CR MARATHON DE LA ROCHELLE
Petit CR !
Pour ceux qui ont suivi, j’avais pris assez chez pendant le semi-marathon de Salon de Provence.
Souffrance autant morale que musculaire.
Mais une claque de temps en temps, ça permet de se refocus.
C’était début octobre. Depuis j’ai continué ma prépa marathon pour La Rochelle.
Pas raté une seule séance. Je tournais à 5 séances par semaine, avec un pic à 80km la semaine de la grosse SL.
J’ai fait pas mal de sport à côté en guise de renfo (natation, bodypump, crosstraining, RPM, entraînement libre en salle) environ 3 séances par semaine (pas de chaque hein
mais en alternance pour varier les plaisir).
Et aussi je me suis mis au gut training, j’avais failli faire une diniz pendant le semi, je voulais pas revivre cette expérience.
Je me suis donc mis à prendre régulièrement des gels pour les sorties avec de la boisson iso, avant, pendant. Et petit à petit ça se digérait de mieux en mieux.
J’ai aussi pris l’habitude de manger une banane entière juste avant de partir en SL.
Campus me disait de partir sur 4’20 quand garmin m’estimait plutôt 4’30.
La plus grosse SL a été faite 3 semaines avant, 2h40 dont 1h10 d’EF et 2x40’ AS42.
Je passe le premier en 4’20, mais je sentais que c’était chaud comme même. Je fais le 2e en 4’30. Plein les pattes, mais ça semblait ok.
Je vais rester focus là dessus avec les éternelles questions, est-ce que ça tient sur plus de 3h. Ça paraissait toujours fou.
C’était mon premier marathon et j’avais vraiment pas envie de souffrir comme à Salon.
La semaine qui a précédé, gros focus sur l’alimentation.
Avec léger déficit calorique pour essayer de perdre un peu de poids tout en restant « plein d’énergie ».
J’ai du perdre 1 à 1,5kg, petite sèche quoi, histoire de se sentir plus léger sur le parcours. Je n’ai aucune idée si ça a eu un impact ou pas. Probablement oui mais très minime.
Les 3 jours avant, évidemment full pâtes/riz/poulet. Mais petits déj habituels (omelette parmesan, bol de skyr avec banane et muesli).
Pendant les 3 jours aussi, 2 pastilles d’électrolytes par jour, une le matin une l’après-midi, soit 500ml d’eau électrolysée (je sais pas si ça se dit). Absorption par petite gorgée, pas d’un seul coup quoi.
Le vendredi, j’arrive à La Rochelle. L’après-midi je file chercher mon dossard. Énorme queue (je parle de la file d’attente pour rentrer).
Plein de stands dans l’ancien encan.
Mais village plutôt bien organisé. Petite déception quand je vois qu’il n’y a pas de t-shirt, alors que je suis le premier à dire que ça ne sert à rien d’en mettre à chaque fois, qu’ils feraient mieux de baisser le prix des dossards tout ça tout ça. Mais un tshirt Marathon, mince quoi !!
Je passe devant le stand Maurten, produits que je ne connaissais que de nom. Et je décide de m’y arrêter. Le mec me fait goûter et grosse surprise. La texture est inhabituelle mais loin d’être désagréable. Le goût hyper neutre, pas du tout sucré comme les Tā que je consomme jusqu’alors.
Les gels sont plus chers, et contiennent moins de glucide pour une contenance identique (25g pour 33g dans les Tā). Du coup ça double le prix puisqu’il faut en consommer plus souvent.
Je décide d’en acheter 4 pour tester plus tard. Je vais rester sur ce que je connais pour la course.
Le samedi, petite visite de la famille, petites courses dans le CV, petite sieste, petit footing de 20mn pour se dégourdir les jambes, petit repas chez le padre, toujours du poulet et du riz, pendant qu’ils se goinfrent de saint Jacques, de gravelax maison, et autres joyeusetés. Mais je tiens bon !
Le jour J.
Levé 6h. Je prends mon petit dej habituel pour ne pas changer les habitudes, mais je prends en plus une petite ration de riz qu'il restait de la veille.
Départ de la maison, mon père me dépose juste à proximité, il va faire son marché puis refera l’aller retour pour amener mon frère et ma belle-mère à l’arrivée.
Je pars trottiner 10mn puis je me mets dans le SAS 15/20mn avant le départ.
Ça se remplit petit à petit.
