Reprise du message précédent :
J'ai pas le temps, je fais trop de musique
Et j'ai repris le solfège

Moi j'arrive toujours pas à aller à l'expo Hokusai.  
J'ai encore essayé ce soir, il y avait un monde fou qui faisait la queue, c'était la folie...

Le samedi c'est le "pire" jour pour voir une exposition, encore plus si elle a du succès Tu as essayé en nocturne en semaine ? Il y a souvent moins de monde dans ces cas-là (les gens n'y pensent pas et il y a peu de groupes).

La Grèce des origines, entre rêve et archéologie (Musée d'Archéologie Nationale, Saint-Germain-en-Laye, prolongation jusqu'au 2 février 2015)
 
L'exposition commence par une courte introduction sur les débuts de l'archéologie en Grèce (par opposition à la collecte d'objets pour collectionneurs), les objets "de l'âge de pierre" (haches polies, couteaux en obsidienne) et la découverte des statuettes des Cyclades. Il y a aussi quelques vitrines consacrées à Santorin, terre de la "Pompéi barbare" ensevelie par une éruption vers -1600 (éruption a laquelle a été attribuée à un moment la disparition des riches civilisations préclassiques et l'entrée dans les Siècles Obscurs, hou ça fait peur).
 
(En fait, la Grèce préclassique, c'est celle des "idoles des Cyclades", des palais minoens et du linéaire B. Ensuite, il se passe quelque chose, on ne sait pas bien quoi, mais le gros des civilisations s'effondre plus ou moins, des coins comme Athènes sont moins touchés, et quand on se remet à vraiment écrire des trucs et faire de la poterie quelques siècles plus tard, c'est le début de la Grèce "historique", que cette exposition n'aborde pas.)
 
Et donc l'exposition, après cette introduction, va surtout présenter Troie et Mycènes et Schliemann, Cnossos et Sir Arthur Evans, enfin l'influence de ces découvertes chez nous. Pour ce qui est des objets, on en a trois types : des originaux (tombes de la culture mycénienne, haches en bronze de la collection de Napoléon III...), des représentations (photographies XIXe colorisées, dessins archéo aquarellés à l'ancienne...) et beaucoup de reproductions. En effet, d'une part les musées se sont intéressés à ces trouvailles (et le musée d'Archéologie Nationale a acquis de nombreux moulages et galvanoplasties), d'autre part Evans et son restaurateur Gilliéron (qui a fondé une boîte de galvanoplasties/reproductions/moulages) ont promu leurs recherches en proposant des fac-similés aux musées.
 
On voit donc des reproductions du "trésor d'Agamemnon", dont le fameux masque (le vrai ne doit pas voyager souvent) ou des propositions de reconstitutions de fresques minoennes, mais aussi (dans les originaux) de la poterie, des cercueils, une collection de sceaux à hiéroglyphes ou une lettre de Schliemann (je ne savais pas qu'il écrivait en grec à ses amis). En filigrane se dessine une histoire des débuts de l'archéologie, entre les collections de consuls, les commandes de Napoléon III, les premiers grands chantiers médiatisés (avec les fantasmes historico-littéraires) ou les relevés militaires.  
 
La partie de l'exposition consacrée à l'influence de ces découvertes dans notre culture est vraiment intéressante : ça parle de l'Exposition Universelle de 1900 (où la "tombe d'Agamemnon" avait été reconstituée), de théâtre (dessins de décors de Bakst, de costumes de Jeanne Paquin) ou de loisirs (avec la décoration complète "à la minoenne" d'un paquebot de croisière, on en voit des représentations, des exemples de tissus créés pour l'occasion, des décors peints). Il y a aussi une tunique de bacchante de Poiret coupée dans un châle "Knossos" de Fortuny, excusez du peu... qui est en bien meilleur état que les trois robes peintes de Karl Lagerfeld qu'on voit en fin d'expo (et qui doivent être dans une matière à chier, y a pu d'valeurs). Un banc en fin d'expo permet de feuilleter des BD (Astérix, Les Déesses, L'Âge de Bronze...) et on peut regarder quelques documentaires archéo.  
 
D'après le livre d'or, certains se plaignent qu'il y ait beaucoup de reproductions, mais même en repro (et extrapolés pour certains) je trouve qu'il y en a qui sont tout de même à couper le souffle. La mise en scène est plus "sérieuse", moins "grand spectacle" que l'expo de repro du trésor de Toutankhamon qu'il y avait à Paris il y a quelques temps. Et ces objets, acquis il y a maintenant plus d'un siècle, sont eux-mêmes des objets de musée.
 
