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Quels sont pour vous les trois livres de philo à lire pour un honnête homme ?


 
15.4 %
 273 votes
1.  "La république" de Platon
 
 
6.7 %
 119 votes
2.  "La métaphysique" d'Aristote
 
 
15.7 %
 279 votes
3.  "l'Ethique" de Spinoza
 
 
1.5 %
    27 votes
4.  "Essai de théodicée" de Leibniz
 
 
15.0 %
 266 votes
5.  "Critique de la raison pure" de Kant
 
 
17.8 %
 315 votes
6.  "Par delà le bien et le mal" de Nietzsche
 
 
5.9 %
 105 votes
7.  "L'évolution créatrice" de Bergson
 
 
6.4 %
 113 votes
8.  "Etre et temps" d'Heidegger
 
 
7.5 %
 133 votes
9.  "Qu'est-ce que la philosophie" de Gilles Deleuze
 
 
8.1 %
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10.  "Moi, ma vie, mon oeuvre" de obiwan-kenobi
 

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Auteur Sujet :

Philo @ HFR

n°66702126
Antoine Do​inel
Posté le 06-09-2022 à 00:25:02  profilanswer
 

Reprise du message précédent :
La réalité est-elle toujours synonyme de vérité ?


---------------
La photographie, c'est la vérité. Et le cinéma, c'est vingt-quatre fois la vérité par seconde. https://www.imdb.com/user/ur118724425/
mood
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Posté le 06-09-2022 à 00:25:02  profilanswer
 

n°66863562
Toute une ​pelote
Posté le 26-09-2022 à 12:15:26  profilanswer
 

Chaque expérience concrète est unique. Par exemple, mon trajet pour aller au travail ce matin n'était pas identique à celui que j'ai fait la fois précédente, même si j'ai pris la même ligne de train, ai pris le même itinéraire. L'orange que j'ai mangée au déjeuner n'est pas la même que la précédente orange que j'ai mangée.  
L'abstraction par rapport à l'expérience concrète permet de mettre en perspective différents contextes et d'établir des liens entre eux, ce qui permet de mettre les choses dans des cases, dans des catégories. Par exemple, "une orange" de façon générale, "aller au travail", etc.  
 
Sur le plan psychologique, j'ai l'impression que, plus une personne vit dans l'instant présent, plus c'est concret, moins c'est abstrait pour elle, donc moins ça semble routinier. Mais, en même temps, c'est le propre de l'homme, et de tous les animaux je suppose aussi, de faire des abstractions.
Quels sont les premiers auteurs à avoir écrit de façon développée sur cette distinction entre le concret et l'abstrait ? Platon ? Aristote ? L'idée est sans doute vieille comme le monde, mais j'aimerais remonter le plus loin possible dans le temps pour retrouver les premières traces de cette distinction en philosophie.
En vous remerciant.

n°66864299
une IA
01010111 01010100 01000110
Posté le 26-09-2022 à 13:56:45  profilanswer
 

Toute une pelote a écrit :


......
le plus loin possible dans le temps pour retrouver les premières traces de cette distinction en philosophie.
En vous remerciant.


 
 
Peut être te pencher du côté de l'anthropologie dans la mesure ou certaines cultures (notamment la culture japonaise) ne distinguent pas aussi radicalement vivant/non-vivant, corps/esprit, animal/humain... De cela débouche d'autres formes de logiques (tout autant fonctionnelles que la notre) d'autre causalité, et donc d'autres manière de structurer le sensible, de l'articuler, de le penser....
 
Descola en parle très bien dans "par-delà nature et culture"
 
d'ailleurs il y a un passage sur le fait qu'en anthropologie ils n'ont jamais rencontrés une seule culture ou la notion d'esprit était absente…  
par contre des culture ou la notion de corps est absente, il y en a un paquet....  
 
Rien que comprendre que la notion de corps est postérieure à la notion d'esprit et que l'on peut tout à fait se passer de l'idée d'avoir un corps,  
mais il est impossible de se passer de la notion d'esprit.... c'est assez déroutant.


Message édité par une IA le 26-09-2022 à 14:03:07
n°66867597
rahsaan
Posté le 26-09-2022 à 20:38:48  profilanswer
 

Antoine Doinel a écrit :

La réalité est-elle toujours synonyme de vérité ?


