Ainsi, le 15 juillet 2021, ils se sont rendus à l’abbaye traditionaliste de Notre-Dame de Fontgombault, située dans le village éponyme de l’Indre, pour interroger discrètement sous le régime de l’audition libre un criminel qui a défrayé la chronique : Jean-Claude Romand. Les policiers ont eu vent que le célèbre tueur pourrait détenir des informations sur la cavale de XDDL, voire qu’il aurait pu l’aider à une certaine période à se dissimuler au sein de cette communauté monastique où le silence est d’or.
 
 
Ce témoin, considéré comme très fiable en raison de sa profession, relate avoir discuté avec Jean-Claude Romand de l’hypothèse selon laquelle XDDL aurait séjourné dans le monastère. Le criminel aurait alors eu une réaction étrange, laissant penser qu’il savait quelque chose sur la cavale du père de famille. Ce même témoin aurait également échangé avec l’abbé de Fontgombault qui aurait jugé crédible cette hypothèse. Raison pour laquelle il a effectué un signalement à la justice.
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Localisée à la frontière française, dans la petite commune de 300 habitants de Seborga, cette association religieuse a été fondée par Stéphane Ravel d’Estienne, ancien médecin français radié de l’ordre et décédé depuis, et sa compagne.
 
En outre, les policiers avaient été destinataires d’un témoignage d’un campeur qui affirmait avoir vu le fugitif dans les montagnes de Sospel, côté français, non loin de Seborga. Sans compter que le meilleur ami et confident de XDDL, Emmanuel Teneur, a étrangement annulé un voyage pour l’Italie programmé en avril 2012.
 
Cette famille richissime entretient des liens anciens avec la famille de XDDL. Et notamment avec la mère du fugitif de Nantes, elle-même à la tête d’un groupe de prière du nom de « l’Église de Philadelphie ». Épinglé par la Miviludes, « Philadelphie » a fait l’objet d’une enquête judiciaire pour des soupçons de dérives sectaires et d’escroqueries, classée sans suite.
 
D’après les investigations, « Notre Dame d’Alvenia » propageait les mêmes croyances cataclysmiques que le groupe de prière de la mère de XDDL, revendiquant « apporter l’espoir de l’arrivée d’un monde nouveau dirigé par Le Divin ». Surtout, il apparaît que le couple Ravel d’Estienne à la tête de cette secte italienne avait aidé financièrement les Dupont de Ligonnès à la fin des années 1970.
 
https://www.leparisien.fr/faits-div [...] ZCDMRY.php

La famille d’Agnès Dupont de Ligonnès, femme de Xavier Dupont de Ligonnès, a formulé dans un communiqué dimanche « les plus expresses réserves sur les déclarations de Christine de Ligonnès et de son époux, notamment dans la mesure où l’information judiciaire est toujours en cours. »
https://www.leparisien.fr/faits-div [...] JGH5XY.php

Cette dimension prépondérante du religieux, dans sa vie comme dans son discours, prend racine dès le début des années 1990. Cet homme qui explique avoir voulu devenir prêtre avant de tomber amoureux de sa future épouse, s’est rapproché de la communauté traditionaliste de Riaumont dans le Pas-de-Calais. Celle-ci accueille au sein de son internat un mélange de garçons de bonne famille et d’adolescents en décrochage scolaire. Il intervient à cette époque en qualité d’encadrant. Deux décennies plus tard, entre 2014 et 2017, la justice est saisie de plusieurs plaintes déposées par des anciens élèves de Riaumont.

C’est dans ce volet qui comprend aussi des faits de violences sur mineurs que Philippe V. apparaît sous le statut intermédiaire de témoin assisté. Cette information, confirmée de sources judiciaires, était connue des gendarmes de la section de recherches de Marseille dès les premiers jours de leur enquête sur la disparition d’Emile et n’a d’ailleurs pas manqué de leur donner matière à réflexion.

Selon les précisions apportées ce mardi par Le Canard Enchaîné, Philippe V. se faisait appeler Frère Philippe au sein de cette communauté religieuse, où il séjourne entre 1991 et 1994. Vêtu d’une robe de bure et chaussé de rangers « à bout coqué », il est chargé de faire régner la discipline à l’internat. Des anciens pensionnaires racontent aux enquêteurs saisis du dossier « Riaumont » que Philippe V. pouvait infliger « des tartes mémorables ». Entendu par la PJ de Lille, dans le cadre d’une mesure de garde à vue en avril 2018, le grand-père d’Émile reconnait seulement des punitions « un peu sévères » sur les enfants.

Franck* a une meilleure mémoire. Enfant, il a passé quelques années à Riaumont entre ses 11 et 15 ans. S’il garde un bon souvenir de cette période, il n’a pas oublié aussi la sévérité de Frère Philippe.

Si Franck reconnaît que des "camarades ont donné ce témoignage de violence", il assure lui n'avoir "jamais été confronté à ça."

