Deux petits CR de mes dernières courses :
Trail de Méribel avec l'ami PlayTime
L'idée est de faire un bon bloc en altitude.
Samedi : KV
Départ à 10h30, mais je galère un peu à trouver un covoit qui m'amène à l'heure. Je réussis à convaincre une conductrice de partir 1/4 d'heure plus tôt pour arriver à Moûtiers à 9h45 où PlayTime me chope en passant. La transition est parfaite, et tant mieux car on arrive au retrait des dossards juste 10 minutes avant. Petit couac, je me rends compte que j'ai raté mon inscription, heureusement on peut encore le faire sur place. Après ces quelques formalités et un aller-retour express à la voiture, on se glisse assez confortablement dans le sas de départ (le speaker annonce "2 minutes 30", j'ai même le temps de manger ma pâte de fruit).
Bon c'est mon deuxième KV ever, à l'évidence c'est pas trop ma spécialité. Celui-là est court, 2,6km. Tracé droit dans la pente, relativement large tout le temps. C'est bien raide, je prends mon rythme entre les 3 et 4ème féminines. Les écarts ne bougent pas trop, je force pas mais j'ai quand même le souffle très court (j'aurais sans doute pas pu forcer, en fait). Je finis en 48', ça me va. J'attends PlayTime et on redescend en courant à bon rythme, en suivant le balisage du parcours du lendemain. Au début on pense que c'est la première montée, en fait non c'est la dernière descente (super la reco).
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Dimanche : 35km 3000m de D+
Le parcours s'annonce exigeant avec un ratio d'un fort beau gabarit. L'altitude aussi sera un facteur, on part à 1600 et on ne redescend pas sous les 2000 avant la fin. Mon plan initial est de courir 20km avec PlayTime et de lâcher les chevaux sur la fin (une longue descente, une longue montée et la longue descente finale). Départ donc assez tranquille (pour moi), on se met dans un petit serpent avec quelques féminines notamment. Malheureusement ça ne va pas fort pour mon compagnon, qui n'est pas dans son assiette et me laisse filer au premier ravito (km 10), après une jolie section sur crête. Je remets du rythme un peu plus tôt que prévu, mais sans trop abuser (j'ai une autre course une semaine plus tard). On reprend de l'altitude, en passant par un infâme pierrier (en mode gros rochers), c'est plutôt ludique, surtout à redescendre. Petite traversée et nouvelle montée bien raide, jusqu'à une arête qui offre un magnifique panorama sur toutes les montagnes du monde.
C'est le 20ème km, longue descente un peu chiante au début mais plus rigolote vers le bas, puis environ 500m de plat (les seuls du parcours) jusqu'au dernier ravito, où on croise les autres formats du jour. Mais immédiatement après on bifurque de nouveau vers la dernière montée, raide mais plus "normale" et régulière que les trucs précédents. Je rattrape encore 2 gars mais assez lentement, les écarts d'allure sont faibles, et devant moi il n'y a personne à l'horizon. La montée est longue mais je la gère pas trop mal, et on débouche sur une nouvelle crête, jusqu'à l'arrivée du KV de la veille. Bascule dans la descente, un peu timide au début puis j'envoie les grandes enjambées pour de bon avec un maximum de plaisir.
Arrivée en 5h45 à la 22ème place, c'est vraiment lent comme course, normal vu le profil et le terrain. J'ai une heure de retard sur la tête, c'est assez conséquent, je pense qu'en courant "à fond" j'aurais pu gratter 15 minutes tout au plus. Mais l'expérience est sympa, la journée très chouette. Petit imbroglio à la fin quand on se rend compte que malgré ma 22ème place je suis le deuxième M0, sachant que le premier est sur le podium du scratch, donc on attend une plombe l'interminable remise des prix (il y a plein de courses, des challenges KV + 35km, etc.), mais on se rend finalement compte qu'ils regroupent tous les masters et qu'un M2 s'est glissé devant moi. Bon c'est mérité, c'est un vrai vieux (et il m'a collé une bonne demi-heure). En partant de la zone d'arrivée, j'entends un nom familier appelé sur le podium de je ne sais quel challenge... c'est celui d'une fille de ma classe au collège ! Je vérifie si c'est bien elle, et ça se pourrait bien ! Mais je ne suis pas très physionomiste et bon ça fait 23 ans quand même. J'ose pas aller l'aborder pour lui demander
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Trail du Galibier, 50km 3000m de D+
Une semaine plus tard, hier donc.
