Reprise du message précédent :
drapal@@gregouf

  J'ai mon drapeau?

Non mais comme tu as indiqué l'existence de ce topic sur Prime, j'ai tenu à te mentionner. Un poke quoi.

Dimanche soir, finale de l’Euro 2020 ! Les footballeurs ne sachant pas compter, mon attrait reste limité, décision prise d’aller dans une salle obscure pour voir un documentaire sur « ‘l’humanité » que nous ne percevons pas. Un vaste programme, qui n’attirera que 3 autres personnes dans la salle. Il semble qu’une sphère poussée dans un filet est plus fédératrice que notre compréhension du monde…    
 
Gunda, Viktor Kosakovskiy – 2020
 

 
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt11464016/
 
Kosakovskiy est un réalisateur de documentaire que je n’avais jamais eu le plaisir d’explorer. Gunda est le seul film que j’ai vu et je ne sais l’approche prise pour les autres . Ce qui est sur c’est que cet homme a un œil en Or. Rarement un objet cinématographique ne m’aura autant subjugué visuellement. Malgré une approche naturaliste au sens le plus pur du terme, le film est visuellement incroyable. Chaque plan est quasi une peinture classique, un travail sur le contraste pour ce noir et blanc somptueux, la profondeur de champs, le cadre, la lumière, les textures… On peut isoler 1001 plans dans des photos fixes qui gagneraient des prix internationaux.  
 
Le documentaire est vide de toute musique, de tout texte et explication, et surtout de tout humain. Viktor capture la beauté de la nature à travers trois des animaux les plus familiers sur notre table à manger. Une laie, Gunda, qui vient de donner vie à une portée, des vaches qui retrouvent la liberté et l’étendue de champs battus par les vents et quelques poules meurtries qui se retrouvent en milieu peu familier. La très grande force du documentaire est de réussir à capturer les émotions de ces animaux que nous mangeons sans considération de leur traitement et de leur vie. Cette mère et ses porcelets leur apprenant à vivre, ces vaches retrouvant la couverture des arbres, apprenant à s’entraider face à leur environnement, cette abnégation volaillère face aux turpitudes de la vie. Il y a plus d’humanité dans les yeux de ses animaux que dans 95% de mes congénères. La force de ce métrage est vraiment de capturer cette intelligence et émotion que nous choisissons d’ignorer.
 
C’est une œuvre philosophique qui nous renvoie justement à notre humanité, à nos choix et considération. En offrant une épure visuellement incroyable, capturant sans nous guider un message libre à chacun de chercher, Kosakovskiy livre un documentaire somptueux.
 
TLDR#: Desproges disait « Il y a plus d'humanité dans l'œil d'un chien quand il remue la queue que dans la queue de Le Pen quand il remue son œil. », Kosakovskiy nous montre de manière stupéfiante l’humanité de ces animaux qui nous échappe. Magistral    
 

 
Si quelqu'un sait où le trouver, mp.

 
Au cinema  

 
Pas en bousie.

Sur Arte, j'ai vu quelques minutes d'un documentaire qui semblait parler de l'évolution des mamifères
 
Mais impossible de retrouver ce documentaire
 
Ca dit quelque chose à quelqu'un?

Je cherche un bon docu sur Bob Dylan

Je ne saurais que te conseiller No Direction Home de Scorsese.

Merci !
 
Et un autre sur les Beastie Boys ?

 
Oh mec, Apple TV a sorti "Beastie Boys Story", une conférence présentée par Mike et Adam, et c'est vachement bien !
 
https://www.youtube.com/watch?v=ZCyqR2RXoQU
 

Une envie de documentaire hier soir, pas d’idée ou de recherche particulière, mon choix s’arrêtera sur un documentaire Roumain et une affaire qui commencera en 2015. Le film fut en compétition aux Oscars en 2019 face à My Octopus Teacher qui remporta le prix et dont j’avais parlé brièvement ici. Malgré l’affect que je porte à ce dernier qui est très sympa, il y a un monde avec celui-ci… Bouclez vos ceintures!

