CR Testathlon 2017 gravel
Disclaimer : de base du gravel n'a pas forcément sa place ici, et vous réaliserez à la lecture du CR que c'est même totalement HS, mais comme nous l'avons fait avec les mêmes vélos utilisés pour faire le Paris-Roubaix, ça compte ?
Hier soir je démonte mes Rubino Pro G+ en 28 pour les remplacer par les pneus d'origine du CDF : des Clément X'PLOR USH en 35 (G-Catch
) montés théoriquement dans le bon sens (elglavio
) avec le V à l'envers quand je regarde la roue avant le cul sur la selle. Ils annoncent 6 bars max, alors je met 6 bars.
Ce matin je me dirige vers la gare et je constate que mon vélo fait un drôle de bruit à chaque imperfection sur la route. Okay.
Je monte dans le train, un vélo est déjà là, et comme c'est le système pourri de ceinture, je suis obligé de mettre le mien contre celui déjà en place. Je salue son propriétaire et lui demande s'il veut se charger du positionnement des montures, parce que perso j'en ai rien à battre, et je risque de rayer le sien.
Il me fait confiance alors je fais un peu attention comême.
Pourquoi je vous raconte ça ? Car on va recroiser ce monsieur à plusieurs reprises. Et ça m'troue le cul de savoir que parmi des milliers de participants, il a fallu que ça soit celui à côté duquel je me suis mis dans le train que je recroise régulièrement.
Le train fait un faux départ puis se lance, et on arrive.
Sur place pas grand monde alors je fais un petit tour dans la base et profite de la beauté des lieux, sous une légère brume et un magnifique soleil levant. Ça s'annonce bien Jacqueline !
Et après m'être trempé les jambes en roulant dans l'herbe pleine de rosée, je passe retirer mon dossier, installe la plaque de cadre et vais déposer mon vélo dans l'espace dédié, avant d'aller attendre Niku pendant 45mn comme d'habitude.
On finit par se retrouver et après avoir suivi la même procédure que moi, il demande à ce qu'on aille gratter des gâteaux gluten free offerts au départ. Why not. Des genres de "Petit Beurre" sans beurre et avec des éclats de fruits rouges dedans. C'était pas mauvais.
Pendant qu'on s'engraisse, on discute brièvement avec bigboss_91 qui termine son échauffement car il attaque par de la course à pieds avant de prendre son VTT pour faire le parcours de 25km.
Le départ est donné, ça part tranquillement, mais il y a vraiment beaucoup de monde.
On se dirige vers nos vélos pour être prêts à partir dès que le premier coureur sera arrivé. Ça c'est le programme. Sauf que comme on est déjà 50 à attendre, ils décident de nous laisser partir dès maintenant.
Pas encore sorti de la base que Niku se plante de direction
. Ça joue des coudes alors je vais pas le chercher et continue. On attaque direct par du chemin de hallage avec de l'herbe détrempée et des gros cailloux de partout. Sérénité : 0. Violence : 50.
Je m'extirpe de là et profite d'un peu de route pour attendre l'ami rose.
A ce moment mon vélo se met à faire un clic régulier au niveau de la roue avant, qui durera jusqu'à la fin. Carrément chiant. Je pensais que le vélo allait exploser mais non.
Derrière on enchaîne de la route et des chemins gravel : du calcaire relativement lisse qui secoue bien mais qui est assez roulant.
Après à peine 10 bornes (enfin environ, mon Garmin m'indiquant la distance en miles je suis un peu paumé
) v'là déjà le premier ravito.
Je m'arrête pour dégonfler mes pneus et j'attrape au passage un bout de gatal.
Pendant les trois minutes écoulées, mon ami du train nous dépasse.
On repart et ça continue sur le même rythme jusqu'à l'embranchement 25 et 50/65. On est sur une route, les 25 continuent tout droit, et nous on doit prendre à droite, à travers champs.
Commencent les galères. Les chemins typiques où tu te retrouves dans une ornière, que je détestais déjà à VTT mais là avec les pédales qui tapent régulièrement par terre, c'est encore pire.