La disposition est très classique, avec une circulation pas toujours évidente mais qui reste lisible. Il y a quelques objets qu'on peut toucher apparemment, enfin c'est pas clair ce sont des objets hors vitrine, tenus par des griffes, sans cartels donc pas présentés comme des "œuvres" , qui semblent vraiment disposés et présentés pour qu'on les tripote, ce que j'ai fait dans la première salle, avant de passer vingt minutes à me dire OHMONDIEUQU4AI6JEFAIT et à pas oser m'approcher des autres
 
TL;DR: Grèce préclassique, pas celle des vases rouges et noirs, expo orientée archéologie, de taille moyenne, œuvres et reproductions, grands sites médiatisés ("la Troie de Priam", "la Mycènes d'Agamemnon" et "la Knossos de Minos" ) et et influence sur la culture du début du XXe siècle.

biezdomny, super sympa tes CR !!
 
Perso récemment, je suis aussi allé voir "Viollet le Duc", et "Revoir Paris", les 2 étaient super, je crois que tu as déjà tout dit...    
J'aime beaucoup les nocturnes à la cité de l'architecture, par contre l'autre jour je suivais mollement un groupe en écoutant les explications du guide, parce que je suis arrivé en même temps qu'eux à l'entrée de l'expo. Au bout de 5-10 minutes, une personne du groupe est venue m'afficher en disant : "MONSIEUR ! S'il vous plait, c'est une visite privée, est-ce que vous comprenez ?!?". Autant dire que je n'ai pas du tout apprécié cela...
 
 
Dans ce que je compte voir (beaucoup plus axé "Sciences" que "Arts" ) :  
-"Éloge de la rareté. Cent trésors de la Réserve des livres rares", à la BNF (fini à la fin du mois)
-"De l'Amphore au conteneur", au Musée de la Marine.
-Je crois que la Galerie de Minéralogie est rouverte au Muséum national d´Histoire naturelle.  
 
Par contre, je ne crois pas qu'il y ait de nocturnes pour ces expos-là    
 
Ah, et au boulot on m'a filé des tickets pour l'expo "Paul Durand-Ruel - Le pari de l'impressionnisme", au Musée du Luxembourg.

Non, je me suis dit qu'un vendredi ça irait... Mais il était 19h et ils étaient déjà en train de fermer la file coupe-file ... ce qui veut dire qu'l y avait au moins 2h d'attente...
Le fait que l'expo se termine ce dimanche joue aussi, je pense.
Je n'aurais pas le temps d'y aller, tant pis.
En tous cas je trouve vraiment très frappant ce phénomène des expos qui attirent un public monstre (Monet, Hopper, celle-ci...). Pour Hopper (expo que je voulais vraiment vraiment voir), j'avais fait la queue un dimanche à 6h du matin, et j'ai attendu 2h (et tout le monde m'a traitée de folle après ); c'était le dernier jour, mais quand même...

 
oui carrément    

Effectivement c'est pas très sympa, y a un côté un peu ici c'est l'élite monsieur

Autant je trouve pas très poli de s'incruster dans un groupe au chausse-pieds, autant quand tu te balades en même temps, que tu traînes dans la salle, que tu ennuies personne, y a pas vraiment de raison qu'on te jette.

J'ai souvent cours dans des musées ou des monuments, il y a souvent des gens qui s'incrustent l'air de rien pour quelques minutes (c'est toujours mieux que ceux qui prennent des selfies à 1m de toi parce qu'ils trouvent ça marrant des gens qui travaillent). Je n'ai encore jamais vu un prof les jeter, sauf quand ils se permettent de faire des remarques désobligeantes (c'est déjà arrivé, une personne qui se tapait l'incruste et qui a interrompu le chargé de TD... et qui s'est fait recevoir comme il convient).

Je crois que j'ai jamais été au musée du Luxembourg (et je connais que dalle à Durand-Ruel). Il paraît que le musée n'est pas très grand donc que les expos sont parfois un peu denses et qu'il y fait très chaud. Par contre, les sujets des expos sont souvent alléchants. Tu nous diras !