Collective, Alexander Nanau – 2019 (Dispo sur BBC iPlayer)

IMDb : https://www.imdb.com/title/tt107066 [...] _sr_srsg_0

En 2015, un feu dans une salle de concert de Bucharest, Collectiv, qui n’est pas au norme tue 27 personnes et fait de nombreux blessés. 37 personnes mourront à l’hôpital, non pas des conséquences de leurs brulures mais d’infections nosocomiales. Devant l’étendu du massacre, des manifestations éclatent un peu partout et le gouvernement démissionne, remplacé pendant 1 an par un groupe de technocrates avant la prochaine élection (Le Ciolos Cabinet).

Un journal sportif Roumain reçoit alors une info selon laquelle les produits désinfectants utilisés dans les hôpitaux sont dilués et non-efficaces, causant la mort de nombreuses personnes hospitalisées. A partir de là, le fil d’ariane que le journal commence à tirer révèle une corruption du milieu médical Roumain à tous les niveaux avec pour première victime les patients, plus de 12000 morts par an d’infections contractées à l’hôpital.

Le documentaire se construit en deux parties, tout d’abord en suivant le travail journalistique de cette équipe menée par Catalin Tolotan pour révéler à la population le niveau de corruption majeure dans la santé et les hôpitaux, à tous les niveaux qui tuent les gens pour l’argent. Ensuite, après la démission du ministre de la santé, son remplacement par un activiste politique, Vlad Voiculescu qui découvre de l’intérieur l’ampleur de la corruption et de la gangrène politique et essaie de faire changer les choses avant l’élection imminente. Presque deux heures plus tard, j’en ressortirai épuisé, avec une grande claque à travers la gueule. Ne détournez pas les yeux!

Documentaire majeur, aussi bien dans le contenu que dans l’approche, qui nous rappelle à quel point une presse libre et indépendante est nécessaire au bon fonctionnement d’un État. A l’heure d’Internet, des fake news et de Twitter, l’investigation journalistique est plus nécessaire que jamais. Allez acheter des quotidiens de qualité, soutenez leur travail!  

TLDR#: Majeur! Documentaire essentiel ou comment un feu pendant un concert révèle la corruption généralisée d’un système Etatique et la nécessité d’une presse libre!  

Pour ceux qui veulent creuser un peu plus, Wikipedia:
- Ciolos Cabinet : https://en.wikipedia.org/wiki/Ciolo%C8%99_Cabinet
- Vlad Voiculescu : https://en.wikipedia.org/wiki/Vlad_Voiculescu

 
Yes, j'ai vu passer ça (pas encore regardé, juste des extraits). Mais pour montrer à des personnes qui connaissent pas les Beastie, je sais pas si c'est adapté...

Petite découverte très intéressante hier soir, Giving Voice, un documentaire disponible sur Netflix sur le concours annuel de monologue de lycéens aux États-Unis. Présenté comme ça, ça fait un peu Star Academy ou l’équivalent contemporain, mais vous vous doutez bien que je vous en parlerai pas si c’était le cas  .

Giving Voice, James Stern & Fernando Villena - 2020

IMDb: https://www.imdb.com/title/tt11394338/

Le twist, c'est que le monologue doit être choisi parmi l’œuvre d'August Wilson, le concours ayant été créé après sa mort par ses amis et collaborateurs. August Wilson est considéré comme l'un des grands dramaturges Américains. Il a écrit 10 pièces de théâtre sur la vie des noirs Américains pendant le 20ème siècle, chaque pièce couvrant une décennie. Il est mort quelques semaines après avoir achevé la 10eme. C'est une voix très importante dans le théâtre, et surtout une voix qui donne une représentation à une population qui n’était pas/peu représentée. Le documentaire suit quelques jeunes pendant cette compétition au niveau régional puis national et est entrecoupé de vidéos d'archive de August Wilson expliquant son travail, son approche du théâtre, sa poésie et son écriture, ainsi que des interviews de ses "acteurs" comme Viola Davies, Denzel Washington qui sont "nés" en tant qu'acteurs sous la plume de Wilson. Viola Davies est particulièrement intéressante à écouter, Wilson étant sa muse.

