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Auteur Sujet :

Philo @ HFR

n°14460271
foutre de
Posté le 29-03-2008 à 19:22:31  profilanswer
 

Reprise du message précédent :
c'est pas plus mal que tu l'abordes comme ça.
En fait, comme je le disais à Baptiste R il n'y a pas si longtemps (mais à propos d'un autre terme, plus général), avec le terme de matérialisme, nous échangeons de la fausse monnaie. (je dois dire que généralement, dès que j'emploie un mots en -isme, c'est que je suis en train de tenir des propos qui ne m'intéressent pas personnellement)
 
pas qu'il y aurait arnaque, du tout. mais parler ici consiste parfois à embrasser des problèmes pour les autres, des problèmes qui ne nous sont pas propres, pour les articuler comme on peut, chercher un déclic.
Exemple, j'étudie la biochimie et je suis obligé de me coltiner avec les lois thermodynamiques de la conservation d'énergie (encore de la physique de joueurs de billard du XVIIeme).  
Du coup, je tombe sur des définitions assez spécieuses (dépassées ?) de la matière. et là je me dis qu'il faut quand même que je vous en raconte une bien bonne, et j'écris un post en me disant que ça pourra peut-être aussi aider nesca qui rame avec son moi qui s'effiloche comme du sable entre ses doigts rationnels (et ça marche, puisque Néojousous et Hephaestos ont tenté une réponse à son post).
 
Alors oui, du coup, la définition donnée à "matérialisme" est un peu ridicule (et la discussion qui s'en suit un peu préhistorique), voire fantoche.
 
Mais c'est bien parce qu'il y a acte de langage qu'on en arrive là. c'est pourquoi la seule question vraiment sérieuse
me semble être celle là :

foutre de a écrit :


tiens, question d'épistémologie : en quoi consiste cet acte de "définir scientifiquement" ? en quoi la position remplit-elle de manière privilégiée le cahier des charges de cet acte ?


 
le reste, c'est une fois de plus de la fausse monnaie. Evidemment le premier mot en -isme venu me fait bailler. mais je continue de trouver amusant de voir si mon baillement est communicatif, parce que quand tout le monde se met à bailler en même temps, on est prêts pour une franche rigolade (autre truc communicatif)

Message cité 2 fois
Message édité par foutre de le 29-03-2008 à 19:24:27

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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
mood
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Posté le 29-03-2008 à 19:22:31  profilanswer
 

n°14460307
l'Antichri​st
Posté le 29-03-2008 à 19:27:52  profilanswer
 

Je dirais, quant à moi, que la matière est un concept global, non spécifique, transgénérique, et qu'il n’appartient donc pas en propre à la démarche scientifique. Comme concept philosophique (puisque c’est à la philosophie que revient la charge de réfléchir sur le statut des sciences dans leur visée de vérité en réintégrant le plan de l’expérience humaine globale), il est nécessaire de penser la fonction ontologique de la matière à travers la question du devenir (c’est-à-dire du changement) : c’est elle qui rend la physique possible car elle seule peut montrer que la matière n’est pas une substance, mais un principe d’individuation (cf. Aristote) dans un ordre phénoménologique et non plus seulement physique. Est substance, le sujet individuel, composé de forme et de matière. Il faut alors doubler l’opposition statique de la matière et de la forme par l’opposition dynamique de la puissance et de l’acte. Comme substrat, la matière indéterminée n’est substance qu’en puissance et tend vers la forme : pour penser le fondement du réel, la matière ne suffit donc plus. Il faut passer du concept de matière à celui de nature. Il faut quelque chose de plus que la matière pour avoir une nature. Physiquement, comment s’achève une forme ou un acte ? La matière n’est qu’un moyen terme entre l’être et le devenir, elle est donc mouvement et cela fondamentalement, non comme une simple possibilité, mais comme une aptitude, comme une faculté. Une théorie philosophique de la matière ne peut dèslors que prendre la forme d'une philosophie génétique ou généalogique : c'est ce qu'a tenté Deleuze avec son "empirisme transcendantal" dans Différence et répétition. Au lieu de penser la pensée à partir de la question de la représentation, à partir d'une concordia facultatum centrée sur l'objet "matériel", il s'agit de rendre compte de la genèse de chaque faculté au sein de la rencontre volonté-corps hors de tout résultat perceptif, sensible, ou même cognitif. Car nos facultés sont les variations intensives du même rapport primitif, elles sont la pensée s'engendrant elle-même dans ses multiples opérations, pensée que les résultats empiriques n'expliquent et n'épuisent jamais. Aucune faculté n'a de miroir qui la réfléchisse extérieurement. Les facultés sont la génitalité de la pensée, la genèse de la pensée corporée, la pensée dans son étoffe empirique et transcendantal. Elles sont les rayons divergents qui naissent de l'épreuve radicale de la violence du corps en soi, le corps, ce médium du monde, que la volonté ne plie pas à son gré, duquel elle reçoit plutôt le flux des affects. Seule l’évolution de la matière vers la forme peut et doit être étudiée : partout la matière "recule" devant le composé, c’est-à-dire devant le vivant, devant nous-mêmes, pris dans l’expérience que nous sommes, c'est-à-dire comme union vécue de l'âme et du corps. La vie est un principe interne de mouvement. Il est impossible alors d’en rester à une modélisation abstraite du mouvement. Il faut passer à l’épreuve intime de l’effort, à l’expérience intime de la motricité qui me porte à habiter mon propre corps. Une réflexion phénoménologique sur le mouvement doit prendre en compte notre expérience intégrale du monde et penser ce mouvement dans la continuité dynamique de son passage : le mouvement n'est pas une succession discontinue de positions, mais un (c'est-à-dire indécomposable). C'est une puissance mouvante, union vivante du moteur et du mobile (le mobile est à lui-même son propre moteur). On ne peut donc simplement concevoir le mouvement dans l’extériorité d’un monde géométrisé : il faut le saisir comme intériorité. La matière n'est pas substance, c'est le changement qui l'est. La mobilité devient la réalité même. L'essence du monde matériel est de se dissoudre dans le passage. Or, dans l'expérience de mon propre corps, dans l'exercice des fonctions sensori-motrices, j'apprends à la fois à maîtriser mon corps et à construire mon identité : loin de l'objectivation vide parce qu'improductive du mouvement spatial des modélisations scientifiques, la réflexion philosophique veut penser le passage productif du temps de l'histoire humaine (individuelle et collective). Comme un morceau de musique, une vie n'est pas une chose qui change mais un changement pur, une histoire dont nous saisissons la substantialité mouvante dans l'expérience intime et irréductible de notre propre moi.

Message cité 1 fois
Message édité par l'Antichrist le 30-03-2008 à 06:37:24
n°14460359
rahsaan
Posté le 29-03-2008 à 19:33:35  profilanswer
 

foutre de a écrit :

(je dois dire que généralement, dès que j'emploie un mots en -isme, c'est que je suis en train de tenir des propos qui ne m'intéressent pas personnellement)


 
Oh là là, tout à fait d'accord avec toi sur les mots en -ismes, impersonnels, ennuyeux, qui nous font baîller et qui, j'ajouterais, nous dispensent au bout du compte de penser à quoi que ce soit !  [:r2 d2]


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°14460397
rahsaan
Posté le 29-03-2008 à 19:38:05  profilanswer
 

Ce que je voulais dire, en commençant par poser que le matérialisme n'est pas une doctrine de la matière, c'est que le matérialisme ne peut avoir qu'une fonction polémique, destructrice : la destruction de l'idéalisme sous toutes ses formes, c'est à dire toute doctrine qui subordonne le réel aux idées, ou qui dénigre le monde au nom d'un autre monde, ou encore la doctrine qui s'imagine que les idées naissent librement dans la tête des hommes, s'épanouissent et ensuite se réalisent dans le monde.  
C'est cela, la force propre du matérialisme : d'effectuer un travail de décapage, de décrassage.
C'est d'établir une critique forte et judicieuse des mots en -ismes.  
 
Mais il ne servirait à rien de remplacer ensuite l'Idée par la Matière...


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n°14460474
foutre de
Posté le 29-03-2008 à 19:48:20  profilanswer
 

j'ajouterais même que c'est toujours un piège de débutant que de soulever un concept sans entendre immédiatement qu'il ne peut fonctionner sans son contraire (ce que ton post montre bien), voire qu'il n'y a rien de plus substituable à un concept que le concept contraire (cf. ce que j'ai fait subir au post de néojousous hier...).
Je crois que c'était une des forces de la période structurale en france que de tenter de ne plus penser par terme mais par réseau et topologie où toute position est une position de substitution.

 

rien de plus éloigné de la pensée, du début d'une pensée, que l'étiquetage terminologique (le terminologisme, c'est pas encore un courant philosophique identifié ?...).

