Reprise du message précédent :

Malheureusement confirmé, je viens de lire son eulogie dans le Monde.

J'ai vu ça. Je pensais à lui presque tous les jours, a priori ça va pas s'arrêter, le Concombre masqué fait partie des héros qui ont marqué ma construction en tant que personne. Mercadet-Poissonnière alors !

ET SOUDAIN
 

 

 
LA NUIT TOMBE

j'étais en plein dans la cible et effectivement j'adorais ses dessins en étant ado. aujourd'hui je comprends pas comment j'ai pu aimer des dessins aussi nazes

J’ai relu le réducteur de vitesse.
Cette madeleine    
 
Ça fait du Blain  
 
Pour ceux qui ne connaissent pas : C’est un one shot de Blain chez Air libre (du temps où c’était top).
 
C’est un mec qui s’embarque sur un bateau.  
Univers cloisonné.  
Mi rocambolesque mi angoissant.
Issu de notes de son service militaire.
 
Superbe.

J'ai lu le dernier donjon. Encéphalogramme plat. C'est pas que c'est nul, mais bon, mais ça donne l'impression d'être en mode automatique, sans rien apporter. Je me pose la question de continuer.

Faut 10 tomes pour savoir … c’est le soucis.  
 
Je suis tombé sur un vieux Trondheim dans une maison de vacances.
Un truc total anachronique. C’était bien naze. A base de blagues d’une page.
 
Faut attendre parfois voir si ça tient les années.
 
 
Ralph Azham c’est bien la suite ?
J’ai lu que le premier cycle je crois.

J'ai lu C'est comme ça que je disparais de Mirion Malle, dont j'avais beaucoup entendu parler via des autrices (en particulier) que je suis sur instagram. Esthétiquement je déteste, j'ai la sensation que ce n'est pas du tout maîtrisé mais qui suis-je pour juger, si un éditeur a choisi de le publier c'est qu'il doit y avoir quelque chose, bref j'ai mis ça de côté et je me suis intéressé au contenu.
Bon, je n'ai pas vraiment aimé non plus. C'est un livre qui traite de la dépression mais sans folie (pas dans le sens *je suis fou* ), sans truc en plus, sans grande originalité (si ce n'est que c'est écrit en québécois et ça j'aime bien. ) On y trouve logiquement les indispensables du thème : le psy pas adapté, les gens qui te disent de te remuer ça-passera-tout-seul-si-tu-fais-des-efforts, les amis qui veulent bien faire mais qui ne comprennent pas, les gens qui finissent pas s'éloigner, etc. Le problème c'est que j'ai déjà lu tout ça, je l'ai lu dans des articles, peut-être dans d'autres ouvrages, donc ça ne m'apporte rien (puisque comme je le disais il n'y a même pas le dessin pour me raccrocher). Et je trouve la fin très maladroite, c'est peut-être ce qui m'a le plus gêné. Je ne mets pas de spoiler je doute que qui que ce soit ici lise ce livre : en gros à la fin l'héroïne se rend compte que sa dépression a un élément fondateur, et qu'en travaillant sur ça elle pourra commencer à aller mieux. Non seulement on n'avait pas entendu parler de cet élément plus tôt il me semble (ça fait un peu deus ex machina, enfin vous me comprenez), mais en plus ça revient à dire Eh, c'est ça qui m'a pourri la vie, si je résous ça je vais pouvoir m'en sortir ! C'est un choix narratif que je trouve maladroit : il réduit considérablement l'universalité du récit (= tous les dépressifs n'ont pas *1* truc qui les a rendus dépressifs, c'est souvent une conjonction d'événements de faits etc.)
Bon, ce n'était pas pour moi, c'est pas grave.

Si t'as bien aimé le premier cycle, y a pas de raison que tu n'aimes pas le second. Même si je le trouve un poil en dessous.

Ben je l'ai lu. Pas trop de souvenir, mais j'avais trouvé ça sympa de mémoire. Après j'y connais pas grand chose en dépression.

Pareil.  
Dire qu'à une époque ça passait dans Spirou. Moi ça me faisait marrer mais la cible "jeunesse" n'est pas évidente

C'était encore plus décalé dans Vaillant/Pif dans les années 60. Après il est passé à Pilote où il était nettement plus à sa place.

Grace à lui je n'oublie jamais de retirer la bonde de la baignoire, on est jamais trop prudent.
Mandryka / F'murr / Gotlib / Fred vala, ils sont tous canés.....

La phrase était un appeau, je le concède.