 
Les deux termes ne sont pas exactement synonymes, même si l'une ne va pas sans l'autre.  
La réalité peut se définir comme l'ensemble des choses qui existent. En latin, res = la chose. La réalité est le domaine des choses qui existent effectivement. Ce qui est réel n'est pas fictif, pas idéal, pas imaginaire, pas illusoire, pas impossible etc.  
La réalité va de pair avec une idée de solidité voire de pesanteur ("c'est comme ça et pas autrement" ), un caractère prosaïque ("dans la vraie vie, il faut arrêter de croire au père Noël" ), de résistance ("qu'on le veuille ou non, c'est comme ça" ) ou encore d'effectivité et d'accomplissement ("il a réalisé son rêve" ).
 
On peut définir la vérité simplement comme l'accord de la pensée (ou du discours) avec la réalité. Ou on peut dire que la vérité est la qualité du discours conforme à ce qui est. Si je dis la vérité, je ne me trompe pas, je ne mens pas, je dis les choses telles qu'elles sont, dans la réalité.  
On peut dire aussi, en un sens proche, que la vérité est indépendante de l'esprit. Je ne choisis pas ce qui est vrai, je ne le décide pas. Est vrai ce qui est indépendant de mes opinions. "Le vivant est fait d'ADN" est vrai, ce n'est pas une vue de l'esprit : il y a de l'ADN dans chaque cellule organique.
 
S'il était impossible de trouver la moindre vérité, on vivrait perdu dans nos hallucinations, dans un monde de rêve, coupés de la réalité.  
Et si la réalité n'avait aucun caractère stable, il serait impossible de dire la moindre vérité à son sujet, à part que tout est faux, illusoire, instable etc.
 

Toute une pelote a écrit :

Quels sont les premiers auteurs à avoir écrit de façon développée sur cette distinction entre le concret et l'abstrait ? Platon ? Aristote ?


 
L'abstraction est rendue possible par le langage humain. On peut se demander dans quelle mesure les animaux ont cette capacité de concevoir des choses abstraites. Mais sans des mots, qui permettent de désigner des choses générales, la capacité d'abstraction ne peut pas aller très loin. Car il faut un mot (avec sa signification et ses lettres) pour désigner de façon concise une chose ou un ensemble de choses.  
L'homme peut penser à cette table, cette chaise, mais peut concevoir la notion de table et de chaise en général.  
L'abstraction est inhérente au langage, qui permet les représentations plus générales que les objets particuliers.  
 
Dans le Hippias, Socrate demande par exemple ce qu'est le beau. Il veut une définition de la beauté en générale, dans l'abstrait. Hippias lui répond par une suite d'exemples concrets : une belle marmite, un beau cheval, une belle femme. Mais Socrate veut savoir ce qui rend belles les choses belles. Quel est le point commun entre toutes les choses belles ? Comment définir cette qualité, la beauté, que nous voyons, que nous désignons dans toutes les choses concrètes que l'on juge belles ?... C'est tout le problème de l'abstraction : comment remonter du concret à l'abstrait ?

Message cité 1 fois
Message édité par rahsaan le 26-09-2022 à 20:48:35

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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°66914783
Toute une ​pelote
Posté le 03-10-2022 à 07:57:21  profilanswer
 

Merci pour vos deux réponses qui sont très intéressantes.
Par contre je ne suis pas d'accord, rahsaan, à propos des animaux. Il me semble que l'écureuil, pas lorsqu'il est bébé mais plus tard, à force de grimper dans des arbres, finit par voir les arbres comme une catégorie, "les arbres en général". De même, le chien qui voit son maître devant la porte de la maison avec la laisse accourt, car il comprend qu'ils vont sortir ; et même si son maître change plus tard de laisse, le chien aura toujours cette réaction quand il verra son maître sortir la laisse parce qu'il a fini par la classer dans une catégorie : avant de voir une lanière en nylon, un mousqueton en plastique, etc., il voit (ou devine) "une laisse".

n°66977034
rahsaan
Posté le 10-10-2022 à 22:38:18  profilanswer
 

Oui, c'est vrai qu'il y a ce début (je dirais) de capacité de généralisation, à partir de l'habitude. Les animaux ont de la mémoire, et savent anticiper sur l'expérience. Le chien fait une inférence entre son maître qui sort la laisse et le fait de sortir.  
C'est vrai que le lion reconnaît une gazelle en général. Et la gazelle reconnaît un lion en général.  


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°67052814
pascal75
Posté le 20-10-2022 à 16:28:51  profilanswer
 

rahsaan a écrit :


 
On peut définir la vérité simplement comme l'accord de la pensée (ou du discours) avec la réalité. Ou on peut dire que la vérité est la qualité du discours conforme à ce qui est. Si je dis la vérité, je ne me trompe pas, je ne mens pas, je dis les choses telles qu'elles sont, dans la réalité.


