Reprise du message précédent :

 
 
C'est ça !
 
J'étais persuadé que c'était beaucoup plus récent.
 
Je suis en train de me faire les Rois maudits là, donc j'avais envie de continuer sur de la lecture se passant au moyen-âge.
 
Merci  

Une petite question un peu en marge. Il y a bien longtemps ( ), un prof de français voulant nous expliquer les bases de l'écriture nous avait fait commenter un texte (un livre ? une nouvelle ? aucune idée) en nous demandant de décrire qui était le héros, quelle était sa quête etc. L'histoire parlait d'un chevalier (je crois) qui faisait tout un tas de trucs géniaux et qui réussissait à chaque fois à échapper à la mort. À la fin la mort finissait par le cueillir. Ce que voulait nous faire dire le prof, c'était que le héros ici n'était pas le chevalier mais la mort, puisque c'est elle qui réussissait sa mission à la fin. Est-ce que ce truc vous dit quelque chose ? Je me demandais s'il était parti d'un livre / d'une histoire existante ou s'il avait inventé tout ça pour l'occasion ?
(Il nous avait aussi fait étudier la nouvelle Quand Angèle fut seule, c'était cool. )

C'est probablement pas tiré de là mais ça me fait penser au livre "Le héros aux mille et un visages".

Ah bah figure-toi que je pense à cette histoire parce que je lis Le guide du scénariste de Christopher Vogler, qui évoque à chaque page où presque l'importance du livre de son mentor, Le héros aux mille et un visages de Campbell.
(J'ai pris Le guide du scénariste parce qu'il me semblait plus accessible, l'autre a l'air vraiment costaud.)

Et perso en repensant au héros aux mille et un visages, j'ai fait 2 minutes de google et j'ai découvert Christopher Vogler en me disant que ses livres avaient l'air sympa et moins austère  

Je pense que c'est le cas oui.
J'en parlerai ici, c'est un livre plutôt intéressant.

J'ai terminé Le Règne éphémère de Pépin IV de John Steinbeck.

OVNI dans l’œuvre de Steinbeck puisque c'est une gentille satire de la politique française (et de la France). Enfin la politique IVe république, c'est vieux comme bouquin. Le pitch est marrant, les différents parties n'arrivent pas à former de gouvernement et un député lance une idée en l'air : restaurer la royauté. Proposition qui arrange tout le monde, reste à trouver le roi et pour pas faire de jaloux on choisi un descendant inconnu de Charlemagne qui n'avait rien demandé et qui n'a pas d'autre choix que d'accepter.
C'est donc le récit d'une courte restauration, l'installation à Versailles d'un roi attachant qui se pose beaucoup de question et entre l'oncle arnaqueur, sa fille qui ruine la couronne, la sœur (religieuse) confidente et les tractations politiques Steinbeck arrive à caser quelques grands moments d'écriture.
Assez drôle, encore un livre court et au contenu pas si bête.

Je connaissais pas. J'aime beaucoup Steinbeck je suis assez étonné qu'il se soit penché sur la vie politique française. Vais me le procurer tiens.

Je vais certainement le tenter itou. Même si a priori je suis pas forcément intéressé par l'Histoire en général.

 
Ha Modiano    
Si tu veux lire un autre texte de lui, il y a un pedigree une des rares - seule ? - fois où il est explicite sur les événements qu'il retrace et donc moins rebutant, plus accessible, mais ce qui m'intéresse chez lui, c'est la façon dont il essaie de faire revivre une époque, tout est brumeux, confus, comme quand on essaie de rappeler de vieux souvenirs. Je n'aime pas tout ce qu'il a écrit, mais il y a une grande délicatesse dans son écriture qui me plaît.

 
Tiens, je découvre Steinbeck pour ma part, ç'a l'air pas mal

Les raisins de la colère sont un chef d'oeuvre absolu. Il y a évidemment des souris et des hommes, aussi court que lumineux. J'ai bien aimé Tortilla Flat aussi, moins évident, moins percutant, mais tout aussi pertinent.

Voyage avec Charley c'est super chouette aussi
Et puis A l'est d'Eden, quand même

Je viens de relire "Nouvelles du paradis" de David Lodge, que j'avais lu il y a une bonne quinzaine d'années.
Les romans de David Lodge sont toujours un vrai plaisir et celui-ci ne fait pas exception à la règle. On y trouve de tout : de la satire sociale, une analyse féroce et souvent juste des travers de notre société (ici, le tourisme), beaucoup d'humour so british, des personnages fouillés et attachants, et cerise sur le gateau, une excellente réflexion sur la religion (catholique), à travers le personnage d'un ancien séminariste, déchu et sceptique mais fin lettré. Bref, un lecture qui se déguste

 
A l'est d'Eden, bordel
 
La quête initiatique, la reproduction du modèle familial, les paysages des grands espaces américains. Et un serviteur chinois d'anthologie.
 