Je découvre Valloire, très sympa pour une station de ski
Je suis en chambre d'hôtel, du coup pas de cuisine, je dois me débrouiller autrement pour l'alimentation. La veille on se fait un bon resto avec PlayTime (encore lui !) et un pote à lui qui rentrent d'un trek dans les environs. On a quelques inquiétudes sur la météo, il a plu tout le samedi, j'espère que ça tiendra pour la course mais ce sera a minima gras. La course s'annonce plus roulante qu'à Méribel, il suffit de regarder le ratio (15km de plus pour le même dénivelé !). Ça me convient.
Je me réveille 1h15 avant la course, je bouffe vite fait un sandwich au fromage et des fruits secs, puis deux petites barres de céréales. C'est ce que j'ai trouvé de plus intelligent quand je suis passé au Carrefour Montagne la veille. Est-ce que ce sera efficace ? Par ailleurs pour la course je remplis 4 flasques de poudre magique (70-80g de glucide). Départ à 5h30, c'est tôt. Le temps est clair, pas énormément de monde dans le sas, et un orga annonce au micro un truc à propos du col du Galibier (normalement le point culminant), on n'entend rien mais je comprends à demi-mots qu'ils zappent la fin de cette montée, un truc tracé hors sentier apparemment un peu trop glissant vu tout ce qui est tombé la veille. Ça nous épargne 2km et 300m de dénivelé (ça aurait dû faire 52/3300).
Départ relativement tranquille, 3 mecs se détachent devant, puis un 4ème les rejoint, et ils sont suivis par... 5 filles, wtf
Mais ça s'étire un peu sur le premier kilomètre qui est un tour du village, sur bitume. Ça enchaîne par la première montée, la seule qui soit vaguement raide sur le début. Je finis par doubler la première fille et me cale derrière un mec qui me fera le train sur toute la deuxième moitié de la montée, extrêmement roulante. Il court tout, je le suis en alternant avec un peu de marche. Je pourrais le déposer mais je n'ai pas envie de me griller dès le début, de nuit... Donc je suis, et on se fait rattraper par un mec. On finit par déboucher sur une espèce d'alpage, on en voit 3 pas loin du tout devant, et il me semble qu'il y en a encore 2 ou 3 dans le groupe de tête plus loin. Début de la descente, avec l'autre mec on dépasse le lièvre, ça glisse un peu il faut faire un peu gaffe. Bas de la descente, petit couac car on tourne au-dessus du ravito, on croise le groupe de 3 en sens inverse, on doit redescendre 100m de route, c'est pas bien méchant. Je suis le seul à m'arrêter remplir une flasque, d'autres mecs arrivent et me doublent. Mon plan était de ranger la frontale pendant ce temps, mais la bénévole est au talkie-walkie pour régler le souci de balisage, j'oublie ma frontale sur mon front, et finalement je l'enlève en marchant dans le début de la deuxième montée.
Après ce moment un peu chaotique je repars de plus belle. C'est une nouvelle fois roulant, je pousse bien sur les bâtons, je rattrape deux mecs mais je suis assez crispé au niveau intestinal... Je relance en courant sur une partie de piste en faux-plat, mais ça ne va plus du tout, je dois ralentir puis m'arrêter dans un virage pour me soulager. Heureusement je trouve une plante avec de super feuilles, bien épaisses, larges et humides, c'est parfait. Je repars, j'ai toujours mes deux mecs en vue mais je n'arrive pas à refaire mon retard sur la suite de la montée. A vrai dire, c'est toujours pas folichon dans le bas du ventre... La montée s'achève sur une espèce de bergerie, puis ça relance en balcon plat (et même descendant) dans les bouses de vache. Je me rends vite compte que je vais devoir m'arrêter une nouvelle fois pour apporter ma contribution ... Heureusement la plante providentielle est encore présente. Un gars me double dans l'opération mais je le repasse rapidement. Je cours enfin correctement, jusqu'à la fin du balcon et le début de la vraie descente. Celle-ci a tout pour me plaire mais elle est un poil trop boueuse, j'ai du mal à me lâcher, et en plus j'ai ma hanche gauche qui grince dès que j'essaye d'allonger la foulée, c'est assez chiant. Le genre de douleur qui disparaît d'habitude au bout de 5 minutes, mais là ça fait 1h30 que ça traîne. Là-dessus, la pluie redoutée fait son apparition, elle est relativement lourde, c'est pas super agréable. Je descends donc assez mollement, quel début de course frustrant. Je suis tout seul, il n'y a personne ni devant ni derrière, le moral est bas. Seule consolation, la satisfaction de m'être fait opérer des yeux et de ne plus avoir à gérer la buée comme tant de fois par le passé (insupportable sur le Nice UTMB par exemple...).