Dans l'absolu, De l'Amphore au conteneur ne m'intéressait pas forcément, mais la bande annonce de l'exposition (ici) a l'air de dire qu'il y a plein de dispositifs un peu rigolos. Si tu y vas, tu pourras nous dire comment c'est et si ça marche bien s'il te plaît ?

Et merci pour le rappel d'Éloge de la rareté, ça fait un mois que je me dis qu'il faut que j'aille la voir et que si je laisse traîner ça sera fini, maintenant je sais à quel point il faut que je me bouge les miches.

Tiens biezdomny, on se demandait avec une HFRienne comment tu rédigeais tes CRs. Tu prends des notes pendant les expos ? Tu fais tout de tête ? Tu fais des recherches pendant que tu CRises ?

Je prends des notes quand je visite, pour plusieurs raisons.  
 
D'abord, je me rends compte que des expositions que j'ai vues il y a quelques années ne m'ont pas laissé assez de souvenirs. Par exemple, j'ai tendance à confondre des choses que j'ai vues à l'expo Charles VI (au Louvre, 2004 me dit Google, je ne me rappelais pas que c'était aussi vieux, comment j'ai fait mon compte moi ) et d'autres que j'ai vues à France 1500 (Grand Palais en 2011).  
 
Ensuite, je suis en reprise d'études et on sait bien que les profs aiment s'appuyer sur l'actualité pour leurs sujets de disserte, surtout quand eux-mêmes sont commissaires d'expos Donc, d'un bête point de vue stratégique, c'est bien de s'intéresser de près à ce qu'il se passe, mais comme certaines expos portent sur des périodes que j'aborderai l'année suivante, il faut écrire pour s'en souvenir.  
 
Enfin, il y a des tas de sujets dont on ne sait pas qu'ils sont intéressants, mais dès qu'on se plonge dedans on se rend compte que si... donc une fois que "la machine est en marche", on a envie de tout voir, que ça soit "stratégiquement important" ou pas, et on a envie de tout noter pour s'en souvenir, et plus on sait des choses plus on a envie de tout apprendre sur tout (je sais que c'est pas possible mais je l'ai pas dit à mon cerveau, CHUT §§).  
 
Donc je prends des notes d'abord pour pouvoir reparcourir l'exposition plus tard en les relisant, et en prenant en compte plusieurs points :  

• les titres et les sous-titres salle par salle pour pouvoir "refaire le parcours" ;  
• les œuvres vraiment importantes ou qui me tapent beaucoup dans l’œil, parce que je sais que j'aurai envie de les revoir plus tard et j'ai besoin de me rappeler ce que c'est pour les retrouver ;
• les dispositifs (interaction avec le public, installation des œuvres, design de l'expo) parce que ça m'intéresse ;
• et, depuis quelques temps, "tiens, qu'est-ce qu'il faudrait mettre dans un CR de cette expo"    

Tout ça (et les guides de visite papier et les billets d'entrée) va dans un gros calepin avec des photos ou des petits dessins. J'ai pas encore trouvé de bonne méthode, j'ai l'impression de passer un temps fou et de ne pas toujours noter les bonnes choses. J'ai essayé les mind maps, mais j'ai du mal avec ces trucs. Cette année, je fais ça bêtement au stylo 4 couleurs pour essayer d'avoir un truc plus immédiatement lisible. Ce que je voudrais vraiment c'est progresser en dessin et me faire un carnet à la Papa Jones  
 

 
Quand je visite avec des gens, je ne prends pas de notes, ou alors mentalement, donc ça me fait vraiment des vacances (mais ça arrive peu).  
 
Ensuite, c'est pas compliqué, j'ai mon calepin, je fais un CR, parfois je jette un œil au site de l'expo s'il y en a un et si j'ai un doute sur un truc, et quand je donne des infos complémentaires dans le CR, comme sur la Grèce préclassique, souvent elles viennent de mes souvenirs de cours. Faut voir aussi que je reste (par manque de temps principalement) dans ma "zone de confort" donc je visite rarement des expos sur des sujets qui m'intéressent pas et sur lesquels j'ai rien à dire.  
 
* * * *
 
Du coup, question : vous faites comment vous ? Est-ce que vous gardez précieusement les petits feuillets d'expo, si oui vous rangez ça comment ? Est-ce qu'il y a des gens qui prennent des notes et si oui vous faites ça comment ? Et pour ceux qui ne prennent pas de notes, comment vous faites pour vous souvenir de tout ?
 
