Et voici le CR Maxi-race de la team LiSaLauPou HFR, écrit par les relayeurs respectifs
Bonne lecture, c'est long
Relais 1: 19km - 1542D+ 60D- par Lilska
2h30 du matin, le réveil sonne
Quatre heures se sont écoulés depuis le dernier burger, quatre heures pendant lesquelles je ne trouve pas vraiment le sommeil mais c'est pas grave, hop je me lève!
Dans le salon, La Poutance est déjà debout, il a fait ses 170 pompes matinales. Non je plaisante, il a un œil a moitié ouvert et l'autre carrément fermé. Laurette n'est pas dans un meilleur état non plus. Personne l'est en réalité
Engloutissage de gatosport (mon premier, c'est dégueulasse ce machin), thé, enfilage de short, checkup du "matos obligatoire", Santroll nous rejoins et nous voilà paré
On quitte l'appart direction la voiture. Demi-tour j'ai oublié les clés. On repart, on démarre, j'ai oublié la frontale
re-détour par l'appart.
Le départ est prévu à 4h pour 3 courses: la maxi-race en relais à 4, en relais à 2 et la XL Race (les 86km en deux jours). Le départ de la Maxi-race solo était donné à 3h du mat (1450 partants).
Je rejoins le SAS de départ avec Parinou et le départ est donné (sur un remix techno assez immonde de pirates des caraïbes
)! Je décide de partir très tranquillement sur les 2-3 premiers KM de bitume plat, les jambes sont encore un peu lourdes de la sortie de jeudi aprem. Très vite je retrouve de bonne sensation et on attaque la montée bien raide, toujours sur bitume, qui permet de rejoindre le début du sentier. Je la fais en marchant pour m'économiser et commencer à envoyer au début du sentier
Le sentier commence, je le connais bien, on l'a fait jeudi avec Tyler et Santroll, je décide de le faire en courant. La plupart des coureurs (la majorité de la XL-Race) marchent à ce niveau là donc je double double et double encore jusqu'au bout de cette première montée.
Au bout, un faux plat montant dans la forêt permet de relancer. Je décide de craquer un gel et j'attaque sévèrement sur cette partie que je connais par cœur (mon terrain d'entrainement
)! On se tire la bourre avec un coureur qui tiendra son s-lab salomon 12L à la main pendant un paquet de temps, je compatis surtout qu'il a l'air de faire la XL Race
.
Arrive alors le début de la montée vers le chalet de Bénévent qui commence assez tranquillement à travers le GR de pays avant d'emprunter une piste de 4x4 sur quelques centaines de mètres. Je relance sur cette piste qui monte bien mais de manière régulière ce qui me permet de grappiller quelques places. S'en suit un dédale sur de la pierre glissante qui nous oblige (presque) tous à marcher pendant un bon quart d'heure avant d'atteindre un sentier plus "feuillus".
C'est à ce moment là qu'on rattrape la gros du peloton de la Maxi-race partit une heure plus tôt. Ils sont tous en mode bâtons + marche rapide. C'est là que ça devient un peu plus chiant pour nous, les relayeurs
C'est à dire qu'on aimerait bien courir
Mais là c'est une file quasi continue sur une single jusqu'au sommet du Semnoz qui va nous obliger à courir un peu en mode freestyle en passant où on peut dans les pierres, ronces et racines sur le côté. Bon j'avoue, parfois ça a permis de bien se reposer les quadris qui commençaient à bien souffrir
Donc je dois doubler bien entre 250 et 300 personnes au total, je me sens tellement puissant
Sauf que je fais que 19km et pas 86 comme eux
Bref on sort de la forêt, sommet en vue! Il était temps, je commence à cramper sur mes deux quadris, l'ischio gauche et le mollet droit.
Je vide toute mes tripes pour rejoindre le sommet, c'est beau, la lumière du soleil levant par-dessus la mer de nuage.
Une fois au sommet il reste une dernière descente pour lâcher tout ce qu'il reste! Je bourrine jusqu’à la ligne du ravitaillement, Laurette est paré et chaud comme la braise
Je lui file la ceinture-relais et le voilà parti!
Je demande l'heure pour calculer mon temps (j'ai pas pris de montre!): 2h14. Je suis bien bien content. Une ptite soupe bien chaude pour la forme et on file rejoindre le prochain relais!
Relais 2: 25,5km - 1061D+ 2460D- par Laurette_13
Objectifs du relais:
- Pour raisons personnelles, interdiction formelle de me blesser si je veux rentrer à la maison
- Faire une sortie "tranquille" car cela fait un mois que j'ai repris, ma sortie la plus longue depuis la reprise était de 15km, donc j'ai encore quelques doutes sur le genou..
