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La teneur du communiqué publié par la Fed à 20h00 était en phase avec Boucle d'Or, du moins sur le papier. Le problème, c'est que Jerome Powell s'est lancé dans quelques improvisations lors de la conférence de presse qui a suivi l'annonce de la décision. D'abord, il a brouillé les cartes sur le rythme et la rapidité des hausses de taux, en laissant penser que l'agenda n'est pas totalement arrêté et en soulignant que la Fed dispose d'une bonne marge de manœuvre sans affecter le marché du travail. Les investisseurs ont traduit cela par : une double hausse de taux en mars n'est pas taboue et le scénario de cinq resserrements monétaires dès cette année n'est pas à exclure. Je rappelle que les hausses de taux ne sont pas fatales aux actions, loin de là, si elles sont progressives et en phase avec le cycle économique. Le marché n'aime pas trop les politiques monétaires de hussards.
L'économiste Joachim Klement estime que l'évocation de la marge de manœuvre par rapport au marché du travail est une "erreur de débutant" comparable à celle que Powell avait faite en 2018. Il ajoute que le patron de la Fed en a commis une autre quand il a lâché de façon désinvolte pour conclure la conférence que "les prix des actifs sont quelque peu élevés". Klement pense que les membres de la Fed vont devoir faire un travail de rétropédalage dans les semaines qui viennent lors de leurs différentes sorties publiques, histoire de couvrir les bourdes du patron. C'est d'autant plus idiot, juge l'économiste, que Powell a clairement indiqué au début de la conférence que le FOMC est très satisfait de sa communication avec le marché, ce qui signifie qu'il a confirmé que les attentes en matière de taux étaient pratiquement exactes. Attentes portant sur une hausse de taux de 25 points certaine en mars, suivie par deux à trois autres hausses de taux d'ici la fin de l'année.
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