Macnigore a écrit :
La première question qui me vient à l'esprit Littlevdv c'est comme toujours quel est ton projet pro ? As tu bien idée des métiers de la comptabilité/expertise sur lesquels débouche une formation DSCG ? Je m'intéresse également de près au DSCG depuis quelques mois et je suis les cours de la prépa INTEC, même si l'idée de laisser tomber me tente très fortement en ce moment (difficile de concilier vie de famille, boulot très prenant/exigeant, cours de DSCG via prépa, loisirs etc) je pense avoir un début d'aperçu de ce que recouvre le DSCG et les métiers de la compta en entreprise vu que je bosse dans une direction fiscale qui a des liens étroits avec la direction financière et la direction comptable. En gros, le DSCG sec en théorie c'est un bon niveau académique même si un peu fourre tout. Mais, la structure de la filière comptable et les modalités du diplôme (plein de petites matières qui se compensent avec les grosses, masse de connaissances brutes à assimiler, très techniques mais sans vraiment prendre de hauteur, système des dispenses, concurrence des CCA/ESC) font que j'ai l'impression que c'est une énorme passoire et qu'on peut passer à travers le DSCG en étant une pure brêle, sur ce point les forums de compta online sont assez parlants.... Néanmoins globalement je pense que les gens qui valident un DSCG s'en sortent bien et sont plutôt bien perçus (un bon bac+5 quoi). A côté de ça le CCA est une valeur en soi et n'a pas nécessairement à être complété par le DSCG pour permettre de trouver du boulot en entreprise, la marque CCA se suffit à elle même, même si non validé par un diplôme d'état (finalement c'est l'équivalent d'un bon M2 en droit). Dans les grandes lignes les métiers de la compta c'est soit expertise comptable/audit en cabinets d'EC/audit soit direction comptable en entreprise. Dans les deux cas ça n'a pas l'air glorieux: cabinet d'expertise comptable ça a l'air plus ou moins l'équivalent des cabs d'avocat: exploitation/fouet pendant X années avec la carotte de l'association à la fin. Filière comptable en entreprise: instrument du contrôle de gestion/direction financière (dont les postes sont trustés à 99% par des ESC et quelques ex-EC). Du coup même si la filière comptable garantit plus ou moins un job à la sortie lesdits jobs (du moins côté entreprise) n'ont pas l'air les plus rémunérateurs/valorisés et en entreprise l'effet plafond de verre doit vite se faire ressentir avec "juste" un DSCG (peut être moins avec l'EC j'en sais rien). Au quotidien, côté compta et sans vouloir dévaloriser, j'ai quand même l'impression que souvent le niveau est assez faible, les gens sont très "techniciens/autistes", des jobs à assez faible valeur ajoutée (pas de création de richesse pour la boite, ce sont uniquement des postes de coût) et peu/pas évolutifs, difficultés de communication, aucune vision en dehors de leur métier. On pourrait dire que ces travers sont ceux des fonctions support d'une manière générale, mais je trouve que c'est beaucoup moins vrai pour le juridique/fiscal qui est BEAUCOUP moins subordonné, plus autonome par rapport à la direction financière/top management (ces deux fonctions étant très souvent liées voire consanguines, ne nous leurrons pas). En gros les directions juridiques/fiscales sont dans une optique de go/no go et elles ont une relative liberté de décision/gestion là où la compta est totalement pilotée/subordonnée et entre le marteau et l'enclume (les CAC d'un côté, le pilotage des comptes du management via le Cdg de l'autre). D'une certaine manière juridique/fiscal sont dans leur "bulle", alors certes ils n'accèdent pas non plus au top management, mais au quotidien la différence d'autonomie est nette. Concernant une double compétence fiscale (juridique) + comptable (CCA ou DSCG voire même DCG), c'est un job garanti à 118% dans une direction fiscale de boite du CAC40 ou dans un Big4 côté CAC (en poussant vers l'expertise) ou avocats (en passant le barreau). Dans les deux cas c'est une bonne idée (expertise ou barreau) car cette double compétence bien particulière est très rare, et même sans partir sur des considérations de ROI, sur le plan intellectuel c'est un vrai défi car ce sont deux univers qui n'ont pas grand chose à voir et étudier les deux est forcément intéressant et source de compétence professionnelle à long terme. Attention ce genre de double compétence est très rare voire quasi-inexistante car les deux voies ont peu de recoupements hormis peut être à travers la fisca justement et des métiers de niche genre consolidation/intégration, peut être normes comptables ? métier de super spécialistes²²²². Dans cette optique de double spécialisation je dirais que l'idéal serait de décrocher un bon M2 de droit des aff et/ou fisca + barreau en option puis se lancer dans le DSCG via prépa pendant l'école d'avocats, mais alors vlà le truc casse-gueule. Sinon M1 juridique + M1/M2 CCA puis barreau ou EC dans la foulée. Dans les deux cas la masse de boulot a l'air juste monstrueuse et il faut être prêt à faire une croix sur 3/4 ans de sa vie sachant que l'une ou l'autre compétence sont déjà amplement suffisantes en elle-mêmes pour décrocher du boulot (ce sont déjà des profils de spécialistes qui mènent à des métiers où il y'a du boulot et peu de chomdu). Sans exagérer je pense que ces profils concernent 10 personnes/an maxi (je ne compte pas les ESC ) J'insiste là dessus, il ne faut SURTOUT PAS tomber dans le travers HFR staÿle, et se mettre la pression pour rien, ce genre de profils est rarissime et la demande sera toujours >>>>>> à l'offre. A ce niveau la double compétence n'est pas un pré-requis mais véritablement optionnel, un idéal-type. Concrètement la PV en terme de progression de carrière/supplément de salaire sera faible par rapport aux efforts déployés pour acquérir la double compétence et par rapport à quelqu'un ayant uniquement une formation comptable ou juridique il faut donc se lancer là dedans si on est réellement intéressé par les deux côtés. Concrètement je suis en train de me rendre compte que ce n'est pas une nécessité pour évoluer de mon côté et que les recruteurs voient ça comme un plus mais certainement pas un prérequis, en d'autres termes je peux parfaitement évoluer sans avoir un DSCG et décrocher des postes que je vise en direction fiscale à terme, c'est une des raisons pour lesquelles j'hésite à continuer à m'investir autant dans le DSCG...(car ça demande un vrai investissement en temps/implication) Dernier point, pour un juriste je pense qu'il est globalement plus intéressant de se lancer dans une AST d'ESC top 5, programme plus versatile moins scolaire et donc plus "fun", une lecture de CV plus claire, une plus-value en termes de carrière plus évidente....tout bénef (sauf le coût et la durée de formation d'un "vrai" double cursus) Si l'objectif est de devenir fiscaliste, il faut se concentrer sur le droit. L'essentiel de la VA d'un bon fiscaliste est la lecture des textes, la finesse d'analyse des lois de finance, décisions communautaires et du conseil d'Etat, la gestion des contentieux, l'esprit de synthèse, autant de compétences qui s'acquièrent plutôt côté juridique que compta et là où un fiscaliste pourra toujours ouvrir un Mémento comptable, un comptable aura beaucoup de mal à mener un contentieux ou interpréter finement une décision Si le but est de devenir consolideur, bosser dans un service comptable préparant les retraitements fiscaux à partir des comptes sociaux, faire du contrôle de gestion voire s'orienter vers les métiers des directions financières, faut plutôt pousser sur les métiers de la compta et/ou ESC.
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