Ça se serre vers l’avant. Je râle contre les relous qui te bousculent pour te doubler pour absolument être devant. Je fais la remarque à certains qu’on va tous partir en même temps. Il me répond que c’est pour pas me pousser après le départ. Qu’est-ce que tu en sais tu temps que je vais faire ? Prétentieux…
Bref. Ça me gonfle à chaque fois. Ils ont qu’à se mettre plus tôt dans le sas et basta.
Au bout de 20mn, le corps commence à refroidir mais j’ai un buff autour du coup. 10mn avant je mange des gommes Tā. 2mn avant j'enlève le buff et le passe au poignet en 2 tours en mode chouchou, ça sera pratique pour m'essuyer la sueur du visage !
J’ai deux flasques de 250ml de boisson d’effort, une dans le slip, une dans la main, et 5 gels dans le calbut.
Top départ.
Ça se bouscule un peu, ça part vite, on peut pas doubler, ca mettra un petit km avant que ça se parsème un peu, qu’on puisse respirer et qu'on puisse se caler sur la bonne allure.
Je trouve la ligne bleue, et je décide de rester dessus tout le long. Ça me fera un repère et un focus. Ni casque, ni écouteurs comme à l'entrainement, je veux profiter de l'ambiance et pouvoir discuter avec les autres coureurs pendant le run.
Je pars sur un peu moins de 4’30 en me disant que les secondes gagnées permettront de compenser l’écart de distance liée à l’imprécision du GPS. Je mise sur environ 300m d’écart et un objectif de sub3h10.
Je me cale à 4´25.
J’avais lancé pace pro, première fois que je m’en sers. Et en fait c’est assez génial ce truc. Bien que tu mettes un objectif de temps, ça ne bipe pas pour te dire si tu vas trop vite ou pas assez. Juste tu vois l’allure circuit, le temps d’avance ou de retard accumulé, et la distance qui reste pour finir le circuit (j’avais mis des circuits de 1km).
Ça permet aussi de ne pas voir la FC ! Il y a pas mal de paramètres, tu peux gérer le positive ou negative split, ou lui demander d'adapter l'allure à la pente. Mais je n'ai rien mis de tel, juste du 4'30 sur tous les circuits.
Les premiers kms se passent bien, je me sens bien à 4’25, j’ai tendance à accélérer mais je me force à ralentir. Avec toujours en tête l’expérience de Salon.
Tenir le rythme jusqu’au 30e, même si les jambes veulent aller plus vite.
Et bizarrement, les kms s’enchaînent sans difficulté. Je passe le semi, je continue. Je trouve que les km défilent hyper vite. Assez étrange car en entraînement c’était l’inverse.
Le parcours est composé de 2 boucles de 21km. Au début je trouvais ça con, répétitif alors qu’il y a largement de quoi faire 42 km sans repasser au même endroit.
Au final je trouve que 2 boucles c’est parfait, tu passes la première facilement tout en repérant le circuit, ce qui permet d’anticiper quand ça deviendra dur, de savoir exactement où sont les montées, les descentes, les faux plats etc. Bien que je sois rochelais de naissance je me suis rarement aventuré dans les quartiers de saint Maurice ou Mireuil… mais connaître la ville a aussi beaucoup d’avantage sur ce type d’effort. J’avais en tête tout le parcours, dès la première boucle. Les minimes, le mail, etc.
Je reste focus, je suis la ligne, j’ai pas envie de prendre le mur. Je peste un peu quand ils ont eu la bonne idée de mettre les barrières sur la ligne ! ou quand les spectateurs mordent la ligne, mais c'est ok, ils sont là pour t'encourager.
Je bois une gorgée de boisson iso tous les 2/3km.
Je prends un gel toutes les 40mn, j’en ai donc pris 4 au total. Bien que ça se pas nickel niveau transit, le 4e gel m’écœure en l’avalant. Trop sucré. Heureusement que c’est le dernier.
A chaque ravito tous les 5km, je mange en plus un morceau de banane, parfois deux selon si la pêche a été bonne ou pas. Pas évident de se servir
Et on en a plein les mains… mon short aura servi de serviette à chaque fois. D’autres ont aussi le short maculé de petites taches blanches, je suis donc pas le seul à galérer ! J'ai du manger l'équivalent de 2,5 bananes au total pendant la course.
Je finis ma deuxième flasque un peu après les 2h de courses, je la range et je chope une bouteille d’eau au prochain ravito. Une nouvelle raison de pester contre ces putains de bouchons qui se clipsent mal. Obligé de prendre mon t-shirt pour m’aider à fermer la bouteille sans que ça glisse de partout. Enfin, je peux retrouver un balancement des bras correct.