 

heureusement, la pensée veille...

  
l'Antichrist a écrit :

La vie est un principe interne de mouvement. Il est impossible alors d’en rester à une modélisation abstraite du mouvement. Il faut passer à l’épreuve intime de l’effort, à l’expérience intime de la motricité qui me porte à habiter mon propre corps. Une réflexion phénoménologique sur le mouvement doit prendre en compte notre expérience intégrale du monde et penser ce mouvement dans la continuité dynamique de son passage : le mouvement n'est pas une succession discontinue de positions, mais un (c'est-à-dire indécomposable). C'est une puissance mouvante, union vivante du moteur et du mobile (le mobile est à lui-même son propre moteur). On ne peut donc simplement concevoir le mouvement dans l’extériorité d’un monde géométrisé : il faut le saisir comme intériorité. La matière n'est pas substance, c'est le changement qui l'est. La mobilité devient la réalité même. L'essence du monde matériel est de se dissoudre dans le passage. Or, dans l'expérience de mon propre corps, dans l'exercice des fonctions sensori-motrices, j'apprends à la fois à maîtriser mon corps et à construire mon identité : loin de l'objectivation vide parce qu'improductive du mouvement spatial des modélisations scientifiques, la réflexion philosophique veut penser le passage productif du temps de l'histoire humaine (individuelle et collective). Comme un morceau de musique, une vie n'est pas une chose qui change mais un changement pur, une histoire dont nous saisissons la substantialité mouvante dans l'expérience intime et irréductible de notre propre moi.

 


merci pour ces belles lignes qui me font chaud au coeur

Message cité 1 fois
Message édité par foutre de le 29-03-2008 à 19:49:06

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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°14460546
rahsaan
Posté le 29-03-2008 à 19:57:08  profilanswer
 

foutre de a écrit :

rien de plus éloigné de la pensée, du début d'une pensée, que l'étiquetage terminologique (le terminologisme, c'est pas encore un courant philosophique identifié ?...).


 
C'est François Châtelet, dans Questions/objections, qui demandait, en précisant qu'il n'avait aucun espoir d'être entendu, qu'on arrête, pendant dix ou vingt ans, dans les études marxistes, d'utiliser les mots "dialectique" ou "aliénation", dans la mesure où ils ne correspondaient pas au dernier état de la pensée de Marx et n'étaient qu'un encombrant héritage de l'hégélianisme (et, en somme, de mauvais clichés... puisque tout le monde sait bien que le but de Marx est, évidemment, de délivrer l'homme des chaînes qui aliènent sa vraie nature...)
 
 
C'est bien vrai que les mots en -ismes sont des cache-misère.
 
- Bergson, c'est quoi sa philosophie ?  
- Oh, c'est facile. En gros, c'est du spiritualisme vitaliste. Il est pas du tout idéaliste comme Platon, tu vois, ni matérialiste comme Marx.  
- Il est plus proche de Husserl ?
- Non non, il n'est pas intentionnaliste...


Message édité par rahsaan le 29-03-2008 à 19:57:24

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n°14460584
foutre de
Posté le 29-03-2008 à 20:03:47  profilanswer
 

j'aurais plutôt dit "cache-sexe", mais c'est à cause de la censure que j'ai subie hier de la part d'un exilé en hongrie qui continue de tirer les ficelles depuis sa planque.

 

en fait le -isme a plutôt l'effet du bromure


Message édité par foutre de le 29-03-2008 à 20:04:24

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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°14460588
neojousous
Posté le 29-03-2008 à 20:04:03  profilanswer
 

Je suis complètement en désaccord sur votre conception de la terminologie en "isme" mais bon si ça vous fait plaisir de cracher dessus... Ces termes sont habituellement défini avec la plus grande précision durant la première étape d'une réflexion : elle consiste à poser un cadre (souvent en isme) qui sera solidifié, assoupli, déformé, transformé au fur et à mesure des développements de la réflexion. Une étape, clarifiante, une bonne méthode pour moi.
Et puis cet  argument de rahsaan, critiquer un concept au nom du fait qu'il est ennuyeux... je trouve ça complètement dingue. Autant je pense qu'une pensée particulièrement attrayante, qui passionne, est une pensée intéressante, au moins pour savoir qu'est-ce qui fascine en elle. Mais l'opposé me parait tout simplement faux (logiquement et factuellement) : dire qu'une pensée est ennuyante pour la disqualifier...

n°14460621
rahsaan
Posté le 29-03-2008 à 20:07:50  profilanswer
 

Non mais, on n'est pas ennuyeux par hasard non plus.  
Je vois bien qu'en sciences ces mots en -ismes peuvent être des outils précieux, mais, sans parler des scientifiques seulement, on les prend trop pour argent comptant, comme s'ils recélaient une richesse de sens en eux-mêmes, alors que bien souvent ce sont des cache-misère (ou des cache-sexe, oui...). Qui me font plus que jamais penser à la sentence de Nietzsche : "nous mettons un mot là où commence notre ignorance."


Message édité par rahsaan le 29-03-2008 à 20:08:12

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n°14460653
neojousous
Posté le 29-03-2008 à 20:11:18  profilanswer
 

En quoi le terme Dasein est moins un cache misère qu'un mot en "isme" ? Si vous affirmez une spécificité de l'utilisation des mots en isme, il va falloir montrer quelle est cette spécificité, et en quoi elle n'est pas extensible à l'ensemble du vocabulaire philosophique. J'ai l'impression que vous présupposez que les mots en isme référant à des propriétés globales, vous jugez qu'ils sont vagues, non définis, vides. Au contraire un mot comme Dasein, désigne une propriété précise, chez un auteur précis, dans un contexte précis, avec un sens stable, invariable. Mon cul.


Message édité par neojousous le 29-03-2008 à 20:17:22
mood
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Posté le 29-03-2008 à 20:11:18  profilanswer
 

n°14460691
hephaestos
Sanctis Recorda, Sanctis deus.
Posté le 29-03-2008 à 20:15:38  profilanswer
 

foutre de a écrit :

(encore de la physique de joueurs de billard du XVIIeme).

 

C'est la seule qui présente un réel intérêt quand on se pose des questions épistémologiques. C'est tellement courant d'entendre aujourd'hui des "gens" (experts, journalistes, scientifiques, lecteurs de la Recherche ou de wikipedia) se cacher derrière la science moderne pour éviter les questions dérangeantes que soulevait la science d'avant.

 

La relativité et la quanticité sont la réponse à tous nos maux. La relativité, parce qu'elle montre que le monde est différent de celui qu'on perçoit, mais qu'on peut quand même le savoir. La mécanique quantique, qui nous sauve du déterminisme et de son insoutenable destin.

 

Bien entendu, ces questions demeurent toutes entières. On ne peut toujours rien savoir de différent de ce qu'on sent, et chercher un libre-arbitre dans l'indéterminisme quantique (alors même que ce dernier n'existe pas scientifiquement) est parfaitement stupide. La physique quantique et la relativité n'ont qu'une seule utilité, répondre un peu mieux à certaines questions, elles n'ont rien changé à la relation qu'on a à la nature/l'univers/Dieu.


Message édité par hephaestos le 29-03-2008 à 20:17:38
n°14460693
rahsaan
Posté le 29-03-2008 à 20:15:44  profilanswer
 

>Neo : Je n'ai jamais vu un mot en -isme (jamais !) employé de façon autre que vague et générale.  
Mais peut-être que je n'ai pas eu les bonnes lectures.  
Je veux bien qu'on me dise que tel auteur est fonctionnaliste ou constructiviste ou idéaliste ou... Mais est-ce que j'en saurai tellement sur ce qu'il dit ?...  
Trop facile de se rattacher à une "doctrine" toute prête. C'est d'ailleurs dommage, car c'est vouloir nier l'originalité de son propos, et se rabattre sur du déjà-connu. Et c'est encore plus dommage quand c'est l'auteur qui le dit de lui-même.


Message édité par rahsaan le 29-03-2008 à 20:19:05

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n°14460723
neojousous
Posté le 29-03-2008 à 20:19:17  profilanswer
 

Pff, mais n'importe quoi. Les mots en isme sont des catégories de classement, de repérage, ça n'a pas de prétention à exprimer une pensée. Je n'ai jamais vu (jamais !) un type se déclarer fonctionnaliste sans avancer des arguments originaux, et la PARTICULARITE de son fonctionnalisme.


Message édité par neojousous le 29-03-2008 à 20:20:11
n°14460748
rahsaan
Posté le 29-03-2008 à 20:22:20  profilanswer
 

Ça va finir que je vais aller citer l'article de Deleuze sur le structuralisme, où il dit dans quelle mesure l'usage des mots en -ismes est valable... [:prodigy]
Mais je ne l'ai pas sous la main.


Message édité par rahsaan le 29-03-2008 à 20:22:31

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n°14460870
l'Antichri​st
Posté le 29-03-2008 à 20:36:09  profilanswer
 

neojousous a écrit :

Mouai ça me parait bancale, pour moi le matérialisme c'est un monisme affirmant une unité du réel. Après faut s'entendre sur le sens que tu donnes au mot "réduction" (je rappelle qu'il y a deux sens différents, la réduction ontologique, et la réduction explicative, et ensuite il faut donner des nuances modales de la réduction explicative : réduction factuelle, principielle, logique, métaphysique? etc...)
Le matérialise est la doctrine de la réduction de l'être à la matière. Un certain courant affirme que le physicalisme (le matérialisme si vous préférez) peut être non-réductionniste (réduction explicative). Mais perso je pense que c'est une erreur, et que tout physicalisme doit être réductionniste pour être cohérent.
 
Autre distinction majeure : il faut distinguer l'identité type-type de l'identité occurence-occurence (token-token).


