Quelques mèches de cheveux blonds sur une vieille photographie. L’indice était perdu dans deux millions de pages de procédure. Il vient de réapparaître. Et c’est un coup de tonnerre, dans la si longue enquête sur les tueurs fous du Brabant, cette série de meurtres et de braquages sanglants jamais élucidés, commis en France et Belgique entre 1982 et 1985, et qui ont fait, côté belge, 28 morts sans qu’aucun suspect ne soit jamais arrêté.

Une piste, en revanche, n’a jamais été réellement creusée : celle menant en France à Charleville-Mézières, sur les traces d’un groupe de malfaiteurs et braqueurs en activité dans les Ardennes dans les années 1980, autour de deux frères au profil trouble, Xavier et Thierry Sliman.

un élément inédit vient d’être découvert. C’est le fragment d’une photographie, identifiée comme étant celle d’une certaine Véronique Laurent. Cet étonnant personnage, tenancière de café évoluant dans le milieu de la prostitution, et amoureuse des animaux au point de posséder une ménagerie illégale de félins, appartenait au cercle d’amis de Thierry Sliman, dans les années 1980. Elle deviendra plus tard la belle-sœur de l’un de ses aides de camp, Patrick Verdin.
 
La photo, qui pourrait donc relier par une mèche de cheveux blonds les tueurs du Brabant avec les hommes du « milieu » de Charleville-Mézières, a été retrouvée par hasard par des promeneurs le 9 novembre 1985 à 13h30, partiellement calcinée [et dont les traits du visage manquent], parmi d’autres objets incriminants [les tueurs fous du Brabant]

[Les enquêteurs] placent, à côté du morceau de cliché partiellement calciné, « la photo de carte d’identité d’une certaine Laurent Véronique née le 3 octobre 1960 », peut-on lire dans un PV de synthèse datant de 1990.