Reprise du message précédent :

C'est l'un de mes Zola préférés. J'ai adoré les histoires de radins et d'héritage.  
 
 

Y'a aussi l'assommoir qui est bien noir aussi dans le genre.  
Germinal aussi bien sûr.

J'ai trouvé ça bien pire que l'Assommoir ou Germinal. Dans ces derniers il y a la lutte de classe, des gens qui vivent dans la misère et tombe dans l'alcool, le désespoir, parfois la violence. Dans la Terre c'est gratuit, ils s'en prennent à leur proche. Il y a aucune solidarité, c'est chacun pour soi, pire que des animaux. Il y a quelques personnages corrects mais ils sont un peu annexe ou victime (comme Jean).

+1000

Ouais, c'est vrai.  
 
Y'a la "bête humaine" sinon, qui fait très roman policier.  
 
Et Thérèse Raquin avec un meurtre sordide qui rend fous les 2 amants responsables.

Ça envoie pas du rêve tout ça

Ah, moi ça m'a donné envie de lire La Terre

 
Franchement c'est un super bouquin. Et quand on vient de la campagne comme moi, on reconnait certains traits de caractères. La radinerie, l'importance de la terre, etc.
 
Je n'ai pas lu "La Débâcle", vous me le conseillez ?

Je suis fils, arrière-petit-fils, etc.. de paysan breton, ok c'est un siècle plus tard mais c'était quand même plus cool    Puis la radinerie et les couts fourrées ne sont pas des caractéristiques particulière de la campagne je trouve (pas plus qu'ailleurs). Puis le "problème" n'est pas la radinerie dans le livre, ce sont les actions extrême des personnages.

Ca me fait penser à ce recueil d'histoires locales :
 

 
Qui raconte des histoires vraies (modifiées*) de tout ce qui peut se faire de triste, sale ou bête dans la campagne (Sarthoise).
A noter que le récit utilise de patois (traduit) jusque dans le titre : "comédie" ici est à prendre dans le sens d'histoire ou de pièce de théâtre, sans connotation comique.
 
*j'ai rencontré le gars Fernand en question, certaines histoires ont reçu une fin positive pour éviter un côté trop lourd (et pour éviter de retrouver les histoires originales - certaines affaires datent des années 70 et 80, c'est pas SI vieux.)

Pour moi, y'a 4 incontournables chez Zola : Germinal, l'Assommoir, la Terre et la Débâcle.

Après La Terre, de Zola, tu peux enchaîner sur La Mère, de Gorki...
A+,

C'est mieux que Jurassic Park ? Parce que le film est bien meilleur que le bouquin pour le coup

On débat régulièrement (enfin, surtout moi peut-être ) de la nécessité ou non de retraduire les bouquins, mais alors les vieux Présence du Futur, j'ai les yeux qui saignent.

— Tu as fait ceci, et cela, et ensuite la catastrophe est arrivée. Ça n'est pas cela ?
— Tu as raison.

Le "isn't it?" traduit mot à mot, là comme ça, je m'y attendais pas

Secouons nous les mains pour dire que c'est nul.

Même avis. L'Assommoir et Germinal il y a des lueurs d'espoir par moment. La Terre ils sortent juste de la boue pour s'étaler dans le purin

Merci, je note dans ma "to read list".
 
Le ventre de Paris, et au bonheur des dames, c'est bien aussi.  
L'œuvre (où il a pris comme modèle Cézanne d'où leur brouille), je me suis un peu emmerdé.  
L'argent j'ai aimé aussi, mais je kiffe les histoires de bourse. Ca peut en rebuter certains.
 

Mais c'est ça qu'on aime ! Même si c'est caricatural quand même.  

Cette liste !  

Ma liste de bouquins à lire pèse désormais 10 livres de plus.

 
Je +1, j'avais besoin d'un truc prenant pour sortir de Les Aiguilles d'Or (que je recommande, même si il faut s'accrocher parce que j'ai trouvé la première partie un peu molle mais ca se muscle bien en 2ème partie), du coup j'ai attaqué son dernier Glen Affric acheté depuis un moment,, j'en suis à 10% mais clairement la formule magique fonctionne comme d'habitue

Je prends aussi tiens, merci !

Pour une fois je suis en phase avec les sujets abordés dans le topic.
 
En ce qui concerne la campagne, je viens de finir François Le Champi où Georges Sand s'efforce de rendre son texte compréhensible et agréable tant à  "l'homme des champs" qu'au "lecteur civilisé"   Du coup y' a des mots que je n'ai même trouvés dans le dictionnaire (un "chérèt" de laine par exemple).
Le roman nous raconte le lien qui unit une meunière et un orphelin (on appelait "champis" les enfants abandonnés dans les champs). Je n'avais jamais lu de Sand et je m'attendais à trouver des personnages un peu plus complexes que ceux de la Contesse de Ségur. Après, le roman reste réussi puisqu'il m'a tenue en haleine. La fin est... surprenante.
 
