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Quels sont pour vous les trois livres de philo à lire pour un honnête homme ?


 
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1.  "La république" de Platon
 
 
6.7 %
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2.  "La métaphysique" d'Aristote
 
 
15.7 %
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3.  "l'Ethique" de Spinoza
 
 
1.5 %
    27 votes
4.  "Essai de théodicée" de Leibniz
 
 
15.0 %
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5.  "Critique de la raison pure" de Kant
 
 
17.8 %
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6.  "Par delà le bien et le mal" de Nietzsche
 
 
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7.  "L'évolution créatrice" de Bergson
 
 
6.4 %
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8.  "Etre et temps" d'Heidegger
 
 
7.5 %
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9.  "Qu'est-ce que la philosophie" de Gilles Deleuze
 
 
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10.  "Moi, ma vie, mon oeuvre" de obiwan-kenobi
 

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Auteur Sujet :

Philo @ HFR

n°36995514
rahsaan
Posté le 01-02-2014 à 19:51:37  profilanswer
 

Reprise du message précédent :
C'est du name-dropping scientifique là  :lol:


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
mood
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Posté le 01-02-2014 à 19:51:37  profilanswer
 

n°36995881
psychoreve
L'ouverture résout tout.
Posté le 01-02-2014 à 20:36:35  profilanswer
 

Pas de ma faute si je ne m'intéresse qu'à ça ce qui me fait pratiquer le name que ça :D  dans le contexte particulier de ce journaliste qui avait reçu ces personnes.
Le name dropping est une figure de style qui consiste à citer des noms connus, notamment des noms de personnes, d'institution ou de marques commerciales.
Ce procédé a souvent une connotation péjorative ou sarcastique car il est perçu comme la tentative d'impressionner les interlocuteurs. Utilisé dans un raisonnement logique, le name dropping peut être considéré comme un argument d'autorité.


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http://interprétationdesrêves.fr  http://psychoreve-psychoreve.blogspot.com/ Le devoir a une étrange ressemblance avec le bonheur d'autrui. Hugo Victor
n°37023029
Ikebukuro
Posté le 04-02-2014 à 15:16:52  profilanswer
 

rahsaan a écrit :


 
Mais c'est là que se situe l'originalité de Sch. : c'est que pour lui la mort n'est pas un anéantissement complet. Ne disparaît que notre être "phénoménal" (soumis à l'espace et au temps), individuel, tandis que notre être en soi retourne se fondre dans le tout du vouloir. La mort n'est donc pas une véritable destruction. C'est pourquoi pour Sch. la vie n'est pas une tragédie (on meurt de toute façon à la fin) mais une tragi-comédie : nous disparaissons mais le jeu du vouloir recommence, eadem sed aliter (la même chose mais d'une autre façon).  


 
Tiens, je suis surpris par ce que tu écris car si le corps physique disparait bien à la mort (putréfaction, décomposition...), tu parles de "notre être en soi". C'est bien une instance de la volonté incarnée dans l'homme?  
Cette chose en soi, comment et pourquoi repart-elle? Quel est son support (âme, esprit...?) et surtout, si elle repart se fondre dans la volonté, ça signifie que la volonté est un réservoir à volonté pour chaque homme qui nait? La volonté qui est alors déposée en chaque homme est la même, quelque soit l'homme qui nait?

n°37025710
rahsaan
Posté le 04-02-2014 à 18:29:02  profilanswer
 

Les individus se sentent naturellement différents les uns des autres, unis par les liens de la société, mais séparés par le fait qu'ils sont distincts les uns des autres.  
C'est l'effet pour Sch. du processus d'individuation. La vie traverse les individus, mais la vie n'existe que par et dans chaque individu. Ce mystère, Sch. le résout en montrant qu'il existe un être universel, anonyme, transindividuel, qu'il appelle le Vouloir, et qui constitue le vrai fond de ce que nous sommes, en-deçà de notre personnalité particulière.  
Ce Vouloir est la chose en soi, le fond (abyssal) de notre vie, qui est dénuée de fondement (logique, rationnel, intelligible). Il y a une raison à l'existence de chaque chose, mais pas de raison à l'existence du monde lui-même (contre le principe de raison suffisante qui chez Leibniz justifie que Dieu ait fait le monde comme Il l'a fait).  
 
Donc oui, à la mort, nous disparaissons en tant qu'individus, et nous repartons en quelque sorte nous fondre dans le vouloir universel, pour reparaître sous une autre forme et pour perpétuer d'une autre façon le Vouloir.  
C'est pourquoi tous les hommes, et tous les êtres, en-deçà de leurs différences, sont identiques.  
Sch. en veut pour preuve l'expérience de la pitié : soudain, nous nous ouvrons à la souffrance d'autrui, et nous en sommes diminués, blessés, peinés, car cette souffrance est aussi le fond de notre vie. Tous les êtres sont égaux dans leur souffrance.  
De même, dans la tragédie, nous voyons se déchirer le voile des illusions et apparaître la vie à l'état brut, dans son gémissement universel, la vie blessée et palpitante si l'on peut dire, et nous éprouvons ce mélange de terreur et de pitié dont parle Aristote, qui nous révèle le caractère douloureux et absurde de l'existence (ce que nous nous cachons la plupart du temps).  
Nietzsche a repris cette idée dans La naissance de la tragédie : lors des fêtes dionysiaques, le principe d'individuation est rompu ; les hommes et les bêtes s'unissent pour célébrer la toute-puissance de la nature, parce que les limites de l'individu sont provisoirement abolies.  
Nous participons tous d'une seule vie universelle qui se divise et se particularise en chacun de nous.  
 
