Reprise du message précédent :

Je viens d'attaquer Madame Bovary. Je sais que j'ai adoré le roman, lu à plusieurs reprises, mais je ne me souvenais pas à quel point c'était aussi bon ! Cette première partie !   C'est hyper-vachard ; en fait, je me marre.  Et l'on pourrait presque ne lire que le dernier paragraphe de chaque chapitre pour avoir une idée dudit chapitre. Certaines dernières phrases de l'ordre de la sentence !

Le premier chapitre de la partie II, la description d'Yonville, le passage sur le fossoyeur...    

Bref, Madame Bovary :  

Le roman de Musil, c'est un sacré morceau, la deuxième partie est aride en plus d'être inachevée... Je peux comprendre qu'on n'ait pas envie de se taper un pavé de 2000 pages, écrit en corps 9pt.

En revanche, Belle du Seigneur, c'est pas difficile à lire. Après, on peut avoir envie de donner des baffes aux personnages, ne pas supporter le côté extrême des situations.

J'ai lu la Trilogie new-yorkaise et n'ai pas eu envie de pousser plus loin la lecture d'Auster. Fin de la lecture, ma réaction a été : c'est pour ça qu'on m'a tant rebattu les oreilles à l'époque ?...

Bret Easton Ellis, jamais lu, pas d'attirance non plus.

 +1  

Bon alors ça a l'air assez pointu mais il me semble qu'on a parlé du collège de France ici il n'y a pas si longtemps donc je partage : https://www.college-de-france.fr/si [...] nement.htm

(Le scroll horizontal du site est infernal par contre, on se croirait revenu au temps des souris sans molette.)

Oui, voilà. Mais on peut comprendre que ça fasse chier tant de collégiens.   Je l'ai lu adulte, avec suffisamment de références pour capter l'audace du style et avec l'éclairage de René Girard dans Mensonge romantique et vérité romanesque comme celui de Barthes dans Fragments d'un discours amoureux. Je sais pas ce que j'en aurais pensé si je l'avais lu à 16 ans.
 

C'est surtout que rien de ce que j'ai pu lire d'élogieux sur ces deux romans ne m'a donné envie de les ouvrir. Surtout Belle du Seigneur.

J'adore Auster mais j'ai peu accroché avec la Trilogie. Je conseille Monsieur Vertigo ou Moon Palace pour une découverte.

J’aime bien Gallica pour les livres en ligne, parce qu’on y trouve de belles éditions avec couverture en cuir et beau papier épais, certaines illustrées. Même en pdf, ça ajoute un petit plaisir à ma lecture (ce n’est pas systématique malheureusement, il y a aussi bcp de scans pourris).
 
La bibliothèque de Umberto Eco, ça ne me fait pas rêver, ça me rend claustro ces petits couloirs emplis de papier et alors si je commence à penser à la poussière qui s’accumule là-dessus...mais je présume que M. Eco ne passait pas le plumeau. Dans les bibliothèques idéales, ce qui me fait rêver, ce sont celles qui ont une belle vue, sur un jardin par ex, où le regard peut se perdre au loin...Les rayonnages, les rangées de bouquins, ça m’évoque plutôt des barreaux, l’enfermement (ok, c’est tendance )
 

Très vachard, c’est vrai. Heureusement, ce n’est pas seulement un jeu de massacre, sinon je ne l’apprécierais pas autant. Il y a quand même de la sympathie pour Emma, qui refuse de s’assagir et de se résigner à sa vie médiocre. Un personnage incroyablement moderne je trouve, dans son insatisfaction permanente.

 
C'est marrant, ça me fait l'effet complètement opposé Quand j'habitais dans une pièce de 9m², je l'avais divisée en sous-pièces avec des étagères remplies de livres et de bazar. C'était cosy, je crois que j'ai toujours fantasmé sur le rangement à la Gaston.  
 

 

Tiens, hasards de la conversation, Fragments... fait partie de ces livres que j'avais prévu d'acheter après le confinement. Ça fait des années que je veux le lire.  
 
J'ai lu Bovary pour la première fois au lycée. Je me rappelle l'avoir dévoré, genre en 2-3 jours et certainement pas pour les raisons qui font que je l'apprécie autant aujourd'hui. Je sais que j'avais été très impressionné à l'époque par le style de la phrase de Flaubert. Mais je n'ai certainement pas saisi l'ironie du bonhomme. Ce sera venu plus tard.  
 
De la vertu des classiques !  
 
Au fait, comment ça se passe dans ta librairie avec le confinement ? Comment vois-tu la situation post-confinement ? Je sais exactement quels livres je vais me précipiter d'acheter dès la fin du confinement : un tas de poches prévus de toutes façons et que le confinement m'a empêché de me procurer, plus des gros pavés chers et pas prévus initialement, histoire d'augmenter le CA de ma librairie.  
 

