Bonsoir,
Après avoir beaucoup parcouru le forum sans jamais avoir posté, il est grand temps que je m'y mette. Ne serait-ce que pour vous remercier des indications que vous avez pu me donner par ce biais à l'insu de votre plein gré...
J'ai commencé à venir fureter ici alors que j'étais à la recherche de renseignements "horlogers" en vue d'un cadeau d'anniversaire et, rapidement, la première page de ce fil est devenu comme une seconde page de démarrage pour moi, tant elle recèle d'informations et de liens divers. Et vos discussions ont aussi quelque peu éclairé, l'amateur (dans tous les sens du terme) que je suis.
Toutefois, alors que je ne me savais pas l'âme d'un collectionneur, vos échanges ont aussi réveillé en moi une CHI compulsive que je croyais enfouise (?) très profondément au fond de moi... et pour laquelle je viens de craquer.
L'engrenage - implacable - fut le suivant.
Afin de fêter comme il se doit un anniversaire "rond", j'ai décidé cet été de m'offrir/me faire offrir une belle montre. Comme je l'avais déjà fait lors de mon précédent anniversaire du même type. Une bonne habitude, en somme. Et jusqu'alors, je m'intéressais essentiellement à l'aspect extérieur des montres (les puristes tremblent, je le sens).
Ceci étant, j'ai des goûts très classiques.
Or, il y a une montre que j'ai toujours trouvé très belle, c'est l'Arceau de Hermès (là, les puristes rigolent). Eh oui, une montre de couturier. Certes. Ok. En fait, ça m'a vite passé. D'une part, j'ai eu des échos assez moyens d'heureux propriétaires, d'autre part cette envie fugace s'est avérée un déclencheur, puisque c'est à partir de là que votre serviteur s'est dit que tant qu'à s'offrir une montre, autant se faire plaisir et taper dans les modèles qui m'ont toujours plus. Voir fait rêver.
Ah, il faut que je vous précise que jusqu'alors, j'étais possesseur d'une Longines grande classique (à quartz, j'étais jeune, je ne savais pas, désolé, mea culpa, mea maxima culpa, pas taper) et de deux Longines mécaniques "vintage" puisqu'elles me viennent de mon grand'père. Une rectangulaire, une ronde. Sobres, fonctionnement parfait. J'aime Longines. Je vous ai déjà dit que j'étais très classique ? Ah, on me dit que oui.
Bon, pour les loisirs, je me contente de jolies montres à quartz portant le nom de feue une marque française très célébre pour sa production, puis pour son auto-gestion, puis pour sa faillite, puis pour fournir les newsmagazines et le catalogue de l' "homme moderne". Mais bon, pour faire du sport, le marché ou la cuisine, mieux vaut une vraie-fausse Lip qu'un mouvement suisse, non ?
J'allais oublier une ou deux montres militaires russes d'époque, c'est à dire des vraies achetées derrière le rideau de fer avant qu'il ne s'écroule. Je dis une ou deux parce que j'ai perdue la deuxième de vue, mais avec un bon compteur Geiger, je ne devrais pas avoir de mal à la retrouver. Tiens, j'avais aussi ebayisé une Orion avant de vous découvrir. Bon look, sans grand intérêt, mais vous savez tout ça et je me rends compte que je m'égare..
Revenons donc à nos moutons : après avoir renoncé à l'achat d'une Hermès sans saveur, et décidé de passer dans la catégorie supérieure, je commence à prospecter chez les bijoutiers-horlogers, dans les boutiques de marques et ici même. C'est à ce moment là que l'engrenage s'est mis en marche...
Parmi les montres qui m'ont toujours fait rêver figuraient deux modèles bien connus en ces pages : l'Omega Speedmaster, et la JLC Reverso. A ces deux garde-temps figurant en pole position est venue s'ajouter la... Longines (pour changer) Master Phases de Lune (on m'aurait dit il y a six mois que je serais à deux doigts de craquer pour une phase de lune, j'aurais demandé l'internement d'office de mon interlocuteur, comme quoi...).
Cruel dilemme, non ?
Dans un premier temps, j'ai failli me laisser aller à la Reverso. Une Reverso "simple", le budget que je m'étais fixé au départ étant situé entre 2000 et 3000 euros (en même temps, mon rythme, c'est une fois tout les dix ans). Mais pour moi, la "vraie Reverso", c'est la Duo. Allez savoir pourquoi, depuis toujours, c'est comme ça. Et la Duo, elle est plutôt autour de 4500-5000. Non, et puis ce bracelet beige, quelle idée...
Exit donc la Reverso.