Le problème avec cette théorie est tout de même son orientation de principe : Sch. décide que la vie est absurde et mauvaise. Mais cela n'est pas prouvé, seulement soutenu par divers arguments tirés de l'expérience personnelle du jeune Schopenhauer (il a visité des prisons, des asiles et des galères où il a vu la pire souffrance humaine), qui a généralisé son ressenti personnel à l'ensemble du monde. C'est peut-être comme cela qu'on fait une grande oeuvre, mais c'est aussi le principe d'un systématique entièrement dogmatique.  
Nous souffrons, or cette souffrance n'a pas de raison d'être, donc la vie est mauvaise. Tel est en somme le raisonnement de Schopenhauer.  
Seule la contemplation esthétique peut nous arracher provisoirement à cette douleur de vivre, comme une narcose qui endort les facultés. La solution définitive serait la négation du vouloir, l'extinction vitale en quelque sorte, pour échapper aux affres du vouloir. Sachant que le suicide n'est pas une solution, car il n'est pas apaisement du vouloir mais son expression la plus violente.  
 
Néanmoins, je crois qu'il faut retenir l'idée qu'au fond, tous les êtres vivants participent d'une seule vie universelle, que tous sont unis par ce point commun, et que nous partageons même quelque chose avec la matière inerte, parce que nous existons.  
Cela me semble important à notre époque où l'on parle de développement durable, et où notre évolution et notre avenir sont mis en question. Nous devons nous souvenir que nous vivons dans un seul monde, que nous avons plus que jamais à prendre en charge. Nous les hommes ne sommes pas entièrement différents des êtres vivants, nous sommes juste des parents très éloignés des autres animaux. L'Homme n'est pas un règne absolument à part dans la nature. En sorte qu'en détruisant la planète, nous nous détruisons nous aussi.  
 
Je crois que j'ai eu une sorte de prise de conscience assez "schopenhauerienne" récemment, en visitant la grande galerie de l'évolution au jardin des plantes, dans cette aile réservée aux espèces éteintes. C'était comme une nécropole. Derrière ces vitrines dans la pénombre se trouvaient des spécimens d'espèces que l'Homme a détruit jusqu'au dernier membre. C'était effrayant et pitoyable à la fois.  
Sch. aime citer le proverbe sanskrit, "Tat tvam asi" : tu es ceci, voici ce que tu es... C'est aussi dans la contemplation de ces espèces disparues que nous contemplons ce que nous sommes.


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°37031478
rahsaan
Posté le 05-02-2014 à 09:50:36  profilanswer
 

Quelques conseils de lecture pour débuter en philosophie.  
D'excellents textes d'un accès facile :
 
Epicure, Lettre à Ménécée
Sénèque, De la briéveté de la vie
Marc-Aurèle, Pensées pour moi-même
Descartes, Lettres sur l'amour
Hume, Les passions
Hegel, "Qui pense abstrait ?" (article de journal)
Nietzsche, La naissance de la tragédie
Schopenhauer, Aphorismes sur la sagesse dans la vie
Freud, Psychopathologie de la vie quotidienne
Alain, Propos sur le bonheur


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°37031602
shiipithol​la
Posté le 05-02-2014 à 10:01:38  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Quelques conseils de lecture pour débuter en philosophie.  
D'excellents textes d'un accès facile :
 
Epicure, Lettre à Ménécée
Sénèque, De la briéveté de la vie
Marc-Aurèle, Pensées pour moi-même
Descartes, Lettres sur l'amour
Hume, Les passions
Hegel, "Qui pense abstrait ?" (article de journal)
Nietzsche, La naissance de la tragédie
Schopenhauer, Aphorismes sur la sagesse dans la vie
Freud, Psychopathologie de la vie quotidienne
Alain, Propos sur le bonheur


 
Merci  :jap:  
 
+ drap  [:lardoncru:1]  

n°37109333
psychoreve
L'ouverture résout tout.
Posté le 11-02-2014 à 21:01:10  profilanswer
 

psychoreve a écrit :

...Avec ma fille je vais m'essayer à la vidéo sur Internet...

Voilà le résultat dans son jus avec tous ses défauts : http://www.youtube.com/watch?v=tk_4To6jkCM


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http://interprétationdesrêves.fr  http://psychoreve-psychoreve.blogspot.com/ Le devoir a une étrange ressemblance avec le bonheur d'autrui. Hugo Victor
n°37109655
shiipithol​la
Posté le 11-02-2014 à 21:30:44  profilanswer
 

psychoreve a écrit :

Voilà le résultat dans son jus avec tous ses défauts : http://www.youtube.com/watch?v=tk_4To6jkCM


 
Ça aurait peut-être demander un peu plus de préparation mais ça reste intéressant  :jap:

n°37121395
psychoreve
L'ouverture résout tout.
Posté le 12-02-2014 à 19:51:21  profilanswer
 

Merci pour le retour.
SUITE : davantage de bafouillage et premiers effets spéciaux :  
http://www.youtube.com/watch?v=EqH [...] load_owner


Message édité par psychoreve le 17-02-2014 à 03:03:22

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http://interprétationdesrêves.fr  http://psychoreve-psychoreve.blogspot.com/ Le devoir a une étrange ressemblance avec le bonheur d'autrui. Hugo Victor
n°37256213
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 24-02-2014 à 17:34:27  profilanswer
 

Concernant le monde onirique, Le cauchemar de Füssli (1781) :
 
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/5/56/John_Henry_Fuseli_-_The_Nightmare.JPG/593px-John_Henry_Fuseli_-_The_Nightmare.JPG
 
Certains y ont vu des prolégomènes au freudisme.
 
http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Ca [...] %BCssli%29


Message édité par Tietie006 le 24-02-2014 à 17:34:40

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L'arrière-train sifflera trois fois.
mood
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Posté le 24-02-2014 à 17:34:27  profilanswer
 

n°37261877
psychoreve
L'ouverture résout tout.
Posté le 25-02-2014 à 03:21:00  profilanswer
 

Mis à part que ce tableau a servi,  il y a deux décennies, à illustrer la couverture de L’interprétation des rêves de Freud chez France-Loisirs…
Au passage on notera que des images, ou des scènes, tout à fait insignifiantes (le mot est finalement inadapté en ce cas) peuvent provoquer des cauchemars.


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http://interprétationdesrêves.fr  http://psychoreve-psychoreve.blogspot.com/ Le devoir a une étrange ressemblance avec le bonheur d'autrui. Hugo Victor
n°37305355
rahsaan
Posté le 28-02-2014 à 16:45:08  profilanswer
 

Un texte de Bergson sur le rêve, et une explication personnelle sur ce passage.
 
