Bonjour
Je sais le sujet difficile à aborder mais je tiens à partager des informations, des reflexions, des interrogations.
Pour commencer ce lien sur l'association Rayon de soleil : http://rayondesoleil.mmorpgs.info/index.php?Home
la victime
Le phénomène des abus sexuels est maintenant bien connu ; il semble très fréquent puisque d'après les différentes enquêtes, il semble que l'on puisse retenir qu'une fille sur huit et un garçon sur dix sont victimes d'abus sexuels avant l'âge de 18 ans. Une fille sur 25 et un garçon sur 33 seraient victimes de viol ou d'inceste. Dans 85 % des cas, l'enfant connaît son agresseur (parent, ami de la famille, voisin) ; dans 40 % des cas, c'est le père ou celui qui joue ce rôle ; 8 fois sur 10, les abus sont répétés. La grande majorité des abuseurs sont des hommes (97 %).
Les enfants de tous âges sont concernés, garçon ou fille ; ils sont généralement âgés de 4 à 11 ans ; 22 % ont moins de 6 ans.
Chez l'adolescent et plus spécialement l'adolescente, il faut penser à des comportements incestueux devant certains actes de délinquance (fugue, absentéisme scolaire) ou lors de tentatives de suicide, ou lors de certains troubles psycho-somatiques.
Les conséquences d'une agression sexuelle chez l'enfant dépendent de plusieurs facteurs : du degré de préparation de l'enfant à un évènement de ce genre et de la réaction de son environnement s'il en parle.
- Si l'enfant a reçu une éducation sexuelle, n'a pas été effrayé par des histoires sexuelles et a un minimum de connaissances sur les agressions sexuelles, une rencontre brève avec un étranger n'aura pas d'effets sérieux et durables. D'ailleurs dans ce cas, l'enfant réagira lui-même à cette situation.
- A l'opposé, un enfant n'ayant reçu aucune éducation sexuelle, pour lequel le sexe est un sujet tabou et source de fautes et de péchés, aura plus facilement une réaction de panique suivie d'un sentiment d'anxiété et de culpabilité. Des réactions similaires peuvent apparaître si les parents ou l'environnement dramatisent l'évènement. Ainsi les réactions de la police ou de l'entourage causent souvent plus de troubles que l'évènement lui-même.
Les enfants victimes de violences sexuelles présentent souvent un choc psychologique se traduisant par de l'anxiété, un état dépressif, des cauchemars, de l'insomnie qui nécessite une psychothérapie. Mais la durée de ces troubles et leur intensité dépendent essentiellement du comportement de l'entourage.
Les incestes ont des effets plus sérieux et plus durables, surtout si l'inceste a commencé dès le jeune âge, se prolonge parfois plusieurs années, si l'agresseur est le père ou le beau-père, si l'évènement est tenu secret pendant une longue période. La victime d'un inceste est habituellement envahie par un sentiment de culpabilité et de honte qui conduit à un état dépressif et à un comportement d'autodestruction et, devenue adulte, elle présentera souvent de sérieux problèmes sexuels.
( parenthèse :
et concernant plus particulièrement les garçons voici un lien précis de l'association Rayon de Soleil :
http://rayondesoleil.mmorpgs.info/ [...] us-sexuels
car pourquoi évoque-t-on moins l'abus sexuel, le viol chez le garçon ?
pourquoi encore trop souvent le viol n'est conjuguée qu'au féminin ?
en effet, il y a des victimes d'abus sexuels, de viol. point final.)
Le violeur
Le violeur nest très majoritairement ni étranger, ni célibataire (vivant seul), ni asocial, ni impulsif. Dans la plupart des cas, il est parfaitement intégré à la société, marié (ou vivant maritalement) avec des enfants." De plus, "Les études montrent que la plupart des agressions sont préméditées, une réalité qui vient invalider le fait que le viol correspondrait à une pulsion irrépressible et incontrôlable." Enfin, "dans 74 % des cas, la victime connaît ou connaissait son agresseur". Cest à dire que lidentité est connue, et que le violeur fait souvent partie lentourage de la victime.
Les violeurs sont donc des personnes "normales", intégrées et parfois ancrées dans la société par un emploi stable, un mariage, une famille, etc. Ce ne sont donc pas, pour la grande majorité, des baroudeurs du crime, impossibles à attraper. Deuxièmement, les trois quarts du temps, la victime connaît son violeur. Ces deux éléments devraient donc permettre une condamnation aisée du criminel. Dautant plus que la notion de "pulsion irrépressible et incontrôlable" comme nous lavons vu est de plus en plus rejetée.
Or, en France seulement 2% des viols sont suivis dune condamnation!
Ce chiffre est petit au vu des quelques 50 000 femmes estimées être violées chaque année en France. Même par rapport au nombre de lENVEFF (nombre de femmes violées layant déclaré), cela ne fait quun tiers environ.
Ce chiffre est également petit au vu du taux de meurtres suivis dune condamnation qui est, lui, de 50%. En effet, 1 meurtrier sur 2 est condamné, contre seulement 1 violeur sur 50!
Reflexions
Est-il utile de rappeler quun viol est souvent considéré comme une petite mort pour la victime, dont lintimité a été brisée de manière violente et brutale, que les conséquences psychologiques peuvent être extrêmement néfastes. Au vu de la gravité de cet acte de barbarie, et du nombre inquiétant (sans devenir parano non plus) de violeurs sévissant en toute impunité dans ce pays (et ailleurs dans le monde...), il est légitime de se poser ces questions:
· Pourquoi, même lorsque la victime porte plainte, la condamnation est-elle si rare?
· Est-on réellement impuissant face au comportement dun violeur? Ne peut-on ni le prévenir ni le guérir?
· Est-ce normal quune victime aie honte à ce point après un viol, ou y a-t-il encore des tabous à briser dans cette société, des stéréotypes à faire tomber?
· Enfin, à quoi rime donc le silence des médias et des instances éducatives à ce sujet?
Un sentiment de honte et/ou de culpabilité chez la victime sont fréquents et considérés comme normaux par les psychologues. Ce sont ces sentiments qui, dans la plupart des cas, font que la victime se replie sur elle-même, en gardant le secret de son agression. Il faut noter que ce comportement est dangereux pour la personne, qui simpose alors un très lourd fardeau. Ceci est dautant plus vrai pour les mineurs et les victimes de pédophilie. Dans de nombreux cas, le temps que met la victime de pédophilie à trouver la force de parler est si long que le délai laissé par la justice pour pouvoir condamner le coupable est dépassé. De plus, il peut être difficile de prouver matériellement quun viol a eu lieu, à moins que la victime subisse immédiatement des examens médicaux, et si elle ne lave pas les vêtements ou les draps souillés. La plupart du temps les victimes ne parlent pas, et quand elles le font, ces preuves nexistent plus.
Le silence est donc un élément important de ce problème. Or, celui-ci est-il purement psychologique? Ne dépend-il pas de facteurs dinfluence externes, de même que le jugement du viol par lentourage dune part, par la justice dautre part, et par la société en général?
. Peut-on donc vraiment vivre toute une vie après un viol?
Ces sujets me tiennent vraiment beaucoup à coeur. Aussi merci de ne pas déconner. Enfin j'espère vos avis tels qu'ils soient nombreux.
Par avance merci
(ps : ré-ouverture d'1 topic sur le sujet en accord avec un modérateur)