 jours, en plein milieu de la rue centrale, on fait arrêter les voitures et on se fait un magnifiques monkey de groupe sous l'arche
La journée qui s'annonce longue commence par les 1300+ de la montée à Bertone puis Testa Bernarda, Duckjerry fort de ses recos de la CCC nous guide parfaitement sur cette partie qu'on fait en plein brouillard, Tanguy nous colle une mine de derrière les fagots dans la montée et Angelus grignote ses restes de pizzas. Petite descente sur le refuge Bonnatti, puis une petite sente bien sympa nous évite la route en fond de vallée (encore une indication de notre guide Duck) et nous voici rendu à Arnuva au pied du Grand Col Ferret. On a décidé de manger au refuge Elena (oui en Italie ils donnent des prénoms de femme aux refuges ) à mi-chemin du col, mais comme on commence à voir que l'estimation de Tyler de 46km pour la journée est un peu optimiste et qu'il faut qu'on soit au gîte pour 19h (l'heure de la soupe), on décide de faire rapide et après un plat de pâtes avalés en 2-2 on repart à l'assaut du Grand Col Ferret, pas si terrible finalement. Duckjerry nous quitte juste après le repas, sa tendinite contractée à la CCC se réveille et cela devient trop douloureux pour lui de continuer (il serre déjà les dents depuis un bon bout de temps), d'autant plus qu'une fois le col franchi les possibilités d'échappatoire sont beaucoup plus compliquées. C'est donc à contre cœur qu'on le voit redescendre alors qu'on continue notre ascension. Tanguy nous remet une seconde mine, vu la vitesse à laquelle il nous passe, je pense même pas un instant essayer de suivre. Au col il y a encore un fort vent, on se presse donc de descendre pour pas qu'Angelus perde un doigt, c'est une descente très longue (20km), d'abord sur un single super sympa, on arrive vite à La Peule où on fait une pause pour se ravitailler et se réchauffer au soleil. La suite de la descente est très roulante sur un gros chemin, Burbleee a également réveillé sa tendinite au genou et ne peut plus s'arrêter de courir sous peine de forte douleur, je l'accompagne un bout pour lui remonter le moral mais il me lâche vite à courir même dans les petites côtes, je me cale à un rythme d'EF avec Pascal le para et Angelus qui commence à bien nous impressionner à avancer à une bonne allure sans forcer, il nous aura bien bluffé avec ses doutes d'avant le départ ...
Arrivés à mi-descente à la Fouly, je vois les premiers assis sur un banc et Burbleee qui courre en rond dans le champs derrière pour pas s'arrêter Je me dis que c'est quand même un grand malade ce mec, j'essaierai par la suite de lui suggérer un abandon mais apparemment ce mot ne fait pas partie de son vocabulaire
Là on attend un bon bout de temps les derniers qui se sont gourés de chemin, étant donné que les heures défilent vite et qu'on a encore 17km à faire, on fait les serres-files avec Julien pour motiver et mettre sur le bon chemin les plus fatigués (pour ce dernier point c'est un peu douteux de compter sur Julien mais il a bien su lire les panneaux cette fois là ). Après encore 10km de plat descendant on arrive au pied de la dernière côte qui nous amène à Champex et au gîte (situé encore 150+ au-dessus de la ville, petite facétie de notre organisateur qui a sapé le moral de plus d'un ).
Je laisse filer les derniers fatigués et j'attends Burbleee et Julien que l'on ne voit plus derrière, à un moment je m'inquiète même de pas les voir arriver et je rebrousse chemin mais finalement ils arrivent, ils ont fait une pause médicale donc le contenu est resté malheureusement secret. Pensant que Burbleee est mal, je lui propose mes bâtons ... quelle erreur ... sitôt la montée en vue il part au taquet, je peine vraiment à suivre et bien avant l'arrivée à Champex il remonte un à un (voir même 3 par 3) le groupe, certains manquent de tomber dans le ravin avec le souffle et on arrive finalement au gîte à 18h45 juste au moment où il se met à pleuvoir. Pensant que les derniers sont loin derrière et le chemin étant pas évident à suivre, je repars en arrière chercher ceux qui peinent un peu mais finalement ils ne sont pas loin du tout et tout le monde sera arrivé pour 19h05, Tyler ayant même négocié de décaler le repas de 30min on a le temps de prendre une bonne douche avant de se caler les pieds sous la table pour une bonne fondue. Angelus tenant à sa silhouette de marathonien préférera quant à lui une bonne soupe chaude.
