ulysse dugard a écrit :
oui, mais big joke, il vaut qd meme mieux recycler que laisser s'entassr dans les pays pauvres par exemple, non ? choisissons le remede qui al moins mauvais gout, non ??
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Un exemple de recyclage qui à mon avis n'est pas forcément une aussi bonne idée que ce qu'on veut nous faire croire (déjà évoqué dans un autre topic, mais c'était un tantinet HS)
J'sais pas comment ça se passe chez vous, en France, mais chez nous, le belge moyen est friand de boissons conditionnées dans des bouteilles en "plastique" (BEP pour moins m'user les doigts). Un jour, une de nos chères têtes pensantes s'est dit : "bon sang, mais c'est bien sûr, favorisons le recyclage (réutilisation), et donc, les bouteilles en verre (BEV)". Du coup, on se mange une "eco-taxe" de 30 centimes d'euro par litre d'eau BEP. Et vas-y que je te fais des déclarations sur les énooooooooooormes avantages de la BEV, la BEP c'est mal, ensemble sauvons la planète.
Mouais.
Une BEV d'un litre pèse à vide 750 g. Une BEP d'un litre et demi pèse... 40 g. Soit environ 27 g pour une BEP d'un litre. Ce qui veut dire que pour qu'un consommateur boive 1 litre d'eau en BEV, on déplace en tout 2,5 kg. Bah oui, 1,75 kg (eau + BEV) à l'aller plus 750 g au retour (trajet "à vide" pour le recyclage). Dans le même temps, pour qu'un consommateur boive 1 litre d'eau BEP, on déplace en tout 1,054 kg. C'est pas tout. Pour éviter la casse, les BEV ne peuvent pas être en contact. On utilise donc des bacs (casiers). C'est pas léger, un casier. En général, on en met un toutes les 12 bouteilles. Un casier vide pèse environ 2 kg. Ca fait 165 g en plus par BEV, on est à 2,65 kg. Oui mais le casier vide, il faut bien qu'il se retrouve à un moment où à un autre chez le producteur, donc on le déplace aussi 2 fois. Allez hop, 2,815 kg. A côté de ça, les BEP sont emballées par 6 dans un emballage plastique de masse négligeable qui les maintient fermement l'une contre l'autre. Allez, disons même qu'on passe à 1,1 kg par litre en BEP.
BEV 2,815 kg/l ---- BEP 1,1 kg/l. Qui c'est qui porte tout ça ? Avant les bras musclés du réassortisseur en magasin, on va trouver des bandes transporteuses, des clarcks, des camions,... Tout ces "transporteurs", qu'est-ce qui les fait polluer ? Le carburant qu'ils consomment. De quoi dépend cette consommation ? De la masse transportée. Ah ben zut alors...
On arrive seulement à la phase du recyclage. Là, deux solutions. Soit on récupère les bouteilles entières, soit on récupère le verre broyé. Dans le premier cas, il faut trier les bouteilles (selon la forme en cas de récupération globale, mais aussi en fonction de leur état, sachant qu'on ne peut pas réutiliser une BEV fendue ou ébréchée). Première dépense énergétique. Ensuite, il faut les désinfecter, ce qui, j'imagine, se fait à haute température. Deuxième dépense énergétique. L'eau chaude utilisée pour le nettoyage, il faut ensuite la traiter. Troisième dépense énergétique. Ce n'est qu'à ce moment qu'on peut considérer avoir une bouteille neuve. Dans le deuxième cas, il faut avoir dépensé de l'énergie pour broyer le verre, c'est la première dépense. J'imagine qu'ensuite il faut trier le verre selon sa couleur. Deuxième dépense énergétique. Ensuite, il faut le fondre pour fabriquer de nouvelles bouteilles. Troisième dépense énergétique. Là aussi, on a à ce moment l'équivalent d'une bouteille neuve.
Et je ne parle même pas du problème des étiquettes.
Et les BEP ? Ben chez nous, on trie quand même beaucoup (collectes sélectives, parcs à conteneurs). Donc c'est relativement facile, y a de gros conteneurs de 20 m3, ne contenant QUE des BEP (et encore, triées suivant que c'est du plastique PEC ou PET). Elles deviennent quoi, ces bouteilles ? Certaines finissent malgré tout en décharge ou à l'incinération. D'autres sont recyclées, avec les mêmes problèmes que les BEV.
L'un dans l'autre, est-ce que ça fait une GROSSE différence ? Je crois pas, non. Je serais même incapable de dire ce qui est réellement mieux. Y a à boire et à manger dans les deux, c'est le cas de le dire. Là où j'en ai vraiment ma claque (et à un point tel que la notion d'infini n'est pas suffisante pour l'exprimer), c'est quand je vois des abrutis me prétendre qu'en buvant de l'eau en BEV au lieu de BEP, je vais passer du stade de pollueur monumental à celui de sauveur de la planète.
Et le pire dans tout ça ? Ben mes compatriotes, quoi qu'on en dise, ils savent compter. Et ils aiment généralement les ballades. 30 centimes de plus au litre ? Boah, j'm'en fous, au lieu d'aller acheter mes bouteilles dans un supermarché belge, j'vais aller les acheter dans un supermarché... en France. Là où c'est beaucoup moins cher. Ca m'f'ra des économies et une promenade en prime. Alors du coup, le gouvernement belge, pas que con, il décide quoi ? Ben supprimer l'éco-taxe, pardi !
Perdu ! Trop tard, l'habitude est prise. Malgré la baisse du prix des boissons en BEP, le belge continue à acheter ses bouteilles en France. Du coup, qui c'est qui crie au meurtre ? Les producteurs et distributeurs en Belgique.
Et le bénéfice environnemental ? Nul, sur toute la ligne