 
 
Vous ne comprenez toujours pas ce qui est en jeu ici ! Sans rentrer dans les détails, vous devez savoir que le physicalisme même sous sa forme la plus moderne n'a su proposer une explication convaincante du rapport entre conscience, vie et matière ! La nature présente toujours ce visage lacérée, défigurée, pire elle s'est dissoute dans un chaos qui ne s'unifie même pas en visage, elle nous apparaît comme une suite de phénomènes incompatibles, inconciliables, irréductibles, d'échelle différente, sans parenté les uns avec les autres. C'est donc le sens de la méthode qu'il faut changer ! Pourquoi le problème du physique et du moral, du corps et de l'âme n'offre t-il pas de solution ? Cela tient à la position même du problème : soit on sépare abstraitement les parties de notre expérience, soit on relie artificiellement ces parties dans un même schéma. Le dualisme métaphysique est toujours contraint de laisser dans l'ombre un aspect de l'écart psycho-physique. A l'inverse, les monismes matérialiste et spiritualiste qui disent se tenir au milieu de l'écart ne peuvent l'éclairer qu'artificiellement. Jamais la différence psychophysique n'est pensée réellement parce que jamais elle ne fait émerger une possible relation génétique des différences entre elles. Le monisme matérialiste se donne la facilité stérile de tout réduire à l'étendue. Le monisme spiritualiste, lorsqu'il quitte la tentation dualiste de déclarer la matière absolument irréductible à l'esprit, cherche à résoudre le problème en attribuant à la matière, "une conscience vague, une essence analogue à celle de notre esprit". Qu' est-ce qui ne va pas dans ces solutions, et particulièrement dans la dernière qui semble si proche de ce que Bergson avance dans Matière et mémoire ? L'articulation des différences. S'il faut "réduire le monisme", c'est parce qu'il est incapable de prêter attention aux différences réelles de la nature, et s'il faut dépasser le dualisme, c'est parce qu'il ne sait pas montrer comment ces différences sont en relation. Pour chaque problème, la méthode nouvelle doit au contraire chercher à réconcilier les différences de la nature et entreprendre de préciser la relation différenciée entre les différences en question. Il faut fuir comme la peste les formes vides qui s'appliquent uniformément à tout, les négativités rigides qui brisent la possibilité de ce tout. Il faut refuser l'idée d'un développement de toute nature dans la matière, ou l'idée d'un enveloppement de toute la nature dans une même réalité spirituelle, car alors se propage partout une négativité destructrice qui accuse les extrêmes, les durcit, et n'offre pour finir que cette seule et incompréhensible solution : l'extrême produit son opposé ! Mais comment la pensée de la nature pourrait-elle faire abstraction de la manière dont la nature s'enveloppe en nous, de son intrication ontologique en nous ? Le fait d'être conscients, vivants et corporels, trace un plan d'obligation absolue pour la réflexion philosophique qui ne peut progresser qu'en suivant cette ligne ! Il faut penser dans les limites des opposés, aux jointures des oppositions, de manière à articuler plutôt qu'à rigidifier : corps/conscience, cerveau/pensée, vie/psychique, perception/univers... Car les différences ne préexistent pas à l'articulation, elles découlent de l'articulation elle-même. Exhiber des ruptures radicales, c'est séparer tous les genres d'être et faire ainsi que le monde ne soit pas un monde !


Message édité par l'Antichrist le 29-03-2008 à 20:50:22
n°14460998
foutre de
Posté le 29-03-2008 à 20:50:44  profilanswer
 

je me permets de glisser, outre l'ennui qui est un critère légitime en ce sens qu'il est une nuisance au désir, à l'appétit et donc à l'effort qui anime la pensée, je me permets de glisser que le repérage, la classification, c'est une attitude fixiste, ou atomiste (iste iste...) : on indique des îlots, on postule des positions, on coordonne un espace. C'est très pratique quand on aborde la pensée, ou l'histoire de la pensée, en entomologiste, ou pour faire des classements bibliothécaires... (pour les concours, c'est utile aussi, pourquoi pas...)
Mais ça consiste le plus souvent à mettre la pensée dans un sac. On décrit des écoles pour éviter au lecteur de soulever les problématiques qui animent les auteurs (n'oublions pas que "romantisme" a été inventé par ceux qui critiquaient, pas par les zélateurs...) ; c'est un boulot de journaliste, pas de pensée. Et ça nuit profondément au mouvement en posant des stabilités premières, historiquement ou techniquement identifiables.

 

De plus, -isme ramène toujours l'idée de "partisan de -", de courant volontaire ; je l'admets bien quand il s'agit du "marxisme", déjà moins quand il s'agit du "nietzschéisme" (qui est un en soi un contre sens sur le contenu de la doctrine). Je ne suis pas sûr que penser ait quelque chose à voir avec le fait d'être partisan. ce qui à la rigueur peut-être acceptable en terme de méthode (mais c'est moins partisan que représentant d'une méthode, ça me semblerait plus juste).

 

les mots en -isme sont des résumés, des raccourcis (et comme disait Valéry:" les raccourcis sont les chemins du diable" ).
Alors leur imprécision n'a rien a voir avec le flou d'un concept opératoire comme l'est "dasein". Tout d'abord, si Dasein est flou, c'est qu'il nous vient dans tout l'historicité de son élaboration (deleuze dit que la philo c'est l'art d'inventer des concepts, mais il ne précise pas qu'il faut les inventer d'un coup sans plus jamais y retoucher) ; en 1929 dasein permet de dire des choses qui n'ont rien à voir encore avec ce qu'il permettra d'avancer après 1947. Mais sans le dasein de 1929 probablement Heidegger n'aurait pas pu avancer ce qu'il a dit après guerre.
Ensuite s'il est flou, c'est aussi pour des raison linguistiques : l'usage qu'en fait heidegger est difficilement traduisible en français (et comme disait une cliente allemande chez qui je venais réparer des radiateurs : "on comprends déjà pas nous autres dont c'est la langue maternelle, c'est pas pour que vous vous puissiez piger dans la langue du pays d'à côté..." )
pour l'instant, le meilleur traducteur de ce que dasein comme concept me semble désigner, c'est mallarmé lorsqu'il dit : "rien n'aura eu lieu/ que le lieu".

 

mais c'est la première fois qu'on le traduit comme tu fais :

Message cité 1 fois
Message édité par foutre de le 29-03-2008 à 20:59:01

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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°14461018
rahsaan
Posté le 29-03-2008 à 20:54:13  profilanswer
 

D'accord avec toi pour les -ismes comme raccourcis, qui sont les chemins du diable.  
 

foutre de a écrit :


pour l'instant, le meilleur traducteur de ce que dasein comme concept me semble désigner, c'est mallarmé lorsqu'il dit : "rien n'aura eu lieu/ que le lieu".


 
Tiens, très juste...  :D  
 
C'est parce que, comme Heidegger l'a dit dans un entretien, le Dasein n'est pas le là de l'Etre, mais l'être-le-là de l'Etre.  
Le Dasein n'est pas une incarnation de l'Etre, mais l'être qui, en habitant le monde, en s'y situant, en en faisant un lieu, un espace et un temps, pose le problème de l'Etre.


Message édité par rahsaan le 29-03-2008 à 20:54:50

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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°14461200
foutre de
Posté le 29-03-2008 à 21:11:06  profilanswer
 

oui mais si tu transcris à partir des travaux philologiques de néojousous, ça donne :"mon-cul n'est pas l'ouverture de l'être, mais le m'être-mon-cul de l'être"
Alors, dans une perspective reichienne (reichiste ?) d'explication du fascisme par la frustration sexuelle de masse, peut-être cela renouvèlera-t-il notre compréhension de la compromission de heidegger dans le troisième reich (attention, celui là n'est pas Wilhelm)

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Message édité par foutre de le 29-03-2008 à 21:11:34

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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°14461345
rahsaan
Posté le 29-03-2008 à 21:23:35  profilanswer
 

foutre de a écrit :

oui mais si tu transcris à partir des travaux philologiques de néojousous, ça donne :"mon-cul n'est pas l'ouverture de l'être, mais le m'être-mon-cul de l'être"


 
Tu es dur là.   :o :D  
C'est nous qui attaquons en groupe contre Neojousous, seul représentant de l'épistémo de la philo analytiques, contre nous autres, affreux continentaux pur jus.


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°14461362
Profil sup​primé
Posté le 29-03-2008 à 21:24:48  answer
 

C'est sympa a lire Mythologies :o

n°14461415
rahsaan
Posté le 29-03-2008 à 21:29:47  profilanswer
 


 
Oui, c'est très bien.  
 
Ce qui est amusant, c'est l'ironie finale de Barthes contre lui-même : il reconnaît que parfois, il a été obligé de prêter à certains objets plus de sens qu'ils n'en ont vraiment, pour mieux démonter ces mythologies.
 
En quelque sorte, il a dû saturer les représentations de ces objets, les alourdir de toute leur mythologie sous-jacente pour mieux faire voler en éclat ces connotations. Le mythoclaste (celui qui brise le mythe, comme l'iconoclaste brise les images) a donc dû d'abord se faire véritablement mythologue.

