Kede |
Heureusement qu'il est court, on en sort avec la nausée. J'ai senti mon sang se glacer à la lecture d'un passage, relevé dans la préface :
Spoiler :
Impossible, lorsqu’on lit Chtchepka, de passer à côté de cette terrible prophétie, le rêve d’un tchékiste en 1923 qui sera réalisé moins de vingt ans plus tard par les nazis : « Il est indispensable d’organiser la terreur de telle façon que le travail du bourreau, de l’exécutant ne se distingue presque plus de celui du chef théoricien. L’un dit : la terreur est nécessaire, l’autre appuie sur le bouton d’une machine automatique à fusiller. (…) Dans l’avenir, la société humaine “éclairée” se libérera de ses membres superflus ou criminels avec l’aide de gaz, d’acides, d’électricité, de bactéries mortelles. (…) De savants messieurs, l’air docte, immergeront sans aucune crainte des hommes vivants dans des cornues, des ballons géants, et à l’aide de toutes sortes de combinaisons, de réactions, de distillations, ils les transformeront en cirage, en vaseline, en huile de graissage. » |
Quant à la préface de 1923, en fin d'ouvrage, elle finit en beauté la lecture, puisqu'il ne s'agit ni plus ni moins qu'une bonne vieille justification des horreurs au nom des lendemains qui chantent, faisant de Zoubrov un héros qui échoue face à l'épreuve.
Spoiler :
Au contraire, Zazoubrine, loin de représenter un révolutionnaire idéal, se donne pour tâche de montrer l’universel, l’océan futur du communisme, de la société sans classes, au nom desquels la révolution implacable foule aux pieds les cadavres des ennemis en voie d’extinction.
[...] Dans la terrible scène de l’exécution, dans la scène de l’interrogatoire, dans celle du procès de l’enquêteur Ivanov, Zazoubrine vainc par son art l’élément petit-bourgeois, l’individualisme, il cautérise en nous le fatras des notions mystiques et idéalistes concernant l’utilité d’idées qui sont, en fait, parfaitement inutiles et qui n’intéressent plus personne.
[...]
En montrant cette histoire d’un héros qui succombe finalement à l’épreuve, l’écrivain porte un coup à l’individualisme, aux derniers sédiments du mysticisme et de la morale bourgeoise. |
Ce dénommé Valerian PRAVDOUKHINE qui finira comme Zazoubrine par disparaître au moment du grand ménage stalinien des années 1930
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On est tous en cellule mon petit pote, toi, moi, tout le monde. La vie est une prison. Et la plus terrible de toutes parce que pour s'en évader faut passer l'arme à gauche. Plaisante jamais avec ces choses là. Je vais t'enculer.
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