J'ai remarqué ces dernières années qu'il y a de plus en plus de gens qui photographient tout systématiquement (œuvres, panneaux explicatifs, cartels) quand c'est permis. J'aime pas trop ça, j'ai l'impression que c'est un peu une béquille et que finalement c'est presque plus vraiment la peine de regarder quand on fait ça... Qu'est-ce que vous en pensez, vous ?

Je ne prends pas de notes, mais en même temps, je suis une grosse touriste, je picore, je ne fais rien de manière systématique. Ça peut m'arriver de bloquer dans une salle ou devant un objet ou une oeuvre qui me plaît, et de passer la suite en mode rapide.
J'aime bien les audio guides, par contre c'est pas génial quand on y va à plusieurs, ça fait un peu autistes.
J'ai pris quelques photos il y a quelques années, et en fait j'ai très rapidement arrêté parce qu'on ne regarde pas les œuvres, on regarde les photos, ce qui est totalement con : elles ne sont jamais prises dans de bonnes conditions (genre une toile de 3 m de haut, paye ta perspective merdique combo lumière moisie en général). Et même prise dans les meilleurs conditions, ça ne rendra jamais aussi bien qu'en vrai.

L'exposition L'empire de la couleur, de Pompéi au sud des Gaules (Musée Saint-Raymond, Toulouse, jusqu'au 22 mars 2015) a l'air très chouette si vous êtes dans le coin.

Site de l'exposition, très détaillé.
Un post de blog (en anglais) sur l'expo, avec des photos pour le plaisir des yeux

Enfin, dans le cadre de cette exposition toujours, des restaurateurs ont reconstitué complètement des parois peintes, outils inclus, et un webdocumentaire à ce sujet est disponible ici, ça a l'air fort intéressant.

Edit : ça l'est.

Justement, je prends pas de notes et je commence à y penser. Jusqu'à maintenant je garde seulement les petits livrets d'expos et je me sers d'internet au moment de faire le CR (pour le peu que j'ai fais ) Parfois je m'envoie un sms pour me souvenir du titre d'une oeuvre qui m'a particulièrement touché.
Mais du coup tu as raison, je me souviens mal des choses et c'est dommage

 
Je suis pas très expos, mais j'ai accompagné des copains au Jeu de Paume voir l'expo de Garry Winogrand http://www.jeudepaume.org/?page=article&idArt=2012 dont je n'avais absolument jamais entendu parler avant, n'étant pas non plus particulièrement passionné par la photographie
Mais c'était pas mal du tout, j'ai même trainé un peu plus qu'eux au final C'est en grande partie de la photo de rue, essentiellement à New York, sans aucun commentaire tout au plus une vague date ce qui laisse aux esprits joueurs toute la place pour la mise en contexte  
C'est jusqu'au 8 février donc il ne reste que 2 semaines aux amateurs par contre

Bienvenue et merci pour ce CR ! En plus il nous faut des gens qui visitent des expos de photos, c'est bien

La majorité des expos que je fais c'est des expos de peinture, donc mes notes en général consistent juste à noter des noms et quelques dates + quelques croquis souvent. Le tout pour faire quelques recherches plus complètes sur internet plus tard. Les autres types d'expo jusqu'à maintenant je prenais assez peu de notes et souvent je regrettais après parce que j'oublie vite

les photos des cartels j'en fais quand j'ai rangé mon calepin et que j'ai la flemme de le ressortir (et oui, oulah c'est dur ) Mais souvent ça sert à rien, j'imagine que quasiment personne ne relit ses photos de panneaux après...

han ça a l'air trop bien

 
Tu fais de la veille technologique  

Eloge de la rareté - Cent chefs-d’œuvre de la réserve des livres rares (Bibliothèque nationale de France, Paris, jusqu'au 1er février 2015)

Je vais mettre un spoiler pour cuervo_jones

Bienvenue ! Qu'as-tu vu, que vas-tu voir ?  
 
Je sais pas quoi aller visiter cette semaine

Je viens de voir les affiches de la prochaine exposition de la Pinacothèque de Paris, ce sera Au temps de Klimt, la Sécession à Vienne :

J'en connais une qui va avoir envie d'aller à Paris

M'en paaaarle paaaas ! Faut que je regarde les dates vite fait !

C'est moi ou ils les ont pas mises sur la page dédiée à l'exposition, les boulets ?  

La billetterie dit : du 12 février au 21 juin 2015.