Heureusement Niku est dans la même situation et me foutre de sa gueule permet d'oublier mes peurs.
On se fait doubler par un mec un peu bourrin en CX et trois VTT.
On enchaînera ce genre de chemins avec de la route quasiment jusqu'à la fin. Avec les trous qui viennent te taper dans les épaules vu que t'as pas de fourche suspendue
Peu avant Kemmel, on rattrape mon copain du train et on croise une Tesla
Là c'est mon terrain de jeu, alors même si j'ai déjà bien mal partout et que j'ai des pneus de tracteur, j'attaque et double les trois VTTistes, sur le Garmin je vois que mon cardio monte à 201bpm (il me dira nouveau PR à 202bpm à la fin
). En haut j'attend Niku. Les VTTistes me repassent et un mec avec un wonderful Surly à disques et moyeu vitesses me double, d'un signe de tête il me fait comprendre que lui aussi il en a chié dans la montée
A plusieurs reprises je me fais surprendre à devoir prendre le petit chemin à droite de la route, alors qu'habituellement je continue tout droit. Et à chaque fois la même galère avec les ornières, les gros cailloux, ou les deux d'un coup
Sur le plus gros passage technique, je me foire dans les grandes largeurs et vient m'exploser le bas du quad gauche contre le top tube, me laissant une belle marque rouge. Heureusement non douloureuse. Au final même à VTT je n'aurais pas réussi je pense...
Arrive alors l'intersection 50 et 65. Je dis à Niku que vu que c'est les 15km gravel, on devrait être tranquilles. Grave erreur. On va avoir droit à quelques montées bien corsées, pleines de cailloux, ou en terre avec des grosses racines à passer, ou dans un bois avec le sol couvert de feuilles mortes.
A VTT, c'est exactement ce que j'adorais, et là, une fois la crainte mise de côté, c'est que du bonheur.
Et au Mont Noir, on quitte la route pour un petit chemin qui arrive sur des marches très grossières de 30 à 40cm. Je prends l'extérieur pour réduire le gap, mais sur la dernière un gros clac et l'arrière du vélo qui vient me taper le cul, je comprends que le pédalier est venu faire un câlin à la bordure.
Pas de perte d'équilibre, mais serrer les freins dans cette position c'est vraiment pas confortable, et la descente dans de gros cailloux je la fais en lâchant tout et en essayant d'éviter les plus gros dangers.
Sain et sauf.
Après un changement de direction à droite, on retombe sur les trois VTTistes dont l'un a la trace et dit que ce n'est pas la bonne direction alors que c'est celle qu'indique le fléchage... Dans le doute on continue, mais à une intersection en T, aucun fléchage et on tombe sur mon copain du train qui est lui aussi perdu. Allez zou, demi-tour. Revenus à l'intersection problématique, on place le panneau dans le bon sens, et c'est là qu'arrive le bourrin en CX qui nous dit qu'il vient aussi de se perdre.
Amusant, le petit fail de tracé nous aura permis de dessiner une main qui fait un doigt d'honneur :
Les VTTistes ne nous ont pas attendu, alors on repart à trois, le copain du train n'étant pas reparti tout de suite, et retombe rapidement sur le fléchage.
Au premier passage dans un chemin merdique, le CX part devant et on se retrouve de nouveau à deux. Après quelques kilomètres on rejoint le tracé VTT 2015 que je connais bien pour l'avoir pratiqué plusieurs fois, dont une magnifique descente dans une ornière de 15cm pleine de gravats (dont des briques entières...) et entourée d'orties de plus d'1m............
et un petit passage en true gravel avec du vrai petit gravier des familles dans lesquels on est incapables de maintenir une quelconque trajectoire, ça chasse de tous les côtés. Super les pneus gravel.
Le soleil tape fort, il fait très chaud. Les couches tombent. Et le niveau du bidon diminue rapidement.
Finalement on rejoint la trace du 50km et ça commence à embouteiller. Je me souviens alors pourquoi j'avais arrêté le VTT : les mecs n'ont aucune discipline, ça passe de gauche à droite sans prévenir, sans regarder. Ça s'arrête en plein dans une ornière pour envoyer un SMS à bobone, t'obligeant à mettre pied à terre pour aller dans l'ornière de l'autre côté...