En ce qui concerne la littérature japonaise, je viens de commencer La Leçon du mal de Yûsuke Kishi et pour l'instant ça ne m'emballe pas. J'ai trouvé une seule critique de ce livre sur le topic qui n'était pas non plus encourageante, dommage.
 
A part ça, je commence à m'intéresser un peu à la science fiction et j'ai aimé Ubik de Philip K. Dick. J'ai pas tout compris mais j'ai aimé  
 
 
 

Si tu veux les meilleurs Crichton, c'est Airframe (Turbulences) et Disclosure (Harcèlement). Je classerais La variété Andromède en 3e position, son seul défaut, c'est qu'il a vieilli : ce qui était présenté comme des techniques de pointes il y a 50 ans ne l'est plus du tout.
A+,

J'ai terminé La déchéance d'un homme de Osamu Dazaï.

C'est une semi-autobiographie où Dazaï nous montre la société japonaise du début du 20 ème siècle,  une société où il est interdit de montrer ses émotions, l'hypocrisie, les femmes à la merci des hommes.

Un homme sans identité, et avec l'aide de la patronne du bar de Kyôbashi, retrouve des souvenirs dont 3 photographies et 3 carnets d'un jeune homme, Yôzô. Les 3 photos sont mises en avant dans la préface, puis suivront les 3 carnets de l'enfance jusqu'à la fin de la vingtaine, et enfin l'épilogue où on comprend certaines anecdotes ainsi que l'époque, le Tokyo des années 30.

Tout le récit est tourné autour de la vie de Yôzô, un enfant issu d'une famille riche qui connaîtra petit à petit la d'échéance. Il est mélancolique, solitaire, désespéré, se construit un masque autour du rire, joue le rôle du "bouffon". Un jour, il fait le mariole dans une séance de gymnastique et se fait repérer par un camarade qui retient la supercherie " c'est de la frime ! Il l'a fait exprès ! p.34". C'est là où commence sa descente aux enfers : il veut devenir artiste peintre, son père préfère qu'il soit fonctionnaire et désire qu'il étudie au lycée supérieur plutôt qu'aux beaux arts. Cependant, il mentira (Yôzô) pour sécher les cours et ainsi continuer à toucher de l'argent, il se liera d'amitier avec un ancien élève des beaux arts, qui l'initiera l'alcool, la drogue, le libertinage, et le tuera à petit feu.

Ensuite, il séduit une femme mariée et tentera de se suicider avec elle dans la mer, il s'en sortira, pas elle. Il culpabilise de cette situation, est repêché par un ami de la famille, un quarantenaire, qu'il souhaite qu'il reconstruise sa vie, trouve un boulot et qui ne dépende plus des autres.

Sa déchéance continue où il séduit de plus en plus de femme, est logé par une mère de famille où sa fille le considère comme son papa, mais boit de plus en plus de saké et découche plusieurs nuits. Il quitte cette femme du jour au lendemain et épouse une vendeuse de tabac qui le remet sur le droit chemin, il trouve un travail de dessinateur et arrête de boire. Mais il retrouvera son ami maudit des beaux arts et sa femme finira par le tromper : il boit de plus en plus de saké, tente de se suicider avec des somnifères, puis achète régulièrement de la morphine pour s'en injecter et ainsi pouvoir travailler plus tranquillement  

Chose étrange,  l'auteur se suicidera quelque temps après la publication de la dernière partie en feuilleton.

C'était psychologiquement très éprouvant à lire, les 3 carnets sont à la première personne du singulier mais l'auteur refuse de nous identifier à cet anti-héros. Il est intenable.

Âme sensible, s'abstenir. Si vous prenez des AD, ne le lisez surtout pas. Si vous êtes costaud psychologiquement, c'est une super lecture ! J'ai adoré !

J'étais à la bourre ce matin, donc j'ai pas pu mettre de détails.
 

• Natsume Sôseki - Je suis un chat : La vie d'un chat au début du 20e siècle, écrit sur un ton humoristique. Par un des plus grand auteurs japonais, j'ai jamais lu rien de mauvais de lui, mon préféré étant son dernier roman, Clair-Obscur, que je n'ai pas conseillé parce qu'il est inachevé.
• Yukio Mishima - Le marin rejeté par la mer - Le plus grand auteur japonais du 20e siècle, ce livre relativement court est assez représentatif de son œuvre. Son chef d'oeuvre est bien sur la trilogie de La mer de la fertilité, mais je ne l'ai pas conseillé, car c'est un gros pavé.
• Yasunari Kawabata - Le grondement de la montagne - encore un autre grand auteur japonais du 20e siècle, et un roman représentatif. Son chef d’œuvre est Pays de neige, mais il est plein de subtilités japonaises, et moins accessible.
• Kenzaburo Ôe - Dites nous comment survivre à notre folie - Le père d'un enfant autiste dans la société japonaise rigide. Magnifique.
• Shohei Ôoka - Les feux - L'errance d'un soldat japonais déserteur, à la fin de la guerre, dans les Philippines.  
• Yasushi Inoue - Shirobamba - récit d'enfance.
• Kôbô Abe - Rendez vous secret - Cet auteur, c'est le Kafka japonais, mais un Kafka délirant et sexualisé. Ici, le héros est a la recherche de sa femme qui a été emmenée par des infirmiers dans un hôpital et est introuvable depuis.
• Kenji Nakagami - Mille ans de plaisir - La vie des hors castes japonais (qui a des points communs avec celle des gitans par chez nous)
• Durian Sukegawa - Les Délices de Tokyo - je ne peux pas spoiler, mais c'est aussi chouette que le film qui en a été tiré.
• Masuji Ibuse - Pluie noire - L'ostracisme que subissent les victimes de Hiroshima après la guerre.