Oui. Pas la série de la décennie mais ça se lit très bien, le dessin est au rdv, et ça se termine correctement.

Pas comme Isaac quoi
Je viens de me refaire les 2 Quai d'Orsay. Ptain c'est quand même hyper drôle, Blain je kiffe autant que je le déteste de pas finir Isaac (pour répondre à ton autre message).

Les quais d'Orsay, je trouve qu'il y a une énergie de ouf dans le trait, les dessins de Villepin sont impressionnants

Voilà, c'est ce qui caractérise le dessin de Blain selon moi, son l'énergie, son sens du mouvement. C'est ça qu'on veut !  

 
Mais ouais

Et aussi dans Gus !

Et dans Donjon Potron-Minet    
 
Blain a le génie d'exprimer le mouvement et les accélérations. (Ou les chutes et les atterrissages, Gus, Hyacinthe...)

Il y a eu l'annonce d'un nouveau tome d'Isaac ou quoi ?

Il a annoncé qu'il bossait dessus, que promis juré jamais il abandonnerait le personnage et qu'il y aurait une fin.
En 2019.
Et plus rien.

On a déjà eu le débat y'a quoi, 10 pages ?
Blain sur ce topic on y vient souvent pour vanter ses qualités et c'est mérité.
Isaac aussi, mais lui c'est une arlésienne...

Tiens, je suis tombé sur un article assez intéressant qui compare des pages des différentes éditions de Tintin, l'île noire.
 
J'imagine que la plupart d'entre vous connaissent déjà ces modifs mais c'est super intéressant de voir le travail sur les décors, les voitures qui changent de modèle, les lettrages qui évoluent et même parfois les dialogues qui sont remaniés
 
https://umac2.blogspot.com/2021/03/ [...] entes.html

Ouais, c'est toujours marrant de voir toutes ces modifs. Marrant aussi de voir comme avec Tintin c'est toujours passé crème jusqu'à nos jours alors que la moindre recolorisation ou modif d'une case d'une BD classique entraîne un bashing sans fin chez les fans.
 
En bas de page, on a droit à l'habituelle tirade de fanboy outragé par la censure de Tintin au Congo, en l'occurrence chez les Grands Britons.   Par contre, il ne parle contre pas des modifications faites par Hergé pour les versions "export" (en particulier le rhino explosé à la dynamite remplacé partout sauf chez nous et aux Pays-bas par ce même rhino qui fuit effrayé par un coup de feu).
 
Tiens, pour revenir au sujet des assistants, wiki m'apprend qu'Hergé avait déjà 2 assistants à l'époque de Tintin chez les soviets et Quick & Flupke.  

La vache ; me demande ce qu'ils pouvaient bien foutre parce que les décors de Tintin chez les soviets...

 
Ca m'avait tellement marqué quand j'étais gamin, cette scène

Tintin au Congo, c'était pas non plus la folie côté décors.    
 

 
C'est clairement pas du Winsor McCay    
 

 
 
 

Mais il faisait quoi en fait ?    
 
Sinon les planches d'origines ont dix fois plus de charmes que les dernières.

Gérer son entreprise. Dès les années 40 c'était Jacobs qui s'occupait de la couleur et la page wiki indique qu'il y a eu entre 10 et 50 assistants au studio Hergé, au scénario, dessin, couleurs. D'après wiki :
 

 
Par curiosité, j'ai tenté de trouver la liste des assistants de Moebius. J'ai rien trouvé, pas une trace. Le travail en studio, en France, c'est tabou. Je me souviens d'au moins un dessinateur qui avait dit en interview dans les années 80 faire partie de son studio mais j'ai oublié son nom et sa carrière solo a été très courte.

Je trouve ça intéressant cette discussion sur les assistants, je m'y étais jamais trop intéressé.  
Je savais que Hergé avait un studio avec des mecs qui bossaient pour lui, je pensais que c'était surtout pour les ré-éditions et les dessins promo.
 
Dans mon imaginaire, l'assistant est une pratique du japon, avec les manga et le rythme de parution hyper tendu. D'ailleurs, les assistants sont souvent mis en avant dans les manga. J'ai été encore plus surpris de voir que Toriyama bossait avec un seul assistant, à priori qu'un jour par semaine et pour faire le noir. A partir de la fin de Freezer, il n'a plus d'assistant, il bosse seul, mais il semblerait que sa femme lui file un coup de main pour faire le noir. Il a également son studio, le Bird Studio, sans doute une armée de mec qui font des illustrations promotionnelles.
 