Message cité 1 fois
Message édité par rahsaan le 29-03-2008 à 21:30:29

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n°14461430
Profil sup​primé
Posté le 29-03-2008 à 21:31:24  answer
 

Nan mais attend j'ai pas tout lu alors CHUUUUUUUUUUUUUUUUT :D

n°14461476
rahsaan
Posté le 29-03-2008 à 21:33:46  profilanswer
 


 
Hé hé, je te dévoile la fin de l'histoire.  :D  
Non mais c'est pas le dernier mot du livre. Le dernier mot est plutôt dans l'analyse politique des mythes.


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n°14461522
foutre de
Posté le 29-03-2008 à 21:37:16  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Le mythoclaste (celui qui brise le mythe, comme l'iconoclaste brise les images) a donc dû d'abord se faire véritablement mythologue.


voire mythomane

   
rahsaan a écrit :

Tu es dur là.   :o :D
C'est nous qui attaquons en groupe contre Neojousous, seul représentant de l'épistémo de la philo analytiques, contre nous autres, affreux continentaux pur jus.

 

allons, ça fait plusieurs fois que j'essaie de faire rire Neojousous, y compris en faisant des blagues sur les cyclistes d'appartement de la phénoménologie, alors je me trouve pas dur. d'autant qu'il est certainement plus brillant étudiant que moi.
Bon je veux bien qu'il ait aucune envie de rire de mes plaisanteries douteuses (Pascal75 trouve que ce sont mes illustrations qui sont douteuses... mais je veux bien admettre que je suis quelqu'un de douteux... c'est mon cartésianisme à moi...)
Mais s'il est un peu épistémologue, je veux bien qu'il essaie de répondre à ma question sur "l'acte de définir scientifiquement", ça pourra peut-être faire avancer un truc...

 

chais pas. maintenant tu me fais douter. je me demande si je l'ai vexé... :??:

 

tain.. c'est toi qu'es dur avec moi... :(

 

(j'en bredouille des "j'veux bien" )

Message cité 1 fois
Message édité par foutre de le 29-03-2008 à 21:39:01

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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°14461539
Profil sup​primé
Posté le 29-03-2008 à 21:38:50  answer
 

rahsaan a écrit :


 
Hé hé, je te dévoile la fin de l'histoire.  :D  
Non mais c'est pas le dernier mot du livre. Le dernier mot est plutôt dans l'analyse politique des mythes.


 
 
Je pensai que ça allait être dur à lire et alors pas du tout  :love:

n°14461568
rahsaan
Posté le 29-03-2008 à 21:41:49  profilanswer
 

foutre de a écrit :


tain.. c'est toi qu'es dur avec moi... :(
 
 (j'en bredouille des "j'veux bien" )


 
Non mais tout le monde peut être dur avec les autres, parfois sans le savoir. On a tous un jour vexé quelqu'un sans le vouloir.  
Le rire suppose une anesthésie du coeur, dit Bergson (quand on veut rire de qqch, il faut laisser les sentiments de côté... Le rire est donc par nature cruel), mais on omet parfois de laisser à notre cible le temps de s'anesthésier, avant de lui lancer nos éclats de rire.


Message édité par rahsaan le 29-03-2008 à 21:42:14

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n°14461616
hephaestos
Sanctis Recorda, Sanctis deus.
Posté le 29-03-2008 à 21:46:02  profilanswer
 

foutre de a écrit :


tiens, question d'épistémologie : en quoi consiste cet acte de "définir scientifiquement" ?

 

Définir scientifiquement, c'est proposer un énoncé qui soit transmissible et à un autre aussi générique qu'on puisse imaginer : soi-même, son voisin, un étranger, un voyageur de l'an 3000, un singe, un dauphin... La science est uniquement affaire de communication. De politique, même, je dirais, mais j'aurais surement tort :??:

 


foutre de a écrit :

en quoi la position remplit-elle de manière privilégiée le cahier des charges de cet acte ?

 

En rien.

Message cité 1 fois
Message édité par hephaestos le 29-03-2008 à 21:46:21
n°14461726
foutre de
Posté le 29-03-2008 à 21:55:51  profilanswer
 

entre l'anesthésie en isme de la pensée et l'anesthésie en hahahaha du coeur, nous voilà bien... il ne va plus me rester qu'à me tourner vers l'hyperesthésie ophtalmique de la science métrique... et dire merci


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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°14461832
foutre de
Posté le 29-03-2008 à 22:03:40  profilanswer
 

Pour la communication, je suis d'autant plus d'accord avec toi, hephaestos, que c'est le principe même de la mathesis universalis : un seul langage pour tous, qui use de concept à usage unique (un seul signe un seul sens).

 

D'une certaine façon, c'est ce que j'aime dans l'épochè : c'est l'anti mathesis universalis par définition. elle court circuite toute unité signe-sens, elle nous dit : avant d'admettre que ça veuille dire quelque chose, admettons que ça ne veuille d'abord rien dire (et voyons...)
Elle substitue à l'ambition d'un signe universel (ou d'un système de signes), la possibilité d'un vécu universel a-signifiant, antéculturel ; une espèce de geste résolument rousseauiste ("rousseauien" c'est vraiment trop moche), que Fink a bien perçu quand il définit la phéno comme question posée à l'origine du monde.
ainsi, husserl programme une science première qui ne soit plus la mathesis universalis leibnizienne, mais une sorte de pathesis universalis.

 

alors vous allez me dire : quid de la transmissibilité ? et bien justement, si on suit un peu l'histoire de la phéno, de ceux qui l'ont commentée ou critiquée, on voit bien qu'il est constamment question de transmissibilité affective, via l'ambiance, la stimmung (heidzegger, scheler, henry, marion...), ou via le transfert (en psychanalyse) : quelque chose se communique quand le langage rate (lapsus chez les lacaniens), quand l'objectivité s'effondre (communion angoissée et fusion sacrificielle chez bataille), quand la complicité s'installe (klossowski)

 

(il faut admettre que la complicité, en tant qu'accord tacite, c'est la version silencieuse du contrat social, sa version irrationnaliste pourrait-on dire)

Message cité 2 fois
Message édité par foutre de le 29-03-2008 à 23:18:37

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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°14462041
foutre de
Posté le 29-03-2008 à 22:22:15  profilanswer
 

hephaestos a écrit :

on ne peut définir scientifiquement les objets que par leur position


hephaestos a écrit :

foutre de a écrit :

en quoi la position remplit-elle de manière privilégiée le cahier des charges de cet acte ?

En rien.


 
je me permets de relever une contradiction, juste pour savoir si elle était consciente ou motivée
 
 
sinon je m'aperçois que ça fait exactement un an et un jour que je suis sur ce forum et qu'il va me falloir poster à peu près encore 229 fois pour arriver à mille... mon oeuvre touche à son but :lol:


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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°14462245
neojousous
Posté le 29-03-2008 à 22:37:44  profilanswer
 

rahsaan a écrit :


 
Tu es dur là.   :o :D  
C'est nous qui attaquons en groupe contre Neojousous, seul représentant de l'épistémo de la philo analytiques, contre nous autres, affreux continentaux pur jus.


 
Mouai, c'est pas évident, je suis en franc désaccord avec la majorité de ce que vous dites pour la plupart ces temps-ci. Entre l'AC qui me prend de haut en me débitant toujours les mêmes conneries phénoménologiques (j'aurai envie de lui faire la même critique que Politzer à Bergson : ta méthode brasse du vide et est sénile, ta résolution du problème est tellement grossière qu'elle n'a aucun sens. il faut prendre en compte la pensée catégorisante, le fait qu'elle sépare ce qui est lié, blablabla. reste qu'on pense, et faut faire avec). foutre de, rahsaan, vous balancez (à couvert de critiquer la généralité des mots en isme) des lieux communs sur le physicalisme, alors qu'il existe des centaines de conceptions physicalistes différentes.
 
Pourtant je suis bien moins analytique que beaucoup de gens. Je me suis déjà fait reproché d'aimer beaucoup Deleuze.
 
EDIT : pour ton humour foutre de, je le trouve plutôt à mon goût. ça m'est arrivé plusieurs fois de me dire "mé kes kil raconte ce con" et de finir à me marrer. :p


Message édité par neojousous le 29-03-2008 à 22:40:37
n°14462479
foutre de
Posté le 29-03-2008 à 22:54:15  profilanswer
 

228


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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°14462564
l'Antichri​st
Posté le 29-03-2008 à 22:57:22  profilanswer
 

foutre de a écrit :

Pour la communication, je suis d'autant plus d'accord avec toi, hephaestos, que c'est le principe même de la mathesis universalis : un seul langage pour tous, qui use de concept à usage unique (un seul signe un seul sens).
 