« Mais derrière les souvenirs qui viennent se poser ainsi sur notre occupation présente et se révéler au moyen d’elle, il y en a d’autres, des milliers et des milliers d’autres, en bas, au-dessous de la scène illuminée par la conscience.
 
Oui, je crois que notre vie passée est là, conservée jusque dans ses moindres détails, et que nous n’oublions rien, et que tout ce que nous avons perçu, pensé, voulu depuis le premier éveil de notre conscience persiste indéfiniment.
 
Mais les souvenirs que ma mémoire conserve ainsi dans ses plus obscures profondeurs y sont à l’état de fantômes invisibles. Ils aspirent peut-être à la lumière ; ils n’essaient pourtant pas d’y remonter ; ils savent que c’est impossible, et que moi, être vivant et agissant, j’ai autre chose à faire que de m’occuper d’eux. Mais supposez qu’à un moment donné je me désintéresse de la situation présente, de l’action pressante, enfin de ce qui concentrait sur un seul point toutes les activités de la mémoire. Supposez, en d’autres termes, que je m’endorme. Alors ces souvenirs immobiles, sentant que je viens d’écarter l’obstacle, de soulever la trappe qui les maintenait dans le sous-sol de la conscience, se mettent en mouvement. Ils se lèvent, ils s’agitent, ils exécutent, dans la nuit de l’inconscient, une immense danse macabre. Et, tous ensemble, ils courent à la porte qui vient de s’entrouvrir. »
 
Henri Bergson
 
« Le rêve » (1901), L’énergie spirituelle, (1919), Oeuvres

 
 
* * *
 
 
Dans ce passage, Bergson répond à deux questions très simples qui concernent tout un chacun :  
- Pourquoi rêvons-nous ?
- Pourquoi cauchemardons-nous ?  
 
Autrement dit, Bergson cherche à rendre compte de l’existence des rêves et à expliquer pourquoi ils sont effrayants.  
A première vue, les rêves semblent en effet confus, inexplicables. Bergson veut au contraire montrer qu’ils ont une origine rationnelle. C'est bien un travail d'explication, qui est philosophique car il participe d'une compréhension raisonnée d'une réalité vécue comme insaisissable, irrationnelle, donc effrayante. La tâche du philosophe doit être de comprendre.  
 
La question à se poser vis-à-vis de ce texte est la suivante : pourquoi, la plupart du temps, nombre de souvenirs et de perceptions n’arrivent-ils pas à la conscience ?
Et pourquoi y parviennent-ils soudain dans le rêve ?
 
Les deux expressions cruciales à souligner dans le texte sont celle-ci : « moi, être vivant et agissant » (ligne 10) ainsi que cette autre : « un seul point toutes les activités de la mémoire » (ligne 13).  
 
I / Une thèse très paradoxale : aucun souvenir n’est jamais complètement oublié. Nous n’oublions jamais rien. Thèse étonnante. La mémoire conserve l’intégralité de nos souvenirs. « Je crois », dit Bergson : il avance une conviction, qu'il va tester à titre d'hypothèse.  
 
II/ Argument à l’appui de cette thèse : la grande partie de nos souvenirs ne remontent pas et prennent une dimension effrayante du fait de cette plongée dans le sous-sol de l’esprit. L'esprit a tout perçu, mais une grande partie n'est pas aperçue consciemment. Nos rêves sont faits de ces perceptions diurnes auxquelles nous n'avons pas prêté attention, mais qui reviennent la nuit, lors du sommeil.  
 
III/ Explication pragmatique de l’origine des rêves. C’est parce que je dois agir que mes souvenirs sont chassés dans la profondeur de la conscience. En effet, à des fins pratiques, l'esprit ne sélectionne, parmi toute la mémoire, que les perceptions et souvenirs utiles à l'action présente. La plupart d'entre eux ne sont pas utiles, ils sont donc mis de côté, oubliés. Le rêve provient donc d’un relâchement de l’attention.  
C’est le besoin d’action qui explique que des milliers de souvenirs soient chassés en permanence de la conscience et maintenue en dehors d’elle. La comparaison avec le processus de refoulement décrit par Freud est possible, mais il faut bien voir en quoi Bergson propose une explication différente. Il y a bien un refoulement selon Bergson, mais celui-ci n’a pas de caractère conflictuel ni pathologique comme chez Freud : ce sont les souvenirs inutiles à l’action présente qui sont chassés dans les profondeurs de l’esprit. Pour Freud,  ce sont les représentations et désirs perturbants qui sont refoulés hors de la conscience (désir incestueux par exemple), car considérés comme trop violents, moralement ou socialement inacceptables.  
 
L’explication de Bergson a un caractère pragmatique : le fonctionnement de l’esprit doit être selon lui expliqué à partir du besoin quotidien d’action pour l’individu. A contrariori, celui qui rêvasse n’agit pas. Il est distrait, il n’est pas concentré sur la tâche présente. Il est dans la lune, il faut le rappeler au présent.  
Celui qui est au travail mobilise tout ce dont il a besoin pour la tâche en cours, et rien de plus. Il mobilise ce qu’il a appris et les souvenirs de ses tentatives précédentes, mais il ne pense à rien qui n’ait pas un rapport immédiat avec ce qu’il est en train de faire. Celui qui a des problèmes d'attention ne parvient pas à trier ce dont il a besoin sur le moment : des souvenirs superflues viennent parasiter son attention.  
 
On retrouve la célèbre image du cône : sa pointe va vers le bas et touche le plan de l'expérience. Sa base est vers le haut : plus nous remontons, plus nous allons vers les profondeurs de la conscience, où les souvenirs sont dilatés, maintenus en réserve. Plus nous descendons, plus nous allons vers le point de concentration de l'esprit, à la pointe de son contact avec la réalité. Cette pointe, c'est la personnalité : tout ce que je suis et que je parviens à exprimer dans l'action.
 
