saam_play a écrit :
Avec la sortie du nouveau film, j’ai un peu vadrouillé sur les internets pour me spoiler un peu et me rafraîchir la mémoire sur l’univers de la franchise. Ayant apprécié Prometheus (et beaucoup moins Covenant, et en particulier l’arc de David « créateur »), et déçu par les théories lues ici et là, j’ai réfléchi à une grille de lecture satisfaisante que je n’ai jamais retrouvé telle quelle. Même si ça ne révolutionnera pas le monde, je me permets de l’exposer ici pour la confronter à vos critiques (et savoir si je serai trahi par le nouveau film). Comme c'est un pavé, TLDR directement: • Les espèces de grands bipèdes sont cousines par le processus de colonisation de planète avec l’huile de vie. Et toutes se font la guerre à coup d’alien. • Les bipèdes conçoivent l’huile de vie et par ricochet un parasite xenomorphe. L’alien est engendré de ces expériences et l’huile de mort en est extraite. La diade huile de vie/xenomorphe peut fonctionner différemment, créant un joli paradoxe de l’œuf et de la poule. • Les humains s’imaginent d’une ascendance divine et débarquent dans un champ de ruine. Ils ne comprennent rien à toute l’histoire et vont découvrir humblement leur insignifiance. 1/ La colonisation de planètes
Citation :
On voit à l’ouverture de Prometheus l’ingénieur sacrificiel boire une potion sur une planète vierge, se transformer en boue/spores. De cette boue/ces spores, émerge de multiples formes de vie et au terme d’une longue évolution permet l’émergence d’une espèce semblable à l’individu original (grand bipède sans poil). C’est un outil pratique pour terraformer la planète ET créer une sous-espèce adaptée aux spécificités locales à coût ridicule (un individu). Ne reste plus qu’à revenir enseigner les mœurs/histoire/technologies à l'espèce fille pour faire perdurer la civilisation et étendre l’empire à travers l’univers. On a donc une explication à l’origine des espèces de bipèdes intelligentes (ingénieurs, humains, space-jockey, predators) qui seraient toutes parentes via cette méthode de procréation et ayant de bonnes relations entre-elles : • Tous partagent le format hominidé (un buste, 2 bras en haut, 2 jambes en bas, une tête par dessus) • Space-jockey et ingénieurs utilisent des technologies de voyage spatial identiques, • Les predators pourraient connaitre la Terre en ayant discuté « business as usual » avec les ingénieurs lors d’une cousinade, • Les humains sont visités par leurs vieux, héritent de bribes de technologie et sont invités à prendre le thé chez papa-maman à l’occasion.
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2/ La guerre à coup d’alien
Citation :
Histoire classique des films, l’alien est toujours envisagé comme arme de guerre. Il est extrèmement probable que cela se soit produit au cours d’une guerre des civilisations généralisée entre les sous espèces de bipèdes : • Prometheus montre que les ingénieurs ont fait les frais d’une confrontation avec l’alien (vu la représentation de l’alien sur la fresque), • Prometheus nous montre les ingénieurs voulant utiliser l’huile de mort pour détruire d’autres bipèdes (les humains) avec un vaisseau « au look singulier » (car de conception militaire ?), • Dans Alien, un vaisseau space jockey va « livrer » des œufs alien (et je ne pense pas que ce soit pour refaire le stock d’un supermarché). D’ailleurs le vaisseau est aussi « bizarre », • Covenant nous montre l’homme (contre) attaquer une colonie d’ingénieurs (et les gars sur place savent que quand un vaisseau « d’une certaine forme » largue une substance sur une colonie, c’est mauvais signe), • Dans les predators, une partie de leur service militaire consiste à s’entrainer au combat contre aliens et bipèdes (sait-on jamais des fois que ça recommence). On ne sait pas quelle est l’origine de la guerre, mais un « bête accident » peut dégénérer si une espèce prend peur et décide d’attaquer préventivement les autres. A la fin de la guerre, les grands bipèdes sont quasi détruits et les humains se retrouvent isolés des autres civilisations (et donc ne comprennent rien à ce qui se passe dans aucun des films). A noter : on gagne une nouvelle hypothèse pour expliquer la colonie infectée dans alien 2 : les grandes civilisations bipèdes ne voient pas d’un bon œil l’expansion de l’espèce humaine (surtout après Covenant) et vont s’y attaquer. Mais si j'ai bien compris les spoilers romulus: Spoiler :
