Salut !
J'ai feuilleté ce topic, mais je n'ai pas trouvé de cas identique au mien, alors je vais expliquer ma situation, bienvenue sur mavie.com :
J'ai 19 ans, et je suis assez timide. Pour preuve, je ne suis jamais sortit avec une fille (dans ce cas, il n'y a pas que la timidité qui me fait défaut, mais bon). Je n'ai pas peur de m'exprimer lorsque je connais les personnes avec qui je parle ET lorsque ces personnes ne sont pas nombreuses. Je n'aime pas avoir trop de regards portés sur moi.. En revanche, je n'aime pas du tout parler à des personnes que je ne connais pas, et encore moins lorsqu'elles sont nombreuses..
Mais ma timidité dépend de mon état d'esprit du moment. Si je suis enrhumé (allergies aux pollens par exemple), je vais detester parler, parce que je deteste avoir le nez bouché ^^. S'il y a trop de luminosité, je ne vais pas apprécier de m'exprimer, parce que je supporte très mal les excès de luminosité, et ça me fait fermer les yeux.
Mais il y a quelque chose qui m'empèche encore plus d'avoir des relations sociales normales : j'ai un strabisme alterné, c'est à dire que mes deux yeux ne sont pas centrés, et je ne vois donc pas des deux yeux à la fois. Donc quand je regarde d'un oeil, l'autre part vers l'extérieur, si bien que la personne avec qui je parle ne sais pas si je la regarde ou non. Lorsque j'étais au collège, on me faisait souvent ce genre de reflexions : "tu regardes qui là ?", ou "tu parles à qui ?". Avec le temps, j'ai donc complètement arrêté de regarder les gens avec qui je parle. Je cherche toujours un moyen pour détourner le regard, et je pense que c'est mal considéré par les gens.
Pire encore, ce strabisme me pose encore un autre problème de taille : je ne vois pas à qui les gens s'adressent. Imagniez une salle de classe, avec un prof qui vous désigne du regard ou du doigt en vous posant une question ; et vous, vous ne savez pas qu'il vous a désigné, vous ne savez pas ce qu'il a désigné ; mais tous les autres le savent. Alors si personne ne parle, parfois je me dis que c'est à moi que le prof s'adressait et je parle.. Vous pouvez facilement imaginer tous les quiproquos que ce problème peut engendrer ^^. Alors lorsque c'est possible, quand je sais que je risque d'être interrogé, je fourre mon nez dans mes cahiers, et comme ça, quelqu'un croira me reveiller en disant mon nom. Evidemment, il n'y a pas qu'en classe que ça me dérrange.
Au final, ces problèmes ont développé une certaine timidité chez moi, et cette timidité s'accompagne souvent de rougissements, ou de mouvements étranges, comme les craquements de doigts, des petits tremblements etc. Le pire, c'est quand on se trouve déjà dans un grand moment de solitude et de honte, qu'on est rouge comme une écrevisse parce qu'on s'exprime en public, et que quelqu'un lance un "il est tout rouge !". A ce moment là, on comprend que les autres ont compris qu'on est timide, qu'on se sent inférieur, qu'on est vulnérable. On sait dès lors que ce n'est pas une ou deux personnes qui s'en sont rendues compte, mais toutes les personnes présentes. Et pour nous achever, quelqu'un lancera inévitablement un "mais arrêtez, il est timide...", comme si personne n'avait compris, il faut encore suciter de la pitié, des chuchotements, des discussions.
Ma plus grande honte, ça a été lorsqu'avec ma cousine, on a voulut essayer de faire du cheval (première et dernière fois). Je devais avoir 11 ans. C'était une journée très ensoleillée, et donc j'avais les yeux presque fermés, parce que la luninosité m'aveuglait. Mon rhume des foins était à son paroxisme, et je respirais difficilement. On était une trentaine d'enfants (de 10 à 15 ans à peu près) dans un petit enclot à essayer de faire avancer ces chevaux.. La dame qui nous apprenait à monter était une de ces jeunes femmes autoritaires et peu amicales. Lorsqu'elle parlait, elle s'est rendue compte que je ne la regardais pas parfaitement dans les yeux. Alors elle m'a demandé de la regarder (mais je la regardais déjà). Ma cousine a alors dit que j'avais des problèmes de vue. Mais cette conne de prof m'a pris pour une sorte de débile. Elle pensais que j'étais une taupe presque aveugle, et elle se mettait bien en face de moi, en me faisant des signes de la main pour me monter où elle se trouvait. C'est tout juste si elle ne me parlait pas comme si j'avais trois ans. Elle me demandait sans cesse si j'avais bien compris, après qu'elle eu fait ses explications à tout le monde. Comme je ne savais pas si elle s'adressait à moi, je ne répondais pas, ce qui lui permettait d'insister, de me ridiculiser. Moi qui me satisfait dans l'anonymat et lorsque je passe inaperçu, j'étais devenu la risée en quelques secondes, et pendant toute une demie journée. Si j'avais eu un autre état d'esprit à ce moment là, et quelques années de plus, timidité ou pas, je lui aurais dit d'aller se faire foutre, mais bon..
Un autre moment assez ridicule et marrant m'a été proposé il y a quelques semaines.. j'étais dans un amphi de math, au troisième rang, et l'amphi était presque remplit. J'avais les pieds sur le siège de devant, et il était cassé, donc il ne remontait pas tout seul. A un moment j'ai passé une pile de feuilles au rang de devant, et j'ai été obligé de me mettre debout. Lorsque je me suis assis à nouveaux, je me suis assis par terre, parce que mon siège était remonté ^^. 5 secondes plus tard, il y a eu une vague de ricannements qui a remonté tout l'amphi, et ensuite une deuxième vague de ricanements retardataires et isolés s'est fait entendre. Je savais que c'était à cause de ça, et j'ai commencé à rougir. En même temps ça me faisait rire aussi, parce que c'était vraiment ridicule.. J'ai eu honte jusqu'à la fin du cours.. je savais que j'étais regardé, qu'on parlait de moi.. En plus, je n'ai plus l'habitude d'être en cours avec des filles (je fais des études d'informatique), mais cet amphi est composé principalement d'étudiants en mathematiques..
voila, à bientôt sur mavie.com !