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L'heure reste au régime strict pour Unibail-Rodamco-Westfield (URW), géant mondial des centres commerciaux: le groupe, qui digère toujours l'intégration massive de Westfield, multiplie les cessions et réduit nettement ses ambitions en matière de projets. Le groupe est prudent pour 2020. Indicateur le plus représentatif de ses performances, le bénéfice ajusté par action devrait tomber entre 12,10 et 12,30 euros, après avoir déjà reculé de 4,3% à 12,37 euros l'an dernier. Le groupe s'est fixé un régime drastique - 6 milliards d'euros de cessions au total - pour équilibrer son patrimoine à la suite d'une opération majeure, l'intégration en 2018 de Westfield, gros propriétaire de centres commerciaux aux États-Unis et au Royaume-Uni. Mais elle a été mal accueillie en Bourse, où le titre a perdu un tiers de sa valeur depuis deux ans, contraignant URW à engager de grosses cessions qui le privent d'autant de loyers potentiels. L'accélération des cessions, qui représentent désormais près de cinq milliards d'euros depuis le rachat de Westfield, devrait théoriquement être compensée par le programme d'investissements du groupe, gage d'ouvertures ou d'extensions de futurs sites. Mais sur ce plan, URW réduit franchement ses ambitions. Voilà un an, il avait en vue plus de 11 milliards d'euros d'investissements. Désormais, ce ne sont plus que 8,3 milliards. Les performances d'URW, qui mise sur de nombreuses animations dans ses centres, restent, de fait, bonnes dans la majeure partie des pays où il est présent, comme la France, l'Europe centrale, ou l'Espagne. Mais "au Royaume-Uni, l'année est plus contrastée", a reconnu M. Dessolain. URW a mis un pied dans ce pays avec son rachat de Westfield. Mais le niveau des loyers perçus par le groupe y a nettement baissé, au moment où les grands magasins britanniques sont plus largement dans une période noire.
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