again moults câlins pour ta mésaventure  

 
Chapitre 1: un peu d'or, mais pas trop
Il y a 1 an, je me suis offert une Tudor Prince Oysterdate biton, reference74033, avec son cadran lin qui me faisait beaucoup d'œil.

Ca a été un moyen de m'essayer à l'or au poignet et au cadran texturé type lin
 
Sans trop de surprise, gros coup de coeur, le boitier oyster fin et subtil, le diametre contenu de 34mm, le rendu du cadran, les index appliqués et les aiguilles qui attrapent la lumière à tout va.
Et surtout, contrairement aux bitons - tritons (comprendre or/acier et cadran d'une 3eme couleur), je ne trouve pas ca vulgaire. Ca joue avec la lumière, c'est chaleureux, mais pas ostentatoire.
Tellement convaincu d'ailleurs que j'offre à ma femme pour son anniversaire le mois prochain une 72033, soit le meme modèle, mais en 32mm
 

 
Très sympa sur son bracelet jubilee, le cuir lui va tres bien et la rend nettement plus discrete et habillée
Soit dit en passant, ces datejust que sont les Prince Oysterdate offrent l'avantage d'etre disponibles dans des dimensions qui peuvent manquer aux DJ. Je pense principalement au 34 qui est une taille qui va mieux sur mon poignet de 16cm qu'une oyster de 36.
D'autre part, et ca peut jouer dans la balance lors du choix, ces montres s'entretiennent facilement chez Tudor et autres horlogers, et les pieces sont toujours disponibles. A titre indicatif, un changement d'aiguilles est facturé 54€, une vingtaine d'euros pour un plexi neuf... on est loin des tarifs rolex malgré la presence de la couronne à differents endroits sur le boitier
 
Chapitre 2: Un petit lingot
Cette année, à l'approche de mes 35 ans, ma femme me glisse qu'elle participerai bien à m'offrir une belle montre. Confidence qui n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd, je commence a fixer un premier cahier des charges flou, sur la base de: dress watch / boitier or jaune
Oui, c'est vaste
 
Merci PPEP pour les heures passées à supporter mes innombrables partages de liens vers tout types de candidats, mais au fur et a mesure, les contraintes se resserrent, je penche vers un boitier (très) fin, un boitier rectangulaire ou ellipse, idéalement des aiguilles dauphines, et un cadran accrocheur
 
Une magnifique VC Ellipse me sera passé sous le nez, apparue trop tot dans ma recherche, je n'ai pas su la saisir au vol.
 
Finalement, c'est vers Piaget que je m'oriente, la short list éliminant une Omega Constellation C Shape (on en reparle ), il me reste la Piaget Protocol ref 9154 dans la liste. Option 1, la première, cadran noir typé onyx avec aiguilles dauphines pour un maximum de contraste, ou cadran tapisserie en or, dans la continuité du boitier, pour au contraire de la subtilité et de la délicatesse.
 

 
La balance aura au bout du compte penché en faveur de la seconde option apres moultes (et moultes) tergiversations, pour la raison suivante: c'est pour moi celle qui est le plus dans l'esprit Piaget que j'aime, qu'on connait si bien avec la polo, ce cadran/boitier qui fusionnent.
 

 
Pour les détails techniques, on a un boitier de 25x28mm, pour une épaisseur de 5mm (!) rendue possible par le calibre 9P, introduit en 1957, qui ne mesure que 2mm d'épaisseur.
La couronne est délicatement dissimulée dans ce boitier en or 18k délicatement travaillé et facetté.
 

 
Au poignet, l'expérience surprend au premier abord: on n'a pas/plus l'habitude de ces formats si contenus. Passé les premiers minutes, la montre se fait évidemment oublier, et les dimensions se révèlent finalement parfaites.
Les differents facettages et orientations de plans en font une montre qui joue avec la lumiere, et change radicalement de visage selon son inclinaison, quelques degrés pouvant tout changer.
 

 

 
En fait, je me surprends souvent à ne pas avoir lu l'heure malgré un regard appuyé tant elle est agréable à regarder. Tant mieux, on est quitte pour un second coup d'oeil!
En main, et malgré les dimensions très contenu, le poids surprend et rassure, merci l'or!
De profil, et sans surprise, cette finesse est incroyable et, à mes yeux, sublime. Tellement fine d'ailleurs que le remplacement du bracelet (17mm d'entrecorne) n'est pas aisé, tant à monter, qu'a trouver!
 