D'une certaine façon, c'est ce que j'aime dans l'épochè : c'est l'anti mathesis universalis par définition. elle court circuite toute unité signe-sens, elle nous dit : avant d'admettre que ça veuille dire quelque chose, admettons que ça ne veuille d'abord rien dire (et voyons...)
Elle substitue à l'ambition d'un signe universel (ou d'un système de signes), la possibilité d'un vécu universel a-signifiant, antéculturel ; une espèce de geste résolument rousseauiste ("rousseauien" c'est vraiment trop moche), que Fink a bien perçu quand il définit la phéno comme question posée à l'origine du monde.
ainsi, husserl programme une science première qui ne soit plus la mathesis universalis leibnizienne, mais une sorte de pathesis universalis.
 
alors vous allez me dire : quid de la transmissibilité ? et bien justement, si on suit un peu l'histoire de la phéno, de ceux qui l'ont commentée ou critiquée, on voit bien qu'il est constamment question de transmissibilité affective, via l'ambiance, la stimmung (heidzegger, scheler, henry, marion...), ou via le transfert (en psychanalyse) : quelque chose se communique quand le langage rate (lapsus chez les lacaniens), quand l'objectivité s'effondre (communion angoissée et fusion sacrificielle chez bataille), quand la complicité s'installe (klossowki)
 
(il faut admettre que la complicité, en tant qu'accord tacite, c'est la version silencieuse du contrat social, sa version irrationnaliste pourrait-on dire)


 
Oui, c'est tout à fait cela ! J'ajouterai que la quête d'une identité non différenciée (fondée sur une transparence idéale de la pensée à elle-même, comme si celle-ci, par elle-même, pouvait faire tomber tous les masques, toutes les impostures, toutes les sublimations…) est toujours déjà faussée à sa racine par le passage dans le plan universel de la "volonté de puissance", c’est-à-dire de la dissolution de l’individualité. Car si respecter le processus d’individuation, dont j’ai parlé dans un précédent message, c’est en quelque sorte inventer une pensée qui redonne la parole à la vie subjective contre les généralités aliénantes et les structures collectives, conformément d’ailleurs au projet philosophique contenu dans sa définition même, la philosophie invite aussi à un dépassement radical de l’individu ! Ainsi, la maladie, l’anormalité, la difficulté à communiquer, tout ce qui apparaît dans l’ordre "établi" de la pathologie, ne sont que les pensées du corps. Hors de toute causalité naturelle, nous tenons avec elles les symptômes non réflexifs, c’est-à-dire intraduisibles, irreprésentables dans le langage scientifique, psychologique ou même philosophique (prétendument sans duplicité, sans ombres et sans cavernes) des motifs rationnels, d’une généalogie de la formation de nos jugements de valeur. Chercher qui l’on est, ce n’est pas privilégier une méthode "active" d’investigation auto-réflexive ou spéculative comme l’introspection, la critique (le tribunal de la raison kantienne), mais au contraire se soumettre patiemment à la maladie, "s’abandonner corps et âme à la maladie" pour toucher l’esprit à sa racine, au moment où l’esprit justement émerge du corps, comme fragment de puissance. Pour se connaître, il faut "prendre l’esprit en flagrant délit", ce qui est très exactement le contraire de "se connaître soi-même" : surtout ne jamais faire, ni de son corps ni de son âme, une affaire personnelle ! Plutôt être aux aguets derrière soi pour traquer dans ses réactions personnelles des tendances générales, des types de connaissances et donc des manières impersonnelles d’être et de penser. La vérité ne correspond pas tant à une auto-analyse psychologique, qu’à un procès de soi vers le non soi : il s'agit de faire un bond en arrière de soi-même pour s'extraire du mouvement des affects et porter au jour ce que cela engage de pensées bonnes et mauvaises. Au lieu d’être centrée sur soi-même, d’être curieux de soi-même, il faut l'être d’abord de ce qui dépasse le soi, ou ce qui revient au même, de ce qui a été fait et pensé, de l’histoire plurivoque de ses pensées. Cette question de l’identité rejoint aussi une question de civilisation : la "grande santé" est la santé de celui qui "tombe malade" parce qu’il est justement foncièrement sain, qui suit une courbe ascendante de puissance dans un milieu déclinant, dégénéré. Ce milieu contrarie sa trajectoire de puissance, son désir fondamentalement actif : "Nous avons besoin pour un nouveau but d’un moyen également nouveau, c’est-à-dire d’une nouvelle santé, plus vigoureuse, plus maligne, plus tenace, plus téméraire, plus joyeuse que le fut toute santé jusqu'alors. Celui dont l'âme aspire à vivre toute l'ampleur des valeurs et des aspirations qui ont prévalu jusqu'alors, à faire le périple de toutes les rives de cette "Méditerranée" idéale, celui qui veut savoir par les aventures de son expérience la plus personnelle ce qui se passe dans l'âme d'un conquérant et d'un explorateur de l'idéal, dans l'âme d'un artiste, d'un saint, d'un législateur, d'un sage, d'un savant, d'un homme pieux, d'un devin, d'un homme divinement mis à part, d'ancien style : celui là a besoin en tout premier lieu d'une chose, d'une grande santé" (cf. Nietzsche, Le gai savoir, §.382). Nous sommes donc tous des "crucifiés", mais à la différence du Christ, venu pour accomplir le destin universel de l’humain, notre existence singulière inverse la Passion christique puisqu’elle est toujours une évaluation de la totalité de notre passé, individuel et collectif, c’est-à-dire la souffrance engendrée par les forces formatrices qui se heurtent en nous pour mettre notre avenir au monde ! Notre corps glorieux se forme ainsi et sa richesse porte en lui l’ancien et le nouvel homme, l’individu et son (auto)-dépassement !

n°14462802
foutre de
Posté le 29-03-2008 à 23:11:23  profilanswer
 

tichrist, tu vas encore te faire dire que tu cherches à dépasser l'homme au moyen de la logique philosophique et que c'est une contradiction in praxi..

 

Cela étant, certains passages de ce qui vient d'être dit consonnent pas mal avec la lutte que laruelle engage contre les Autorités, l'autorité philosophique en premier lieu (comme pouvoir réel s'exerçant), au nom de cet individu premier, préséant, qu'est l'homme en tant qu'Un, à qui l'on veut faire croire qu'il a besoin de la philosophie pour se connaître lui-même alors qu'il est d'emblée donné avant que la philosophie advienne avec son impératif de connaissance réflexive...

 

mais vous n'êtes pas particulièrement laruellien que je sache ?

Message cité 1 fois
Message édité par foutre de le 29-03-2008 à 23:16:29

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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°14463012
foutre de
Posté le 29-03-2008 à 23:35:03  profilanswer
 

je viens d'écouter jusqu'au bout l'émission "répliques" d'alain finkielkraut de ce matin, avec roger pol droit et elizabête de fontenay.
certainement à cause des invités, j'en sors en me disant que c'était pas mal, je veux dire assez intelligent et nourrissant.
je vous dis bonne nuit en vous invitant à aller l'écouter


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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°14464473
hephaestos
Sanctis Recorda, Sanctis deus.
Posté le 30-03-2008 à 07:40:43  profilanswer
 

foutre de a écrit :


je me permets de relever une contradiction, juste pour savoir si elle était consciente ou motivée


 
Elle est juste maladroite, et c'est la raison pour laquelle j'avais commencé mon laïus sur la décohérence par une sorte de "je retire ce que j'ai dit" :

hephaestos a écrit :


ma remarque n'était pas vraiment pertinente.


Message édité par hephaestos le 30-03-2008 à 07:42:05
n°14464564
foutre de
Posté le 30-03-2008 à 10:10:45  profilanswer
 

c'est moi qui ait du mal à joindre les deux bouts de la cohérence. je ne liais pas ces deux posts ensemble.$
pardon


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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°14464573
le vicaire
Posté le 30-03-2008 à 10:18:31  profilanswer
 

je comprends pas bien votre allergie au "isme", du moins que vous n'entendiez pas les arguments de néojousous qui sont tout à fait recevables. Des fois je mets des "ismes" partout pour voir la tronche de certains "misologues". C'est chiant entre "ismistes" (mais parfois ils s'entendent aussi) sinon un petit "subjectivisme" entre le fromage et la poire et ça vous met un silence apaisant pour mieux digérer.

Message cité 1 fois
Message édité par le vicaire le 30-03-2008 à 10:19:17
n°14464881
l'Antichri​st
Posté le 30-03-2008 à 11:40:58  profilanswer
 

hephaestos a écrit :


 
Cette remarque m'amène à réitérer mon propos précédent : je continue de vous voir répondre à coté des interrogations qui m'animent.
 
Le dualisme, c'est le sens commun qui nous l'impose, et vous le reconnaissez sans états d'âmes, le sens commun est le socle de notre pensée. Je revendique ma croyance dans le dualisme, parce que cette croyance fonde ma pensée, mais je sais que cette croyance ne correspond pas à la vérité.
 
Ce qui me trouble, c'est que je vois au fil de vos messages expliquant la phénoménologie, qu'elle consiste à aller au-delà de ce que nous impose notre sens commun. Vous parlez d'inculture, d'aperception, vous revendiquez une attitude philosophique qui serait en rupture avec l'attitude du commun des mortels, de l'homme vivant.
 
Je vois plusieurs façons d'interpréter vos discours, je sais bien qu'aucune n'est la bonne selon vous, mais peut-être qu'en vous les énonçant clairement vous serez plus à même de me répondre :
- La première, c'est de voir dans votre discours la prétention de parvenir, par la force de votre pensée, à sublimer votre être, à en dépasser les limites qui le fondent. C'est en contradiction avec la logique élémentaire, et vous reconnaissez que la logique élémentaire fonde notre pensée. En somme, c'est prétendre être capable, par la philosophie, de ne plus être un homme. Mais vous êtes un homme, du coup, ça coince.
- L'autre manière que j'ai d'interpréter vos propos, c'est de voir dans la phénoménologie un effort pour distinguer ce qui fait l'essence de la pensée, cet effort passant par une discipline de pensée utilisant des codes, un langage, qui permet de toucher à l'universalité de la vie, tout en étant conscient qu'on ne peut pas l'atteindre. Cet effort, cependant, c'est celui que fait un scientifique qui veut produire une connaissance. Et ça, je vois bien que c'est presque une insulte pour vous, du coup, ça coince aussi.