Après avoir accompagné Lilska et Parinou au départ nous voilà parti pour le sommet du Semnoz et le départ du relais 2 que je fait.
On arrive assez tôt sur place, je tente bien d'essayer de dormir un peu mais impossible, du coup glandage dans la voiture de Lilska!
Vers 6H00, je veux me préparer mais dois récupérer des choses dans le coffre et là, avec Santroll et La poutance, on se retrouve dans l'incapacité d'ouvrir le coffre...
Après quelques minutes
, on décide de passer par la plage arrière, je peux du coup récupérer mes petites affaires et me préparer.
Ensuite direction le départ avec un petit paysage bien sympa :
En attendant Lilska, je fais quelques aller/retours rapides en guise d'échauffement dans le froid. Je rejoins ensuite mes collègues de relais ainsi que Tyler et son pote qui fait le relais 2 aussi.
Lilska arrive rapidement après un très beau chrono, il passe la "ligne" du relais, et me donne la ceinture contenant la puce.
Je pars comme une balle tranquillement dans la descente et tombe par hasard sur un copain que je n'avais pas vu depuis le Lycée sur la maxi-race
, on fait 2 petites minutes de descente ensemble, en se racontant les banalités puis on continue chacun de notre côté..
C'est parti pour 900m de D-, je descend tranquillement sur un terrain assez propre, ça bouchonne un peu dans les singles mais ça passe. Au fur et à mesure de la descente, la boue se fait de plus en plus présente, au lieu de l'éviter comme beaucoup, je passe volontiers dedans jusqu'au moment ou j'y laisse une chaussure , petit dérapage contrôlé en chaussette pour m’arrêter
et c'est reparti. Dans cette descente je verrai d'ailleurs 2-3 chutes bien sympa
.
J'ai par contre depuis quelques kms des échauffements entre les cuisses
à cause de mon cuissard de compression BV sport qui est un poil trop grand pour moi à priori...
Arrivée en bas on enchaîne directement avec la première montée de mon relais avec environ 700 de D+ qui se fait assez bien, ça bouchonne pas mal par contre, on est souvent arrêté. Je ferai la montée au train sans me mettre dans le rouge.
En arrivant vers le sommet, le terrain est de plus en plus technique, et en discutant avec des gars, on me dit que la descente sera tout aussi technique
J'attaque la descente en faisant attention à mes appuis pour ne surtout pas me blesser car c'est en effet très technique avec même 2 petits passages câblés. Du coup je ferai toute la descente lentement, peut-être trop... mais arrive en bas entier
La fin de mon relais arrive, cela se termine par une dernière montée de 300m de D+, avec ensuite la descente qui me ramène à Doussard. Je finirai les derniers kms en tenant le cuissard afin de limiter les échauffements et passerai le relais à La poutance après 4H00 de course.
Je finis assez "frais", pas blessé et surtout aucune douleur au genou
Bref, petit relais bien sympa accompagné de 3 fusées qui ont rattrapés un peu beaucoup ma perf
Le strava :
http://www.strava.com/activities/148104899
Relais 3: 25km - 1700D+ 1700D- par La Poutance
Après la grosse perf de Lilska sur le 1er relais, pas mal maintenue par Laurette sur la 2eme partie malgré sa reprise récente, voici venu mon tour de m’élancer sur le 3ème tronçon de la team race : Doussard – Menthon St Bernard (25km, 1700D+, 1700D- )
La (très) courte nuit (couché 23h, debout à 2h30) n’est finalement pas trop mal passée, aidé par une petite sieste en voiture devant le levé du soleil au Semnoz.
La météo annonçait une belle journée, mais l’épaisse couche de brume n’est pas encore décidée à partir, et je ferai la majeure partie du relais dans le brouillard.
Mais peut importe, j'avais décidé de partir léger: short, débardeur, ceinture et une flask de 500ml. La veste en papier dans la ceinture, les softground aux pieds et ça suffit.
L’échauffement me permet de dérouiller tranquillement les jambes, qui auront besoin de répondre dès le début : les relayeurs partis devant nous démarrent tous comme des boulets de canon, alors que 25km et 1700M D+ et D- nous attendent…Même sans objectif particulier, cela met un peu la pression !
J’annonce à mes partenaires que je ne partirai pas comme ça…ce que bien évidemment j’oublie une fois la ceinture-relais passée par Laurette. Me voici donc lancé assez vite sur les 2-3 kms de plat qui débutent la portion, impeccable pour terminer l’échauffement en faisant monter un peu le cœur.
J’attaque assez rapidement la première montée vers le col de la Forclaz. Les jambes répondent super bien malgré la verticale race de la veille, et je passe finalement une bonne partie de l’ascension à courir (doucement quand même), les rares parties marchées étant faites assez dynamiquement, mains sur les cuisses en poussant fort.