c'est pas le cas, les humains ont été assez con pour ramener la substance à la maison eux-même. |
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3/ Tandem huile de vie / parasite xenomorphe 3.1/ Genèse du parasite depuis l’huile de vie Citation :
L’huile de vie mélange le génome du premier hôte avec les meilleures stratégies de survie de plein d’autres espèces, il faut donc un vecteur ayant 2 génomes distincts: • Un code génétique désactivé issu du best-of du vivant dans chaque catégorie, • Son propre programme qui consiste à trouver une cellule de l’hôte à infecter, mélanger le code génétique exotique avec celui de l’hôte, désactiver le programme parasitaire. En pratique, on peut penser que l’huile contient plein de parasites contenant chacun une stratégie évolutive. Cette solution est « simple » à réaliser car il suffit de prendre un spécimen de chaque espèce ayant réussi, consigner le code propre à l’espèce et y « ajouter » le programme parasitaire. Le fait qu’il existe l’huile de vie ouvre plein de scenarii sympa sur l’origine du premier xenomorphe : • Défaut de fabrication (1): un parasite de l’huile de vie mal programmé oublie de désactiver son génome à la fin. Du coup, il va trouver une cellule à infecter, mélanger le code de l’hôte avec le génome du champion du vivant et produire directement un parasite similaire, • Défaut de fabrication (2): on lance le processus de fabrication d’huile de vie sur un parasite de l’huile de vie. Ce nouveau parasite va trouver une cellule à infecter, charger le code génétique de réserve (donc le sien), le mélanger avec celui de l’hôte, désactiver son génome (pour la prochaine itération), créant un parasite similaire, • Défaut de fabrication (3): un parasite de l’huile de vie mal programmé s’attaque à lui-même. Ce parasite va charger le code génétique de réserve, le mélanger avec le code de l’hôte (donc celui d’un pair), désactiver son génome (pour la prochaine itération), créant un parasite similaire. En bonus, une réaction en chaîne se déclenche dans la fiole d’huile défectueuse, vu que parasite s’attaquera à tous ses pairs les uns à la suite des autres et consolider l’intégralité des gènes champions de la création, • Résurgence naturelle : au hasard des mutations, des fonctions xenomorphes sont réactivées depuis le code désactivé du parasite initial, • Conception militaire : des gens capables de concevoir une huile de vie seraient tout autant capable de concevoir un parasite xenomorphe (un militaire moins con que les autres saura bien vite comprendre les risques de défaut de fabrication précédents et les exploiter pour accoucher de la nouvelle arme).
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3.1/ Genèse du l’huile de vie depuis le parasite Citation :
Une théorie encore plus simple veut qu’un parasite xenomorphe puisse émerger naturellement : la fonction xenomorphe est très avantageuse d’un point de vue biologique, vu que le « parasite fils » créé gagne en une fois les spécificités que l’hôte a mis des générations à peaufiner. Il est alors fortement concevable que l’huile de vie soit créée depuis un parasite xenomorphe lambda (programme de base: trouver une cellule à infecter, mélanger ses gènes avec ceux de l’hôte), incubé dans chaque champion de la vie (pour avoir du code génétique exogène), auquel on ajoute un « gène suicide » (désactivant la fonction parasitaire à la prochaine itération). Ceci permet une belle histoire où une espèce supérieure fait émerger une force de vie d’une menace de mort. Avec cette hypothèse, plutôt que d’assister à la création du premier parasite xenomorphe depuis l’huile de vie, on aura les conditions pour la création artificielle d’un « super parasite »: dans la nature, celui-ci reste soumis à la sélection naturelle (la prédation/ les systèmes immunitaires/ les barrières inter-espèces), et voit son développement limité. Seul le cadre de R&D/fabrication de l’huile de vie lui permet une exposition artificielle à une grande variété d’hôtes dans un environnement protégé, aboutissant à la création du parasite ultime.
