Ce n'est pas si souvent qu'une entreprise du Vieux Continent suscite autant
d'éloges à l'extérieur. Fin novembre 2022, l'invité d'honneur du gala de la French-
American Foundation à Paris, Jamie Dimon - le patron de la banque JPMorgan Chase-, n'a cité qu'une seule firme à part la sienne : ASML. Bref, c'est une pépite. Les investisseurs l'ont bien compris ; ils valorisent ASML 240 milliards d'euros en Bourse. Si elle était cotée au CAC 40, l'entreprise de Veldhoven serait classée deuxième. Derrière LVMH mais devant L'Oréal ! Autres points de ressemblance avec nos champions du luxe et de la beauté : son niveau de marge (50,5 % aujourd'hui, 58 % visé en 2030) et sa capacité à faire grimper les prix. « À mon arrivée, en 1999, nous vendions nos machines 5 millions d'euros pièce, se souvient Peter Wennink. Maintenant, c'est 160 millions pour les plus récentes, et ce sera bientôt le double. Mais, rassurez-vous, nos clients en ont les moyens. Ils ont 650 milliards d'euros de réserves pour investir. »