«Guillaume Peyre, vous souhaitez faire une mise au point par rapport à la phrase de Richard Gasquet.
J'ai l'impression que la phrase de Richard a été mal interprétée et sortie de son contexte. Richard n'a nullement l'intention de faire une croix sur cette fin de saison. Il a vécu une saison très difficile et qui aurait pu être catastrophique. Il a quand même réussi à sauver un petit peu les meubles. Il a voulu exprimer le fait qu'il lui tarde de partir sur quelque chose de nouveau. Il lui tarde de bien récupérer et de bien s'entraîner cet hiver pour attaquer la saison 2009. En aucun cas, il a l'intention de balancer cette fin de saison. Pas du tout. Il est avec moi tous les jours sur le terrain et tous les jours, il essaie de donner son maximum. Depuis qu'on travaille ensemble, il essaie de revenir pour sauver cette saison. Il a essayé de donner tout ce qu'il pouvait. A Lyon, il a joué avec une tendinite au coude. Il va sur le terrain, il se bat et il perd 7-6 au troisième set. Il aurait pu gagner. Je voulais juste faire une mise au point par rapport à cela.
 
Depuis la Coupe Davis à Winston Salem, on a un sentiment de mal être ou de lassitude de la part de Richard Gasquet.
Cela a complètement existé. C'est quelque chose dont il a fallu se sortir et cela n'a pas été simple. Il n'a pas des résultats mirobolants, mais ce n'était pas non plus catastrophique. Sa saison aurait pu être catastrophique. Il a bien sauvé les meubles. On est partis de loin. Il est très motivé. Il a envie de faire le travail qu'il n'a pas pu faire l'hiver dernier. Il se languit de démarrer cette saison 2009. Il est très motivé.
 
Vous voyez des signes de cette motivation à l'entraînement ?
Bien sûr. Au quotidien, il met beaucoup de qualité, il parle tout le temps de tennis, il est très impliqué dans sa carrière. Il fait son maximum.

Avec un peu de recul, comment expliquez-vous ces problèmes ? A-t-il connu des difficultés pour "digérer" la saison 2007 ?
La digestion de 2007 a été difficile. Il n'a pas eu le temps de récupérer et de s'entraîner. Il est parti en Australie en n'ayant pratiquement pas fait de foncier. Il est arrivé là-bas sans être prêt. Il manquait d'entraînement, de fraîcheur et il l'a payé cash. Après la confiance s'en va. Puis il a été mêlé dans une polémique qui l'a beaucoup affecté. Ca l'a un petit peu fait couler. Jusqu'à ce qu'il réagisse et se reprenne en main.

On lui reproche parfois de ne pas assumer, de ne pas être adulte et de manquer d'ambitions. A-t-il vraiment envie d'être dans le Top 5 ?
Bien sûr qu'il a envie. Il en parle tout le temps. Je n'ai rien à lui reprocher. Il a tenu tous les engagements que je lui avais fixés. Il prend ses responsabilités. Il vit une saison dure. Mais Richard n'a pas besoin de critiques, il a besoin d'aide. On ne doit pas tirer sur une ambulance. Richard a besoin de soutien. Cette année, ça ne lui sourit pas. L'année prochaine, ça sourira peut-être à Richard et pas à d'autres, mais ce n'est pas pour cela qu'il faudra enterrer les autres.

Richard Gasquet possède un immense talent et il a toujours tout a réussi. Pour la première fois, il connaît quelques difficultés. Mais n'est-ce pas un mal pour un bien ? Connaître l'adversité peut servir de déclic ?
C'est vrai qu'il a beaucoup de talent. Mais tous les joueurs ont beaucoup de talent. Ca se resserre. Il ne faut pas faire forcément partie du Top 10 pour avoir du talent. Ca joue très bien. Un joueur au-delà de la 100e place arrive à battre un 20e. Il est très conscient que le talent ne fait pas tout et qu'il faut du travail. La concurrence des autres joueurs est positive, cela le fait avancer et c'est très bien.

Quel sera votre programme à la fin de la saison ?
Il va prendre deux semaines et demi de repos. Puis on va partir sur un cycle de travail de sept semaines avec, en priorité, un gros travail physique. Puis on va travailler les axes prioritaires de son jeu. Je l'implique à 100%. Je lui demande de réfléchir sur les choses à améliorer dans son tennis et d'avoir un positionnement par rapport à son jeu et à sa carrière. C'est-à-dire développer encore un jeu vers l'avant, se renforcer physiquement et mentalement, jouer encore mieux les points importants. Je ne veux pas lui imposer, je veux qu'il ait une réelle réflexion par rapport à son évolution.»