- Wikipédia August Wilson: https://en.wikipedia.org/wiki/August_Wilson

Les jeunes choisis pour être suivi sont egalement intéressants, de part cette amour du théâtre que l'on sent naissant ou déjà éclos chez certains. Toujours un plaisir de voir des gens habiter par un texte, et d'offrir sur scène une prestation toujours unique. Et pour le twist de fin:

Le documentaire se clôt sur le discours d'acceptation d'un doctorat honoraire de Wilson peu de temps avant sa mort et cette superbe phrase:

A noter que Denzel Washington a décidé de produire une version cinéma de l'ensemble des pièces de Wilson. Fences est sorti au ciné en 2017. Ma Rainey's Black Bottom est sorti sur Netflix l’année dernière...

TLDR#: Bien plus leger que les documentaires que j'aime a explorer, mais une belle decouverte et des jeunes gens talentueux qui meritent d'avoir une voix et de continuer à partager celle si importante d'August Wilson  

 
Hmmm bah c'est une grosse biographie du groupe avec des histoires racontées au micro dans la salle etc, c'est assez drôle aussi. Je trouve ça pas mal pour découvrir, après faut juste écouter les disques...

Ça me rappelle plutôt le documentaire À voix haute, jusqu'au titre, sur le concours d'éloquence. Je me demande si c'est pas une adaptation.

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%8 [...] prov=sfla1

Je ne pourrais commenter sur ce docu car je ne l'ai pas vu, mais le point central du documentaire de Netflix c'est vraiment les pieces de August Wilson. C'est donc du theatre, pas un concours d’éloquence.

Oui l'exploitation n'est clairement pas la même, mais j'y ai quand même pensé pour le point de départ.

Criquetdissident a posté un lien sur le topic dissidence a propos d'un documentaire sur un skinhead passé au FN/RN, puis ensuite chez Les Patriotes.
 
La Cravate, bande Annonce : https://www.youtube.com/watch?v=1ZzQw3VxzFE
 
Le reste est un peu spoiler.
 

 
Interview après la sortie du film : Bastien Régnier, héros de “La Cravate”, à voir sur Canal+ : “Les gens m’acceptent ou me rejettent, mais ils ne me jugent plus” :
https://www.telerama.fr/ecrans/bast [...] 800254.php

Compte tenu des évènements récents, une série documentaire en quatre chapitres remise en ligne par Arte :  
 
Afghanistan, pays meurtri par la guerre
https://www.arte.tv/fr/videos/08155 [...] uerre-1-4/
 
Ça permet de bien recontextualiser ce que tous les "experts" affirment depuis quelques jours...

Osez Bashung

Très bon docu sur Bashung, sa vie, son œuvre. Si comme moi vous adorez ce chanteur, foncez, ce docu est bien fichu : il ne fait pas que survoler sa biographie mais rentre pas mal dans l'intimité de sa pensée, qui est profonde.

 
The Crime of the Century  : un documentaire en 2 parties sur la crise des opioïdes aux USA. Absolument magistral.  
 
Le trailer:
https://www.youtube.com/watch?v=SkU75sBdjdU

Drap

 
"Le film de Gert-Peter Bruch, fondateur de l’association Planète Amazone, engagé auprès des peuples indigènes depuis plus de 30 ans, raconte les combats du célèbre cacique Raoni et de sa relève contre les politiciens, les dérives des multinationales, les extractions minières dévastatrices, les constructions de barrages, l’agriculture intensive ou la déforestation massive."
 
