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Auteur | Sujet : Le topic des images étonnantes [faites pas les cons] |
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Publicité | Posté le 04-12-2015 à 14:52:04 |
Profil supprimé | Posté le 04-12-2015 à 14:53:19
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freewind Soliste en MAJEUR |
--------------- La vie humaine pourrait être définie comme un calcul où quelque chose de vrai est faux. |
Hunters |
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nakata frog game |
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Profil supprimé | Posté le 04-12-2015 à 14:55:31 Perso j'arrive pas à les distinguer.
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Fork Bomb Obsédé textuel |
--------------- Décentralisons Internet-Bépo-Troll Bingo - "Pour adoucir le mélange, pressez trois quartiers d’orange !" |
Sgt-D Modérateur |
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Hunters | quote, c'est toi ? |
Sgt-D Modérateur |
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Publicité | Posté le 04-12-2015 à 14:57:17 |
Profil supprimé | Posté le 04-12-2015 à 14:57:48 merci sergent |
Stukka Panzer-Fluid | Bon ben, puisque je suis dans le coin, que je devais parler de Dixmude et qu'il y a débat qui nous éloigne du topic... Commençons avec une image étonnante : Paris gardée... par des marins. Mais d'où des marins doivent-ils garder Paris ? Hé bien parlons des fusiliers marins, d'une de leurs heures de gloires, et d'une grosse blague aquatique méconnue Car en août 1914, alors que la guerre éclate, on s'aperçoit d'un truc tout bête : il y a à bord des navires français quantité de fusiliers marins. Ces bougres ont pour mission d'encadrer d'éventuels débarquements, de servir à bord des navires, et de manière générale, de faire tout un tas de trucs qui n'intéressent personne, puisque l'on n'est pas encore en guerre contre la Turquie et que le gros problème dans l'immédiat, c'est plutôt la horde de joyeux allemands qui souhaitent venir imposer la currywurst en France. Ja. L'état-major décide donc de virer ces militaires qui prennent de la place inutilement sur les bateaux pour les regrouper en une seule brigade de 6 000 hommes, confiée à un contre-amiral fraîchement nommé : Pierre Alexis Ronarc'h. Qui étonnamment, est breton. Je sais, ça surprend Comme nombre de troupes parisiennes ont quitté Paris, on se dit que bon, occuper la capitale bien à l'abri, c'est une mission pour ces galopins de fusiliers marins pendant que les vrais troupiers s'occupent d'aller meuler du Germain. Ils arrivent donc à Paris pimpants sous leurs pompons, et les habitants se foutent gentiment de leur gueule puisqu'il y a parmi eux de tous jeunes apprentis fusiliers marins, qui du coup, font qu'on les apelle "Demoiselles de la Marine".
Bref, l'heure de gloire, ce n'est pas pour tout de suite. Nos marins se font donc vanner par le tout Paris, jusqu'au mois d'octobre 1914, où puisque les Belges prennent cher par là-haut et que le gros de l'armée est occupé sur d'autres fronts, comme par exemple la Champagne, on envoie quelques troupes de faible valeur pour les aider à se replier proprement. Comprendre : un régiment d'infanterie territoriale (les soldats les plus vieux, surnommés les "pépères" qui arrivent même après les réservistes en terme de valeur de troupes), et les fusiliers marins puisque Paris n'est plus menacée depuis la bataille de la Marne en septembre. "Ah putain les Français, on vous appelle à l'aide et vous nous envoyez les "pépères" et les "demoiselles", ça fait plaisir, hein ! " Nos marins, équipés de capotes et de matériel d'infanterie comme on peut le voir ci-dessous, filent donc en train jusqu'en Belgique. Les fusiliers-marins arrivent donc à Gand puis progressent pour rejoindre l'armée belge toute proche et l'aider à battre en retraite proprement. Après avoir tenu trois jours du 9 au 11 octobre, l'armée belge doit se barrer. Les marins doivent donc marcher, et encore marcher (jusqu'à 55 kilomètres par jour, et ce, en convoi et avec tout le matos), jusqu'à arriver à Dixmude. C'est là que Foch passe ses ordres. "Bon les mecs, vous allez tenir ici. Vous êtes 6 000 marins. Vous aurez 5 000 belges en appui. Foch est conscient que c'est de la troupe inexpérimentée qu'il laisse en arrière juste pour gagner du temps. Il compte presque plus sur les Belges pour faire le boulot. Sauf que c'est là que Ronarc'h va se mettre au travail.