Y'en a qui ont essayé  [:cetrio]  
Mais sans blague, la vérité c'est aussi un genre de discours qui prétend parler dans l'absolu, c'est un discours souvent trompeur contrairement à ce qu'il prétend.


Message édité par pascal75 le 20-10-2022 à 16:29:28

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GAFA  We are stardust Billion year old carbon We are golden
n°68012105
Toute une ​pelote
Posté le 13-03-2023 à 12:21:12  profilanswer
 

Résultat intéressant sur la question à quels experts se fier ?
https://www.xerficanal.com/strategi [...] 50320.html

n°71312696
Deep Turn
Le pire n'est jamais sûr
Posté le 11-08-2024 à 17:35:08  profilanswer
 

blabla


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https://www.imdb.com/user/ur118724425 ||| Lichess: Deep_Tool
n°71322436
Deep Turn
Le pire n'est jamais sûr
Posté le 12-08-2024 à 07:54:27  profilanswer
 

Hello topic mourant :o  
 
Je suis en train de lire Ainsi Parlait Zarathoustra.
 
On me dit que c'est l'ouvrage de Nietzsche le plus lu.
Je dois dire que c'est un peu difficile à lire, à la première lecture.
J'en ai lu 200 pages, et je trouve ça fouillis. Quelques pensées intéressantes, mais énormément de passages ultra abstraits.
 
C'est vu comme un ouvrage facile à lire ??


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https://www.imdb.com/user/ur118724425 ||| Lichess: Deep_Tool
mood
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Posté le 12-08-2024 à 07:54:27  profilanswer
 

n°71322567
rahsaan
Posté le 12-08-2024 à 08:44:10  profilanswer
 

Non, c'est un livre au style très difficile, avec des références assez cryptées, un symbolisme pas toujours clair (par ex, l'aigle et le serpent).

 

En plus, il faut bien choisir la traduction. La meilleure est celle de Georges-Arthur Golddchmidt. Il faut éviter celle de Maurice de Gandillac, qui est vraiment obscure.

 

De Nietzsche, "La naissance de la tragédie" est plus accessible, ou bien "Le Gai Savoir".

 

(Merci de ranimer ce topic !)


Message édité par rahsaan le 12-08-2024 à 08:46:37

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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°71328496
Deep Turn
Le pire n'est jamais sûr
Posté le 13-08-2024 à 08:23:17  profilanswer
 

Putain ça me soulage  :D  
Y’a des passages très difficiles je trouve où vraiment faut pas lâcher l’attention pour relier l’abstraction au réel.
 
Une question quand même.
Bon, il me semble (?) que le « Dieu est mort » de Nietzsche a plus trait au fait que les Européens se sont détournés de la religion (??).
 
Mais en vérité, aucun philosophe n’aborde la possibilité que le Créateur se soit éteint après la création de l’Univers, laissant l’Univers à lui-même ? Que Dieu serait disparu très vite après la formation de la matière ?


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https://www.imdb.com/user/ur118724425 ||| Lichess: Deep_Tool
n°71341347
rahsaan
Posté le 15-08-2024 à 17:04:17  profilanswer
 

Oui, "Dieu est mort" signifie pour Nietzsche que les hommes n'y croient plus, mais continuent de vivre en respectant des principes et des interdits venus de la religion chrétienne. C'est l'élément le plus important : les Européens vivent dans une contradiction entre leurs croyances et leurs pratiques.
Nietzsche nous appelle à une prise de conscience de cet état de fait, par la figure de ce fou portant une lanterne en plein jour (référence au personnage de Diogène le cynique, qui cherchait l'Homme et ne le trouvait pas).

 

Comme ils ont rejeté les croyances chrétiennes, et n'ont rien mis à la place, ils sont menacés par le nihilisme : comme leurs croyances ne plus sincères, ils n'ont plus de foi en la vie.
C'est dans le paragraphe 125 du Gai Savoir.

 

*

 

Pour ce qui est d'une philosophie où Dieu aurait disparu après la création, c'est une bonne question. Ce serait à chercher dans une cosmologie ou une religion. Je ne vois pas bien.

 

Chez les juifs, dans la kabbale, il y a le Tsim-Tsoum : Dieu s'est retiré hors de la création, laissant en elle un vide, une absence. Mais Dieu n'a pas été détruit.

