Konovalov a écrit :
CR BRM 400 Audax Club Paris
Prologue :
Après 2 BRM 400 que je laisse filer mi-mai pour cause de météo désastreuse (orages), celui-ci est le dernier dispo pour valider la distance en 2025 et légitimer la médaille achetée l’an dernier en m’inscrivant sur un 400 que j’avais DNS. C’est à 3h de route de la maison mais le parcours s’annonce sympa, pas de pluie prévue (tu m’étonnes) donc c’est parti. Les dernières semaines ont été pénibles au boulot, on a des réparations que je gère à distance la journée sur la maison, avec tout ça je suis claqué, en manque de sommel et pas eu le temps de passer voir le bouclard pour cette manette gauche récalcitrante. J’arrive à Nevers vers 15h samedi, décide de faire le plein pour pas avoir à gérer ça samedi. Dans la station-service, Mamie devant moi s’éternise, au bout de 5’ toujours pas descendue de la voiture. Je manœuvre pour changer de file et encastre mon pare-chocs dans une glissière en béton à ras du sol, invisible depuis mon siège Je suis furax. Je ravitaille et pars me garer près du point d’arrivée situé à ~4km du départ. J’arrive au magasin qui sert de point de départ après avoir découvert les pistes cyclables nivernaises jonchées de débris de verre et de merdes de chien. A ce stade je n’ai qu’une envie c’est de remballer et de rentrer. Sauf que c’est 3h de route dans l’autre sens, et qu’en plus j’ai réservé un gite pour la nuit. Au pire je fais 10 bornes et je bâche, on verra bien Bref, on part à 16h direction sud, je reste soigneusement à l’écart de tout peloton, j’ai envie de voir personne, je rumine. 2-3 groupes me dépassent. On traverse la Loire puis on s’enfonce dans un paysage de bocage, c’est de plus en plus agréable avec une légère brise portante même si ça cogne encore dur (32°C). Je m’aperçois que j’ai totalement mal calculé mon coup, la boulange dans laquelle je comptais faire un dernier ravito ne sera atteinte qu’après 20h. Je m’arrête vers 17h30 dans un Inter pour embarquer un dwiche, une bouteille d’eau et 2 croissants pour le petit dèj. Le tout est stocké dans un sac à dos compactable, il fait 32°C et c’est moyennement confortable. Les pensées négatives s’effacent peu à peu, c’est de plus en plus joli, je kiffe. On entre dans l’Allier, le paysage alterne bocage, forêts, champs un peu plus ouverts, sur la fin de l’après-midi les couleurs sont magnifiques Les 40 derniers km avant le CP1 sont marqués par de longues côtes régulières où je reprends près d’une dizaine de participants dont certains en perdition. Coup de chaud, hypo, aucune idée. Je bloque le PM sur les 160W réglementaires, cardio en haut de Z2 et roule. Le CP1 (pk142) est atteint à 22h15, je mets le cligno pour rejoindre le gite. La maisonnette est climatisée Douche, charge des appareils, collation et dodo de 23h30 à 3h30.
Bon réveil, je repars bien reposé vers 4h15 après les 2 croissants stockés hier et un café. Il ne fait même plus nuit noire, ça pâlit déjà à l’est. Les plateaux passent de plus en plus mal, je m’arrête pour voir s’il n’y aurait pas une vis desserrée mais non. Je repars, et puis finalement plus rien ne passe, je suis bloqué sur le 30. Bon. Est-ce qu’on peut y faire quelque chose ? Non. Est-ce que c’est immobilisant ? Non plus. Qu’est-ce qu’on fait, du coup ? Ben on s’en fout et on roule Evidemment avec un 30x11 comme braquet max, difficile de pédaler au-delà de 36-38km/h. C’est handicapant dès le moindre faux-plat descendant et on ne peut même pas relancer en bas de côte pour prendre de l’élan. Je perds facile 10-15km/h de Vmax par endroits, alors que la descente ça fait pas partie de mes points faibles, ça va clairement faire perdre beaucoup de temps sur la journée
Le parcours suit les gorges de la Sioule sur une route qui alterne tunnels à flanc de falaise et balcons, ça a l’air magnifique mais il fait encore trop sombre pour en profiter. On est entré dans le Puy de Dôme, la route passe sous le viaduc métallique de Rouziat puis remonte sur un plateau. Arrêt à 7h dans une boulange au CP2 (Pk197) : 4 croissants, 1 jus d’orange, un chocolat chaud et un suisse Il fait déjà bien chaud.