"Ni vu, ni subi. Les seuls constats que j’ai eus, ce sont des témoignages indirects. Des gens qui ont vu frère Philippe mettre des baffes à des enfants. Et je n’ai aucune raison de remettre en cause ces témoignages puisque ce sont des témoignages de camarades de l’époque."

De l’aveu même de Franck, Frère Philippe n’était pas spécialement apprécié puisqu'"il était le plus rude de tous". 

le timing coince. Emile aurait disparu vers 17h15 et les premiers gendarmes sont arrivés peu avant 18 heures. Cela faisait court pour cacher le corps, qu'on imagine mal planqué dans la maison.
- Attention, il n'y a pas eu de perquisition ce soir-là, nuance un enquêteur chevronné. Le cadre légal ne le permettait pas. Seule une « visite domiciliaire » a dû être faite, mais il ne s'agissait sûrement pas de fouilles approfondies.
Le corps d'Emile dans la maison familiale ? Cela supposerait que ses proches, ses oncles, ses tantes, soient dans la confidence. Peut-être même les propres parents d'Emile ! Le grand-père a beau régner sur les siens, on peine à envisager une horreur pareille.

Alors que le petit Émile reste introuvable depuis plus de 8 mois, le passé violent de son grand-père ressurgit. Il a été entendu comme témoin dans une enquête sur des violences sur mineurs. BFMTV a pu consulter son procès-verbal.

Les policiers veulent évidemment savoir si des violences ont été perpétrées à cette époque-là. Et surtout si celui qu'on appelait alors "Frère Philippe" a pu s'en rendre coupable. "Je n'ai jamais pratiqué aucune punition physique", attaque-t-il. Avant de faire le point sur la façon dont il pouvait gérer la discipline.

- "Avez-vous été violent au cours de votre période d'encadrant?"

-"J'ai botté des culs, et parfois, j'ai donné des gifles, mais ce n'était pas souvent."

-"Certains élèves parlent de coups de pied avec des chaussures de marche, de gifles, de coups de poing ainsi que de punitions physiques de nuit, en extérieur. Pouvez-vous en parler?"

-"Totalement faux, aucune punition de nuit en extérieur. Les coups de pied, oui, j'en ai mis au derrière. Les gifles, j'en ai mis quelques-unes. Les coups de poing, j'en ai mis quelques fois, mais par exemple au niveau des épaules."

Une mise en situation aura lieu la semaine prochaine au Haut-Vernet, à l'endroit où a disparu il y a plus de huit mois Émile, deux ans et demi, ont appris BFM TV et BFM DICI de source proche de l'enquête ce mercredi 20 mars.
 
La mise en situation sera organisée en présence de la famille du jeune garçon, des témoins oculaires et des juges d'instruction. Il ne s'agit pas d'une reconstitution car les enquêteurs ne savent pas ce qu'il s'est passé: si l'enfant a été enlevé, s'il y a eu un accident (...). Les juges d'instruction ont donc décidé de faire une "mise en situation".
 
L'objectif pour les enquêteurs est de retracer la journée, ou au moins de rejouer la fin d'après-midi du 8 juillet 2023, afin de mettre en lumière les éventuelles contradictions, les incohérences, ou au contraire faire des recoupements. Tout cela sera encadré par les deux juges d'instruction et les gendarmes.
 
À cette occasion, le hameau du Haut-Vernet sera entièrement bouclé.

L’enquête autour de la mystérieuse mort du petit Grégory se poursuit. Selon des informations de RTL, que nous sommes en mesure de confirmer, la chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Dijon (Côte-d’Or) a réclamé ce mercredi de nouvelles comparaisons ADN et ordonné une étude de faisabilité d’une expertise vocale des enregistrements du corbeau.

Ces nouvelles investigations concernent un complément d'analyse consistant en des rapprochements entre les ADN des protagonistes de l'affaire et les ADN découverts sur la scène de crime, dont notamment sur les cordelettes retrouvées sur le corps de l'enfant, précise au Figaro cette même source. Ces actes d'enquête n'ont, pour l'instant, jamais été effectués dans ce dossier.
 
Une expertise de faisabilité concernant des comparaisons de voix aurait aussi été ordonnée, selon RTL. Autrement dit, il s’agirait de vérifier s’il serait possible, à travers les enregistrements de voix placés sous scellés, d’identifier le corbeau de l’affaire. Ce maître-chanteur avait, des années avant l’assassinat du petit Grégory, terrorisé par téléphone la famille Villemin.
 
«Aujourd’hui, nous savons à peu près qui, où, quand, comment. Cela, c’est le stade de la conviction. Maintenant, nous aimerions passer au stade de la démonstration», a réagi auprès du Figaro l’avocat historique du couple Villemin Me Thierry Moser, saluant la «persévérance» des magistrats de Dijon. «La cour de Dijon est déterminée, elle travaille d'arrache-pied pour élucider le mystère qui entoure encore cette affaire», s’est réjoui le pénaliste.
https://www.lefigaro.fr/faits-diver [...] s-20240321