Pour Bergson l’inconscient (il n'emploie d'ailleurs pas le mot) n’est pas en soi le lieu des désirs inavouables et des pathologies refoulés. Le rêve est effrayant parce qu’il est formé d’images qui sont inutiles à l’action. C’est ce caractère superflu qui effraie l’esprit.  
Comme l'explique bien ce commentaire : Les souvenirs conservés (dans les obscures « profondeurs » en contraste avec la scène « illuminée ») y sont selon Bergson à l’état de fantômes : cela signifie qu’ils sont « morts », écartés de l’action par notre conscience, mais qu’ils n’ont pas pour autant disparût ; un fantôme est un être certes mort, mais qui ne cesse d’errer dans les limbes, soit car il ne sait pas qu’il est mort, soit parce qu’il n’accepte pas sa mort. Ou encore car bien que mort, il garde une emprise possible sur le monde des vivants.
 
C’est d’ailleurs pour cela qu’ils « aspirent peut-être à la lumière » : en effet ils cherchent dans le monde des vivants une réponse, ils cherche à accéder à la conscience pour nous interroger quant à leurs conditions : soit parce qu’il ne se considère pas comme mort malgré ce qu’a décrété la conscience, dans ce cas il leur paraît naturel de retourner avec les « vivants » ; ou parce qu’il n’accepte pas et cherche à nous interroger par le biais de le conscience sur le « pourquoi » de cette exclusion.

 
Le rêve, et singulièrement le cauchemar, a donc une origine rationnelle. S'intéresser aux "fantômes" de l'esprit a un intérêt philosophique et scientifique de premier ordre. Il est compréhensible que nos rêves puissent être effrayants. Le rêve recueille tout ce qui n’a pas servi consciemment. Il est donc formé des déchets et des rebuts de notre esprit. Nous percevons bien plus de choses que nous n’en avons besoin. Bergson peut donc établir simultanément que :
1) La vie de l’esprit s’explique donc largement par la pratique, mais  
2) Qu'elle déborde largement notre besoin d’action. L’esprit n’est donc pas tout entier tourné vers l’action sur la matière.  
 
Point commun avec Freud, c’est bien dans le rêve que l’inconscient fait sauter les barrières de la conscience et qu’il trouve à s’exprimer. Toutefois, Bergson ne cherche pas le sens des rêves dans la vie passée (dans l’enfance en particulier), mais dans la vie présente. Bergson n’emploie pas directement le terme d’inconscient, car pour lui, ce n’est pas une réalité unifiée, certaine : cela reste une zone obscure, un espace confus, par opposition à la conscience concentrée en un point, celui du présent actif. Ce qui lui importe est la conscience. L’élan de vie qui nous anime est pour Bergson synonyme d’élan de conscience. Il ne cherche pas à soigner des désirs inconscients mais à mieux comprendre la vie de la conscience, ce qu’il nomme l’énergie spirituelle.  
 
La vraie énergie est pour lui dans la conscience (alors que pour Freud, cette énergie est dans l’inconscient, qui est un réservoir de pulsions). Bergson a donc une vision de la conscience et de l’Homme beaucoup moins pessimiste que Freud. La psychanalyse est tournée vers l’étude du passé, tandis que la philosophie bergsonienne est tournée vers le présent, qui prépare déjà l’avenir.


Message édité par rahsaan le 28-02-2014 à 16:46:41

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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°37309590
psychoreve
L'ouverture résout tout.
Posté le 01-03-2014 à 04:10:41  profilanswer
 

Bergson ne résout pas là la difficulté qu'ont rencontré tous les philosophes à propos du rêve. Je dirais même qu'il truque, un philosophe ne sachant resté coi.
Tout d'abord on sait que son texte n'est pas spontané ; c'est en somme pour répondre à une "commande" (en la circonstance, donner une conférence) qu'il s'est exécuté. Et c'est alors comme si, préoccupé  durant cette période de la dialectique souvenirs/action, il avait trouvé là à plaquer quelques réflexions qu'il se faisait, emballant le tout passablement.
Ensuite il hiérarchise selon le communément avalisé : "au-dessous de la scène illuminée par la conscience les souvenirs d'en bas prêts à s'agiter en une immense danse macabre pour peu que la porte du sommeil vienne à s’entrouvrir."
Le premier piège en matière de rêve est qu'il prédispose aux écrits libérés, lyriques ; or il convient qu'une souple exigence veille au moindre écart. Bergson n'a pas évité cet écueil, Jung s'en est délecté.
Ma 3ème vidéo : http://www.youtube.com/watch?v=LU8 [...] e=youtu.be
La quatrième qui traite très partiellement du temps dans les rêves :
http://www.youtube.com/watch?v=VW3 [...] load_owner
Deux autres vidéos :
- Le rêve se lit comme un rébus
- L'amplification moyen majeur qui en déforme les images
http://www.youtube.com/watch?v=Zpq [...] e=youtu.be
http://www.youtube.com/watch?v=XpM [...] e=youtu.be
La 7ème vidéo qui traite (très partiellement) des jeux de mots et des personnages :
http://www.youtube.com/watch?v=0Or [...] load_owner
 
La huitième vidéo qui traite de métonymie et d'allégorie est mise en ligne depuis quelques jours. La dernière minute est bidon, elle sera supprimée au profit d'un autre exemple.
https://www.youtube.com/watch?v=vbO [...] e=youtu.be
 
La 9ème très courte précise un point traité dans la précédente :
https://www.youtube.com/watch?v=LW7 [...] load_owner
 
le rêve est un ami exigeant
https://www.youtube.com/watch?v=akq [...] e=youtu.be


Message édité par psychoreve le 12-04-2014 à 05:30:17

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http://interprétationdesrêves.fr  http://psychoreve-psychoreve.blogspot.com/ Le devoir a une étrange ressemblance avec le bonheur d'autrui. Hugo Victor
n°37360508
rahsaan
Posté le 05-03-2014 à 21:52:59  profilanswer
 

Entretien avec Vincent Descombes, autour de son livre, Les embarras de l'identité :  
http://www.actu-philosophia.com/spip.php?article464
 
L'auteur aborde le problème des revendications identitaires ; de l'usage du mot identité comme "qualité" qui me définit aux yeux des autres ; enfin de ce que pourrait signifier une identité nationale, une identité européenne.  