 

foutre de a écrit :

tu vas encore te faire dire que tu cherches à dépasser l'homme au moyen de la logique philosophique et que c'est une contradiction in praxi.
 
Cela étant, certains passages de ce qui vient d'être dit consonnent pas mal avec la lutte que laruelle engage contre les Autorités, l'autorité philosophique en premier lieu (comme pouvoir réel s'exerçant), au nom de cet individu premier, préséant, qu'est l'homme en tant qu'Un, à qui l'on veut faire croire qu'il a besoin de la philosophie pour se connaître lui-même alors qu'il est d'emblée donné avant que la philosophie advienne avec son impératif de connaissance réflexive...
 
mais vous n'êtes pas particulièrement laruellien que je sache ?


 
Bon, je n’avais pas l’intention de répondre au premier message, que je trouve ridicule et hors de propos (surtout que j’ai déjà apporté plusieurs réponses à la question dans mes interventions précédentes et même dans celles d’hier), mais si vous vous y mettez aussi alors allons-y pour un nouveau « petit tour » ! Vous commettez tous les deux (je ne parle même pas du malheureux neojousous dont l’attitude face aux problèmes de la subjectivité est indigne d’un étudiant en philosophie, même si je ne connais que trop bien les ravages de l’épistémologie et de la philosophie analytique dans les universités françaises…) la même erreur que celle qui fut jadis commise à l’encontre de Bergson. Pire, vous vous réclamez de Deleuze, mais ne comprenez manifestement pas sa pensée ! Parce que vous confondez, comme le sens commun justement, la dualité primitive qui fissure l’Un, qui différencie le Même, qui hétérogénéise le Simple, avec le dualisme métaphysique qui sépare l’âme et le corps ! La pensée philosophique doit retrouver le concept de distinction réelle non-substantielle contre Descartes, le concept d’effort relatif contre l’absolu métaphysique dont nous ne faisons justement pas l’expérience, contre toute définition substantialisante et spiritualisante de la pensée ! Le sujet naît d’une rencontre, de l’intrusion de l’altérité dans la pensée, tension irréductible, indécomposable, inexplicable, indépliable, entre ces deux éléments hétérogènes unis réellement et distincts réellement, l’activité comme tension et attention, et même comme intention, existence en un mot, et le corps. Il ne s'agit donc nullement de sortir de notre condition d'homme (comment le pourrions-nous ?), bien au contraire puisqu'une philosophie de la subjectivité cherche à penser le monde tel qu’il est, c’est-à-dire justement en-deçà des ruptures radicales qui font le bonheur de nombreuses théories scientifiques déréalisantes. D'où ma référence au sens commun, qui ne pêche pas d'avoir mal compris le processus de subjectivation immanent de l'univers, mais d'avoir figé cette dualité, constitutive de notre condition humaine, en un dualisme, nécessairement contradictoire, comme je l'explique plus bas, bref d'avoir forgé une mythologie (cf. Barthes, Mythologies, p. 92) à partir d'une expérience de vie : le mythe du parallélisme. Vous ne comprenez pas qu’il existe des philosophies qui ont posées la souveraine antécédence de l’être-au-monde (et par conséquent du monde même), par rapport au fait qu’il se montre : ce qui se montre dans chaque phénomène, c’est la trans-phénoménalité du phénomène, le phénomène de monde au sein de notre perception de monde. Ce qui est est toujours un être-affecté, c’est-à-dire relation à la vie et au monde, à la vie qui appartient au monde, à ce monde dans lequel surgit la vie, épreuve véritable de l’altérité en soi constitutive de soi. C’est pourquoi, il faut penser dans les limites des opposés, aux jointures des oppositions, de manière à articuler plutôt qu’à rigidifier. Il n’y a pas de dualisme sinon dans les images de la pensée (matérialisme, réalisme, idéalisme, vitalisme, tous ces raccourcis en isme...). Rahsaan a tenté de le dire à sa façon, maladroitement :
 

rahsaan a écrit :

(…) Si on prend le physicalisme, il s'agit plutôt de nier l'indépendance de certaines propriétés, par réduction à des propriétés d'un ordre de choses jugé "inférieur"  (réduction du biologique au physico-chimique ou du mental au cérébral). Mais ces propriétés sont-elles matérielles ?... Et si ce langage est bien fait, peut-il nous dire en quoi consistent ces interactions, ces phénomènes quantiques, qui sont, pour notre entendement commun, parfaitement immatériels, évanescents ?...  
 
Donc le matérialisme n'est pas la doctrine de réduction de l'être à la matière, car ce serait l'opération la plus métaphysique, la plus idéaliste, qui soit.


 
Et pourtant si justement ! Comme j’ai tenté de le faire comprendre (sans succès) ici, en reprenant l'argumentation même de Bergson dans Matière et mémoire :
 

l'Antichrist a écrit :


 
Encore une fois vous tombez dans un mécanisme dialectique semblable à celui des antinomies cosmologiques dénoncées par Kant : vous partez d’une thèse réaliste, celle qui affirme que le réel est matériel est qu’il est cause de la pensée (ainsi, c’est le cerveau qui engendre notre représentation de l’univers), ce qui signifie très précisément que ce réel que vous prenez pour modèle est "tendu", c’est-à-dire puissance, virtualité secrète, interaction. Dèslors votre opposition à la thèse idéaliste n’est qu’un artifice dialectique, c’est-à-dire d’entendement, un sophisme qui consiste à dématérialiser la matière, à la ramener à des lignes de force, à des implications réciproques, mais sans jamais la faire devenir "extraspatiale", ce qui la ferait devenir aussi "extrascientifique", chose inconcevable de votre point de vue ! Jamais vous ne sortez de l’identification opérée par votre entendement entre réel et espace. En fait, jamais vous ne dépassez la doctrine kantienne de l’idéalité de l’espace (qui, chez vous, est global alors qu’elle n’est que local chez l’idéaliste déclaré). Votre réalisme ne dépasse jamais l’idéalisme. Votre thèse recourt immédiatement et implicitement à l’antithèse, rendant par là toute démonstration impossible, mais engendrant surtout l’illusion la plus subtile de la pensée métaphysique, l’illusion du parallélisme. Ainsi, lorsque vous tentez de comprendre l’autre pôle du dilemme, dans un chassé-croisé infernal et aliénant pour la compréhension des rapports immanents entre univers et conscience, vous en êtes réduit à envisager le réel comme déplié dans la représentation, étendu en elle : thèse idéaliste ! L’objet de la représentation ne se distingue pas de la représentation. Et cette thèse, vous me la renvoyé au visage en prétendant que je ne peux sortir de ma "condition humaine", c’est-à-dire précisément d’une simple image du réel. Puisque ma représentation du réel contient la représentation de l’objet matériel (y compris celle du cerveau d’ailleurs), si l’on anéantit la première, la seconde disparaît du même coup ! Au contraire, comme le faisait remarquer neojousous "Si tous les hommes disparaissent de l'univers, tu crois réellement que tout vas disparaître, y compris les structures de l'objectivité ? C'est un sacrifice du sens commun important. Le sens commun me dit que si tous les sujets disparaissent, les lois de la physique n'en seront pas affectées. Poser qu'on atteint les choses mêmes, en relativisant la distinction sujet-objet, me parait conduire à ce genre de conclusion en réduisant l'objectif à des lois psychologiques découvertes par introspection par quelques personnes qui réfléchissent devant leur bout de papier." Autrement dit, la représentation du cerveau peut s’effacer : l’univers subsiste dans son ensemble même sans ce détail insignifiant. Ni le cerveau, ni la matière en général, images parmi les images dans la thèse idéaliste, ne saurait engendrer le tout des images, pas plus qu’une partie de la matière ne peut engendrer le tout de la matière, selon la thèse réaliste. Or, c’est pourtant cela la loi du parallélisme : la partie engendre le tout, qu'on soit réaliste ou idéaliste ! Mais rien de tout ceci ne concerne la méthode phénoménologique (à moins d'opposer la phénoménologie intentionnelle de Husserl à la phénoménologie matérielle de Michel Henry...) ! Vous interprétez l'idéalisme transcendantal comme un idéalisme absolu, substantialiste, parce que, en bon philosophe réaliste, l'image de la matière (l'image du cerveau) est, dans votre logique, autre chose qu'une image, plus qu'une image, une image qui est une cause réelle, une puissance cachée : vous ne pouvez vous empêcher d'affirmer le réel sous la représentation. Pour vous il y a une solidarité de toutes les choses dans le réel, et s'il y a représentation du tout, il y a donc une cause réelle totale de cette représentation. Lorsque ces deux arguments se mélangent, la matière cesse d'être une image parmi les images, elle se transforme en image ("spéciale" ) qui produit des images, cause réelle, cause productrice, cause magique. D'un côté donc, la matière témoigne de la solidarité du tout qui agit sur elle (réalisme), mais de l'autre elle est isolé du tout qui agit sur elle, elle est une représentation locale (idéalisme). Le fond du problème, qu'il nous faudra reprendre en détail prochainement, est que l'idéalisme comme le réalisme cherchent à connecter une représentation totale du réel à une portion limitée de matière, au lieu de penser immédiatement la solidarité du réel en tant que système d'actions réciproques formant l'univers.