Les chemins sont très praticables et propres à cet endroit là, ça avance donc pas mal. Je rattrape énormément de coureurs….du 86kms, forcément, eux ont 45kms de plus dans les pattes à ce moment-là. Malgré ça, c’est quand même motivant de reprendre du monde, même si certains dépassements sont assez peu aisés dans des singles parfois très étroits.
Du coup, le col pointe très rapidement le bout de son nez (passage en 52’ depuis le départ), et j’y croise les gars de la team HFR passés faire un coucou pour m’encourager, merci les gars !
Derrière ça descend et j’attaque franchement histoire de doubler un maximum de coureurs du 86kms avant de rattaquer les singles.
Là, première surprise, le point d’eau qui est annoncé autour du km10 pointe déjà le bout de ses robinets, au km7….
Je ne joue pas au con, je ne suis parti qu’avec une flask de 500ml, je décide donc de prendre le temps de la remplir à nouveau.
La 2ème ascension s’avèrera un peu plus ardue, principalement à cause d’un terrain moins roulant, boueux à souhait (les softground et leurs gros crampons furent les bienvenues) et on commence à avoir quelques bonnes marches à passer…je lève donc volontairement un peu le pied.
Surtout, j’ai les conseils des régionaux de l’étape en tête, qui ont fait une reco du parcours quelques jours avant : la dernière grimpette entre le col des Nantets et le pas de l’Aulps est salement ardue et pleine de caillasses…J’essaie donc de trouver un rythme de croisière correct, qui ne m’entamera pas trop. Je passe donc le 2eme col prudemment, et me prépare au dernier gros coup de cul.
Que dire sinon que j’ai été servi dans cette dernière partie ! Je commence à devoir bien piocher pour avancer correctement, et le temps extrêmement brumeux et humide fait que la température ne me semble pas si élevée que ça, du coup je renfile la veste histoire d’éviter d’attraper une cagade.
C’est sur cette ascension que je croise un de mes collègues engagé sur le tour complet, et il ne semble pas au mieux. Je temporise pour discuter un peu avec lui et l’encourager, lui demande s’il a besoin de quelquechose, mais à part regretter d’avoir pris le départ sans bâtons, il semble avoir ce qu’il faut, en briscard de l’ultra il sait très bien gérer les coups de moins bien.
Encore quelques efforts, je double un mec du 86 qui a la radio à fond dans son sac pour l'ambiance, et cette ascension se termine enfin ! Ouf ! On voit pouvoir attaquer la descente et réellement tester ce genou qui m’aura tant embêté après la SainteLyon.
Comme santroll me l’avait dit, le début de la descente n’est vraiment pas terrible, assez pentu et plein de caillasses qui roulent sous les chaussures. J’y vais prudemment et ne battrai pas de records de vitesse, mais j’essaie de bien maitriser ce que je fais histoire de travailler la descente et les cuisses.
Assez rapidement, la pente s’amenuise, et surtout le revêtement devient bien plus stable. Je décide de me lâcher un peu plus…sauf que, fait assez rare pour moi, j’ai un peu mal au bide. Je pense clairement qu’à vouloir boire régulièrement, j’ai simplement trop bu, bien plus qu’à l’habitude. Je descends quand même à un bon rythme sous un soleil qui se décide enfin à percer.
Par contre, pour une raison que je ne m’explique toujours pas, je choisis de m’arrêter reprendre de l’eau à une fontaine au milieu de cette descente, alors que je sais pertinemment qu’il reste encore un point d’eau d’ici 2 ou 3 km…Du coup je suis arrêté dans une partie de descente ultra roulante, en train de remplir ma flask, de la ranger…etc.
Je repars donc d’un train pour…m’arrêter 2kms plus loin au point d’eau officiel.
Parce que bon, l’eau de la fontaine, v’voyez elle est bien froide, vu que j’ai le bide qui travaille un peu, on sait jamais, ça se trouve ça va me foutre en vrac et je vais passer les 6 derniers kilomètre à serrer les fesses
Donc je vide ma gourde, et la rempli à nouveau au point d’eau où l’on m’annonce « plus que 5.8km ». Moui, on me l’a déjà faite dans d’autres courses celle là, j’y crois plus!
Au passage, j’aide un gars du 86km qui semblait bien embêté avec sa poche à eau à garder ouverte, son sac à porter, le robinet à ouvrir avec ses seules 2 mains. Un petit mot d’encouragement pour lui, et c’est reparti!