2h de film à voir absolument (avec la voix de Pierre Richard)
 

Jusqu’aux années 2010, les vidéos docus sur l’escalade et l’alpinisme étaient surtout réservées aux passionnés et pratiquants. Focus sur la performance, sur la technique mais un manque de narration évident, sauf rares exceptions. L’attrait pour ce type de sports augmentant et les sponsors également, les budgets documentaires explosent et attirent des « classicistes » dans le milieu de la montagne. C’est ainsi qu’en 2014 sort Valley Uprising, superbe documentaire sur l’histoire de la vallée du Yosemite où la narration et l’histoire prenne une grande importance. La qualité augmente encore avec des films comme Meru en 2015, puis The Dawn Wall en 2017 pour culminer avec une victoire aux Oscars en 2019 pour Free Solo (d’ailleurs produit par National Geographic). Direction ce soir le cinéma pour voir le dernier "ersatz" de ces documentaires de montagnes modernes. Affûtez vos crampons, c’est Universal qui régale!  

The Alpinist, Peter Mortimer & Nick Rosen – 2021

IMDB: https://www.imdb.com/title/tt11790780/

En 2015 apparaît sur les radars du monde un jeune Canadien inconnu qui réalise des prouesses en alpinisme solo. Il a 23 ans et s’appelle Marc-André Leclerc. Le réalisateur part à sa recherche en Colombie Britannique, dans la zone de Squamish très réputée parmi les grimpeurs du monde entier.

Le documentaire est un portrait élusif du jeune homme, celui-ci n’aimant pas particulièrement se montrer. Pour lui le Solo doit se faire seul, donc sans personne pour capturer la performance. Vivant de peu dans une tente dans la foret avec sa copine Brette Harrington, il réalise pourtant parmi les ascensions les plus incroyables que cette rare discipline nous offre. Les images sont époustouflantes ! Les parois que Leclerc parcourt dans des environnements naturels grandioses sont somptueuses. Parmi ses hauts faits Mount Slesse, Mount Robson, Torre Egger et Cerro Torre et des voies de glaces à couper le souffle.

Tout cela est accompagné d'interview de quelques survivants de la discipline comme Reinhold Messner, Will Gadd, Honnold pour le solo… Mais la force du documentaire est de donner une fenêtre sur la vie de ce jeune homme et sa philosophie de vie. Son retour à la nature, son inadéquation avec une vie rangée, son ascétisme et son humilité face à ces majestueuses montagnes. Très prenant, magnifique visuellement et très poignant émotionnellement dans la dernière partie après sa disparition en Alaska après avoir ouvert une nouvelle voie.

Je recommande plus que chaudement, paradoxal pour un film de neige et de glace!    

TLDR#: Sénèque disait l'essentiel est l'emploi de la vie, non sa durée. Marc-André Leclerc fut un éclair marquant dans le milieu de l’Alpinisme avec une philosophie de la vie qui laisse songeur. Très beau documentaire hommage, visuellement très impactant et émotionnellement très touchant.  

 
Merci  
 
Sinon ce soir sur France 2 à 22H50: docu sur la grippe espagnole

 
  merci pour ce CR qui donne envie !
 
C’est Universal qui régale mais tu dresses drôlement bien la table    

Avec plaisir  

Pour info, Gunda est dispo sur BBC iPlayer si vous avez acces a ca.

 
Ok je chercherai.Merci encore pour tes CR!

Ça donne envie

Le seul truc que je regrette un peu avec tout ces docu sur la montagne, c'est qu'ils ne parlent que de trucs spectaculaires. Comme je regrette l'émission "Montagne" sur... FR3 je crois à l'époque qui avait su trouver le juste ton entre les images superbes et une approche humaine et raisonnable de la montagne.

Les Oscars ont toujours été une cérémonie très égocentrée, les Américains se tapant dans le dos et réduisant le cinéma a quasiment uniquement leurs acteurs et productions. La catégorie Documentaire (et film étranger, mais un peu trop évident ) était une des rares exceptions où un mix international se retrouvait souvent.