CP3 (pk225) devant une auberge, je me rends compte que la carte de route comprend des barrières horaires. Oups. Je suis planté de plusieurs heures, J’ai dormi après le CP1 alors que les CP2 et 3 étaient respectivement 25 et 60km après, évidemment que ça passe pas. Sauf qu’aucune feuille de route n’avait été publiée donc pas possible de le savoir avant d’avoir la carte en main. Normalement les barrières horaires sur le pointages intermédiaires ont disparu depuis 2025, je repars sans savoir si je roule pas pour rien et finis par ranger ça dans un coin de ma tête. Est-ce qu’on peut y faire quelque chose ? Non. Est-ce que c’est immobilisant ? Non plus. Qu’est-ce qu’on fait, du coup ? Ben on s’en fout et on roule Longue ascension au Puy de Côme, on passe par Vulcania, le Puy de Dôme apparaît au loin ainsi qu’un autre volcan à gauche (Chopine ? Jûmes ?), le parcours est magnifique. On oblique ensuite direction Volvic en surplombant la Limagne de Clermont. Dernier ravito dans un Spar vers 11h, puis on attaque le retour de 150km Il fait de plus en plus chaud. Le vent de face forcit, le paysage est de plus en plus dégagé, ce sont d’immenses champs de blé sans haies et sans arbres, alors que le relief ne s’est pas encore assagi. Les jambes sont toujours parfaitement fonctionnelles et sortent toujours les 160W comme un métronome, je n’ai pas de problème à gérer la chaleur par contre c’est éprouvant et le temps s’étire, je n’avance pas. Les ravitos-cimetière sont de plus en plus fréquents, je vide 1L toutes les 30-40 minutes. Je double des gars, aux cimetières ou couchés à l’ombre. Casquette et manchettes trempées à chaque arrêt, ça sèche avant l’arrêt suivant. J’arrose régulièrement mon pied droit en feu, y compris en roulant. Je suis obligé de rouler chaussure desserrée Cp4 (Pk310), je m’arrête dans un bar restau pour manger une glace, boire un Perrier et embarquer un dernier dwiche. Un des dangers avec la chaleur c’est que ça coupe la faim. Le Garmin m’affiche un ETA à 18h pour un cut-off à 19h alors que je suis parti avec 45’ d’avance ce matin. Inutile de s’affoler mais il va pas falloir glander non plus aux arrêts Je mange la moitié du dwiche 30km plus loin, la terrine a eu un peu chaud mais je sens que ça passe bien. Il y a toujours un moment où le cerveau bascule et où on se dit « eh mais c’est plus si loin, ça va le faire », ben c’est là. Je mets mes intras sur Jamiroquoi et c’est reparti, la chaleur reste écrasante (34°C) mais la musique aide à enfiler les km comme des perles. Je plafonne dans les longs faux-plats descendants à cause du violent vent de face, suffisant pour me scotcher malgré les prolongateurs mais pas assez pour que je puisse pédaler. On retrouve un peu de bocage et de forêts par endroits mais ça n’a rien à voir avec le début du parcours, c’est globalement assez charentais tout ça Enième arrêt-cimetière, je me mouille tout le haut du corps. Attaque de guêpes venue de la poubelle mitoyenne, je me fais piquer 2 fois à la main et repars au pas de course. Est-ce qu’on peut y faire quelque chose ? Non. Est-ce que c’est immobilisant ? Non plus. Qu’est-ce qu’on fait, du coup ? Ben on s’en fout et on roule. A 20km de l’arrivée le dérailleur switche tout seul sur le grand plateau. Ben comme c’est assez plat, pourquoi pas. Sauf qu’il reste un dernier taquet. J’essaie de pousser sur le petit plateau mais ça ne marche pas, il faudrait pédaler. Je tente le coup et me coince violemment les doigts entre le dérailleur et la manivelle. Est-ce qu’on peut y faire quelque chose ? Non. Est-ce que c’est immobilisant ? Non plus. Qu’est-ce qu’on fait, du coup ? Ben on s’en fout et on roule, je suis un temple de sérénité, un arbre que rien ne peut déraciner mais p*tain ça commence à faire beaucoup Changement de playlist pour finir sur Red Hot, j’égrène les km et entre enfin dans Nevers. Arrêt à un feu, ça démarre devant sauf que le SUV qui me précède ne démarre pas, Jean-SUV est sur son tel. Je tente de déclipser à droite mais la chaussure desserrée ne suit pas le pied et je tombe comme une merde, la chaussure est restée sur le vélo. On se doute que pas un bagnolard ne va demander si ça va. Il reste 1 putain de kilomètre au compteur, j’en suis à 1 pare chocs, 1 doigt en vrac, de probables coups de soleil, 2 piqures d’insectes, 250 bornes sans dérailleur avant, 1 chute, je ne sais même pas si je vais homologuer, là j’en ai totalement plein le cul en fait Je pointe à 18h10 à peu près aussi furax qu’au départ, échange sur mes mésaventures avec les bénévoles adorables qui homologuent direct et finis par retrouver le sourire grâce à eux et à un croissant au jambon de pays Côté métriques RAS : PM au cordeau et des jambes nickelles à l’arrivée, crème solaire et manchettes (mollets un peu rouges mais c’est tout), zéro coup de chaud/hypo/déshydratation. Le seul truc à améliorer c’est d’emporter un petit sachet en plastique, ça m’aurait permis de stocker les croissants dans la sacoche de cintre au lieu de me les trimballer tout samedi après-midi dans le sac à dos à cause de l’emballage rigide. Pas de regrets, j’étais content de les trouver à 4h du matin dimanche. Malgré tout ça j’ai vraiment adoré ce BRM, le parcours était magnifique sur les 250 premiers km. Un des objectifs cette année était d’aller rouler dans de chouettes régions genre Lot ou Auvergne, entre le 300 de Cahors et celui-ci c’est carton plein ![[:tristou:1] [:tristou:1]](https://forum-images.hardware.fr/images/perso/1/tristou.gif)
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