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°37631921
rahsaan
Posté le 29-03-2014 à 14:11:59  profilanswer
 

Un compte-rendu du livre de Gaspard Koenig, qui défend l'idée d'un Deleuze kantien et anarcho-capitaliste : http://www.actu-philosophia.com/spip.php?article530
 
La thèse politique du livre (Deleuze libertarien) est critiquée à la fin.


Message édité par rahsaan le 29-03-2014 à 14:23:29

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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°37754771
rahsaan
Posté le 08-04-2014 à 23:24:39  profilanswer
 

Une recension d'un livre sur les geeks : Geek philosophie. Philosophie des passionnées de technologie et de mondes imaginaires. http://www.actu-philosophia.com/spip.php?article512
 
Qu'est-ce qu'un geek ? Pourquoi aime-t-il les nouvelles technologies ? Qu'attend-il d'elles pour l'avenir ?

Message cité 1 fois
Message édité par rahsaan le 08-04-2014 à 23:24:49

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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°37754832
Mine anti-​personnel
Posté le 08-04-2014 à 23:30:49  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Une recension d'un livre sur les geeks : Geek philosophie. Philosophie des passionnées de technologie et de mondes imaginaires. http://www.actu-philosophia.com/spip.php?article512
 
Qu'est-ce qu'un geek ? Pourquoi aime-t-il les nouvelles technologies ? Qu'attend-il d'elles pour l'avenir ?


Est-ce qu'il parle de HFR ?

n°37754911
rahsaan
Posté le 08-04-2014 à 23:37:19  profilanswer
 

Mine anti-personnel a écrit :


Est-ce qu'il parle de HFR ?


 
Non :D
Mais sans doute de pas mal de choses qui passionnent les HFRiens :D


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°37791562
pascal75
Posté le 11-04-2014 à 22:29:36  profilanswer
 

Finky académicien  [:486dx]


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GAFA  We are stardust Billion year old carbon We are golden
n°37793369
leoz
Posté le 12-04-2014 à 10:40:43  profilanswer
 

pascal75 a écrit :

Finky académicien  [:486dx]


 
Ouais! Quel bel hommage rendu tant à ce grand intellectuel qu'à la France, honnorée d'avoir en son académie un cerveau aussi puissant que celui de M. Finkielkraut. Cependant, je suis déçu, je pensais qu'ils allaient nommer Bernard-Henri Levy... Mais j'ai entendu dire que ce dernier était bien placé pour le prix Nobel de la Paix. Ça équilibre les choses comme cela.

n°37793541
psychoreve
L'ouverture résout tout.
Posté le 12-04-2014 à 11:10:12  profilanswer
 

http://nsa33.casimages.com/img/2014/01/10/140110084912451458.gif


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http://interprétationdesrêves.fr  http://psychoreve-psychoreve.blogspot.com/ Le devoir a une étrange ressemblance avec le bonheur d'autrui. Hugo Victor
n°37987564
rahsaan
Posté le 30-04-2014 à 19:13:52  profilanswer
 

Ça barde dans le landerneau :  
 
Emmanuel Faye publie un nouveau volume collectif anti-Heidegger, appuyé sur la lecture des Cahiers noirs, où Heidegger exprime sans détour son antisémitisme. Aucun heideggérien ne veut le lire. Jean-Clet Martin fait une recension du collectif pour défendre Heidegger. Alain Badiou félicite Martin dans une lettre ouverte mais trouve ce dernier trop modéré face aux attaques du groupe de Faye. Un des auteurs du collectif répond à Badiou en mettant ce dernier face à sa complaisance pour les Khmers Rouges. Table-ronde à la Cité U de Paris fin mai autour du collectif.


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°37991179
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 01-05-2014 à 06:40:13  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Ça barde dans le landerneau :  
 
Emmanuel Faye publie un nouveau volume collectif anti-Heidegger, appuyé sur la lecture des Cahiers noirs, où Heidegger exprime sans détour son antisémitisme. Aucun heideggérien ne veut le lire. Jean-Clet Martin fait une recension du collectif pour défendre Heidegger. Alain Badiou félicite Martin dans une lettre ouverte mais trouve ce dernier trop modéré face aux attaques du groupe de Faye. Un des auteurs du collectif répond à Badiou en mettant ce dernier face à sa complaisance pour les Khmers Rouges. Table-ronde à la Cité U de Paris fin mai autour du collectif.


 
J'avais vu un Bibliothèque Médicis avec Faye versus François Fédier ...le gardien français des archives du maître de la Forêt Noire.


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L'arrière-train sifflera trois fois.
n°37991368
rahsaan
Posté le 01-05-2014 à 09:18:55  profilanswer
 

Fedier qui vient de sortir une traduction, totalement illisible, d'un important volume de Heidegger sur l'événement, en utilisant des termes de vieux français du XIe siècle...
Ils sont fous ces heideggeriens !


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°37991822
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 01-05-2014 à 11:04:08  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Fedier qui vient de sortir une traduction, totalement illisible, d'un important volume de Heidegger sur l'événement, en utilisant des termes de vieux français du XIe siècle...
Ils sont fous ces heideggeriens !


 
Fédier m'était apparu d'une mauvaise foi sans borne pour protéger la réputation de son maître et, apparemment, pour consulter les archives qu'il dispose, il faut montrer patte blanche.


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L'arrière-train sifflera trois fois.
n°37991845
Mine anti-​personnel
Posté le 01-05-2014 à 11:07:25  profilanswer
 

Sujet d'oral à l'agrégation : "Si Hitler avait écrit Etre et Temps, serions-nous tenus de le lire et de l'étudier ?"
 
Après tout, Platon a écrit des horreurs et Aristote justifie l'esclavage.

n°37992372
rahsaan
Posté le 01-05-2014 à 12:21:17  profilanswer
 

Mine anti-personnel a écrit :

Sujet d'oral à l'agrégation : "Si Hitler avait écrit Etre et Temps, serions-nous tenus de le lire et de l'étudier ?"
 