Que j'aime ce livre

Vite, que je finisse mon bouquin pour commencer Steinbeck

 
Un chef d'oeuvre   si je ne devais en lire/garder qu'un se serait celui-ci sans hésiter    
 
En ce moment je lis Les Naufragés de l'Autocar du meme auteur, sympathique

 

 
Merci !
 

Ca a l'air pas mal ce Steinbeck oui    
 
Lu recemment (en VO, autant vous dire que ca m'a pris des mois): deux polars de Miyuki Miyabe, "Kasha" (en Francais Une carte pour l'enfer, edite chez Picquier) et "Riyu" (pas traduit).  
 
Les deux traitent du phenomene des "evapores" ces personnes qui disparaissent completement du jour au lendemain, et du poids des dettes dans la societe japonaise. Le premier est ecrit comme une enquete policiere (menee de facon privee par un policier en arret maladie) et le second comme un documentaire (avec interview des differents acteurs, reconstitution des evenements, etc.).  
 
Bon evidemment sans traduction c'est difficile de recommander les deux, mais si vous voulez lire un bon "policier" et en meme temps apprendre des trucs sur le Japon, je recommande chaudement Une carte pour l'enfer. C'est bien ecrit, bien mene et l'aspect documentaire est tres interessant AMHA.  
 
Autre auteur de polars japonais: Tetsuya Honda. Traduction anglaise seulement, avec The Silent Dead (titre original "Strawberry Night" ). Histoire de tueur en serie, avec focalisation sur le travail d'une equipe de policiers japonais sous la direction d'une jeune (et jolie) inspectrice (pas trop realiste ca mais le traitement de l'enquete l'est assez). La suite Soul Cage est bien aussi et vient d'etre publiee en anglais apparemment.

 
Non merci nan en vrai j'en lirai peut-être un vrai un jour, celui-là il fait un peu avorton.  
 

 
Justement, j'ai eu l'impression qu'il voulait faire dans le trop délicat, au point qu'il effleure trop pour que ça soit intéressant, le souvenir est trop dilué pour avoir un intérêt. La comparaison avec quelqu'un comme Virginia Woolf est vraiment meurtrière, j'ai l'impression d'essayer de comparer un griboullis au crayon trop sec sur un post-it d'un côté, et une aquarelle floue avec des couleurs vibrantes de l'autre.

Alors effectivement je comprends ta déception si tu t'attendais à du Woolf, même si je te trouve un peu dure... j'ai eu beaucoup de mal au début avec cette façon d'évoquer à mi-mots, puis je me suis habitué à son style et même si certains textes restent trop évasifs pour moi, je trouve qu'il a un vrai talent dans ce travail de restituer un passé. En le lisant j'ai l'impression de voir ces vieilles photos floues en noir et blanc de Paris (dans le genre de Brassaï je crois), on peut ne pas y voir d'intérêt ou leur trouver du charme.
Je n'ai pas eu ce temps d''adaptation avec Virginia Woolf, quelle sensibilité extraordinaire elle exprime à travers de tout petits détails... ça me rappelle que je n'ai toujours pas lu Mrs Dalloway son roman le plus connu    !
Pour autant je ne chercherai pas à comparer les deux, tant les styles et les thèmes n'ont rien à voir (mais Modiano du gribouillis ?   )

Je m'attendais pas à du Woolf (je m'attendais à quelque chose d'intello, c'est tout) mais j'ai eu une réaction un peu épidermique à cause d'un épisode survenu il y a peu.  
 
J'étais à une présentation de bouquins de SF et un des auteurs était quelqu'un que j'ai trouvé plutôt antipathique et a sorti un très gros cliché, quelque chose comme : « oui voilà nous ce qu'on fait [la SF] c'est pas le genre de bouquin avec un type qui se regarde le nombril dans son appartement du 5e quoi ». Déjà, ORLY Ensuite, ça va les clichés, je crois qu'il y a un peu plus que ça dans la littérature et que ce n'est pas en faisant en 2017 ce genre d'opposition caricaturale qui aurait pu sortir de la bouche de ma grand-mère (si elle n'avait pas été lectrice de Van Vogt et fan de Stephen King, la brave dame) que la SFF va se donner ses lettres de noblesse, si tant est qu'il y ait besoin de quoi que ce soit du genre. Bref.  
 
Et donc quand le premier bouquin français que je lis après ça c'est un type qui me dit qu'il est allé rue Monge, et qu'il a vu cette femme qu'il avait rencontrée dans la librairie de la rue Geoffroy-Saint-Hilaire, et qu'après il est allé ailleurs en remontant la Mouffe et qu'il a réfléchi, bah je me dis putain merde, quand on veut combattre les clichés on n'est pas aidé
 
Enfin, je crois surtout que ses souvenirs ne m'intéressent pas, mais souvent c'est pas grave quand un auteur a un style particulier. A priori, l'accroc à la robe de Mrs Dalloway et surtout les PUTAIN de CHOUIGNAGES du narrateur de la PUTAIN de RECHERCHE non plus je n'en ai rien à secouer (même s'il y a d'autres choses qui m'intéressent dans le fond de ces livres), mais la façon dont c'est écrit peut rendre les choses intéressantes. Bon, sauf le narrateur avec sa mère là, si j'avais pu j'y aurais crevé ses peuneus.

