bon, avant d'oublier un peu tout, je fais un mini-CR de mon début d'X alpine. C’est long et que du texte, dsl.
Je suis prévenu à midi vendredi que le départ ne sera pas à 1h du matin, mais 5h. Du coup, alors que je pensais y aller en train en retrouvant mon pote directement à la gare, on y prend finalement une voiture qui nous servira d’abri pour pioncer un peu après le resto, en attendant la course. Le parcours ne passera finalement pas au Catogne, dommage, mais la sécurité ne peux vraiment pas y être assurée, il pleut de manière continue depuis 2 semaines.
Du parking on se fait les 20min à pieds pour aller chercher les dossards, mais ne veulent pas les donner sans voir le matos obligatoire …..bref 40 min + tard on a nos dossards (et eux aucune preuve que le matos oblig sera sur nous lors de la course….bref.) quelques minutes avant la fermeture du stand à 21h.
De là on va direct manger qques assiettes de pâtes au resto à côté, avant de partir s’installer pour pioncer dans la caisse.
Bref, à 4h55 nous voilà sur la ligne de départ, juste à temps. On part tranquille en queue de peloton dans Verbier, avant d’entamer les premiers sentiers. Je me rends compte que ma lampe ne « veut » pas rester en position 180lumens, mais ok en intensité basse… donc oui je suis parti avec un jeu de piles mortes dans la lampe. Bon ça ira le soleil se lève et…. C’est couvert. La vue est complètement bouchée.
On continue un peu à la queue-leu-leu la descente vers Sembrancher, c’est très glissant, majoritairement en sous bois, je vois de bien belles glissades, les gens qui doublent le font au prix d’une prise de risque que je trouve légèrement exagérée à ce moment de la course, quand bien même ce serait des relais.
Arrivée à Sembrancher en 2h05, 345e en fonds de peloton, tout va bien, c’est parti pour la remontée vers Orny via champex. 1h30 plus tard on arrive à Champex (2h avant la BH) , 50 places remontées sans vraiment s’en être rendu compte en fait, on trottine un peu certaines portions + roulantes, mais clairement le terrain ne s’y prête pas trop, du moins pour mon niveau. S’ensuit la montée assez sèche vers Orny, nous montons tranquillement sur un parcours « reconnu » 2 semaines avant, forcément en chaussures légères et sans les cordes ça avance mieux, du coup on arrive là bas en ayant pris 30 places sans vraiment avoir forcé, juste couru sur la vire qui précède le raidillon final. On a déjà dû mettre et enlever la veste de pluie plusieurs fois, mais ça va, nous sommes au point culminant de la course, il ne fait pas très froid, mais la visi est nulle, on voit tout juste le lac derrière la cabane, un bout de glacier, pour tous les sommets alentour faudra repasser.
On attaque la descente, mais plutôt sur la défensive, on sait qu’on est large, et le terrain est très glissant, les pierres sont délavées, la terre est …disons boueuse. La descente devient franchement pénible à faire avec un dossard je trouve, des parties techniques avec échelons, pose des mains… bref vouloir aller vite là, pour moi no thanks, donc ok pour la rando. Après un replat on arrive à la Fouly, 283e donc une quinzaine de places perdues, mais ça va on est frais, largement dans les temps (arrivée au point ravito au bout de 10h de course, nous avons maintenant 2h30 d’avance sur la BH, alors on se fait une pause longue (38min), ravitaillement, passage chez les infirmières pour pose de pansements anti ampoules.