Après tout, Platon a écrit des horreurs et Aristote justifie l'esclavage.


 
Oh bah si on écoute Alain Badiou, tout est permis...  
 

Citation :

il importe absolument de faire admettre partout que quelqu'un peut être ou avoir été anti-communiste, stalinien, philosémite, antisémite, hostile aux femmes, féministe, monarchiste, démocrate, militariste, nationaliste, Résistant, nazi ou mussolinien, homosexuel, sexuellement conformiste, internationaliste, colonialiste, égalitaire, aristocratique, massiste, élitiste, et j'en passe, et être un philosophe de la plus grande importance.


 
Ce qui tombe bien pour Badiou lui-même, qui a soutenu les Khmers Rouges. Il peut lui aussi être un philosophe de la plus grande importance...


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°37999469
MetalKing7​5
Deviens qui tu es !
Posté le 02-05-2014 à 10:57:53  profilanswer
 

Mine anti-personnel a écrit :

Sujet d'oral à l'agrégation : "Si Hitler avait écrit Etre et Temps, serions-nous tenus de le lire et de l'étudier ?"


Cette question d'agrégation me rappelle une précaution que nous avaient donné notre porfesseur d'histoire en 5ème : bien lire le nom de l'auteur avant d'entamer la lecture d'un texte. Ca permet de rester vigileant.
 

Citation :

être un philosophe de la plus grande importance.


Reste à savoir ce qu'est "un philosophe de la plus grande importance".  :ange:  
 
 
 
 
 

Message cité 1 fois
Message édité par MetalKing75 le 02-05-2014 à 10:58:32

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"Il faut imaginer Sisyphe heureux", Camus
n°37999522
rahsaan
Posté le 02-05-2014 à 11:03:41  profilanswer
 

MetalKing75 a écrit :

Citation :

être un philosophe de la plus grande importance.


Reste à savoir ce qu'est "un philosophe de la plus grande importance".  :ange:


 
Un philosophe approuvé par Badiou, qui est lui-même un penseur de la plus haute importance :p


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°38001549
MetalKing7​5
Deviens qui tu es !
Posté le 02-05-2014 à 14:38:06  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Un philosophe approuvé par Badiou, qui est lui-même un penseur de la plus haute importance :p


Sarcastique.  
J'en ris même si j'aime bien Badiou, ou disons plutôt même si Badiou est plutôt de mon camps.  :D  
 
Sinon, j'ai répondu au sondage d'entrée du fil ainsi :
1/  "Par delà le bien et le mal" de Nietzsche
2/  "l'Ethique" de Spinoza
3/  "Qu'est-ce que la philosophie" de Gilles Deleuze
 
J'aurais mis devant Spinoza et Deleuze, "le mythe de Sisyphe" de Camus (rien que pour sa phrase de conclusion qui résonne en moi si souvent) et Epicure (l'excellent ouvrage de Benoit Schneckenburger, un camarade, me l'a fait découvrir réellement).


Message édité par MetalKing75 le 02-05-2014 à 14:38:19

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"Il faut imaginer Sisyphe heureux", Camus
n°38004478
psychoreve
L'ouverture résout tout.
Posté le 02-05-2014 à 20:38:03  profilanswer
 

L'interprétation des rêves est possible, des éléments vous seront fournis au fil des vidéos http://www.youtube.com/watch?v=tk_ [...] load_owner
 
 
Une autre façon de voir un élément du quotidien.
http://www.youtube.com/watch?v=EqH [...] load_owner
 
 
Structurel ou conjoncturel ?
http://www.youtube.com/watch?v=LU8 [...] load_owner
 
 
Mention du temps dans les rêves
http://www.youtube.com/watch?v=VW3 [...] load_owner
 
 
Le rêve est un rébus :
http://www.youtube.com/watch?v=Zpq [...] load_owner
 
 
L'amplification :
http://www.youtube.com/watch?v=XpM [...] load_owner
 
 
La 7ème vidéo qui traite (partiellement) des jeux de mots et des personnages :
http://www.youtube.com/watch?v=0Or [...] load_owner
 
La 8 ème sur l’Allégorie et le métonymie :
https://www.youtube.com/watch?v=vbO [...] e=youtu.be
 
La 9ème très courte qui précise un point traité dans la précédente :
https://www.youtube.com/watch?v=LW7 [...] load_owner
 
le rêve est un ami exigeant
https://www.youtube.com/watch?v=akq [...] e=youtu.be
 
 
 
Vidéo 11 : Animaux et…
https://www.youtube.com/watch?v=XYKgh8gXowMv
 
 Emprunt aux éléments de la veille :
https://www.youtube.com/watch?v=Z2NDnJ9VZ5k


Message édité par psychoreve le 24-05-2014 à 12:01:18

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http://interprétationdesrêves.fr  http://psychoreve-psychoreve.blogspot.com/ Le devoir a une étrange ressemblance avec le bonheur d'autrui. Hugo Victor
n°38130249
camairis
Posté le 14-05-2014 à 21:30:46  profilanswer
 

Bonjour à tous  :hello:  
 
Voilà, j'ai découvert Hegel il n'y a pas longtemps, en cours de philo. Du coup, j'en suis à la phase n°1, celle de l'interprétation des textes.
 
Du peu que j'ai cru comprendre, je ne suis absolument pas d'accord avec son système. Bon, j'ai 19 ans et me plante surement, mais allons-y :
 
-  la nature des choses est évolutive (l'essence aussi ?) : incompréhension totale, n'était-ce pas la seule chose qui était justement éternelle ?
-  l'homme nie le monde par le travail : non, justement, créer, travailler, transformer, c'est accepter le monde, c'est y laisser une trace, c'est participer de façon adéquate à son déroulement. Transformer la réalité, ce n'est pas la nier mais l'accepter, la faire sienne.
- le développement historique de l'humanité, qui tendrait asymptotiquement vers une perfection idéalisée : trop facile. "Le bonheur, c'est demain", peu importe ce qu'on fait, crime ou justice, on se dirige forcement vers le paradis sur terre, bof bof quand même.
- la conscience évolutive : soit, mais où est le seuil qui marque la prise de conscience de soi ?
 