Paul Durand-Ruel, le Pari de l'Impressionnisme (Musée du Luxembourg, Paris, jusqu'au 8 février 2015)

L'exposition est donc consacrée non pas à un peintre mais à un collectionneur et marchand d'art, Paul Durand-Ruel (1831-1922), qui fut entre autres le grand défenseur des Impressionnistes.

Je n'avais jamais visité le Musée du Luxembourg mais on m'avait dit que c'est petit, ce qui pose problème quand il faut tasser une exposition dedans. C'est vrai, mais ils arrivent pas trop mal à jongler avec ça, on effectue donc une sorte de circuit dans un espace rectangulaire redécoupé en petites salles.

Il y a six thèmes :

• Chez Monsieur Paul Durand-Ruel, avec des photos de son intérieur, quelques éléments de décor peints par Monet et des portraits de sa famille par Renoir. Car Durand-Ruel, galeriste de profession, est aussi collectionneur et ouvre assez rapidement son appartement aux visiteurs (avec un bon accrochage XIXe siècle bien tassé partout).
• La "Belle École" de 1830 où l'on découvre que cette vocation de Durand-Ruel lui vient de la découverte des peintures de Delacroix, Millet ou Courbet entre autres... une génération de peintres qui a le même problème que les Impressionnistes ensuite : ils auront du succès, mais nettement plus tard.
• La découverte des Impressionnistes et de Manet : après la Commune, ce sont les tableaux anglais de Monet qui tapent dans l’œil de Durand-Ruel, qui se met ensuite à acheter plein de trucs (un fac-similé d'un de ses registres peut d'ailleurs être feuilleté). Il a plusieurs galeries en Europe et même s'il n'arrive pas à vendre beaucoup de tableau ceux-ci sont vus.
• Durand-Ruel et les expositions, l'exposition Impressionniste de 1876 et Durand-Ruel et les expositions, l'exemple de Monet en 1883 et 1892 : l'exposition de 1876 (la première exposition Impressionniste a eu lieu en 1874) se déroule dans la galerie de Durand-Ruel. Ensuite, il consacrera des expositions intégralement à un peintre, par exemple Monet ou Boudin (en plein d'autres). Il est le spécialiste des Impressionnistes, mais il n'a toujours pas un rond et on peut lire quelques lettres à Monet, à qui il explique ses difficultés.
• New-York, Berlin, Paris, Londres : l'apothéose de l'Impressionnisme : et là, on se rend compte que les américains veulent bien acheter des Impressionnistes et tout le monde est sauvé.

Ce n'est donc pas de ces expositions énormes où l'on se traîne de salle en salle, tout ceci est assez ramassé. Il y a surtout des tableaux évidemment (de nombreux prêts du Musée d'Orsay mais aussi de la National Gallery, du Museum of Fine Arts de Boston, etc). Certains sont assez frappants, comme ces portraits des fils de Durand-Ruel, qui montrent des jeunes hommes vivants, pas du tout compassés ou figés dans la pose d'un portrait officiel, la Bergerie de Millet avec un clair de lune qui crève le tableau, ou bien Aux Courses avant le départ de Degas avec une composition vraiment surprenante (le tableau a un format horizontal, et toute la moitié bas-gauche est mangée par l'herbe du champ de courses). Il y a aussi du gros du lourd avec Monet (les Galettes, des Peupliers...), du Renoir (Danse à Bougival, Fin de Déjeuner, la Tasse de thé avec laquelle il est revenu au Salon), parfois des surprises (je ne savais pas que Manet avait fait dans la marine historique avec Le Combat du Keasarge et de l'Alabama).

Ce qui est intéressant (pour moi en tout cas, parce que ce n'est pas ma peinture préférée), c'est le rôle du marchand d'art qui se révèle et évolue dans le parcours. Il achète, parce qu'il aime cette peinture et qu'il est convaincu qu'il faut la défendre. Il expose, il rédige des notices et des catalogues, fonde une revue d'art et court après les sous. Un point de détail intéressant, auquel je n'aurais pas pensé et qui est abordé avec les Peupliers, c'est que c'est un moment où Monet commence à peindre en séries, et que cette exposition dans la galerie est aussi le moment où la série sera complète avant d'être dispersée chez les acheteurs.