En relisant Ulysse, en ayant lu récemment la trilogie Solal + les Valeureux, je me suis fait la réflexion que Cohen avait dû beaucoup aimer Joyce, et ce, de manière évidente dans les monologues d'Ariane dans Belle du Seigneur, à mettre en parallèle avec le monologue final de Molly Bloom, mais aussi par certains aspects des arguties de Mangeclous, personnage qui m'a pas mal rappelé Bloom. Au-delà de l'histoire d'amour fou, dans Belle du Seigneur, il y aussi toute la satire savoureuse des hauts-fonctionnaires de la Société des Nations, de la bourgeoisie (le couple Deume seniors  ) et puis la question de la judéité qui sous-tend le roman. Là encore, sur ce point-ci, il y a des parallèles à faire avec Ulysse.  
 
/ réflexions intertextuelles

La grotte des livres me faisait rêver aussi.
(Même si je lisais pas tellement à l'époque. )

Merci pour ces deux références que je ne connaissais pas, ça donne envie de les lire ! mais je pense qu'après on est obligé de relire tous ses livres  
il n'y a que le temps à trouver

Oui, tout à fait, mais je n'en suis qu'au début, question développement psychologique d'Emma. Mais cet aspect moderne de son insatisfaction, c'est quelque chose que j'ai ressenti moi aussi dès cette première partie ; c'est juste expédié de manière magistrale en quelques paragraphes dans le dernier chapitre.  

Y a pu y avoir de ça aussi chez moi !  
 
Mais bon, une belle bibliothèque telle que décrite par archerosmond, c'est un peu le but ultime chez moi. Sauf que bon... à Paris...  

Pluzun  

Pareil    

Les Bienveillantes je l'avais lu assez rapidement, en 2-3 semaines je ne sais plus. La personne qui parle des termes allemands et de la nécessité de se référer au glossaire a dû lire seulement les premières pages parce que très vite on revoit les mêmes abréviations et ça se comprend très bien.
J'avais beaucoup aimé, c'était captivant.

Le broché est identique à l'EO mais il est aussi inclus dans le tome V des Oeuvres complètes où pour le même prix (23,30 €) tu as aussi Leçon ; Sollers écrivain et surtout La Chambre claire, son essai sur la photo.  

Pour moi il se passe rien, c'est pour l'instant congés sans solde. Pour ma collègue qui est la gérante et heureusement habite tout près de la librairie, c'est paperasses, démarches (virtuelles), rangement, coordination avec Paris Librairies dont elle est l'une des administratrices. On est tous les deux en chômage partiel mais il faudra attendre les versements de l'Etat pour recommencer à se payer. Heureusement c'est surtout le salaire de ma femme qui nous fait vivre et pour elle rien n'a changé si ce n'est qu'elle bosse en télétravail.
 
On attend de voir si toutes les mesures annoncées vont être mises en pratique, et l'être rapidement. Si c'est le cas, on devrait tenir le choc, il faudra simplement reconstituer notre trésorerie (je devrais dire "sa" trésorerie puisque je quitterai la librairie fin septembre pour devenir un retraité).  

Franchement, je vois pas encore trop comment ça va se passer. Masque et lavage de main régulier, OK, on peut faire. Mais la distance d'1 à 2m avec les clients, impossible en pratique. Et à bientôt 62 piges avec des poumons en carton de gros fumeur, je suis pas exactement rassuré en pensant à la 2ème vague qui va inévitablement arriver.
 

Relire, pas forcément, mais ça peut changer l'éclairage de livres déjà lus.    

C'est comme pour les tsunamis, c'est pas nécessairement la 1e vague la plus importante...  
A+,

Pareil, je me souviens l'avoir lu pendant 2 semaines de vacances, la première semaine j'avais lu moins de 200 pages, la seconde j'avais dévoré tout le reste. Les termes m'avaient pas trop dérangés (alors que j'étais au collège donc j'en connaissais aucun de base) mais les grades se retiennent assez vite. C'est surtout l'horreur du contenu du début du livre qui me faisait m'arrêter toutes les 2 pages.

 
 
Ah mais je ne savais pas que la Chambre claire était aussi couplée à ce volume. Bon plan !  
 

On croise les doigts pour que les promesses de Jupiter soient véritablement suivies d'effet et que tout se passe bien pour vous à la ré-ouverture.
 
   

Dans les livres de récits de montagnes, Savage Arena de Joe Tasker est souvent considéré comme une des références. Alpiniste Britannique très actif dans les années 70, il rendit son manuscrit pour le livre la veille de son départ pour une expédition sur l'Everest en 1982 avec l'un de ses partenaires régulier Peter Boardmann. Ils périrent tous les deux, le corps de Tasker n'ayant jamais été retrouvé, celui de Boardmann découvert 10 ans plus tard.
 
En 1983, un prix littéraire pour les livres de montagne sera crée en leur hommage, le Boardmann Tasker Prize.
 