Ma "number 2" était l'Omega Speedmaster. Là encore, j'entends certains d'entre vous hurler derrière leur clavier "Number 2 seulement, la Speed ??". Et ben oui. Si je trouve ce modèle superbe, je ne suis pas cependant un grand fan des bracelets métal. Et mon poignet est assez fin. Cependant, c'est une vraie automatique et l'on voit le mécanisme. Pas comme chez Jaeger. Je suis donc allé l'essayer, la Speedmaster Day Date. Déception. Trop massive. La Reduced ? Ouais mais non, c'est plus vraiement la même chose. Et puis j'apprends en plus en passant par ici que l'Hesalite, on a vu mieux pour une montre sport. La Day Date avec le bracelet en cuir, alors ? Ben, une Omega Speedmaster, dans mon imaginaire à moi (vous allez me prendre pour un dangereux mégalomane, je sens) , c'est une montre avec un bracelet en métal. Pas vous ? Nous n'avons pas les mêmes valeurs, ça doit être ça. Je vous ai bien dit que j'étais plutôt classique dans le choix de mes montres ?
Classique... et monomaniaque, puisque je me dirigeais, lentement mais sûrement, vers l'achat d'une... quatrième Longines (ils font une carte de fidelité ?). La Master est très belle. Trop belle cependant pour être une vraie sport. Trop chargée pour être vraiment habillée. Trop "phases de lune", peut-être ? Et si je me laissais tenter par Jaeger, finalement ? Zou, direction Royal Quartz. Ca évite le tête-à-tête avec le vendeur dans la boutique JLC de la place Vendôme, qui présente en plus l'inconvénient d'être... l'immédiate voisine de mon agence bancaire, ça ne s'invente pas ! (maintenant 95% des forumistes connaissent mon adresse bancaire, bravo la confidentialité. Enfin, vous savez maintenant où adresser vos dons).
Mais non, décidément, la Reverso Classique me semble être un gâchis absolu. A quoi bon acheter une "classique", qui n'a même pas les secondes, alors que l'on a toujours rêvé de la Duo, ou à défaut de la "Grande classique" ?? A cet instant, je ne réalise pas qu'en penseant sérieusement à la "Grande classique", je dépasse les limites que je m'étais fixées. Ou plutôt si, je le réalise et l'accepte inconsciemment. Heureusement pour moi, et contrairement à certains d'entre vous, je n'aime ni la Grande Date, ni la Grande Automatique. Mais, in fine, je bloque toujours.
Bref, retour à la case départ, expectative absolue. Je relis abondamment votre prose, histoire de m'inspirer un peu, de relancer mon intérêt sur d'autres modèles. Je découvre les artisans suisses et allemands - notamment Stowa, c'est vrai que c'est superbe, mais pas pour cette occasion là - je découvre des merveilles de complications, mais tout cela ne parvient pas à me défaire de la ligne épurée de la JLC Reverso. Parallèllement, je commence à rechercher les meilleurs prix pour la Reverso Grande Classique. Là, j'ai franchi un palier. Sites internet de vente, marché gris, étranger proche, connaissances de connaissances dans la Bijouterie, occases de première main, tout y passe. Méthodiquement. J'essaie de vérifier la crédibilité des uns, des autres, de trouver le bon prix. Mais c'est toujours excessif (vers 4000), et là, franchement, je ne peux pas. C'est à ce moment là que je sens que la CHI est en moi, et qu'elle ne va plus me lâcher.
Parce que, quitte à se faire un TRES beau cadeau pour ce p... d'anniversaire, quitte à dépasser mon budget pour me payer une Reverso GC, quitte à écumer tous les sites de la terre (j'exagère à peine) pour trouver le meilleur prix en croisant les doigts pour ne pas me faire arnaquer.... autant faire tous ces efforts pour m'offrir la montre dont je rêve, la JLC Reverso Duo !
Ca y est, le cap est franchi. Je ne me concentre plus que là-dessus. Je trouve un vendeur "gris" (timeofswitzerland pour ne pas le nommer) qui casse subitement ses prix sur ce modèle : à 3400 HT, l'occasion est trop belle. Je n'y tiens plus et je craque littéralement : après avoir tourné autour du pot pendant plusieurs mois (et consacré bcp de temps les dernières semaines), en une matinée, mon choix est fait. Après d'ultimes vérifications sur le background du vendeur, je décide de me lancer.
Et voilà, je reviens tout juste de Bâle avec ma précieuse au poignet, baignant dans une sorte de félicité. (Evité 72 fois l'accident de justesse, alors que je regardais ma montre au lieu de la route.)
Certes, la CHI a triomphé, mais quel plaisir...
(Le problème est que ma lecture régulière de ces pages a fait éclore tout plein de mini-CHI et que la Longines master me travaille toujours. Va falloir songer à se calmer, tout de même)
Bon, j'espère ne pas avoir été trop volubile et ne pas vous avoir embêté par ce (long) récit qui tient lieu à la fois de post de présentation et d'aventure horlogère. Et, modestement, à votre service si vous avez besoin d'infos sur mon vendeur ou si vous voulez des photos (mais pour les photos, ce ne sera pas tout de suite).
Sinon, tiens, j'en profite pour placer une question :
J'ai un père dont la vue baisse et qui recherche une montre aisément lisible. L'Altanus ferait-elle l'affaire ? Et en quartz (il n'est pas regardant), auriez-vous des idées ? (Si je suis classique dans mes goûts horlogers, il est limite reac'. Et si je n'aime pas les bracelets métal, lui ne les supporte pas).
Sur ce, bonne soirée.