En tout cas, je suis vraiment curieux de voir si les "stars" franco belge ont des assistants. Pour moi, ça ne remet pas en cause leur travail mais ça permet de comprendre le système. Bizarrement Hergé me fait penser à Alexandre Dumas qui donne une idée générale, puis un gratte papier fait le job, et l'artiste passe faire 2/3 corrections, et hop chef d'œuvre !

C'est le même délire avec Stan Lee qui faisait que les dialogues et était crédité pour beaucoup de trucs

Perso, ça ne me gène pas les assistants, à deux conditions. Une que ça soit assumé, deux que ça soit pour gagner du temps et pas pour réaliser des choses que l'auteur ne saurait pas faire.

Ce serait pourtant une très bonne raison d'en avoir.

Alors ils sont autant auteurs et non plus assistants.

Il y a le manga Bakuman qui parle très bien du milieu de l'édition au japon, avec entre autre le rôle des assistants.
Dans le tome 3 de Vie de Mizuki aussi, il parle de son expérience de mangaka avec ses nombreux assistants quand il commence a être connu.

Du coup le statut change non pas en fonction de ce qu'ils font mais de ce que le commanditaire est capable de faire... c'est étrange.

Un peu comme Magasin Général, 2 dessinateurs, un qui fait le crayonné et l'autre qui repasse dessus avec son style.

Ben oui. La notion d'auteur est floue de toute ça façon, mais c'est ma vision des choses.

Si un auteur ne sait pas dessiner lui-même le rendu sa case dessinée avec son assistant, son assistant n'en est plus un et devient auteur à mes yeux. Il devrait être crédité en tant que tel.

J'avais découvert le métier d'assistant de mangaka dans Un Zoo en hiver de Taniguchi. Et en cherchant le titre de cette œuvre sur le net, je vois qu'il y avait apparemment eu dans le milieu de le BD française un petit débat interne sur la question des assistants quand Taniguchi avait remporté un prix en France en 2005

Des journalistes avaient interrogé Taniguchi sur le fonctionnement de son atelier :

Bounthavy, 2006.

Excellent le lien sur L'Île noire. J'avais toujours compris que les assistants d'Hergé étaient spécialisés : décors, véhicules, objets ou documentation scénaristique (les dialogue très techniques d'Objectif Lune par exemple).  
J'imagine que sur des bds "chargées" style Blake & Mortimer Jacobs avait à son tour des assistants?

Oui, la juxtaposition des versions est intéressante mais en bon thuriféraire le blogueur ne mentionne pas une seule fois Bob de Moor et Roger Leloup.
 
Perso, lecteur de comics depuis l'âge de 11 ans et habitué à ce que tous les collaborateurs soient crédités, j'avais été choqué quand j'ai commencé à apprendre que de nombreux artistes de BD européenne que j'adorais avaient un studio qui grattait pour eux dans l'anonymat (il me semble que le premier dont j'ai appris l'existence était celui de Pratt, dans les années 80).
 
En musique, ça fait maintenant plusieurs décennies que le mec qui joue de la flûte pendant 30 secondes sur un disque d'une heure est crédité, et ce même s'il n'est qu'exécutant et a suivi note pour note ce qu'on lui a dit de jouer.
 
Quant à la qualification d'auteur ou d'assistant, c'est très flou. Dans les comics, beaucoup d'encreurs ont un style reconnaissable et encrent de la même manière quel que soit le dessinateur, ce qui en fait à mon sens des co-auteurs. Kirby encré par Vince Colletta ou par Mike Royer, c'est complètement différent. Puis certains dessinateurs ont un crayonné qui laisse beaucoup de marge à l'interprétation de l'encreur. Quant aux coloristes, il devraient automatiquement être co-auteurs. Hergé qui n'a quasiment rien mis en couleurs de sa vie, c'est quand même un peu fort...  
 
Edit : Vince Colletta est surtout connu et honni pour avoir été un bâcleur de première qui simplifiait les crayonnés de Kirby pour gagner du temps, en particulier les décors ou figurants. Un exemple de détail d'un case :
 

 
Re-edit : deux planches de la même époque et du même titre (Tomb of Dracula) dessinées par Gene Colan, la première encrée par Jack Abel, la deuxième par Klaus Janson. Colan a un style de crayonné très flou, juste "jeté" et qui laisse l'encreur préciser le trait. Abel est un tâcheron  et ne sait pas trop où placer ses traits. Janson est excellent, "comprend" le trait de Colan et ajoute sa patte :