 
La question philosophique ne concerne pas le rapport primitif volonté/corps, mais la genèse de nos facultés, actives et passives, leur individuation à partir du rapport simple primitif, sachant que cette individuation est de part en part une activité qui rend à jamais impossible de poser un sujet (absolu) ou un objet (absolu). Il s’agit de découvrir la génitalité propre du penser hors de tout résultat perceptif, sensible, ou même cognitif. Cette genèse permet de tracer une démarcation entre usage empirique et transcendant pour chaque faculté. Chaque faculté a pour usage transcendant ce qu'elle ne peut faire qu'en propre. Qu'est-ce donc qui ne peut être que senti et qui est aussi bien impossible à sentir empiriquement ou, si l’on veut, l'Insensible du sensible, le pur Affect illocalisable et indicible, le paradoxe d'une « sensation insensible » au sujet ? Qu'est-ce qui ne peut être que rappelé et qui est aussi bien « l'être du passé » impossible à rappeler empiriquement, la pure réminiscence intellectuelle des actes personnels distinct des résultats perceptifs et des modifications sensibles ? Qu'est-ce qui ne peut être qu'imaginé et qui est aussi bien impossible à imaginer empiriquement, l'élément intensif de l'imagination, ou la pure Image, laquelle suscite alors le fantasme idéaliste de la représentation excédant toute présentation empirique ? Qu'est-ce qui ne peut être que réfléchi et qui est en même temps irreprésentable pour toutes les autres facultés, la pensée sans images, l'Acte pur ? Dans cette nouvelle répartition des facultés, celles-ci sont les variations intensives du même rapport primitif, elles sont la pensée s'engendrant elle-même dans ses multiples opérations, pensée que les résultats empiriques n'expliquent et n'épuisent jamais, je le répète avec force ! C’est dire qu’aucune faculté n'a de miroir qui la réfléchisse extérieurement : la sensation ne se sent point, l'imagination ne s'imagine pas, la raison ne se raisonne pas, la mémoire ne se rappelle pas... Ce sont des actes, et non des images, qui tracent les lignes signifiantes de ce qu'exister et penser veulent dire pour nous. Les facultés sont la génitalité de la pensée, la genèse de la pensée corporée, la pensée dans son étoffe empirique et transcendantale. Le passage des affects à la sensibilité, l'imagination, la mémoire, la réflexion montre la difficulté d'une telle genèse de la pensée. Ce qui ne peut être que senti, qu'imaginé, que mémorisé, que pensé, sans aucun miroir, dans son propre usage transcendant, ces intensités violentes qui surgissent, ces différences irréductibles qui jaillissent en soi, tout cela indique que l'involontaire est porté dans la volonté, l'inconscient dans la conscience, l'irreprésentable dans la représentation, le monde dans le cogito, et en même temps que tout cela est ressaisi dans son ordre transcendantal propre comme ce que la pensée ne fait qu'en propre lorsqu'elle vient au monde dans le monde. Mais cela implique aussi une possible désorganisation sourde, chaotique, involontaire des facultés, menace vécue d'une dérive toujours imminente, celle de ne pas exister, de succomber à la force du dehors, au flux des affects, de ne pas savoir faire consister les facultés (pas de mémoire ou trop, pas d'imagination ou trop, pas de réflexion ou trop abstraite...), effroyable difficulté endurée par chacun de les faire consister comme facultés. La pensée consciente est absolument singulière comme activité. La puissance de la pensée est absolument irréductible à l'analyse physico-physiologique, à la tyrannie de l'imagination et de la représentation objectivante. Jamais le sujet ne peut s'objectiver en quelque manière que ce soit. L'analyse physicaliste ou au contraire la mystique spiritualiste ne sont que l'expression de ce désir d'objectivation, déposer le moi dans le matériel ou l'immatériel, lui ôter son activité tendue, périlleuse, solitaire. Ce sont là des points de vue extériorisants, objectivants, dans lesquels on perd d'un coup le mode même de l'exister humain, l'aperception de soi, l'effort immanent en quoi consiste notre vie de relation, notre liberté. Nul retour ici à une inconscience transcendante, à la force impersonnelle et protéiforme, à un effort inconscient étendu à tout l'univers.
 
Avant de poursuivre j’ouvre un aparté pour réintroduire la poésie dans le débat.
 
Longtemps le progrès de la connaissance a été rendu difficile parce que la physique aristotélicienne des qualités a fait obstacle à la naissance d'une physique des quantités. Ce qui été en germe dans la pensée n’a pas toujours et même rarement pu arriver à maturité dans le contexte d’une époque, la période médiévale, par exemple. En effet, l'idée d'une connaissance scientifique possible, l'idée d'une science expérimentale sera avancée par Bacon, mais la conception du monde des philosophes médiévaux ne leur permet pas de dépasser la conception chrétienne de l'univers : le monde est œuvre de Dieu et rien de ce qu'il contient n'est soustrait à la Providence divine. « Celle-ci dispose de tout avec sagesse et fait que chaque chose vient dans le temps et dans le lieu qu'elle lui a marqué » dira Boèce. Cette place de la providence interdit d'introduire l'idée d'une véritable nécessité de la nature, condition sine qua non de la connaissance strictement rationnelle. Dans un univers créé, ce que les choses peuvent faire ne suffit pas à définir ce qui peut arriver ; au-dessus de la nature, il y a Dieu. Ce qu'il peut faire par sa volonté est impossible du point de vue de la nature, dira Bonaventure. Outre ce dont la nature est capable, il y a ce qu'elle peut devenir par la volonté de Dieu. C'est là, si l'on peut dire, la limite de la pensée médiévale. C'est là en tout cas ce qui ne lui permet pas d'aller vers ce que sera l'âge scientifique après la rupture galiléo-cartésienne. Le Moyen Age amorcera cette rupture dans le XIVe siècle. Or, c’est justement à un poète, Dante en l'occurrence, que l'on peut demander de résumer ce qu'est la conception médiévale de la nature. Pourquoi faire appel à un poète ? Parce que cela traduit la différence fondamentale entre notre époque qui fait confiance à la science et à la technique, et le moyen âge qui a le temps de réfléchir, de sentir et de rêver. Que nous apprend le poète ? Que la natio et la natura sont dérivées l'une et l'autre du travail intérieur souvent inconscient de l'homme sur le thème de la naissance. Là où nous pensons mathématique, l'homme du moyen âge pensait nature : la nature est une hiérarchie de qualités. Démuni de l'outil mathématique (la numération arabe ne se répandra qu'au XVIIe siècle), il ne différencie pas la perception de la réalité : la chose est ce que nous en percevons. La réalité est une. Nous distinguons aujourd'hui la nature constatée du physicien ou du biologiste de la nature rêvée du poète ; au moyen âge elles ne se distinguent pas encore nettement et restent substantiellement une seule et même chose, parce que la réalité physique de ce monde est elle-même conçue comme un symbole, le symbole du monde religieux et moral. Refuser le bonheur possible, dédaigner les fruits de la terre, c'est mépriser la nature et ses bienfaits. La vertu réside dans l'acceptation de l'instinct de vie. Le mal réside dans le refus de la nature. Entre saint Ambroise et Dante, saint Albert Le Grand et saint Thomas ont fait triompher l'idée que dans la lutte de Dieu et du démon, la lutte de la grâce et du pêché, la nature en quelque sorte tire son épingle du jeu en s'affirmant comme un ordre naturel créé par Dieu, destiné à l'homme sans doute, mais dont la structure est indépendante du drame humain. D'où la distinction nette de la Surnature et de la Nature, laquelle n'a plus le caractère d'une anti-nature, d'où la possibilité de demander à la raison naturelle d'un païen comme Aristote, une science compétente des choses. C'est parce qu'il y a une phusis avec la nécessité de ses lois que la science peut se construire en un logos. Désacraliser les forces de la Nature, n'est pas nier ce que la Nature comporte de recours à la Providence divine, c'est au contraire ouvrir d'autres voies que celles de l'art ou de l'architecture pour accéder à ce qui fait l'essentiel de la Nature (il faut rappeler que le Moyen Age ne pense pas comme la modernité en termes d'opposition). Ces voies passeront pour St Thomas d'Aquin par le Timée et par la Physique d'Aristote, qui fournissent une clé de l'intelligibilité du cosmos. Mais ni la nature ni l'histoire ne cessent pour autant d'être religieuses, l'ordre rationnel n'est pas hétérogène aux exigences évangéliques (c'est ce qui fera l'originalité de l'œuvre de Thomas). On ne peut pas disjoindre intellectualité et spiritualité, mieux même, on a pu dire que pour Thomas l'intellectuel garde le spirituel, la science est inséparable de la contemplation de la nature.
 