Mais bon les jambes sont impeccables pour l'instant, j'avance bon an mal an, arrêt express au ravito (2 flasques) avant d'entamer la grosse montée de la course. On n'est qu'au 15ème kilomètre mais ce sera déjà la dernière vraie montée si le col du Galibier est bien escamoté. Elle est également très roulante, on peut soit courir soit pousser fort sur les bâtons. Je revois des concurrents, devant ou derrière, mais loin dans les deux cas. Je commence à attraper froid avec l'altitude et j'enfile enfin ma veste pour me protéger du (très léger) vent. Arrivé au col, la pluie s'est arrêtée, et on a une vue plongeante sur un camp militaire niché en contrebas. Petite descente où j'essaye d'appuyer un peu pour rentrer dans ma course pour de bon. C'est un peu mollasson mais ça réveille. Au niveau du camp, il y a un ravito (une flasque et quelques chips), mais surtout le départ d'une autre course au format rigolo : le Galibier-Thabor, courue en duo sur 2 jours, avec un bivouac en altitude le samedi soir (au niveau du camp militaire). Le dimanche, ce matin donc, ils repartent pour leur deuxième étape en mode poursuite, sur 32km qui sont les mêmes que nos 32 derniers kilos. Au moment où je passe, je dirais qu'il reste 20 ou 30 duos à partir.
Du coup c'est chouette, ça fait de l'animation, et une bonne motivation pour accélérer. Je rattrape plein de duos dans la joie et la bonne humeur sur cette section très roulante autour de trois jolis lacs. Le temps s'est légèrement dégagé et on voit un peu autour de nous, c'est magnifique. Je mets un bel effort, c'est plein de relances sur un terrain très varié. La douleur à la hanche est encore là mais elle ne gêne que dans des cas assez précis, de manière générale ça va bien. Super parcours, dommage que les nuages s'abaissent de nouveau, on est un peu dans le brouillard. Ça repart dans une montée, la dernière, en direction du col du Galibier. Chose rigolote, elle est hors sentier, il faut trouver sa trace pour rejoindre les fanions et les points oranges (EXTREMEMENT fréquents, on a l'impression de suivre une ligne pointillée - et c'est tant mieux vu le brouillard...). Pour le coup ça n'avance pas très vite sur ce terrain, mais ça se court entièrement, et c'est assez ludique. Comme annoncé, on croise la route bien en-dessous du col, et c'est le début de la descente finale. 14km au programme ! Les jambes sont encore très bien, plus rien au niveau des hanches, le moral est au top malgré la pluie qui a repris, et je mets les gaz. J'ai l'impression de voler, bon c'est un peu exagéré mais j'avance bien quand même. Je suis tout seul par contre, jusqu'au ravito du 45ème où je retombe sur les autres courses du jour. Chouette, encore plein de monde à doubler ! La fin finale est très légèrement vallonnée mais surtout vraiment boueuse, je ne peux plus m'approcher du katokilo mais je maintiens l'effort, et je m'amuse encore.
Je franchis la ligne à la 9ème place en 6h07, très satisfait du chrono (je tablais plutôt sur 7h sur le parcours initial, il faudrait rajouter 20-25 minutes). Ça se gagne en 5h30.
Course en 2 temps donc, 20 premiers km un peu en-dedans, puis 30 à fond la forme.
J'ai adoré le parcours qui me convient parfaitement, je suis bien plus à l'aise dans le roulant que dans le raide/cassant comme à Méribel. A refaire avec une meilleure météo !
Et pourquoi pas la version duo qui est fort tentante
https://www.strava.com/activities/12177822534
Bref, deux très belles découvertes coup sur coup, Méribel et Valloire-Galibier c'est de la belle voire très belle montagne, des orgas à la fois carrées et assez audacieuses dans les tracés, je recommande largement et c'est probable que j'y retourne à l'avenir !
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J'aurais voulu être un businessman