Il y a beaucoup d'informations et pourtant on a l'impression qu'il y a peu de texte : on peut lire une courte introduction au début de chaque salle et le reste de l'information est dans les cartels, donc la visite est fluide (pas 25 personnes qui stationnent devant un mur de texte à l'entrée de chaque salle). Et, de cartel en cartel, on se rend compte que des choses reviennent, quel tel et tel tableaux ont été vendus puis rachetés par Durand-Ruel, parfois plusieurs à la même personne, ou qu'il y en avait auxquels il tenait tellement qu'il ne voulait pas s'en séparer, ou alors seulement s'ils allaient dans un musée qu'il avait choisi. Il y a un placement de cartels un peu bizarre à un moment mais sinon ça se passe bien, et le titre de la salle est visible sur les murs : vous savez où vous êtes et ce qu'on essaie de vous montrer.

Bref, une exposition plutôt claire, avec beaucoup de tableaux et quelques autres documents qui permettent de se faire une assez bonne idée de ce à quoi cela pouvait ressembler. Tout cela fait beaucoup penser à la salle dédiée aux collectionneurs dans l'exposition Impression, Soleil Levant au musée Marmottan-Monet, qui abordait ce thème (j'ai l'impression que l'histoire des collections est un sujet à la mode).

Pour ce qui est des détails pratiques, ce n'est pas immense et ce sont des tableaux pour myopes, donc vous vous marcherez un peu sur les pieds avec des gens qui essaient de trouver "la bonne distance". Par ailleurs, le nombre de visiteurs est limité, choisissez donc votre heure ou attendez-vous à faire le pied de grue. Et la queue c'est dehors alors habillez-vous chaudement. Mais pas trop bibendum non plus parce que la capacité du vestiaire est inférieure à celle du musée donc vous pouvez vous retrouver encombré.

On parlait de la politique photo des expositions il n'y a pas longtemps, ici c'est probablement en fonction des musées prêteurs puisque chaque tableau a sa petite icône photo interdite ou pas.

L'exposition est accompagnée d'un MOOC (Internet me propose CLOM comme acronyme francofrançais) soit un cours en ligne gratuit sur le thème de l'Impressionnisme, il est toujours disponible mais je n'ai pas testé.

En bref : je n'aime toujours pas la peinture Impressionniste mais l'expo est intéressante et on apprend des choses. En bonus, la bande annonce de l'exposition peut vous donner une idée des œuvres sélectionnées.

Et bon appétit bien sûr  

Dans un style un peu différent, j'entends dire du bien de deux expositions parisiennes :  
 
A la Halle Saint-Pierre, Les Cahiers dessinés avec des dessins sur tout et n'importe quoi, de l'art brut ou du dessin d'humour, des inconnus et des connus, des dessinateurs d'humour et de presse (Willem, Sempé), des peintres (Vallotton) ou des amateurs (Victor Hugo).  
 
A la galerie Gagosian dans le VIIIe (entrée libre) une exposition consacrée à Balthus avec des dessins, des peintures et des photographies qu'on ne voit pas forcément souvent (en particulier des séries de polaroids qu'il prenait pour préparer ses tableaux quand il n'arrivait plus à dessiner à la fin de sa vie).

Vous m'avez l'air complètement mous du genou donc je n'ose aborder le sujet d'une éventuelle ki 2015, mais je mets quand même un sondage au cas où  

Rha merde, j'ai pas cliqué sur le bon bouton je suis pour une Kiautre musée. Et chui mou parce qu'en ce moment y'a pas grand chose dans ma campagne

Je reboute le sondage.

Edit : fait

Score africain pour la kiautremusée, tu peux clôturer

J'ai voté Obiwan parce que toutes les proposition me conviennent (pas chiante la fille).
Le choix de la date sera peut-être un peu touchy en ce qui me concerne parce que je me noie un peu dans mes partoches en ce moment, mais c'était très sympa la dernière fois et je vote totalement pour.
Ça vous dit que je propose aux divers intervenants du topic Culgé ? Ils sont sortables culturellement et bituralement aussi

Va y je te sors moi

Jvoulais faire une kiégypte au Louvre    
Mais en vrai j'aime bien tous les musées donc on va pas chipoter.
 
Je ne vois pas de problème a priori à relayer la proposition sur kugé, avec un avertissement quand même qui est que si on est trop nombreux faudra s'organiser (TM) voire se séparer (en fonction du musée où qu'c'est qu'on va).

On peut faire une kicéramiquegrecque

Moi j'ai voté une kiautremusée mais une kilouvre, ça peut être sympa aussi.
J'espère que je pourrai venir, si c'est en février, c'est cool.

une kiorsay?