Bref, si vous pouviez éclairer ma lanterne, je suis sur d'avoir fait des contresens de partout  :jap:  
 
PS : J'ai voté pour l'Ethique de Spinoza, et uniquement l'Ethique, au sondage.


---------------
S'il n'y a pas de réponse, c'est qu'il n'y a pas de question.
n°38130445
rahsaan
Posté le 14-05-2014 à 21:45:07  profilanswer
 

camairis a écrit :

-  la nature des choses est évolutive (l'essence aussi ?) : incompréhension totale, n'était-ce pas la seule chose qui était justement éternelle ?
-  l'homme nie le monde par le travail : non, justement, créer, travailler, transformer, c'est accepter le monde, c'est y laisser une trace, c'est participer de façon adéquate à son déroulement. Transformer la réalité, ce n'est pas la nier mais l'accepter, la faire sienne.
- le développement historique de l'humanité, qui tendrait asymptotiquement vers une perfection idéalisée : trop facile. "Le bonheur, c'est demain", peu importe ce qu'on fait, crime ou justice, on se dirige forcement vers le paradis sur terre, bof bof quand même.
- la conscience évolutive : soit, mais où est le seuil qui marque la prise de conscience de soi ?
 
Bref, si vous pouviez éclairer ma lanterne, je suis sur d'avoir fait des contresens de partout  :jap:  
 
PS : J'ai voté pour l'Ethique de Spinoza, et uniquement l'Ethique, au sondage.


 
- L'essence se déploie petit à petit dans toutes ses déterminations, en passant par chacune d'elle et en la rejetant comme insuffisante, car finie. L'extériorisation de l'ensemble du contenu du concept est le temps historique lui-même. La liberté ne s'incarne pas dans le monde en une seule fois, mais progressivement, par essais et erreurs successifs.  
 
- Par son travail, l'homme nie le monde naturel. Il utilise le bois pour se protéger des intempéries, il se fait des vêtements avec les peaux d'animaux. Il retourne la violence des éléments contre eux-mêmes etc. Je ne sais plus qui a écrit ce dicton : l'oiseau reconnaît ses plumes sur la flèche qui le tue.  
 
- L'idéal de progression asymptotique vers un état parfait se trouverait plutôt chez Kant : les capacités de l'esprit sont appelées un jour à se développer entièrement. Le progrès humain est potentiellement infini.  
Chez Hegel, nous avons une figure inverse : celle du fait accompli. L'Etat rationnel est constitué, nous devons le penser. Le philosophe s'occupe non de l'idéal, mais du réel. Avec Kant, nous nous mettons en chemin vers un idéal. Avec Hegel, nous comprenons que le monde ne nous a pas attendus pour changer (et c'est pourquoi la philosophie vient en dernier).  
 
- Le seuil de la prise de conscience est le rejet de l'immédiateté. L'immédiat est toujours chez Hegel le premier moment, celui de la naïveté, ou de la torpeur de l'esprit qui ne s'est pas encore éveillé à lui-même. Dans la Nature, l'esprit est encore en soi, il est endormi. Or, la prise de conscience se fait par la négation de ce qui doit être nié. Je considère naïvement les choses, et je dis qu'elles sont là, en face de moi ; mais je ne réfléchis pas que c'est moi qui les désigne, qui dit "ceci" et qui les met face à moi. L'esprit se réveille en prenant conscience que c'est lui dit désigne les choses, et qui alors sort de la considération de ce qui est immédiatement sensible, pour entrer dans l'abstraction de l'esprit. C'est le début de la Phénoménologie de l'esprit : la conscience apparaît à elle-même.  


---------------
Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°38131192
camairis
Posté le 14-05-2014 à 22:44:50  profilanswer
 

rahsaan a écrit :


 
- L'essence se déploie petit à petit dans toutes ses déterminations, en passant par chacune d'elle et en la rejetant comme insuffisante, car finie. L'extériorisation de l'ensemble du contenu du concept est le temps historique lui-même. La liberté ne s'incarne pas dans le monde en une seule fois, mais progressivement, par essais et erreurs successifs.  
 
- Par son travail, l'homme nie le monde naturel. Il utilise le bois pour se protéger des intempéries, il se fait des vêtements avec les peaux d'animaux. Il retourne la violence des éléments contre eux-mêmes etc. Je ne sais plus qui a écrit ce dicton : l'oiseau reconnaît ses plumes sur la flèche qui le tue.  
 
- L'idéal de progression asymptotique vers un état parfait se trouverait plutôt chez Kant : les capacités de l'esprit sont appelées un jour à se développer entièrement. Le progrès humain est potentiellement infini.  
Chez Hegel, nous avons une figure inverse : celle du fait accompli. L'Etat rationnel est constitué, nous devons le penser. Le philosophe s'occupe non de l'idéal, mais du réel. Avec Kant, nous nous mettons en chemin vers un idéal. Avec Hegel, nous comprenons que le monde ne nous a pas attendus pour changer (et c'est pourquoi la philosophie vient en dernier).  
 
- Le seuil de la prise de conscience est le rejet de l'immédiateté. L'immédiat est toujours chez Hegel le premier moment, celui de la naïveté, ou de la torpeur de l'esprit qui ne s'est pas encore éveillé à lui-même. Dans la Nature, l'esprit est encore en soi, il est endormi. Or, la prise de conscience se fait par la négation de ce qui doit être nié. Je considère naïvement les choses, et je dis qu'elles sont là, en face de moi ; mais je ne réfléchis pas que c'est moi qui les désigne, qui dit "ceci" et qui les met face à moi. L'esprit se réveille en prenant conscience que c'est lui dit désigne les choses, et qui alors sort de la considération de ce qui est immédiatement sensible, pour entrer dans l'abstraction de l'esprit. C'est le début de la Phénoménologie de l'esprit : la conscience apparaît à elle-même.  