 

De toute façon, il serait contradictoire de prêcher pour un Dieu qui serait mort à la création du monde. Cela reviendrait grosso modo à du matérialisme.


Message édité par rahsaan le 15-08-2024 à 17:05:57

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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°71540109
Deep Turn
Le pire n'est jamais sûr
Posté le 17-09-2024 à 08:24:47  profilanswer
 

Tiens, j’en profite pour poster quelques citations de Nietzsche que j’ai retenu
 
https://img3.super-h.fr/images/2024/09/17/snapshot_1457850878.jpg
https://img3.super-h.fr/images/2024/09/17/snapshot_1458777923.jpg
https://img3.super-h.fr/images/2024/09/17/snapshot_2007237709.jpg
https://img3.super-h.fr/images/2024/09/17/snapshot_823564440.jpg


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https://www.imdb.com/user/ur118724425 ||| Lichess: Deep_Tool
n°71540118
Deep Turn
Le pire n'est jamais sûr
Posté le 17-09-2024 à 08:27:12  profilanswer
 

J’ai l’impression de lire la Bible quand je lis Zarathoustra.
Comme une voix qui aurait été donné par le Très Haut.
 
Ça me donnait un peu cette sensation avec Dostoïevski, mais en plus déguisé.


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https://www.imdb.com/user/ur118724425 ||| Lichess: Deep_Tool
n°71545938
rahsaan
Posté le 17-09-2024 à 23:25:48  profilanswer
 

Certains ont dit que le Zarathoustra avait pour but d'être le 5eme Évangile, qui vient après le christianisme pour le renverser et le dépasser.

 

N'oublions pas que Nietzsche était fils de pasteur et qu'étant jeune, il a eu une vocation religieuse. Il savait donc parfaitement pasticher le style biblique.

 

Dostoievsky était un auteur très religieux, sincèrement chrétien lui. On pense à l'apparition du diable dans les frères Karamasov par exemple.


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n°71553132
Deep Turn
Le pire n'est jamais sûr
Posté le 19-09-2024 à 07:44:05  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Certains ont dit que le Zarathoustra avait pour but d'être le 5eme Évangile, qui vient après le christianisme pour le renverser et le dépasser.
 
N'oublions pas que Nietzsche était fils de pasteur et qu'étant jeune, il a eu une vocation religieuse. Il savait donc parfaitement pasticher le style biblique.
 
Dostoievsky était un auteur très religieux, sincèrement chrétien lui. On pense à l'apparition du diable dans les frères Karamasov par exemple.


Je ne savais pas pour le père de Nietzsche  :jap:  
 
Un passage de Dostoievsky en passant (Demons)
 

Citation :


Aucun peuple n'a jamais pu s'organiser sur terre sur des bases scientifiques et rationnelles ; aucun peuple n'y a réussi, sauf peut-être pour la durée d'un instant et par bêtise.
 
Le socialisme en son essence même est athée, car il a proclamé dès le début qu'il se propose d'édifier la société uniquement sur la science et la raison.
Partout et toujours, depuis le commencement des temps, la raison et la science n'ont joué dans l'existence des peuples qu'un rôle subalterne, au service de la vie ; et il en sera toujours ainsi, jusqu'à la fin des siècles. Les peuples se constituent et développent mus par une force toute différente, une force souveraine, dont l'origine reste inconnue et inexplicable. Cette force est le désir inextinguible d'aboutir à une fin et la négation en même temps de cette fin. Cette force est l'affirmation persistante et infatigable de l'être et la négation de la mort. L'esprit de la vie, comme dit l'Ecriture, "les sources d'eaux vives" qui selon l'Apocalypse, menaceront un jour de se tarir.
 
Le principe esthétique, comme s'expriment les philosophes, le principe moral ainsi qu'ils l'appellent aussi.
La recherche de Dieu, voilà comment je l'appellerai plus simplement.
 
Le but de tout peuple, à chaque période de son histoire, c'est uniquement la recherche de Dieu, de son Dieu, de son Dieu à lui, en qui il croit comme en l'unique et le seul vrai. Dieu est la personnalité synthétique du peuple tout entier, du début de son existence et jusqu'à sa fin. Toujours et partout chaque peuple eut son propre Dieu, et jamais encore tous les peuples ou plusieurs peuples n'eurent le même Dieu.
 