A+,

J'ai jamais lu de Mishima, faudrait-il que je commence par Le pavillon d'or?

Il se lit vite, et si tu n'aimes pas, il serait surprenant que tu aimes d'autres romans de l'auteur.
Celui la, ou Le Pavillon d'or, ce sont typiquement les deux que je conseillerais, mais le Pavillon d'or est (juste) un poil moins facile.
A+,

Un grand merci pour ta réponse et ta grosse liste !  

Merci pour tous les conseils sur la littérature japonaise  

 
J'ai trouvé le début tellement long que j'avais abandonné...  
Je devrais peut être m'y remettre, Zola avec moi, ça passe ou ça casse. (je pourrais relire L'Assommoir et Germinal à l'infini)

Je n'ai mis que des auteurs plutôt du 20e siècle, à part Durian Sukegawa (et n'ai pas mis Haruki Murakami, que j'adore, car il était déjà cité).
Mais si on veut aussi des auteurs un poil moins 'classiques', on pourrait ajouter Banana Yoshimoto avec Kitchen, Keigo Higashino et ses romans policiers assez littéraires, Yôko Ogawa, Ryû Murakami, Aki Shimazaki (si la littérature nippo-canadienne a sa place ici), et Hitonari Tsuji.
Edit : Et en me relisant, je regrette de ne pas avoir au moins mentionné Akira Yoshimura, Junichirô Tanizaki, Ito Ogawa, Akiyuki Nosaka, Kenji Miyazawa, Kazuo Ishiguro (si la littérature anglo-nippone a sa place ici), Shûsaku Endô, Osamu Dazai, etc etc.  
A+,

Oui Zola par moment ça peut être long. Il y a des descriptions qui peuvent durer 10 pages.
Mais après on est récompensé car l'intrigue reprend en force !  

Aki Shimazaki c'est vraiment excellent.
Des blocs de 5 petits romans dont les histoires sont liées tout en pouvant être lues de façon indépendante. Un style très simple, c'est très facile à lire et à la fois très envoûtant

Je te rassure, ça existe aussi dans les trads modernes Exemple récent qui me vient en tête dans Duma Key (2008) ou le traducteur nous inflige, entre autre, un magnifique "course de camion monstrueux"
Et trad directe qu'on voit aussi ailleurs (merci LinkedIn je suppose ), le "I'll touch you later" qui devient "on se touche plus tard"  

La course de camion monstrueux je crois que c'était dans Dôme, mais ça m'avait fait tiquer aussi

 
Ces messages de qualité  
 
 
 
 

Je devais passer à la bibliothèque, j'en ai profité pour prendre Le marin rejeté par la mer. J'en ai lu quelques pages, aucune idée de si l'histoire va me plaire mais bordel, ce style c'est magistral

Et c'est bien souvent traduit en N'est-ce pas ? afin de ne pas perdre la négation, alors que pour moi, en général, la meilleure traduction serait C'est bien ça ?
A+,

Déplacement pro à Paris, j'avais pas envie de trimballer ni de lire le gros livre d'économie (plus ou moins ) que j'ai commencé, donc je l'ai mis de côté et j'ai lu La familia grande de Camille Kouchner, une courte histoire évoquée récemment ici.
Je ne savais rien de l'histoire du livre, ni de ses protagonistes, par exemple je ne savais pas que l'autrice était la fille de Bernard Kouchner et la nièce de Marie-France Pisier.  
En gros le récit se compose de deux parties principales et qui s'opposent : pile une famille formidable, très libérée voire libertaire, fêtarde et heureuse ; face suicides, dépressions, mort inexpliquée et inceste.  
Ce qui est raconté est abominable, l'épilogue l'est tout autant. Je conseille la lecture de la page wikipedia en complément, je ne sais pas si tout est correct mais ça donne les grandes lignes récentes de la fin de l'affaire : https://fr.wikipedia.org/wiki/Olivi [...] _sexuelles
Un livre très intéressant.