En 2020, grand chamboulement, Parasite de Bong Joon-ho, film Coréen rafle les 2 plus belles récompenses. Dans la catégorie Documentaire, on trouve les excellents Honeyland dont j’avais parlé ici et For Sama qui en avait bouleversé plus d’un sur le topic. C’est pourtant un documentaire Américain qui décroche la statuette, un rééquilibrage ? Après la déconvenue Icarus, c’est avec quelques appréhensions que je lançais ce vainqueur

American Factory, Steven Bognar & Julia Reichert – 2019 (Dispo sur Netflix)

IMDb: https://www.imdb.com/title/tt9351980/

A noter que les segments en Chine ont été réalisé par Yiqian Zhang et Mijie Li que nous citerons pour être complet.

La crise économique de 2008 eut d’énormes répercussions sur le secteur automobile américain et vit la fermeture de nombreuses usines de productions. Dans l’Ohio à Moraine, c’est General Motors qui ferme ses portes décimant le revenu de milliers de famille. En 2015, Fuyao une société chinoise qui produit des vitres et pare-brise pour l’industrie automobile décide de reprendre l’usine et de la convertir. Les Chinois amènent avec leur financement plusieurs centaines d’employés Chinois pour encadrer les ouvriers américains. Comme chairman Cao l’explique à ses troupes exilées, leur rôle est double, être d’excellents ouvriers pour faire prospérer l’usine aux US et être des représentants de la mère patrie et améliorer l’image de la Chine aux Etats-Unis. Vaste programme…

On suit pendant 2 ans la montée en charge de cette usine, initialement comme une chance économique incroyable pour une communauté dévastée, puis comme un choc culturel frontal entre la vision occidentale du travail et la vision chinoise de l’abnégation et du dévouement à son employeur. C’est là la grande force du métrage. Aucune narration, mais simplement les points de vue des ouvriers des différents cotés. Les Américains découvrent rapidement que le rythme de travail des Chinois, les considérations de sécurité et surtout les syndicats et les droits du travail ne sont pas centraux pour une société Chinoise qui voit la productivité comme le facteur quasi unique.

Pour essayer d’améliorer la situation américaine, les chefs sont amenés à l’usine mère Chinoise pour comprendre la différence et ce qu’on attend d’eux
- Shift de 12h vs 8h
- Pas de pause
- 2 jours de repos/mois vs week-end, vacances et jours fériés
- Paie américaine plus importante
- Organisation quasi militaire face à une force de travail qui a connu le confort et le respect des travailleurs

C’est vraiment une très belle illustration de la différence fondamentale entre l’Occident et la Chine, le respect de l’individu face au respect pour le collectif, la montée en charge économique de la Chine qui inquiète si fortement les Occidentaux. Ayant vécu en Chine et découvert ça de première main, c’est un docu qui réussit parfaitement à l’illustrer.  

Le docu se ferme sur le prochain séisme qui risque de nouveau d’ébranler nos sociétés, l’automatisation. Pourquoi maintenir des ouvriers, là où un automate peut faire le même travail plus vite, 24h24, pour moins… Et on pense alors à Amazon qui pousse ce concept, interdisant syndicat, pressant ses employés au maximum tout en automatisant ce qu’il peut l’être… L’avenir ne semble pas des plus radieux.