On sort donc requinqués de là…. Et pourtant c’est en fait le début de la fin. Quelques hectomètre après être sorti du ravito, la pluie s’abat, et elle ne s’arrêtera plus. Le chemin, à partir de là, a préalablement été labouré par les participants de la Traversée (et les 280 de l’x alpine devant moi…). Donc ce sont des mares de boue qui se succèdent, je regrette mes guêtres, la boue arrive souvent aux chevilles, du coup je trouve pas ce passage très amusant. Heureusement, quelques kilomètres plus loin on attaque la montée vers le col de Fenêtre, le paysage se fait plus alpin, bientôt les premiers névés… Par contre mon acolyte souffre, il n’est pas assez équipé en terme de vêtements. Je le tire sur les derniers hectomètres, puis descends avec lui vers le col du Grans St Bernard. C’est dommage, nous ne pouvons pas voir les paysages qui nous entourent. J’arrive au ravito, très bien, mon pote lui encore en perdition sur la dernière montée. Et là un truc inattendu : en 2-3 minutes statiques à prendre des fringues dans le sac, de la bouffe , je me retrouve congelé. Je claque des dents, mes mains tremblent. Je dis à mon pote « euh, je me vois pas continuer là ! ». La tente est toute petite, ouverte aux 4 vents, et ça souffle ! Heureusement mon pote me dit : « restons pas là, sinon c’est abandon ici, allez on repart direct ». Il a raison, dès que je me remets à marcher, tout va bien en qques minutes. Heureusement je n’avais pas besoin de recharger la poche à eau…
On doit passer un dernier col, puis longue descente vers Bourg St Pierre. Ce sera en fait la dernière : après un début technique, puis l’allumage des lampes, on se retrouve à longer sur un terrain peu pentu la route du col. Ça parait interminable, le terrain, déjà pas très intéressant à la base, est très boueux, j’ai compris avant que mon pote arrêtera à Bourg St Pierre car mal équipé en vêtements/chaussures (non gore tex… je rappelle à ce moment il pleut depuis 7h continuellement), je commence à en avoir marre, je lui dis que je m’arrêterais avec lui. Ça me laisse bien 1h pour y penser, et j’en arrive à la conclusion que si je ne m’amuse plus, autant m’arrêter là effectivement. Mon état de fraîcheur est relativement bon, je n’ai pas trop tapé dans la machine, je suis sec grâce à mes hauts, bas et chaussures imperméables… mais j’ai plus envie.
Nous arrivons à Bourg St Pierre, nous n’annonçons pas l’abandon de suite, on est large niveau BH (1h15), j’appelle ma copine pour prévenir qu’on va rentrer plus tôt que prévu. Elle me demande si j’aurais continué si j’étais pas avec mon pote, je réponds que sans doute si j’étais avec un pote qui voulait continuer et me demandait de l’accompagner, mais pour moi seul, non. Donc on rends les dossards et l’histoire s’arrête là.
Cela fait donc une grosse semaine, et je crois pas avoir de regrets. J’ai le sentiment que ça passait niveau BH si je continuais à mon rythme, mon regret serait de ne pas vraiment savoir en fait. Mais en fait, à cette vitesse de croisière (entre 3 et 6km/h de moyenne selon les portions), j’ai pas vraiment eu le sentiment d’être en course, du moins dès lors que je passe très large aux premières BHs. Je me demande s’il me faudrait pas vraiment hausser le niveau pour être capable de courir beaucoup plus sur un tel terrain, et retrouver un sentiment d’être en course. J’ai toujours ce sentiment que je faisais une rando longue, rapidement, et accessoirement avec un dossard. Sans les paysages, et sous une météo dégueulasse.
Du coup ça me laisse un peu ce sentiment qu’à mon niveau, si je veux avoir ce sentiment de vraiment courir, un trail de 35 bornes en moyenne montagne, comme le trail ardechois, me convient bien mieux. J’adore toujours autant la haute montagne, mais je ne sais pas si c’est ce qui se prête le mieux à la CAP. Finalement, aussi, quitte à être là haut, ce sont peut être d’autres limites que j’aimerais dépasser (en escalade, ski etc) (Et d’ailleurs monter à la cabane d’Orny… pour en redescendre aussi sec… j’ai trouvé ça passablement idiot). Je retenterais volontiers un ultra pour voir quel sentiment cela me donne. Peut être un différent, peut être le même… par beau temps. Peut être aussi en partant + vite, quitte à me casser…
Bref j’ai ressenti des sentiments inattendus lors de cette course, clairement pas ceux que j’imaginais (je m’imaginais + en ayant le sentiment de devoir finir, c’est d’ailleurs mon premier abandon.)
En attendant, je ne sais pas trop si j’aurais l’occasion de refaire un trail cette année , j’ai un tri fin septembre et la STL en Décembre. Il y aura certes beaucoup de montagne, mais pas de trail à coup sûr, ce sera plutôt en cas d’annulation d’autre chose. Me restera à plancher sur un programme 2015…