 
   
 
Oui il y a de ça parfois, c'est vrai.
J'aimerais juste ajouter pour celles/ceux qui hésitent à lire Modiano après notre échange que ce que j'ai lu de cet écrivain tourne autour de la période de l'occupation.
Pour vous donner une idée de ce qu'il donne à lire : Modiano présente tel personnage sympathique, beaucoup plus tard dans le texte on apprend sa mort sous un autre nom en Amérique latine ; l'écrivain donne des indices, rarement des explications complètes, c'est au lecteur de faire le rapprochement et de comprendre petit à petit que tel personnage est un juif en fuite essayant de se faire passer pour l'héritier d'une famille aristocrate française ou un indic collabo se faisant passer pour un résistant.
 
Les noms, les identités changent très rapidement, les personnages ne sont jamais ce qu'ils donnent à voir ; même Paris où se passe pas mal des événements décrits n'offre pas un repère stable quand Modiano se rappelle qu'il y avait ici un magasin, là un bijoutier.
 
il n'y a rien de solide à quoi se raccrocher, ne reste que les souvenirs des gens et des endroits ; pour autant il n'y a pas non plus une nostalgie béate mais une forme de colère devant le spectacle des victimes et des profiteurs de la guerre.
 
Au niveau du style son écriture est très simple, sans effet particulier, pas de mots ou de tournures compliquées, pas de phrases longues à la Proust, les personnages sont plutôt vus de l'extérieur, ce qu'ils pensent est caché, souvent seul le narrateur décrit ses états d'âme...
 

 
Nous sommes d'accord, et c'est là où Woolf est incroyable, le point de vue qu'elle offre au lecteur est unique et pourtant c'est le quotidien de gens qui s'ennuient !  

J'aime bien les auteurs qui font ça. C'est un des trucs qui me donnent envie de lire Les Vestiges du jour par exemple parce que ça a l'air d'être un peu l'idée, avec le majordome qui revoit ses souvenirs et réfléchit sur sa vie.

Hier soir j'ai lu Quinzinzinzili de Régis Messac, évoqué quelques fois ici. C'est un livre très court, l'histoire d'un homme et d'une poignée de gosses qui ont survécu à l'apocalypse. D'un pessimisme absolu mais très réussi dans le genre.

Tu peux passer à Valcrétin maintenant.
 
A+,

Valcrétin surpasse Quinzinzinzili par son pessimisme sur l'humanité
Ça promet.

J'ai commencé l'intégrale 4 du Trône de fer. La personne qui me l'a vendu s'est trompée dans son annonce, du coup j'ai reçu le livre au format standard, pas le poche. Ben je sais pas comment font les gens pour lire des pavés aussi énormes, ça pèse une tonne et on sait jamais comment le tenir.
(Et sinon y a au moins une faute d'ortho et deux ou trois fautes de typo rien que dans l'introduction, ça laisse perplexe. )

Game of throne c'est le genre de livre pour lequel tu apprécies qu'un mec ait inventé la liseuse

Je me pose la question également, perso j'ai lu cette épopée sur ma liseuse.  
J'ai adoré le style tant décrié de Jean Sola, le premier traducteur, après le style rentre dans le rang et c'est bien dommage (par contre faire passer les loups des starks pour des loups-garous, là effectivement il a merdé   )

J'espère que tu ne lis pas en VF

Il est immonde son style

C'était faute de mieux, il n'y a pas d'équivalent en français. A mon avis il avait le choix entre "loup" simple et "loup garou", il a tranché

 
J'aime pas critiquer les collègues, mais là la solution était de créer un nom...

Si. C'est la lutte.

Le premier tome de GoT c'est un de mes pires souvenir de lecture.

C'était une solution. Et j'imagine même pas les cris d'orfraies des puristes.

 
Non, c'est la solution quand un terme n'existe pas dans un monde qui n'existe pas. Utiliser le nom de quelque chose qui n'a rien à voir, c'est bien pire.
Après je te rassure, les traducteurs ont l'habitude de se faire cracher à la gueule par des mecs qui n'ont jamais traduit un mot, on est blindés.  
Du coup, j'insulte mon garagiste quand il répare pas ma voiture comme ils ont montré sur YouTube, perso.  

Du coup au lieu d'utiliser un mot qui n'était pas exactement le bon et de se faire cracher à la gueule, il aurait utilisé un mot qui n'était pas le bon et se serait fait cracher à la gueule.
 
LA solution.

À partir du moment où tu crées un mot pour un cas précis, c'est forcément le bon... mais surtout, ça n'aurait pas voulu dire autre chose, et les lecteurs n'auraient pas attendu que le loup redevienne un humain à poil dans le lit du gosse pendant 200 pages.
Quitte à se faire cracher à la gueule, autant inventer un mot, c'est plus fun.