Les matins se suivent et se ressemblent: j'ai le stérilet qui gratte et le moral en bigoudis!
 
Le ciel, pourtant, est d'un bleu cobalt aujourd'hui. Mais il est inutile de s'attarder en nuisette en espérant grimper au laurier: Monsieur lit déjà l'Equipe en se frisant les schnoles avec son air de cochon satisfait...  
 
Rions un peu! Ce mec, décidément, assure dans le décoratif: un vrai flibustier des canapés. La métamorphose à pouffer d'une courgette - autrefois vigoureuse - en une carotte vapeur servie sur papillotes. Par ici les photos!!!
 
Il est bien fini le temps de la culbute joyeuse et de la fièvre au bord du ruisseau; ce social-traître m'abandonne désormais au vibromasseur hâtif et au tabouret de cuisine à la mayonnaise...
 
Dans la salle d'eau, les mains posées sur l'évier, je vois par la fenêtre ouverte le motoculteur arrêté en plein champ.  
 
"Dis donc Momo, c'est quand tu veux pour régler la facture au père Sénéchal qu'il nous répare - enfin! - l'engin..."  
 
J'entends un bruit de journal froissé.  
 
"Oh, hé, je suis en vacances, moi! Faut pas pousser mémé dans les orties... Qu'est-ce qui te prend ma bécasse, t'as le bortch qui te colle encore aux fesses, c'est ça?!"  
 
Et il part de son gros rire qui tache...  
 
Trop faible pour lutter. Dans la glace, je lui réponds avec des grimaces de gamins. Oh mon Dieu! J'ai la tête d'un canard qui aurait vu passer un troll des tapis...

Les matins se suivent et se ressemblent assez peu, quand on y pense. Par exemple, hier, c’était ambiance joyeuse, avec culbute matinale par  mon social-traître de mec - il a voté oui au référendum - qui a ensuite pu un peu s’attarder pour un sain petit déjeuner à base de courgettes – mayonnaise avant de partir chevaucher son motoculteur, pour aller nourrir le cochon et les canards qui barbotent dans notre ruisseau (nous faisons dans l’agriculture décorative). Mais ce matin, métamorphose de monsieur : ses yeux ont pris une teinte bleu cobalt – signe de colère - lorsqu’il découvrit que j’avais assaisonné notre bortch matinal avec du laurier :
- Faut pas pousser mémé dans les orties ! C’est pas possible de faire des schnoles pareilles, espèce de bécasse ! s’écria-t-il.
Comme je suis faible, et que je l’adore, mon flibustier, je décidai de ne pas relever ce troll des tapis que constituait l’usage du terme « schnoles » qui en général, me donne envie de faire bouffer un tabouret à celui qui l’emploie. Je continuais donc imperturbablement à découper en papillotes l’Equipe, qu’un passage un peu trop hâtif chez le marchand de journaux m’avait fait confondre avec Biba, pour ma traditionnelle pose de bigoudis du vendredi. La journée finit de se dérouler sans autre poussée de fièvre schnolesque, à mon grand soulagement. Je me vengeai juste gentiment en lui tannant les fesses à l’aide de mon battoir à linge puis en le faisant mariner dans sa testostérone en m’offrant un peu de bon temps avec mon fidèle vibromasseur (je vous entends déjà réclamer : « Photos !!! », mais non, c’est du domaine de l’intime, tout cela). Et là, rions un peu, à défaut d’en pleurer, car ce fut le drame : un grave dysfonctionnement de mon joujou fantastique causa un terrible emmêlement du fil de mon stérilet, causant une descente d’organes du plus bel aloi.
Mais heureusement, j’avais gardé la facture du vibro. Ils vont m’entendre, tiens. Et je jure solennellement de ne plus jamais mettre de laurier dans mon bortch. C’était dégueulasse, en plus.

Ouais, je sais :

... ils sont un peu limités