Soyons précis.
Déjà pas HDR ça se dit SDR
Le HDR et les infos qu'il contient (car HDR en soit c'est juste un container de datas) dispose d'une gamme dynamique plus large que le SDR, en cela que sa plage de luminance mesurable est plus étendue (0.0001 à 10000 nits selon la convention).
Ensuite il n'existe pas, au sens technique, de nuance de luminosité. Cela dépend essentiellement du bit depth (10 bits minimum), et pas simplement du fait que ce soit estampillé HDR.
Le mapping du bit depth dépend de la courbe EOTF, on est très éloigné du terme nuance, trop vague, qui induit en erreur car inadapté au contexte.
flobo09 a écrit :
Tone mapping, c'est adapter le contenu prévu pour l'un à un écran qui fonctionne avec l'autre (dans les 2 sens).
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Stricto sensu, le tone mapping c'est convertir une plage de luminance, mettons 0-4000 nits, vers une plage plus restreinte. Par exemple 0-350 nits pour un LG G4.
Par contre, c'est absolument unidirectionnel. La conversion SDR vers HDR c'est de l'expansion de gamme, ce n'est pas la même chose.
flobo09 a écrit :
Le "plus gros" soucis avec MadVR dans le sens HDR >> SDR pour ça est qu'il ne gère pas le dolby vision donc tu te retrouves avec des couleurs qui ressemblent à n'importe quoi.
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Le tone mapping dynamique de madVR ne comprend pas les metadatas Dolby Vision. C'est un fait, et c'est la raison pour laquelle des fichiers vidéo DV en single layer (typiquement profile 5 provenant des plateformes de streaming) sont affichés en vert et violet sur le diffuseur. Il en sera ainsi dans tous les cas de figure où un élément prépondérant de la chaîne vidéo ne comprend pas les metadatas Dolby Vision.
Pour autant, est-ce que c'est un problème ? Si tu veux absolument du DV, oui
Si tu veux le meilleur tone mapping, non.
J'ai jamais été très loin
J'imagine que tu parles du pixel shader DTM de madVR
Va y avoir plus que deux mots
Pour commencer madVR a besoin des metadatas HDR10 contenues dans le fichier source, que ce soit du HDR10 de base ou du DV dual layer (profile 7) qui contient une couche fallback HDR10.
Ensuite, il faut comprendre ce qu'est réellement le HDR. Ce n'est rien d'autre qu'un container qui contient des informations nécessaires pour la source et/ou le diffuseur (courbe PQ(ST-2084) pour les valeurs de luminance, métadonnées statiques (maxCLL, MaxFALL) ainsi que tout un tas de données relatives au master).
Les diffuseurs n'ayant jamais les capacités du mastering original (et ne les auront probablement jamais, en tout cas en fullscreen sustained SDR sans boost de luminosité matérielle) il est impossible d'afficher le signal HDR de manière native, ou brute.
Le Tone Mapping est la cartographie, la plus précise possible, qui va permettre de transformer la large plage dynamique d'origine pour la faire tenir dans la plage de capacité réelle du diffuseur.
Il existe alors deux méthodes de Tone Mapping :
- la méthode statique qui consiste à compresser uniformément la courbe sur l'intégralité du fichier source en se basant sur MaxCLL et MaxFALL.
C'est ce qu'utilise le tone mapping intégré des TV. C'est la norme HDR10.
- la méthode dynamique qui va analyser en temps réel la luminance de chaque image/scène/séquence pour adapter la courbe en permanence.
Les normes Dolby Vision et HDR10+ fonctionnent sur ce principe. madVR également, via le pixel shader DTM.
madVR, armé des metadatas statiques HDR10, va analyser, en temps réel, chaque frame pre-rendering pour transformer, grâce au protocole DirectX, le signal HDR en signal compressé parfaitement adapté au diffuseur.
C'est un tone mapping dynamique frame based qui va tirer parti de la puissance de calcul et de rendu GPU pour calculer un histogramme de luminance PQ pour chaque frame.
Ainsi il peut déterminer, toujours pour chaque frame, le peak luminance réel, la distribution des shadows details, des midtones et des highlights, en plus des éventuelles aberrations, comme du lens flare ou du specular burst.
L'avantage c'est qu'il tient compte de la luminosité moyenne ambiante de la scène, toujours frame based, et qu'il peut ainsi adapter la courbe à la frame actuelle mais aussi aux frames adjacents, pour éviter le flickering et les transitions brutales.
Tout ça c'est le moteur théorique, mais concrètement, ce qu'il se passe, c'est qu'il transforme le signal PQ 10 bits sur une plage maximale de 0-10000 nits en un signal RGB sur mesure pour le diffuseur.
Il commence par compresser progressivement les highlights au-dessus d'un seuil prédéfini (par l'utilisateur) en évitant les roll-offs brutaux grâce à ses courbes logarithmiques et/ou sigmoïdales et ensuite il s'attaque à la préservation des shadows details et des midtones. Le tout est régit par une TM curve (pré-sélectionnée ou intégralement custom) qui va agir sur les différents recovery et les améliorations possibles.
Le problème, c'est que chaque diffuseur a ses propres spécificités, qu'il faut savoir déterminer précisément (en plus de bien comprendre son fonctionnement), et qu'il faut à la fois parfaitement maîtriser la plupart des concepts de calibration vidéo et parfaitement saisir la fonction de chaque paramètre du pixel shader DTM de madVR.
Le trick supplémentaire, c'est que madVR envoie au diffuseur un signal en SDR. La nuance est dans ce que contient réellement ce signal (ainsi toute la chaîne au sein même de madVR est prépondérante) et ce qu'il va transmettre au diffuseur.
La magie de madVR est précisément là.
Se faisant, il va transmettre au diffuseur la cartographie la plus précise qui soit, largement supérieure au DV et au HDR10+, ce qui va avoir une incidence particulière en fonction du diffuseur.
Sur OLED, la précision sera là, bien sûr, mais le fonctionnement même de cette techno, et ses caractéristiques, vont indirectement brider le travail du renderer. L'image restera supérieure aux autres solutions, mais dans de moindres proportions.
Sur VP, madVR va faire exploser les limites de luminosité pour étendre la matrice dans des proportions inhabituelles, aboutissant à une précision hors du commun.
Sur FALD, le signal envoyé, intégralement mappé et archivé, va donner des indications inestimables au local dimming, et si ce dernier est de qualité, comme sur le Bravia 9 et les QLED de dernière génération, alors le résultat sera tout bonnement exceptionnel (et assez nettement supérieur à n'importe quel OLED si on me demande mon avis
).
Message édité par Eyldebrandt le 16-04-2025 à 14:44:59
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