Nocturnes le jeudi jusqu'à 21h45, deux événements en ce moment, Sept ans de réflexion jusqu'au 22 février (les acquisitions du musée, donc une expo de trucs très divers, époques/pays/types différents avec dessin, photo, objets d'art, etc) et un accrochage sur Charles Lameire (1832-1910), familièrement inconnu jusqu'au 31 mars, un dessinateur et peintre dont sont présentés un certain nombre d’œuvres fragiles (qui repartiront en réserves ensuite), par exemple des projets de peintures murales pour nombre d'édifices (des églises, la salle Khorsabad du Louvre, etc). Et bien sûr les collections permanentes, les salles d'apparat et le Corot en cours de restauration (ils n'y travaillent pas le soir mais on peut voir évoluer l'état du tableau).

Voici quelques précisions pour ceux qui attendaient des infos sur Klimt :
 
Au temps de Klimt, la Sécession à Vienne
 
La Pinacothèque de Paris, en partenariat avec Arthemisia Group et 24 ORE Cultura - Gruppo 24 ORE, souhaite revenir sur un aspect essentiel de l'Art nouveau qui s'est développé à Vienne au début du XXème siècle sous le nom de Sécession. Le rôle de Gustav Klimt dans l'éclosion de ce mouvement est majeur. Le talent et le brio de cet artiste, de ses débuts précoces à ses excés décoratifs où les dorures et l'expressionnisme naissant dominent, sont le socle d'une période nouvelle qui s'est épanouie à Vienne au tournant du siècle. Ce mouvement artistique est en effet à l'origine de la naissance, quelques années plus tard, de l'un des courants majeurs de l'art moderne, l'expressionnisme, qui a fait l'objet d'une exposition au musée en 2011.
 
L'exposition Au Temps de Klimt, la Sécession à Vienne raconte en détail ce développement de l'art viennois de la fin du XIXème siècle, début de la Sécession viennoise, jusqu'aux premières années de l'expressionnisme.
 
Le coeur de l'exposition s'appuie sur une sélection des travaux majeurs de Gustav Klimt, de ses premières années d'études jusqu'aux grandes oeuvres de son âge d'or comme Judith I (1901) ou la Frise Beethoven, oeuvre monumentale reconstituée à l'échelle et présentée pour la première fois en France.
 
Un ensemble de documents rares ayant trait à la vie de l'artiste, à sa famille et à ses frères Ernst et Georg, artistes comme lui, avec lesquels Gustav a souvent collaboré, accompagne le visiteur tout au long de l'exposition.
 
Une attention toute particulière est par ailleurs portée aux premières années de la Sécession et à l'influence exercée sur la formation de l'artiste par les grands intellectuels viennois comme Carl Schuch, Tina Blau, Théodor Hörmann, Josef Engelhart, Max Kurzweil, qui, tout comme lui, ont séjourné à Paris à cette époque. Les personnalités artistiques ayant influencé son art sont évoquées grâce à un choix de peintures provenant du Belvédère, présentées à côté d'oeuvres racontant l'histoire des mécènes du mouvement. L'exposition présente ainsi d'importants chefs-d'oeuvre de la Sécession et de l'avant-garde autrichienne, tels les premières oeuvres d'Egon Schiele et d'Oskar Kokoschka.
 
Une dernière section de l'exposition est consacrée aux arts viennois, aux anciens et raffinés métiers de l'artisanat d'art, qui ont donné naissance à des pièces de mobilier et des bijoux précieux, à de splendides céramiques, mais aussi à de complexes reconstructions d'oeuvres et de riches documents historiques, témoignages de la genèse et de l'évolution de grands artistes et d'architectes de cette époque tels Adolf Loos, Josef Hoffmann et à l'Atelier viennois.
 
L'exposition présente plus de 180 oeuvres issues des collections du musée du Belvédère de Vienne ainsi que de collections privées. Le commissariat de l'exposition est assuré par Alfred Weidinger, conservateur au musée du Belvédère de Vienne.
 
Infos pratiques :
Dates : Du 12 février au 21 juin 2015
Lieu : Pinacothèque 2
Horaires : 10h30-18h30 tous les jours, nocturnes mercredis et vendredis jusqu'à 21h
Tarifs : 13€, 11€ tarif réduit  - réservation en ligne
 
Moi j'veux y aller !!