Bref, le premier temple donné par Dieu à l'homme, c'est la nature elle-même, c'est l'Univers. L'homme médiéval le lit de deux façons : d'abord de manière réaliste, il le voit et le perçoit tel que ses sens l'appréhendent, mais cet aspect n'est pas le plus profond ni le plus essentiel, il est la condition de possibilité de l'autre approche : celle, symbolique, qui lui fait entrevoir les structures profondes du monde et son mystère intérieur (le mystère renvoie au sens caché sous un symbole et non à quelque chose d'incompréhensible). Ce mystère que l'homme perçoit dans la contemplation de la nature n'est pas tant le mystère du cosmos que celui de l'homme lui-même. La nature est le lieu d'une révélation existentielle de l'homme à lui-même. Ce qui serait le sens profond de la relation microcosme-macrocosme. Pour l'homme médiéval, les structures du monde sont celles de l'homme, la connaissance des unes est connaissance des autres. La création est un organisme dont tous les éléments participent aux mystères vitaux communs à tous. En étudiant la nature, il étudie ce qui fait le fondement de sa vie.
 
Pour revenir à l’ontologie, celle-ci consacre l’univocité de l’être, une même forme d’être pour toutes les différences. L'être n’est pas une chose, un absolu réal, mais il est seulement ce qu'on peut penser problématiquement de l'unité des différences qui se donnent à notre expérience : matière, vie, psychisme. L'être est simultanément une expérience d'être (en puissance, en durée) et l'Idée par laquelle nous unifions le tout de notre expérience. Il est en somme la « nature naturante » que la pensée pose pour unifier la nature. Lorsque la pensée se donne la tâche de comprendre l'apparentement et la différence entre les réalités dont elle fait l'expérience, elle est bien obligée de produire le sens de leur unité. Par l'affirmation d'une telle univocité, Nietzsche et Bergson, par exemple, effacent toutes les cassures et ruptures introduites par la métaphysique : de l'inerte à l'animal, de l'animal à l'humain, c'est la même structure intime de l'être qui se présente. Il n'y a pas d'ontologie régionale, il n'y a pas d'ontologie privative comme le suggérait Heidegger en pensant à la vie, ni d'ontologie supplémentative, comme si la nature faisait un saut hors d'elle-même : partout au contraire une même continuité, une même onde de forces. Mais cette unification ne se fait pas au hasard, elle s'appuie sur le seul témoignage réel du corps vivant ou de la sphère psychophysique, sur la seule ouverture possible à l'être, dans l'expérience d'être vivant et d'être conscient. Elle s'élargit à partir de ce qui nous est intérieur, elle n'est pas abstraite, intellectuelle, transcendante. Lorsque Bergson dit que dans sa philosophie, la psychologie se prolonge en métaphysique, il n'entend pas dire autre chose que ceci : pareille métaphysique ne naît pas autre part et autrement que dans et par une expérience de l’être qui coïncide avec les « données immédiates » de la conscience. C’est là que la pensée trouve son fil conducteur pour s’élargir vers l’univers, se dilater et s’étendre, pour conjuguer en somme expérience psycho/organique et pensée de l’expérience, vécu et Idée, effort et compréhension, saisie de soi et solidarité du tout.
 
Loin de considérer cette ontologie comme une philosophie des sentiments humains, le dessin d’une vie intérieure, irréductible au langage et au social, ou d’un moi profond tout en nuances, avec ses qualités, son style, sa liberté, ses inflexions, sa personnalité, sa durée propre, bref d’en faire un nouveau monisme spiritualiste, il faut comprendre que l’uni-dualité est celle de la vie qui diffère avec soi du fait même de la force explosive interne des puissances immanentes de vie. Toujours le virtuel déborde l’actualisation évolutive et l’action humaine. La puissance est processus de création à partir du virtuel où toutes les différences coexistent en la même simplicité, se compénètrent, et forment un plan d’engendrement multiple. Cette aventure de l’uni-dualité n’apparaît qu’avec le souci des articulations, des relations sui generis entre différences, des concepts supérieurs où les oppositions se dissipent sans que les différences s’annulent. L’uni-dualité de l’être est une unité qui ne peut se dire que de ses différences sans que jamais celles-ci ne disparaissent dans un principe transcendant, matériel ou spirituel...


Message édité par l'Antichrist le 01-04-2008 à 07:09:02
n°14465020
foutre de
Posté le 30-03-2008 à 12:08:09  profilanswer
 

le vicaire a écrit :

je comprends pas bien votre allergie au "isme", du moins que vous n'entendiez pas les arguments de néojousous qui sont tout à fait recevables. Des fois je mets des "ismes" partout pour voir la tronche de certains "misologues". C'est chiant entre "ismistes" (mais parfois ils s'entendent aussi) sinon un petit "subjectivisme" entre le fromage et la poire et ça vous met un silence apaisant pour mieux digérer.


Mes propos ne concernaient pas une allergie mais un baillement. J'ai juste voulu préciser que "matérialisme" ou "physicalisme" (au singulier ou aux pluriels), n'entraient pas dans le coeur des questions que j'essayais de soulever (pas du tout).
Je suis peut-être rétrograde, mais je préfère m'occuper de matière avant de m'occuper de matérialisme, de sujet avant que de subjectivisme etc.
Pas que je trouve les arguments de Néojousous irrecevables. au contraire. Et il a raison de dire que bien des concepts sans "isme" pourraient être critiqués (y compris pour cause de baillement... en ce sens le dasein pourrait bien être une ouverture de la bouche sous le coup d'une stimmung spécifique de l'ennui...- voir Jean Luc Marion sur Flaubert).
Mais d'une part les concepts en "isme" sont des concepts secondaires, dérivés (comme dirait henry, causons d'abord de marx avant de discuter du marxisme) ; d'autre part, il prétendent à un étiquetage précis, à un "bien entendu" qui n'est souvent que le fruit d'une connivence ("nous employons les mêmes étiquettes..." façon philosophique de se renifler le cul comme les chiens pour voir si on est bien du même quartier), connivence qui au pire masque une incurie intellectuelle (argument de rahsaan), au mieux consiste en un raccourci fainéant (mon argument).

 

balancer une étiquette, ça suffit probablement quand on est entre soi. mais je ne suis pas sûr que si je fouille dans le topic je trouverai une définition satisfaisante des mots en "isme" dont il est fait usage.
Où vais-je trouver une définition claire du "fonctionnalisme" dont Néojousous scande ses posts ? où vais-je trouver la listes des différents physicalismes qu'il évoque sans les illustrer ?
Je vois mal comment je peux me contenter du discours de quelqu'un qui me dit que j'ai tort, que mes définitions de la matière ou de la physique sont percluses de "rhumatismes", par exemple, mais qui finalement n'entre pas dans l'élaboration explicite d'autres définitions et se contente de balancer... un mot.

 

En pathologie, par exemple dans le cas des enfants aveugles de naissances dont le développement psycho-cognitif suit des étapes spécifiques différentes de celles d'un enfant doté de toutes ses facultés sensorielles, on constate l'emploi de mots par l'enfant dont on peut assez vite évaluer qu'il ne connaît pas la réalité qu'ils recouvrent parce qu'il n'en a acquis l'usage que par mémorisation d'emploi linguistique et pas par expérience sensible directe (un enfant énucléé de naissance pourra vers 8 ans vous parler du vert sans aucune gêne même s'il n'a aucune données sensitives pour étayer son propos) ; on appelle ça le verbalisme, et c'est un réel souci éducatif pour les parents que d'éviter que leur enfant ne sombre dans le verbalisme, notamment pour des raisons d'autonomie à l'âge adulte.

 

En philosophie, le verbalisme est une pathologie qu'on aurait grand tort d'ignorer, elle existe parmi les étudiants (et parfois parmi les enseignants aussi...), et participe à plein de l'acquisition des compétences conceptuelles : on commence par identifier un concept dans une lecture avant d'en avoir envisagé l'ampleur sémantique.

 

Je me souviens que la première fois que j'ai rencontré le concept d'"être", c'était en lisant "l'oeil et l'esprit" de merleau-ponty, dont on m'avait vanté l'accessibilité ; comme le livre était petit et que j'avais le sentiment de n'avoir pas tout saisi, je l'ai relu encore deux trois fois ; à chaque lecture "être" prenait une dimension nouvelle (parce que j'avais lu heidegger depuis, ou aristote ou un commentateur quelconque), et à chaque fois je mesurais la pauvreté de ma lecture précédente. (cette anecdote uniqement pour Pascal75 et répondre au cahier des charges du topic :D)

 

quand je lis un post qui contient plus de 5 occurences de mots en "isme", je veux bien que ces termes soient acquis pour la personne qui les énonce (principe de bonne foi), mais je me demande à qui le post s'adresse et s'il apporte vraiment quelque chose aux échanges.
on peut faire tinter physicalisme à mes oreilles autant de fois qu'on veut, mais qu'on me donne seulement la description de trois types précis de physicalisme, de leur spécificité, des enjeux que recouvrent ces différences, accompagnés d'une référence, d'un nom d'auteur, et articulé à un échange en cours, alors là oui, j'aurai eu à manger. en attendant je baille comme un chien de pavlov qui entend tinter un signal à son oreille mais à qui on ne sert rien de consistant.

 

(et ça fait des taches sur la moquette)

Message cité 1 fois
Message édité par foutre de le 30-03-2008 à 13:04:09

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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°14465119
rahsaan
Posté le 30-03-2008 à 12:30:31  profilanswer
 

Quand écrirez-vous enfin votre grand oeuvre, De l'unidualité ? :o ;)


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
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