Mais revenons donc à cette cérémonie des Oscars. Mieux que Honeyland? Mieux que For Sama? Je ne le pense pas un seul instant, mais American Factory constitue néanmoins un documentaire intéressant sur ces deux mondes qui s’opposent et permet d’appréhender la force qui fit de la Chine l’un des plus grand Empire pendant quelques millénaires, celle de son armée d’ouvriers dévoués. D’ailleurs de l’Espace, le seul bâtiment humain que l’on distingue est Chinois, un signe  

TLDR# : Un documentaire très bien construit sur la montée en charge de la Chine en suivant la transformation d’une usine américaine de la Rust Belt, paradoxal! Une approche neutre qui laisse les différents ouvriers des deux cotés s’exprimer et illustrer les évolutions qui se dessinent. Intéressant mais pas des plus rassurants pour ce qui s'annonce  

Dans les étoiles (Among The Stars) docu en 6 episodes sur Disney+
"Les aventures de Christopher Cassidy dans l'ISS"
bande annonce FR https://www.youtube.com/watch?v=ec9CE6kR1O4
Vu les trois premiers épisodes.
Très belles images, très interressant avec une "vraie" histoire sur plusieurs années, pas trop technique sans être trop simpliste, accessible à tous.
Oubliez votre téléphone portable. Mérite d'être vu sur une grande tv avec toutes les technos 4k/hdr/dolby trucmmuche. C'est beau  

Les livres d’histoire vous diront que Reinhold Messner est le plus grand Alpiniste de l’histoire, ayant été le premier à conquérir les 14 sommets de plus de 8000 mètres en 1986, sans oxygène qui plus est. J’avais parlé de lui il y a quelques temps dans un documentaire de Werner Herzog (ici). Les deuxièmes sont souvent moins connus, mais la Pologne se rappelle à nos bons souvenirs…    
 
Jurek – Pawel Wysoczanski – 2014 (Dispo sur Netflix UK)
 

 
IMDb: https://www.imdb.com/title/tt4288156/
 
Le documentaire retrace donc la vie et la carrière de Jerzy Kukuczka qui fut le deuxième ascensionniste à fouler le sommet des 14 sommets un an après Reinhold. Construits autour des images et vidéos d’archives de ses expéditions, des émissions qui lui furent consacrées de son vivant et des entretiens avec ses camarades Alpinistes encore vivant et sa famille, c’est un documentaire intéressant sur ce prodige de la montagne. Issu d’un milieu très pauvre, il rejoindra un club de montagne Polonais qui se lancera assez tôt dans les expéditions himalayennes à la fin des années 70 (Ascension du Lhotse en 1979). Expéditions à la dure avec des budget très limités, situation économique désastreuse en Pologne pendant les années 80, accidents et pertes de certains de ses partenaires, le docu ne se veut pas complaisant et retrace un portrait assez contraste du monsieur. La compétition avec Messner est évoquée par ce dernier comme ayant été monte par les journaux de l’époque et un grand respect perdure. Tous deux ouvrirent de nouvelles routes sur ces 8000s, tous deux firent plusieurs ascensions en hivernales.
 
Jerzy conclura son 14eme sommet en 1987 avec le Shishapangma dont le prix du permis était stratosphérique et empêcha Jerzy de l’aborder avant, l’histoire pour réussir à financer le permis est d’ailleurs assez marrante. Il mourra en 1988 sur la face Sud du Lhotse sur laquelle il essayait d’établir une nouvelle route en style Alpin.
 
TLDR#: Grand nom de l’Alpiniste bien souvent oublie, docu plutôt intéressant pour qui le sujet attire avec de nombreuses vidéos d’archives.    
Pour ceux qui veulent en savoir plus sur Jerzy Kukuczka, wiki: https://fr.wikipedia.org/wiki/Jerzy_Kukuczka

 
Avec plaisir  

A la fin des années 90, un petit rappeur blanc Américain affole les charts musicaux à travers le monde et convertit de nombreuses personnes au rap avec son flow inimitable. Marshall Mathers rayonne à travers le monde avec son Slim Shady. Il va influencer même en Écosse, notamment à Dundee!    
 