J'ai longtemps hésité à ouvrir le livre, pour cet aura particulière qui lui est attachée. Contrairement aux livres modernes qui s’étendent souvent longtemps sur la vie de l'auteur, sa découverte de la montagne, sa progression... ici, rien de tout ça, on est directement plongé sur la face Nord de l'Eiger en hivernale et cette réalisation que l'Europe n'a plus rien à offrir de "sérieux". C'est ensuite les récits des expéditions du Dunargiri, Changabang, K2, Kachenjunga, puis retour au K2 qui suivront et cette quête de sommets et de vie. La qualité de l’écriture est très progressive à mesure que Takser évolue dans sa compréhension intérieure, des liens d’amitié qui se forgent avec les autres grimpeurs (The Bond, de Simon McCartney dont j'avais parle ici bas avant Noel   ), et des expéditions de plus en plus extrêmes. C'est passionnant, impressionnant, éreintant, poignant et on se prend a plusieurs reprises  souffrir pour eux et à retenir quelques larmes particulièrement pendant l’expédition du K2 en 1980 et ce retour inespéré a la vie. Oui, le livre mérite bien son aura et c'est avec tristesse que j'ai tourne la dernière page.
 
Joe Tasker: https://en.wikipedia.org/wiki/Joe_Tasker
 

Impasse des deux palais, de Naguib Mahfouz
 
Les traductions. Y a bien une phrase sur 20 que je ne pige pas. C’est cool de découvrir des cultures étrangères mais bon sang, il faut se farcir les traductions.

Ben apprend l'arabe et c'est bon.

merci pour cette idée de génie

Ça rejoint ce qu'on disait sur les traductions du russe (sauf que l'arabe c'est pire) : est-ce qu'il faut coller à tout prix à la structure de la langue originelle, quitte à rendre la lecture difficile en français ? De ce que j'ai pu en voir, l'arabe (ou les différents arabes) est une langue où on aime bien les périphrases, les métaphores, les hyperboles, etc., qui peuvent donner une impression de lourdeur ou d'exagération en français.

Je lis souvent de l'arabe en traduction automatique, les pauvres programmes sont à la rue la plupart du temps à cause de ça.

Le soir rampait à pas décidés, bon sang. Heureusement, je commence à m’intéresser à l’histoire et aux personnages donc je vais arriver à passer outre.

Perso j'aime beaucoup, je donnerais cher pour voir un soir ramper, ou même un jour se lover.

Suffit de lire Pratchett

Question HS.  
Tu utilises ces logiciels pour lire des articles de recherche ou des sources ?  
J'hésite toujours à utiliser ça perso. J'essaye autant que possible de passer par des copains qui maitrisent ces langues mais ça rallonge pas mal le temps d'analyse des documents.  
Et encore j'ai de la chance c'est surtout des textes de loi...

 
Merci de respecter un peu les éléments de langage gouvernementaux.  

Bora n'a pas déraillé, le vélo reste interdit.

Non, j'oserais pas, à moins d'avoir une connaissance suffisante de la langue pour avoir un regard critique sur la qualité de la traduction et comprendre les plus gros faux-sens (edit : ou alors pour pouvoir identifier les passages potentiellement intéressants à montrer à un locuteur natif ?). Pour le moment, je me sers surtout de ça pour me tenir au courant de l'actualité dans des coins dont les nouvelles sont peu relayées dans les médias occidentaux, et pour prendre la température sur Twitter. C'est un bon moyen de voir se dérouler une révolution en direct

Je viens de terminer La porte d'Abaddon (The Expanse 3) de James S.A. Corey. Jusqu'au trois quart du livre je pensais juste en dire "comme les deux tomes précédents, de la SF facile, de l'action, des personnages simples, un style bof, une lecture pop-corn", mais la fin du livre est une interminable scène d'action (plus de 100 pages ?) pas intéressante et qui tombe à un moment où on a plutôt envie de s'intéresser à autre chose qu'aux désaccords des humains. Ça m'a un peu gâché le plaisir, honnêtement. J'espère que les suivants sont moins pénibles.

Faut bosser sur des pays civilisés aussi. Perso ça m'arrive pas ce genre de trucs.

Le fantôme de Canterville de Wilde. Ça se lit en 30 minutes et c'est génial. Ça m'a rappelé les nouvelles ukrainiennes de Gogol.

Lu l'adversaire de carrère, c'était plaisant à lire! Je m'attendais à un bête c/c du reportage de l'affaire sur FELA,

C'est du gâchis la vie de l'assassin. Bac D mention AB, avait validé sa première année de médecine, un simple examen à passer en seconde année. Il avait un beau potentiel pour faire une brillante carrière.

Je connais l'histoire via le film mais je lis pas le spoiler parce que lire le livre m'intéresserait sans doute.

Le gâchis c'est surtout la vie de ses victimes

Je pencherais pour le 1, parce que je n'ai pas souvenir (lu il y a plus de 20 ans) d'un livre difficile à lire, pas plus que La potière jalouse ou Histoire de Lynx; La pensée sauvage est un peu moins facile à lire, mais très lisible néanmoins.
 
A+,