Quand les peuples commencent à avoir des dieux communs, c'est signe de mort pour ces peuples.
Quand les Dieux deviennent communs à plusieurs peuples, les Dieux meurent, ainsi que les peuples et leur foi.
Plus un peuple est fort, plus son Dieu diffère des autres Dieux.
Jamais encore, il n'y eut de peuple sans religion, c'est-à-dire sans notion du bien et du mal.
Chaque peuple possède sa propre notion du bien et du mal, son propre bien et son propre mal.
 
Quand plusieurs peuples mettent en commun leurs notions du bien et du mal, alors ces peuples tombent en décadence, alors la distinction même entre le bien et le mal s'efface et disparait. Jamais la raison n'a été et ne sera capable de définir le bien ou le mal ou même de séparer le mal du bien, ne fût-ce qu'approximativement. Au contraire, elle les a toujours honteusement et lamentablement confondus.


 
Y'a quand même un certain écho avec ce qu'on vit aujourd'hui en Europe, il me semble.


---------------
https://www.imdb.com/user/ur118724425 ||| Lichess: Deep_Tool
n°71617327
Deep Turn
Le pire n'est jamais sûr
Posté le 30-09-2024 à 09:05:24  profilanswer
 

Je viens de lire un article sur l’inconscient dans Le Monde Diplomatique.
Ci-dessous un extrait.
 
Je n’avais jamais entendu parler de la “troisième blessure narcissique de l’humanité”
 

Citation :

Quand les écrits de Sigmund Freud et de ses disciples vinrent affirmer que ce mystérieux concentré de nos tréfonds était un acteur de nos vies, ce fut un bouleversement du regard porté sur les troubles psychiques, et une révolution dans la représentation du monde. Car qu’en était-il alors de notre libre arbitre ? Qu’en était-il de notre responsabilité ? Quel rôle attribuer à la reine de nos facultés, la raison, et à cette capacité si précieuse, que doit encourager une saine discipline, la volonté ? Que devenait la singularité humaine si l’individu était « agi » par des forces qu’il ignorait ?
 
Bien sûr, on savait depuis toujours qu’on n’était pas totalement maître en notre demeure. Rêves, lapsus, associations intempestives d’idées, pathologies physiques incompréhensibles, passions orageuses : au fil des siècles s’étaient élaborées, outre les interprétations médicales, des versions diverses de ces manifestations incontrôlables, en particulier chez les philosophes et les poètes. Le mal obscur au cœur du descendant d’Adam – désirs involontaires et irrésistibles – fut longtemps une explication –  « Mon Dieu, quelle guerre cruelle ! Je trouve deux hommes en moi », comme l’écrivait Jean Racine dans ses Cantiques spirituels (1694). Plus tard, c’est sur un autre plan que se traduira le sentiment d’exil intérieur, la perception d’une force hors de contrôle. Ce que développe avec courage, comme en écho au « Je est un autre » d’Arthur Rimbaud, Friedrich Nietzsche, dans Par-delà le bien et le mal (1881) : « Une pensée ne vient que quand elle veut, et non pas quand moi je la veux, de sorte que c’est une altération des faits de prétendre que le sujet “moi” est la condition de l’attribut “je pense”. Quelque chose pense, mais croire que ce quelque chose est l’antique et fameux moi, c’est une pure supposition. »
 
Vingt ans plus tard, Freud prolonge. Et élargit. Il redéfinit l’inconscient non seulement comme ce qu’on ne sait plus et ce qu’on ne sait pas, mais aussi comme ce qui travaille le corps et « informe » le conscient sans qu’on le sache. En d’autres termes, il « décentre » l’humain, tel qu’on se le représentait communément (ce n’est plus le « moi » qui, malgré tout, gouverne, le reste relevant largement du pathologique et devant rester à la marge), et propose une lecture de nos désordres, de nos choix, de nos aptitudes même, bouleversante : un déchiffrement soupçonneux de ce qu’on croit être notre vérité, une toute nouvelle façon d’accéder à une libération des illusions.
 
Les effets furent considérables. Freud en parlera comme de la troisième blessure narcissique de l’humanité, après le choc de la révolution copernicienne-galiléenne (non, ce n’est pas le Soleil qui tourne autour de la Terre…) et le séisme de la théorie darwinienne de l’évolution (non, l’humain n’est pas une créature unique, à part des espèces animales). Il avait raison. Mais, quand il pensait, à l’occasion de conférences qu’il s’apprêtait à faire aux États-Unis en 1909, leur « apporter la peste », il s’est trompé. L’inconscient s’est rabougri. La peste s’est transformée en soins de beauté – intérieure.


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