Sangel a écrit :
Ça se passe comment pour faire le 172 ?
Tu es obligé de prendre un bus à 5h du mat' où est-ce qu'il y a moyen d'y aller la veille et de laisser ses affaires à l'organisation qui te les ramène à Roubaix ?
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Parinou a écrit :
Avant de vouloir faire PR, essayer de rouler plus de 2km sur des pavés...
J’ai essayé dans les Flandres, plus jamais !
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A la demande de elpolal, CR de Paris-Roubaix 2018.
L'histoire commence Mardi dernier, avec un retour de Vendée assez nauséeux. En effet, l'arrivée au taf fut difficile et la route ponctuée de rototos saveur thon
. La vue de ma tronche par les chefs a assombri ma perspective du Samedi à venir, Paris-Roubaix Challenge. Donc je suis dispensé de cours, et emmené à l'infirmerie pour me reposer. C'est à peine entré dans la pièce que j'ouvris la poubelle, pour y déverser l'intégralité de mon repas de la veille
. La fin de matinée se fera dans une sorte de coma, en buvant un peu d'eau et du coca-cola sans bulles apporté par un collègue.
Bref, le week-end semble compromis. Pour ne rien arranger, ma gorge, lésée par ce retour de marée, se pare d'un film blanchâtre, signe d'angine
. Damn!! Je saute sur les médicaments en place, à base de paracétamol, ibuprofène, Drill, collutoire, pastilles et surtout s'hydrater (2l d'eau tous les jours), garder la gorge au chaud et la tête couverte.
Ce que je fis toute la semaine pour mettre toutes les chances de mon côté.
Vendredi arrive, je prépare mon petit balluchon après avoir bu un petit café et mangé un morceau de brioche.
Je fais ce qu'il ne faut pas faire, c'est à dire ressortir mes fidèles Sidi Wire et poser les cales que j'avais mises sur les chaussures hiver. Le type est fou.
J'avais oublié la galère que c'était que d'avoir à tenir une bicyclette, un sac de voyage plein, un sac de merdes et une pompe à pied, puis faire 200m pour aller charger la bagnole.
J'ai décidé de ne pas passer par l'autoroute, histoire de rouler serein, peinard et d'arriver sur place relax (et tenter un record d'autonomie avec l'automobile)
. Comme un gros, je cherche une place à 5m du vélodrome, donc je tourne un peu, mais je me résous à en trouver une à 100m.
Sur le petit salon traditionnel, on repère les gratteurs qui font la queue pour avoir leur café gratuit offert par Katusha, la boutique 21 virages, les barakafrites au loin, les marchands hipsters et le ''Mur de la Légende'', où ton nom est inscrit. Claaasse.
Je récupère mon dossard, et file à l'hôtel poser la bagnole et finir de préparer le vélo. Là je me dis que j'ai oublié le t-shirt que j'avais commandé
. Je saute dans un cuissard et retourne au vélodrome chercher le t-shirt, ça me fera reprendre quelques repères avec les chaussures...
Retour à l'hôtel, douche et je termine la préparation du vélo :
- Pression des pneus
- Plaque de cadre
- 2 rubans de cintre
- Lubrification de la chaîne avec du Squirt hiver
- Crème Assos sur la peau du cuissard
- Remplissage des poches du maillot et de la Gabba
- Report de la feuille de route fournie illisible par une fabrication personnelle à baste de papier, stylo et scotch
Samedi 07 Avril, jour de course.
Le réveil sonne à 04h00, Doliprane pour la gorge et première part de Gatosport chocolat-noisette. Jme tartine le terrain de boules avec quelques noisettes de crème Assos, puis enfile une partie de ma tenue pour terminer sur le parking du vélodrome.
J'arrive au vélodrome vers 04h40, pour me grouiller de m'habiller et filer vers le parking Auchan à 5 minutes. C'est déjà bien bondé. Entre-temps, je graille une nouvelle part de Gatosport. J'en profite pour me tartiner les arpions et les guibolles de crème Foul-Weather de Castelli.