The Great Hip Hop Hoax, Jeanie Finlay – 2013 (Dispo sur BBC iPlayer)
 

 
[b]IMDb: https://www.imdb.com/title/tt1464783/
 
Direction l’Écosse donc au nord d’Edimbourg où trois jeunes Écossais à l’accent chantant décident au début des années 2000 de se lancer dans le rap business. Un certain talent, une envie de se lancer, direction un concours Londonien pour trouver les nouveaux Eminem Britanniques. Leurs accents lorsqu’ils parlent les rejettent d’office. Le racisme culturel à son "meilleur"!
 
De retour dans leurs terres, à la recherche d’une salle pour se produire, William décide de prendre son meilleur accent Californien et prétendre au téléphone qu’ils sont un groupe de rap US qui étudient au UK. Et ce changement d’accent changera toute leur vie!
 
Gavin Bain et William Boyd créent ce soir la un nouveau groupe, Silibil’n’Brains :
 William -> Bill -> Silly Bill -> Silibil + Gavin Bain -> Brain = Silibil’n’BRains
 
Le troisième larron décide de quitter l’aventure, refusant de renier sa patrie et son heritage culturel. Les deux compères décident de descendre sur Londres et de vivre « Californien ». Accent, accoutrement, attitude… Ils se filment en permanence à travers la capitale et ne quittent plus leur persona d’outre Atlantique. Ils sont repérés par un label qui leur recommande un manager et se retrouvent signés sous le label Sony ! Une avance d’argent, 2 Ecossais turgescents en début de vingtaine, what could go wrong!
 
Emprisonnés dans leurs personnages sans pouvoir en sortir, la fusion de Sony avec autre gros label musical et les excès auront raison du groupe qui deviendra un one-man band.
Docu très sympa puisque l’histoire est explorée avec les vidéos que les deux acolytes filmaient à travers Londres autour de 2005, puis les entretiens avec les personnes qu’ils sont devenues quelques 10 ans plus tard. L’identité culturelle, la recherche d’un rêve, le star system et sa non-corrélation avec le talent. Fake it till you make it ?
Leurs créations sont dispos sur Spotify, c’est très recommandable aux amateurs des Beastie Boys et Eminem. Une découverte surprenante à travers un docu intéressant ! On peut dire qu’ils auront profité de leur jeunesse.
 
TLDR# : Quant un mensonge prend des dimensions insoupçonnées et force deux Ecossais rappeur à être plus Californien que Johnny Utah ! Le Point Break n’est pas loin  

Découvert dans le cadre de Storyville de la BBC, il s’agit d’un documentaire produit par Arte France. Il doit donc se trouver disponible sur l’application de cette dernière ou il y reviendra, souhaitons-le    
 
Petite Fille, Sebastien Lishfitz – 2020 (Documentaire Arte dispo sur BBC iPlayer)
 

 
IMDb: https://www.imdb.com/title/tt11753696/
 
Petite Fille, c’est l’histoire de Sasha et de sa famille. Sasha a 8 ans, elle est née garçon mais à partir de 3 ans a exprimé le fait qu’elle était une petite fille. On suit donc cette famille de 4 enfants dans leur quotidien des plus classiques mais avec une petite fille transgenre (dysphorie de genre pour le terme médical exact).
 
C’est un documentaire d’une très grande sensibilité, on rendre dans l’intimité de cette famille et on suit le quotidien de Sasha qui a du mal à se faire accepter à l’école, trop féminine pour les garçons et pas une vraie fille pour les autres. Une école qui ne cherche pas à comprendre et qualifie Sasha de garçon, des activités extra-scolaires compliquées. Au cœur de tout ça, une mère et une famille aimante, et la « petite puce », Sasha dont le sourire ravive les cœurs. Le réalisateur prend le parti pris de simplement capturer le quotidien de cette famille, et quelques entretiens face camera avec les 2 parents. C’est très intimiste et c’est beau de voir l’amour de parents pour leurs enfants. C’est un combat pour la mère pour faire accepter sa fille et lui donner une enfance normale que la société lui refuse.  
 