 
Chapitre 3: encore de l'or, toujours plus
Donc nous étions fin aout, pour mon anniversaire, avec ce joli petit lingot qu'est la Piaget Protocol.
Dans la short list était restée longtemps la constellation C-Shape, qui m'avait fortement tapé dans l'oeil, mais mise de coté car pas assez originale par rapport à ma recherche.
Sur C24, une annonce pour ce modèle, référence 168.009, boitier or 18k, cadran lin, bref MA config, est dispo en France: je contacte le vendeur, incroyable, il est a Chambery, soit a 40min de chez moi!
Réponses molles, évasives, il est en vacances, puis en déplacement, ... puis il ne repond plus. Ca ne sent pas bon, je me détourne du vendeur et regarde les autres annonces. En 18k, c'est absolument intouchable et hors de mon budget. Mais en acier plaqué or, ca rentre laaaaaaarge. Et puis quoi, si je la porte 4 semaines par an, il faudra combien de décennies pour arriver au bout du placage? Oui mais quand meme, spa pareil... Bref, raison contre passion, le debat interne fait rage. En parallèle, je vois de belles pieces chez Longines, IWC, a des prix bien plus abordables.  
Oui mais: la Constellation s'est imposée comme mon idéal en boitier C Shape:
- cadran lin magnifiiiiiiiiique
- aiguilles bi ton noir/lume
- index facettés avec insert noir
- guichet de date facetté & disque de couleur or
 
Bref, trop d'éléments qui me font penser que prendre autre chose ne sera qu'un pis-aller avec d'acceder au graal.  
Autant viser le graal tout de suite
 

 
 
Donc apres discussions, négociations, je finis par acheter une 168.017 fraichement revisée, en super état. Configuration acier plaqué or, mais qui pese deja son poids et qui pose divinement bien sur le poignet. Je suis conquis. Ce cadran    
 

 

 

 
Entre temps, je découvre que l'annonce a Chambery pour le modele 18k est également sur LBC. Tiens, et si je tentais un contact. Comme ca, par curiosité.
Il repond. On s'appelle. Je finis par comprendre que vu la hausse du prix de l'or & les 30g d'or contenus dans la montre, il n'est plus chaud de vendre à son prix. J'insiste, arguant qu'une transac' entre gens biens en main propre, ca vaut bien une petite remise blablabla, on se dit qu'on y reflechis et qu'on se rappelle.
Finalement, 1 semaine plus tard on se retrouve entre Grenoble et Chambery, je vois la montre, l'aime, et l'achete d'un virement instantané.
Drole de sensation d'avoir, de face, 2x la même montre. C'est de dos qu'on fait la difference: la premiere est couleur acier, avec un médaillon en or, alors que la seconde est toute en or, y compris le couvercle.
Autre détail, la mention "OM Swiss Made OM" sur le cadran, à la place du "T Swiss made T", OM signifiant Or Massif
En main la difference de poids ne saute pas aux yeux, sur la balance si: 40gr la premiere, contre 60gr la seconde!
 

 

 
Pour détails techniques, j'ai fait un peu d'archéologie dans l'histoire d'Omega pour comprendre un peu ce qu'il y a derrière la Constellation et ses évolutions. Bon, c'est compliqué, et on dirait qu'il n'y a pas de règle immuable
Point de départ: la Constellation C Shape a été introduite dans les années 60 sous la référence 168.009, disponible en boitier acier, acier plaqué or, or blanc et or jaune. Puis a été rebadgé 168.017, sans raison apparente. Il semblerait qu'on trouve sur la première version des calibres 561 et 564, et sur la seconde principalement des 564... mais aussi des 561 -_-
Je passe les salades d'aiguilles, cadrans, marquages, ... c'est le bordel et il semblerait que tout ait existé avec tout
Dans mon cas, la 168.009 18k a un calibre 561 (sans quick set de date), et la 168.017 a une calibre 564, avec le quick set donc.
une cinquantaine d'heures de réserve de marche, très confortable, et un rotor presque inaudible. Le tout dans un boitier tres fin, on en oublierai presque qu'elle est automatique!
 
Quelques retours après 2 semaines de porté de l'une puis l'autre: je suis sous le charme. C'est chaud, c'est fin et subtil, les finitions sont superbes, et ca ne bling pas.
 



 
 
Le boitier tombe parfaitement sur le poignet et est tres agréable. les innombrables facettes (logos appliqués, index, aiguilles, chanfreins polis, texture du cadran, ...) jouent tellement avec la lumière, qu'à l'image de la Piaget, lire l'heure est un plaisir. Enfin regarder la montre, et faire des mouvements de poignet. L'heure, on s'en tape.
 

 
Autant j'ai beaucoup tergiversé sur ce 2nd achat qui tenait du coup de tête et que j'avais peur de fortement regretter, autant, apres quelques jours, je suis conquis et ravi de cette montée en gamme invisible.
Evidemment, ce qui a FORTEMENT AIDE, c'est que la 168.017 plaquée or avait deja un acheteur à son prix d'achat au moment d'acheter la grande soeur. Je n'en dis pas plus, il se révèlera - ou pas - le moment venu