Étrangement les chemins deviennent plus humides et on a régulièrement du mal à trouver de l'adhérence. Et dans une passage un peu moins compliqué que d'habitude je décide d'attaquer pour doubler des VTTistes qui traînaient un peu trop et glisse en plein dans une ornière cachée sous les herbes. J'évite la chute et repars l'air de rien.
Toujours aucune idée du kilométrage mais j'ai soif putain. Et faim.
On croise les trois VTTistes qui se sont arrêtés pour enlever des vêtements.
Après quelques kilomètres, arrive enfin le second ravitaillement. Je me jette sur la flotte, servie dans des gobelets de 15cl. Je bouffe un peu et vais chercher mon bidon pour le remplir. Ça ne plait pas à l'un des mecs qui distribue la flotte : "Du calme sur l'eau, il n'y en a quasiment plus, et il ne reste plus que 15km". MAIS TA SOEUR FDP AVEC TON RAVITO DE TOCARD JE VAIS CREVER SI JE BOIS PAS ET C4ST QUOI CE PLACEMENT DEBILE DE RAVITAILLEMENT ? CA FAIT 35 BORNES QU4ON A RIEN CROISE BATARD §§§
Bref je repars avec un bidon à moitié rempli et un peu la rage
La suite c'est des chemins tape cul qui deviennent vraiment durs, j'ai les épaules et les trapèzes complètement en vrac, j'ai qu'une envie c'est m'écrouler sur le cintre...
Arrive finalement Armentières, du bitume, ce qui semble booster Niku qui roule fort jusqu'à l'arrivée.
On aperçois la queue de 200m pour aller chercher le repas et en conséquence on ne s'arrête pas.
A la carrette à Niku, il me lâche un demi bidon de flotte, fait une séance d'essayage Dhb et réalise que son programme de muscu est merdique puisqu'il flotte dans du S.
Sur cette note, on se quitte et je reprends la route pour Lille le long de la Deûle toujours en mode gravel.
Grosse erreur puisque tout le long j'aurai le vent dans la gueule, et après 10km plus de flotte dans le bidon. Complètement déshydraté avec ce soleil qui tape, j'ai l'impression que je vais m'écrouler d'une seconde à l'autre, je manque de finir dans le talus en n'ayant pas anticipé un gros trou sur le chemin...
Tant bien que mal j'arrive chez moi et après avoir ingurgité 1L de flotte
et pris une douche, je m'écroule sur mon lit.
Bilan :
- 70km (ou ntm Garmin miles
) @165bpm
- météo magnifique, conditions parfaites, et heureusement parce que ce genre de chemins avec de la boue, on aurait directement fait demi-tour
- c'était vraiment cool de passer avec mon route là où je ne serais jamais passé en temps normal
- quelques frayeurs mais finalement ça s'est majoritairement très bien déroulé en dehors de quelques problèmes d'adhérence
- on n'a croisé que les six mêmes personnes avant de rejoindre le flux des VTT sur le 50km et c'était plaisant d'être tranquilles
- je PR sur quasiment tous les segments où j'étais déjà passé à VTT. L'effet Croix de Fer ? Pas certain, physiquement j'ai énormément progressé depuis deux ans comême...
- au final c'était plus éprouvant que le Paris-Roubaix, mais uniquement à cause des ravitaillements merdiques. Entre le placement totalement illogique et le fait de ne pas permettre de remplir les bidons. Zéro pointé. Et pareil à la fin où vu la queue on n'a pas pu prendre le repas prévu. Zéro. Zéro. Zéro.
- je ne vais essayer de retenir que les conditions et le plaisir que j'ai pris dans certains passages techniques
EDIT : Le Testathlon c'est une bonne cause, prenez le temps d'aller jeter un oeil sur le site : http://www.digestscience.com/fr/te [...] esentation
EDIT2 : Rajout du screen doigt d'honneur 
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Roads aren't just for vehicles—they are for people.