Visuellement très simple mais très bien filmé, dans cette région des Hauts de France où il semble toujours faire beau. Pas de voix-off, pas de jugement sur les gens qui dressent des barrières à l’épanouissement d’une petite fille, mais une capture naturaliste du quotidien, des sourires et des larmes d’une enfant, au final comme les autres. C’est très beau et je souhaite vraiment que ça fasse avancer les mentalités des gens sur le sujet.  
 
TLDR# : Un film documentaire d’une grande sensibilité qui capture parfaitement les sourires et larmes de cette petite fille qui ne souhaite qu’avoir une enfance comme les autres  

il est sur Netflix https://www.netflix.com/title/81423937

La vague Free Solo n’en finit plus et ces documentaires de montagne pour des gens qui ne s’y intéressent pas forcément. Venant avec ses avantages et inconvénients, on a eu quelques réussites récentes comme The Alpinist dont j’ai déjà parlé, mais également de plus grandes déceptions. Dans quelle catégorie ranger celui-ci, vous le découvrirez juste en-dessous  

14 Peaks: Nothing is Impossible, Torquil Jones – 2021 (Dispo sur Netflix)

IMDb: https://www.imdb.com/title/tt14079374/

14 Peaks, c’est le “Project Possible” de Nirmal Purja, un Gurkha Népalais devenu SAS (forces spéciales Britanniques) qui décide de se lancer dans la course aux 14 sommets au-dessus de 8000 mètres mais en les réalisant tous en une seule saison (Avril à Octobre 2019). Le docu s’ouvre sur la voix off de Nirmal, surnommé Nirm’s, qui annonce « This is about inspiring the human race » et qui commence à présenter ça comme une course contre la montre pour « casser » du record… Ça part mal.

Nim’s est un personnage attachant et il s’entoure d’une équipe Népalaise, donc uniquement des Sherpas pour mettre en avant le travail immense et crucial qu’ils font pour les ascensionnistes du monde entier. L’idée est très louable, mais malheureusement c’est plus un ego-trip auquel on assiste. Niveau valeur documentaire, quasi rien, on ne sait pas par quelles voies l’équipe passe sur aucun des sommets, on ne sait pas d’où ils partent sachant qu’ils semblent utiliser des hélicoptères en permanence, la technique d’ascension est brièvement mentionnée par Messner mais rien d’autre. Bref, si vous cherchez des infos sur le projet, vous resterez sur votre faim.

Si vous cherchez des images sur les ascensions c’est assez limité également. En gros, on a plus le droit à l’aspect un peu pathos de Nim’s avec sa mère mourante que sur des gens qui grimpent 14 sommets. De plus, cette envie de rappeler très régulièrement les records de vitesse du projet ne servent pas à grand-chose. Les 14 sommets étaient tombe en 1978 pour la 1ere fois avec Messner en 16 ans, puis Kukuczka et d’autres ensuite. Mais comme, les réalisations sont sur des voies différentes, certaines en solo, sans ou avec oxygène, la comparaison ne sert pas à rien. Nim’s l’a fait avec une équipe pour tous les sommets, avec oxygène, par la voie classique à chaque fois (enfin c’est ce qu’on peut présumer vu qu’il n’y a pas de détail). Pour le dernier sommet, dans le Tibet Chinois pour lequel son permis est initialement refusé, le montage laisse croire que les likes Instagram ont convaincu le gouvernement Chinois, trop pathos encore une fois.

Bref, une belle déception. Quelques rares très belles images, une performance très belle mais sur laquelle on n’apprend pas grand-chose, l’envie de remettre les sherpas en avant mais finalement une sorte d’ode autobiographique d’un sherpa à lui-même et sa détermination. Pas convaincu…

TLDR : Quand un documentaire vire à l’egotrip, ça passe ou ça casse. Ça cassera chez moi. Nim’s est attachant, la performance est belle, mais le manque de vrai contenu et le pathos trop présent ne me laisseront pas un grand attrait