Après cette gestion exemplaire des ravito
je repars pour la toute dernière partie du relais, faite de chemins roulants et de 3 petites (sur le profil) bosselettes à passer…Une fois dedans elles me paraitront pas si petites que ça, mais bon, c’est la fin, j’essaie donc de ne pas trop jouer la feignasse. Je me lâcherai dans la dernière descente bitumée qui nous emmène vers le gymnase à Menthon, content d’avoir encore des cuisses qui courent pas trop mal après la descente et la grosse casse de fibre.
Hop, fin de mon relais en 3h13 en étant content car j’ai eu l’impression de pas trop mal avancer sans être dans le rouge, je passe le relais à la flèche Santroll –l’homme plus rapide à pied qu’en voiture- pour conclure notre relais sous un franc soleil.
Le move pour ceux qui veulent voir du détail
Le strava pour ceux...qui veulent du strava
Relais 4: 15km - 980mD+ 1030mD- par Santroll
Je récupère la ceinture porte-dossard, ce dernier fait un peu la gueule après 70km et pendouille d'un coté, je le coince vite fait dans la ceinture et c'est parti. On commence par passer dans un gymnase où se situe le ravito, juste après les robinets d'eau, le sol est donc trempé et je manque de me vautrer lamentablement au bout de 10m de course
, ça me calme un peu.
La première portion est en bonne partie goudronnée, on alterne montées pas trop raides et petites descentes, ça se courre bien, j'ai les jambes un peu lourdes à cause des jours précédents mais le coeur va bien donc je continue sur le même rythme. Je double beaucoup de concurrents "solo", ils ont vraiment l'air d'en chier et pourtant ils sont dans les 100 premiers et je rattrappe aussi quelques relayeurs, faciles à différencier à ce moment car leurs tenues sont encore immaculées (les "solos" sont repeints en marron). Arrivés au pied de la montagne à gravir, on emprunte un tunnel pour traverser la dernière route, tunnel qui sert d'ordinaire à faire traverser les vaches. Il y a 5cm de bouse de vache bien fraîche au sol, impecablement répartie sur le sol, impossible à contourner, pour la tenue immaculée on repassera...
On attaque donc les choses sérieuses, 700m d+ avec des pentes plus raides qui obligent à marcher un peu. Les jambes répondent de mieux en mieux, je commence à me sentir vraiment bien donc j'augmente un peu le rythme. Deux relayeurs italiens discutent tranquillement pendant que je les double, une signaleuse les entend et commence à les engueuler en italien ("Eh oh ! C'est une course, on est pas là pour discuter, allez allez on accélère." ), ça me fait bien marrer mais les italiens n'ont pas eu l'air d'accélérer pour autant. Le chemin devient assez étroit par endroit, un peu boueux mais les concurrents "solos" sont vraiment fairplay et se poussent pour me laisser passer, certains m'encouragent même, c'est le monde à l'envers, je voudrais aussi les motiver mais ils sont trop nombreux et j'ai plus de souffle dans cette montée. Le point positif d'avoir tout ce monde sur le chemin c'est que ça motive de remonter autant de concurrents et qu'ils ont bien "dammé" le chemin pour nous, des marches apparaissent dans les passages très boueux.
Les derniers mètres de la montée sont beaucoup plus raides, impossible de courir, les cuisses brûlent et je m'aide des cables et gardes-fous pour me hisser au sommet. La descente reprend le parcours de la vertical race de la veille en sens inverse, c'est notre terrain d'entraînement donc je la connais par coeur et pars à fond. Je vois peu de monde dans cette descente, et je sens par moment que je m'endors un peu, je m'oblige à relancer mais c'est pas facile, j'essaie de penser à Tyler qui arrive derrière en me disant "Je dois pas mollir si je veux faire un meilleur temps que lui." Arrivé au port il reste 500m de plat sur du bitume (enfin c'est ce que je crois), on commence à voir des spectateurs qui nous encourage, ça motive pour relancer à bloc
C'est samedi et il fait grand beau, il y a foule sur les bords du lac, on est obligés de slalomer entre les passants, ça me gonfle assez vite, je bifurque sur la piste cyclable parallèle pour être plus tranquille. Je vois l'arche d'arrivée à gauche mais les barrières nous font continuer tout droit, mince il reste un peu plus de 500m en fait !! Je passe juste avant la course des enfants donc j'arrive derrière un groupe de 100 gamins postés devant leur ligne de départ et qui prennent toute la largeur du chemin, un spectateur gueule "Attention !" (ce que j'étais incapable de faire car à bout de souffle) et les gamins s'écartent tout juste devant moi, dernier virage et on aperçois enfin l'arrivée, je regarde la montre : 1h39, Tyler avait raison, le sub 1h45 était possible.
J'essaie de gratter une médaille auprès des bénévoles à l'arrivée mais on m'explique gentiment que c'est réservé pour les enfants, tant pis.