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4/ La genèse de l’alien Citation :
Un parasite xenomorphe primaire créé pour une raison quelconque, dans des conditions propices, se stabilisera naturellement sous la forme de l’alien que l’on connait: • Une colonie bipède tombe accidentellement sur un parasite « bio », celui-ci se spécialise à leur contact • Une fuite d’huile de vie d’une usine de fabrication infecte un parasite lambda qui évolue en parasite xenomorphe, contamine la planète entière et enfin se spécialise dans le parasitage de l’espèce bipède locale, • La colonisation d’une planète à coup d’huile de vie tourne mal et la nouvelle sous-espèce est un gros bipède ayant développé des tendances parasitaire et xenomorphe, • Une perte de contrôle d’un parasite xenomorphe dans un laboratoire militaire se spécialise dans la chasse au personnel local, • L’utilisation d’un parasite xenomorphe « en conditions réelles » contamine une planète entière, et se spécialise dans la chasse à l’espèce bipède ennemie, • Les militaires spécialisent volontairement le parasite xenomorphe comme une arme contre les gros bipèdes (possiblement les space-jockey en expérimentant sur eux-mêmes – comme les humains après eux - ce qui explique que c’est leur vaisseau qui a une cargaison d’œuf « purs » et que les aliens ont le même squelette externe et une grosse protubérance derrière la tête).
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5/ La nature de l’huile de mort 5.1/ Création artificielle via l’huile de vie Citation :
L’alien est cool comme arme, mais spécialisé dans la chasse aux gros hominidés vivant en groupe dans des caves (d’où l’absence d’yeux : inutiles dans des couloirs sinueux sans lumière, et l’organisation en ruche pour une multiplication très rapide et la spécialisation dans la chasse au gros gibier). Donc pratique pour infecter un vaisseau, une base militaire isolée, une mégalopole. Mais largement insuffisant pour dézinguer une espèce à l’échelle d’une planète : il y a toujours des petits malins qui se cachent à la campagne (cf cloverfield). C’est là qu’un militaire moins con que la moyenne fait boire l’huile de vie à un alien, et fait l’épandage de la boue résultante sur la planète cible (ce qui explique la représentation de l’alien sur la fresque vu qu’il en est l’ingrédient principal). Partout, de nouvelles formes de vie pathogènes originales vont se développer, certaines vont survivre et évoluer dans chaque écosystème local, et à la fin on retrouve un genre d’alien parfaitement adapté pour finir le job. On voit dans prometheus l’effet court terme : • Des impasses évolutives : (hôte ver) -> face hugger vermiforme -> (hôte humain) -> zombie -> mort • Des trucs qui marchent pas trop mal : (hôte humain) -> porteur sain et transmission sexuelle -> (hôte humain) -> face hugger calamariforme -> (hôte ingénieur) -> deacon Dans covenant on voit l’effet long terme, avec une stabilisation en 2 espèces : • Le neomorphe spécialisé dans la vie aux champs : il remplace les étapes œuf/facehugger par champignon explosif/spores, ce qui permet une dissémination large de la charge biologique et l’infection simultanée d'hôtes isolés • L’alien très proche de ce qu’on connait, car revenu à la chasse aux survivants dans les « cités cavernicoles » A noter que David n’a donc plus aucun rôle de « création », il est simple spectateur de l’évolution normale d’une branche évolutive ayant réussi à revenir à une forme proche du spécimen sacrifié (tout cet arc est donc une petite blagounette ironique glissée là par les créateurs/scénaristes).
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5.2/ L’huile de mort sécrétée naturellement par l’alien Citation :
L’alien est une version de parasite xenomorphe extrêmement spécialisé. Comme l’évolution nous l’enseigne, cette spécialisation peut conduire à une impasse écologique (une fois tout hôte compatible disparu). Le parasite pourrait dans ces conditions déclencher un mécanisme pour faire un « reset évolutif » et créer une forme chaotique de lui-même: • Revenir à une forme plus basique lui permettant ainsi d’attaquer des hôtes plus petits (simples bactéries), • Adaptable à une grande variété de nouvelles conditions (en bloquant les gènes spécialisés et en réactivant aléatoirement diverses stratégies de survie gagnantes accumulées par le passé), • Tout en se fixant un « cap évolutif » (réactiver progressivement les gènes du parasite initial). Note : la représentation de l’alien sur la fresque dans Prometheus est aussi expliquée dans ce cas, dans la mesure où la boue en est extraite. Note : là encore, le rôle de David dans Covenant est annulé. Hypothèse étendue (compatible romulus ?) :
Spoiler :
si j’ai bien compris les spoilers, un alien projeté dans l’espace « change de forme » et devient un cocon duquel est extraite une huile de mort. Pourrait-il avoir déclenché ce mécanisme à cause du stress de dériver dans l’espace ? Sous forme bactérienne, il a de meilleures chances de survie dans le vide (hibernation), et si jamais il atteint une nouvelle planète, il s’y adaptera (grande variabilité).
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Je vous remercie par avance pour votre accueil (et accessoirement, drapal).
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