 
Te répondrai demain, là je suis claqué. J'editerai vers 22H :o


---------------
S'il n'y a pas de réponse, c'est qu'il n'y a pas de question.
n°38134152
MetalKing7​5
Deviens qui tu es !
Posté le 15-05-2014 à 10:36:58  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

- Par son travail, l'homme nie le monde naturel. Il utilise le bois pour se protéger des intempéries, il se fait des vêtements avec les peaux d'animaux. Il retourne la violence des éléments contre eux-mêmes etc. Je ne sais plus qui a écrit ce dicton : l'oiseau reconnaît ses plumes sur la flèche qui le tue.


Hmmm
Les exemples cités ne me paraissent pas pertinent pour expliquer que l'homme nie le monde naturel. En effet, l'oiseau se protège aussi en fabriquant un nid. Le singe utilise un bout de bois pour en faire un baton. Le castor construit des barrages... Bref, les animaux nieraient le monde naturel si je suis votre raisonnement. Mais alors qu'est-ce que le monde naturel ?
 
(N.B. : je n'ai pas lu Hégel)


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"Il faut imaginer Sisyphe heureux", Camus
n°38134338
rahsaan
Posté le 15-05-2014 à 10:49:03  profilanswer
 

C'est vrai que les animaux modifient aussi leur environnement, car ils sont tous doués d'aptitudes techniques. Tous utilisent leurs organes (les pinces du crabe), certains utilisent leur environnement (un oiseau qui attrape un poisson, puis s'élève dans les airs et lâche sa prise sur un rocher), d'autres utilisent même des outils rudimentaires (le singe qui attrape des fourmis sur un bâton).  
 
Néanmoins, pour Hegel, le travail humain a une dimension absolument supérieure, car il exprime la conscience intérieure, qui contemple son oeuvre dans le monde. C'est l'exemple célèbre de l'enfant qui jette des cailloux dans l'eau :
http://laphilodepicasso.over-blog. [...] 47299.html
 
"Cette conscience de lui-même, l’homme l’acquiert de deux manières : théoriquement, en prenant conscience de ce qu’il est intérieurement, de tous les mouvements de son âme, de toutes les nuances de ses sentiments, en cherchant à se représenter à lui-même, tel qu’il se découvre par la pensée, et à se reconnaître dans cette représentation qu’il offre à ses propres yeux. Mais l’homme est également engagé dans des rapports pratiques avec le monde extérieur, et de ces rapports naît également le besoin de transformer ce monde, comme lui-même, dans la mesure où il en fait partie, en lui imprimant son cachet personnel. Et il le fait pour encore se reconnaître lui-même dans la forme des choses, pour jouir de lui-même comme d’une réalité extérieure. On saisit déjà cette tendance dans les premières impulsions de l’enfant : il veut voir des choses dont il est lui-même l’auteur, et s’il lance des pierres dans l’eau, c’est pour voir ces cercles qui se forment et qui sont son œuvre dans laquelle il retrouve comme un reflet de lui-même. Ceci s’observe dans de multiples occasions et sous les formes les plus diverses, jusqu’à cette sorte de reproduction de soi-même qu’est une œuvre d’art."
 
L'animal peut-il vraiment se reconnaître comme l'auteur de son oeuvre en la contemplant ? N'en reste-t-il pas largement à un niveau d'activité organique instinctive, sans conscience réfléchie ?


Message édité par rahsaan le 15-05-2014 à 10:50:11

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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°38153004
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 16-05-2014 à 20:37:14  profilanswer
 

La Maison de la philosophie à Marseille, 19, boulevard Salvator :
 
http://static.panoramio.com/photos/large/107045156.jpg
 
http://philosophie-marseille.com/maison-philo.html
 
Avec l'Ecole d'Athènes, de Raphael, comme étendard, le vieux Platon en compagnie d'Aristote.


Message édité par Tietie006 le 16-05-2014 à 20:38:24

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L'arrière-train sifflera trois fois.
n°38154714
pascal75
Posté le 16-05-2014 à 23:28:59  profilanswer
 

Ca a l'air bien, ça :)


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GAFA  We are stardust Billion year old carbon We are golden
n°38243396
rahsaan
Posté le 25-05-2014 à 22:48:44  profilanswer
 

La fin de l'année approchant, pour changer un peu des classiques sujets de leçon type bac ("L'homme n'agit-il que par intérêt ?", "Peut-on apprendre à être heureux ?"...), j'essaye des questions plus originales.  
 
J'ai déjà fait "Faut-il croire aux fantômes ?"
Demain, je vais leur proposer "Le père Noël est-il une ordure ?"
 
De quoi les réveiller un peu alors que la fatigue de l'année se fait lourdement sentir :o


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°38243668
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 25-05-2014 à 23:15:58  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

La fin de l'année approchant, pour changer un peu des classiques sujets de leçon type bac ("L'homme n'agit-il que par intérêt ?", "Peut-on apprendre à être heureux ?"...), j'essaye des questions plus originales.  
 
J'ai déjà fait "Faut-il croire aux fantômes ?"
Demain, je vais leur proposer "Le père Noël est-il une ordure ?"
 
De quoi les réveiller un peu alors que la fatigue de l'année se fait lourdement sentir :o


 
Sujet du bac 1971, "La vérité existe-t-elle", avec un Jean-Claude Romand qui avait eu 16 sur 20 !
 
http://crime.blog4ever.com/jean-cl [...] un-menteur


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L'arrière-train sifflera trois fois.
n°38243718
pascal75
Posté le 25-05-2014 à 23:22:11  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

La fin de l'année approchant, pour changer un peu des classiques sujets de leçon type bac ("L'homme n'agit-il que par intérêt ?", "Peut-on apprendre à être heureux ?"...), j'essaye des questions plus originales.  
 
J'ai déjà fait "Faut-il croire aux fantômes ?"
Demain, je vais leur proposer "Le père Noël est-il une ordure ?"
 
De quoi les réveiller un peu alors que la fatigue de l'année se fait lourdement sentir :o


 
Bien  :D  Me rappelle mon prof de philo en terminale qui nous avait proposé "l'homosexualité chez les pianos à queue"  :whistle:


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GAFA  We are stardust Billion year old carbon We are golden
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