Vélo chargé dans la remorque, le transit vers Busigny (35 € à l'inscription) se fait au calme, ponctué par de petites siestes, des parts de Gatosport et l'enfilage des couvre-chaussures Velotoze.
"OK" du chauffeur, arrivée à Busigy, 08h00 déchargement des gens et des vélos, les gens rejoignent le départ par petits groupes.
Le speaker local
attend d'avoir une 100aine de personnes pour lancer les vagues.
08hxx, départ, je reste au chaud, la route sillonne à travers la campagne encore soule endormie, le compteur affiche +35km/h sur certaines portions. Le mot d'ordre est de gérer au plus possible, vu les faibles volumes d'entraînement du type.
Après 20 minutes et 11km, le premier secteur pavé me saute à la gueule, et curieusement m'excite, et passe bien.
Globalement, dans chaque secteur pavé je mets un poil de braquet, et dès que j'en sors, j'enlève ce que j'ai mis. Je ne roule qu'à mon rythme, dépasse du monde, et me fais déposer.
J'ai décidé de découper ma cyclo en 4 parties, chacune se terminant par le ravito, mais surtout de profiter de cette cyclo. A chaque ravito, je me pose 10 minutes, le temps de pisser un bol, boire de l'eau, manger du pain d'épices, des quartiers d'orange et des Tuc carrefour. J'en profite aussi pour remplir mon bidon corporate de ma boisson perso, qui est en petits sachets touts plats (Hydrenergy4).
Oui, 1 bidon suffisait, placé sur le tube de selle, logé dans un p-bidon Elite Ciussi, au top et sans risques!!!
A mesure que les secteurs passent, j'ai les bras/mains qui morflent, et je profite de chaque ravito + secteurs **** et ***** pour dégonfler un peu les pneumatiques, sur la base factuelle de Pssht Psshht
Les secteurs **** et ***** sont vraiment durs et mes mains/bras n'arrangent rien. C'est au 2ème ravito que je décide de virer mes gants
qui me font mal, puis au 3ème ravito de virer mes manchettes qui me comprimaient les bras
Km 130, j'ai les jambes qui vont plutôt pas mal, je garde le rythme braquet/récup. J'essaie de rouler le plus possible en haut du pavé, mais je suis faible et prends les ornières quand elles sont praticables, ça soulage tellement...
Là, je me dis que les gants sont pas utiles, et 2 grosses couches de ruban de cintre non plus, mes doigts sont crispés sur un cintre difficilement préhensile du coup... J'ai hésité à virer une couche de ruban...
Le dernier ravito passe, et les jambes répondent bien, il reste 30k à faire. Je garde ma ligne, mais décide de profiter quand même. Si je peux accélérer, j'y vais, et rattrape pas mal de débiles qui sont partis somme des nazes au début... C'est rigolo!!
Sortie du Carrefour de l'Arbre puis du dernier secteur, je rejoins des grappes de cyclistes, et continue de tourner les jambes, qui tournent encore régulièrement aux alentours de 95 tours... Pas mal pour une reprise après 1 grosse année sans cyclo/entraînement...
Là je dépasse Niku (easy, c'est écrit sur le dossard...), qui porte fièrement la barbe et le cadre acier.
Je continue et me mets la race jusqu'au vélodrome, les frissons, la médaille, la fierté. J'ai failli chialer en appelant la famille tellement j'ai eu mal aux bras, aux mains, puis tout se relâche, donc voilà...
Bilan des courses, 2 ampoules, 0 crevaison, des roues qui craquent sur les 10 derniers secteurs pavés, un mal de cul, des bras/mains en compote, des passages de plateau non voulus à cause du Di2, mais sinon ZERO pépin mécanique, aucune source d'inquiétude, que du plaisir.
Avec un Trek Domane SLR disc/Ultegra Di2 RX, j'y retourne!!!!
Avec ce P-R, j'en suis à 3 classiques (LBL, Ronde). MSR m'excite bien aussi, avec un peu d'entraînement, il y a moyen de viser 10h de vélo...
Franchement, c'est à faire