Il faut savoir que Ronarc'h a participé à la révolte des Boxers en Chine en 1900, où il a affronté des révoltés locaux qui étaient du genre à décapiter les prisonniers. Du coup, il n'est pas du genre à reculer au premier coup de feu. Les Belges sont donc fort étonnés quand ils se retrouvent à côté d'une bande de types qui causent en breton pour un paquet d'entre eux, se trimbalent pied-nu pour certains parce que les chaussures, c'est pour les péquenots, pillent les maisons de Dixmude pour y choper le matériel qu'ils n'ont pas, et commencent à s'enterrer en entonnant de joyeux chants marins. Cependant, les Allemands non plus n'ont pas chômé. Et dans la nuit du 16 octobre, c'est parti : on commence à bombarder Dixmude. Et pas au petit 77 : plutôt au gros 155. Les Allemands envoient donc ce qu'ils peuvent, mais se trouvent fort surpris lorsqu'ils attaquent et se font cueillir par des mecs à pompon qui les arrosent sans se replier, non Monsieur. Plus encore quand ça redouble de chants marins là-dedans, car les officiers ont compris que face à une situation un peu trop nouvelle, le côté familier et bien connu du chant marin permettait de souder la troupe, même dans un bordel général. Le pouvoir magique de La Bite à Dudule Un peu grognons, les Allemands tentent donc l'attaque de nuit. Ça va passer, les gars ! Sauf que Ronarc'h y a pensé : il a des positions défensives de jour différentes des positions défensives de nuit, ce qui fait que les Allemands, malgré leurs repérages, se jettent dans des nids de marins un peu soupe-au-lait.
Les Allemands sont, disons-le, perplexes. L'état-major français aussi : mais ? Ça tient, ce bordel ? Les Français ordonnent donc à Ronarc'h de tenir, encore, puisqu'il a tenu jusqu'ici, ce qui était déjà inespéré. Les Allemands, eux, en ont marre : le 20 octobre, ils ramènent des renforts, et du canon de 210, utilisé pour péter des forts. Dixmude va prendre cher. Sauf que les marins français se planquent, vont de cave en cave, et que bizarrement, le marin habitué à vivre dans des cales a une fâcheuse tendance à supporter ce genre d'enfermement. Les Allemands sont VRAIMENT perplexes. Ils ramènent donc du 420, le plus gros calibre dont ils disposent, qui ne sert pas à attaquer les forts, mais plutôt à les réduire en poudre. Et avec ça, ils tirent dans les ruines de Dixmude. Et là, pas de miracle : les marins français prennent cher. A partir du 25 octobre, l'armée allemande fière d'avoir entamé l'ennemi parvient à traverser l'Yser et à mettre le pied dans Dixmude. Bon, ils regrettent vite, puisqu'ils se retrouvent au contact avec les marins, dans Dixmude assiégée, et les bougres ont bien envie de se venger des tirs de 420 sur tous les Allemands qui passent ! On leur refuse tout renfort, à l'exception de 1 200 tirailleurs sénégalais que l'on parvient à réunir pour jeter eux aussi dans la bataille. En plus, le tirailleur sénégalais a un très fort impact sur le moral du soldat allemand, qui a entendu dire que ces gens-là étaient cannibales, et en plus, ils utilisent des coupe-coupe au corps-à-corps, autant dire que du coup, on a pas trop envie de les affronter de trop près . Mais ce qui va bien aider, c'est l'une des plus grosses blagues aquatiques de l'Histoire. Les marins ont tenu miraculeusement jusqu'ici, et l'état-major sait qu'ils ne tiendront plus très longtemps. L'armée allemande va avancer, et ça va piquer un peu. Ce sont donc les Belges qui proposent une solution toute simple : "Et si on ouvrait les écluses, qu'on envoyait des commandos saboter celles en territoire ennemi, et qu'on laissait gentiment la mer du Nord venir noyer notre pays plutôt que de le perdre ? Dites ? " Et ce qui est dit est fait : bonjour la mer qui arrive droit sur les positions allemandes ! "Scheiße ! " Autant vous dire que l'armée allemande se retrouve un peu dans la panade. Sans compter que Dixmude devient... une presqu'île ! Et devinez qui a un gros avantage en milieu aquatique ? Les marins Les fusiliers, boostés moralement par le retour de leur élément préféré dans la partie, reprennent la bataille. Certains n'hésitent pas à filer à la nage vers l'arrière pour faire leur rapport avant de revenir, toujours à la nage, distribuer des taloches. Dans certains coins, les Allemands persuadés que tout cela ne change pas grand chose, appellent les marins à se rendre : pour se venger, les marins vont les chercher dans leurs tranchées et les forcent à se barrer s'ils ne veulent pas finir en recette Findus. Finalement, toujours en manque de renforts et de moyens, les marins doivent continuer les combats souvent à la baïonnette. Ronarc'h ne devra abandonner sa position que le 10 novembre 1914, en demandant l'ordre de bombarder la ville avec tout ce qu'il y a de disponible, chose un peu difficile puisque tous les marins blessés intransportables y sont encore. Ils seront sacrifiés, mais pour la bataille, le sacrifice n'a pas été vain. - Les Allemands avaient envoyé 50 000 hommes. 