Entre les flasques de boissons iso, les gels et les bananes, j’ai fuelé à 60g/h de glucide moyen, et bu environ 800 ml. Pas eu envie de pisser, pas eu mal au bide, un peu de CH4 de temps en temps pour libérer la puissance !
Km25, km30, le mur le mur ?
Km 32, km33, km35, pas de mur, mon allure est toujours stable et en moyenne à 4’25. Je vois le temps d’avance accumulé, un peu plus de 3mn, ça sent bon putain !!
Parfois un peu plus, à ce stade, j’arrive moins à gérer la deuxième grosse côte de la 2e boucle, je me laisse porter, circuit en 4'37 (le plus lent donc). Mais j’ai de l’avance alors balec. Puis ça redescend. Je regagne de la vitesse.
Passé le km38, je me demande si j’essaie d’aller plus vite, mais je me dis à quoi bon, je vais faire un bon chrono pour mon premier marathon, j’ai pas besoin d’aller gratter 20s.
Km40, je ne souffre toujours pas.
Je mentirais si je disais ça que ça ne tirait pas dans les jambes, mais pas de quoi me ralentir.
Je commence à avoir des frissons, je pense à la ligne d’arrivée qui semble maintenant une formalité.
Le moral est au top.
L’ambiance du parcours est dingue. Je suis sur mon nuage, j’ai la chair de poule.
Dernier km. Rue du Palais, rue Dupaty, on débouche sur le quai Maubec, puis le quai Duperré, je les connais par coeur. J’accélère un peu, pour l’honneur. Je ne vois pas l’arrivée mais je sais exactement où elle est.
Je m’engage sur le cours des Dames, une foule de malade. Ça déroule, je passe sous la tour de la chaîne, tapis bleu, il y a des trucs qui projettent de la fumée.
Je passe la ligne d’arrivée.
Je stoppe la montre.
PUTAIN JE L’AI FAIT.
J’ai le sentiment que c’est passé hyper vite.
Je récupère ma médaille, le coupe vent, la bourriche d’huîtres, et le sac rempli de trucs à bouffer. Je prends deux gâteaux au ravito, même pas faim, même pas soif.
Je reprends mes esprits. J’ai les jambes bien raides.
Maintenant je comprends mieux quand on dit que quand on s’arrête on ne peut plus repartir.
Autant dans la lancée j’aurai pu faire encore 5km, autant maintenant que je me suis arrêté je vois pas comment repartir pour faire ne serait-ce que 500m.
Temps officiel 3h08´26 (depuis le départ du sas élite)
Temps réel 3h07’59, soit 4’28/km moyen.
Un parcours assez roulant, mais quand même un peu de D+ (160m) assez concentré à l'ouest du parcours.
Le strava : https://www.strava.com/activities/16608990999
Selon Garmin, les 42,2km sont passés en 3h06´34, soit une moyenne de 4’25.
Certes elle ne compte pas, mais j’aurai été assez régulier sur l’allure du début à la fin.
J'ai finalement 325m d'écart entre le réel et la montre, mine de rien, ça en fait des secondes d'écart qu'il faut anticiper si on cherche un temps.
Peut-être que j’aurai pu aller chercher le 4’20 comme préconisé par campus. Peut-être pas. En tout cas, ce premier marathon n’aurait pas pu mieux se passer. Et quand bien même j’aurai pu faire mieux, ne pas avoir été dans le dur tout le long compense largement l’éventuelle déception de ne pas être allé cherché 3/4mn de plus.
Au moins je connais mon objectif pour 2026 !
Course très bien organisée. Ambiance de folie. Et visiblement l’app de suivi live était au top aussi.
Petit resto dans le CV avec la famille qui m’a rejoint à la sortie. Et en rentrant à la maison, je me suis immergé 5mn dans un bain glacé pour prévenir les courbatures.
Courbatures forcément un peu présentes le lendemain, mais vraiment rien de gênant.
En rentrant à Aix, le lundi, je me suis même monté les 8 étages par les escaliers, valise à la main (je prends jamais l’ascenseur, sauf quand j’ai des choses lourdes à monter évidemment).
Semaine off sans footing pour bien récupérer. Un peu de natation, de marche active, et reprise des sorties EF semaine prochaine.
Plus qu'à refaire un calendrier de course, car j'aimerai enchainer un 10, un 21 et un autre 42 dans l'année. Pas si simple avec la garde alternée sans vouloir traverser la France !
Et faire un plan spécifique pour chacune des trois courses.

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HFR - We are accidents waiting to happen