On file se coucher tôt, plus personne ne croyant les estimations de Nico pour la journée à venir après les 55km du jour pour les 46 annoncés, sachant qu'il annonce 43km pour le lendemain
Jour 4 :
Départ sous une bonne pluie mais en théorie selon les prévisions cela ne devrait pas trop durer, la première montée de 1000+ est bien raide, technique sur la fin avec un bon pierrier à traverser, tanguy s'échappe par l'avant une fois de plus et on le verra déboucher au col alors qu'il nous reste 150+ à faire
La descente est dans le même accabit, on avance donc pas vite du tout, mais la pluie cesse progressivement, on a même une belle vue sur le glacier de Trient l'espace d'une ouverture dans le brouillard.
Arrivés en bas Victor est un peu naze et a peur de nous retarder, il décide donc de filer sur Trient en espérant trouver un moyen de transport pour les Houches, finalement il trouvera très rapidement un automobiliste qui le prendra en stop et le déposera devant la voiture aux Houches
Pour notre part nous voici à l'assaut du col de Balme, à fond de balme , je m'arrête 2min en bas pour poser le pantalon et la veste et je mets 30min à recoller ensuite, Burbleee et Tanguy faisant la course en tête (comme j'étais derrière je peux pas dire qui a gagné ). Angelus est de nouveau à court de vivre et commence à manger des pissenlits A mi-chemin le gardien du refuge nous ouvre les écoutilles pour faire le plein d'eau et nous annonce 2h pour le col de Balme, "Mais comme vous avez des petits sacs vous mettrez peut-être qu'une heure trente". Ca me parait énorme et en effet on pointera au sommet en moins d'une heure
Et au sommet superbe vue sur le glacier du Tour et la vallée de Cham sous un soleil radieux
Descente roulane sur le Tour que l'on atteint vers 13h après à peine 20km à cause d'un terrain bien technique, mon frère nous y attend pour faire la fin avec nous.
Julien me dit qu'il doit rentrer plus tôt pour aller chercher sa fille et Burbleee a enfin décidé d'arrêter de souffrir et va rentrer direct, le soucis c'est que ce sont nos 2 conducteurs pour rentrer sur Annecy ensuite, donc on va devoir bâcher également. Mais le magnifique esprit trail de Burbleee vient rebattre les cartes et il me propose de prendre ses clés et de rentrer avec sa voiture, franchement un grand grand merci, je me voyais mal ne pas faire le final avec enfin un magnifique soleil
Un petit sandwich rapide et on fait l'état des troupes, Julien, Burbleee et 2 autres amis rentrent en train aux Houches par manque de temps ou tendinite, Tanguy, Angelus et un ami de Tanguy rentrent à pied par la vallée pour boucler ce tour en bonhommes et il ne reste donc que Tyler, mon frère et moi pour finir par les balcons et le sommet du Brévent.
Mais comme c'est un peu trop facile, Tyler souhaite être à Annecy à 19h30 donc ça fait 18h30 aux Houches et il est 13h30 passées quand on décolle du Tour, moins de 5h pour faire 26km et 1300+ dans un terrain pas super roulane, va pas falloir traîner ... En gros on prend l'ancien parcours du MMB jusqu'à Planpraz puis droit dans la pente jusqu'au sommet du Brévent et ensuite une belle descente de 1500- sur les Houches. J'ai un peu souffert sur cette portion avec la petite accélération et le peu de pauses mais Tyler a donné un tel rythme qu'on débarque aux Houches à 18h20 On retrouve Tanguy et Angelus et on file sur Annecy dans la voiture de Burbleee qui me fait quelques blagues à allumer les phares quand j'actionne les clignotants, ai-je besoin de préciser qu'il s'agit d'une Garmin Peugeot ?
J'ai sûrement oublié pleins de détails et d'anecdotes, ce qu'il faut retenir c'est qu'on s'est quand même bien régalés et marrés et que l’organisation Tyler Tours est parfaite, tout est préparé mais pas trop pour garder un peu de piquant et au final tout se passe comme sur des roulettes ou presque