10 000 sont morts, 4 000 sont blessés. Et pour les fusiliers marins : on espérait qu'ils tiennent miraculeusement 4 jours. Finalement, ils ont distribué des claques pendant 3 semaines. Sans compter qu'avant de partir, et histoire de rigoler encore un peu, les fusiliers marins ont fait péter une autre écluse locale : vous reprendrez bien un peu d'eau dans votre bière amis allemands ? Les marins rentrent en France avec 50% de leur effectif de départ. Les tirailleurs sénégalais venus les assister, eux, ne sont plus que 40%. Les Belges, eux, sont à 75%, les Français ayant concentré le gros de l'effort allemand. Et de la frustration, aussi. Du coup, les fusiliers-marins recevront leur drapeau, comme un véritable régiment, et non plus de simples troupes sur des navires : "C'est qui la d'moiselle maint'nant ? La brigade fut dissoute en 1915 : on renvoya les bougres sur les navires, parce que désormais, il était temps d'aller faire plein de blagues aux sous-marins allemands... par exemple avec des Q-ships. Mais ça, j'en ai déjà parlé. On s'arrêtera donc là pour aujourd'hui, c'était bien assez long. Message cité 11 fois Message édité par Stukka le 04-12-2015 à 15:14:09 |
Profil supprimé | Posté le 04-12-2015 à 15:03:19
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viniw geek repenti |
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clemlegrand Editeur de messages compulsif |
En fait c'est l'inverse, y'en a trois dans le bon sens. Petit moyen mnémotechnique pour pas froisser vos amis nazis. Le nom de croix gammée vient de la lettre grecque gamma. Message cité 1 fois Message édité par clemlegrand le 04-12-2015 à 15:15:30 |
Aardpeer Transmuteur grognon de Bluxte |
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Profil supprimé | Posté le 04-12-2015 à 15:17:45
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van_fanel |
psychatricmeuh Empty Walls |
--------------- Those empty walls / When we decline, from the confines of our mind / Don't waste your time, on coffins today / Don't you see their bodies burning? |
Fork Bomb Obsédé textuel |
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Cougy Play it fucking loud ! | "La chaîne de TV qui m'abrutisse." ?!? On dirait pas plutôt "qui m'abrutit" ? --------------- A.K.A. Korrozyf |
Rhadamenthos 6EQUJ5 |
--------------- "Toutes choses sont dites déjà ; mais comme personne n'écoute, il faut toujours recommencer" - André Gide, Le Traité du Narcisse |
clemlegrand Editeur de messages compulsif |
Présenter des biscuits la face plate au dessus Message édité par clemlegrand le 04-12-2015 à 15:40:10 |
Stukka Panzer-Fluid |
Merci les gens Jusqu'à l'épisode 1914, les fusiliers-marins sont des troupes extrêmement réduites (elles sont affectées à des bâtiments avant tout ;en Chine, Ronarc'h en commande... 160), et si elles savent se battre, la mobilisation fait qu'on se retrouve avec quantité de réservistes qui n'ont rien de troupes d'élite pour constituer ces unités au nombre "hors-guerre" relativement faible. Les témoignages d'officiers expliquent justement que la question du chant marin est centrale, puisque leurs troupes sont assez facilement perturbées par le feu au premier contact. C'est une unité improvisée à partir d'éléments mobilisés récupérés sur des bateaux. Avec au milieu, heureusement, des hommes plus expérimentés (surtout les officiers). Les grosses "troupes de marine" qui se taillent une réputation au Tonkin & co, c'est ce que l'on a appelé l'infanterie coloniale. Souvent mal identifiée, car pour les uns, ce nom signifie "troupes des colonies", donc troupes d'indigènes, et pour les autres qui en croisent l'insigne, à savoir une ancre, on croit voir des marins tout court. EDIT : je complète quand même : ces régiments ont eu des noms variables, et ont été appelés aussi "Infanterie de Marine" selon les époques. Mais ce sont avant tout des fantassins. Contrairement aux fusiliers-marins, qui sont des troupes de bâtiment, pas de terrain. Jusqu'en 1914, qui en fera un régiment, CQFD. En voilà, de l'infanterie coloniale : Message cité 1 fois Message édité par Stukka le 04-12-2015 à 15:49:31 |
Jeffx | Merci Stukka.
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galaxnordist |
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spacex Space commando is in da place |
Scoinscoin |
Message édité par Scoinscoin le 04-12-2015 à 15:51:09 |
Fork Bomb Obsédé textuel |
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Stukka Panzer-Fluid |
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Fork Bomb Obsédé textuel |
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kaboom85 |
Stukka Panzer-Fluid |
Fork Bomb Obsédé textuel |
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darxmurf meow |
https://www.youtube.com/watch?v=7CkbfyAPcLc Message édité par darxmurf le 04-12-2015 à 16:16:16 --------------- Des trucs - flickr - Instagram |
masterroshi jamais d'eau sans pernaud |
--------------- nunc est bibendum |
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