Quels sont pour vous les trois livres de philo à lire pour un honnête homme ?1. "La république" de Platon
2. "La métaphysique" d'Aristote
3. "l'Ethique" de Spinoza
4. "Essai de théodicée" de Leibniz
5. "Critique de la raison pure" de Kant
6. "Par delà le bien et le mal" de Nietzsche
7. "L'évolution créatrice" de Bergson
8. "Etre et temps" d'Heidegger
9. "Qu'est-ce que la philosophie" de Gilles Deleuze
10. "Moi, ma vie, mon oeuvre" de obiwan-kenobi
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daniel_levrai Semper eadem sed aliter | rahsaan a écrit :
"Proposition n°452 : L'europanalyse est dans une différence essentielle avec les carottes, en ceci qu'elle ne rend pas aimable."
(extrait de : Georges-Amédée Rahsaan, Notes de bas de pages, in Oeuvres complètes tome XVIII)
Par ailleurs, je ne répondra que sur un point -mais qui me paraît essentiel, car il engage toute notre compréhension de l'essence de l'Homme- c'est qu'il n'y a pas besoin de se persuader que nous sommes à 70% de l'eau, c'est une réalité !
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Il y a donc comme deux oeuvres coexistantes, l'une constituée par la ligne ou le flot continus des propositions, démonstrations et corollaires, l'autre, discontinue, constituée par la ligne brisée ou la chaîne volcanique des notes de bas de pages. L'une, avec une rigueur implacable, représente une sorte de terrorisme de la tête, et progresse d'une proposition à l'autre sans se soucier des conséquences pratiques, élabore ses règles sans se soucier d'identifier les cas. L'autre recueille les indignations et les joies du cur, manifeste la joie pratique et la lutte pratique contre la tristesse, et s'exprime en disant "c'est le cas". En ce sens l'oeuvre de Rahsaan est un livre double. Il peut être intéressant de lire le second sous la première, en sautant d'une note en bas de page à l'autre." |
foutre de | Bon weekend à chacun
alors je repasse et je vois que certains se sont couchés tard et d'autres levés tôt, et je lis :
rahsaan a écrit :
"Proposition n°452 : L'europanalyse est dans une différence essentielle avec les carottes, en ceci qu'elle ne rend pas aimable."
(extrait de : Georges-Amédée Rahsaan, Notes de bas de pages, in Oeuvres complètes tome XVIII)
Par ailleurs, je ne répondra que sur un point -mais qui me paraît essentiel, car il engage toute notre compréhension de l'essence de l'Homme- c'est qu'il n'y a pas besoin de se persuader que nous sommes à 70% de l'eau, c'est une réalité !
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bon j'avais pas remarqué que j'étais mal aimable et discourtois, jusqu'à présent. quant à Viscere, elle a peut-être ses règles Pour ce qui est des 70% d'eau, il me semble cependant que du point de vue europanalytique on te répondrait que c'est un modèle scientifique métaphorique (voir Ricoeur, La Métaphore vive) et que la réalité n'est pas la représentation culturelle que l'Europe scientifique mathématisée se donne à transmettre : heidegger et sa description de l'arraisonnement par la technique devrait avoir acclimaté ce genre de "critique" du modèle scientifico-technique d'où vient, tu en conviendras, ta réprésentation.
évidemment, je sais que c'est dépaysant. mais il me semble que le premier medecineman australien venu te parlerait depuis d'autres horizons, sans pour autant que tu puisses lui jeter au visage qu'il est hors réalité.
Après j'avoue que la réduction que te proposes Viscère musclée me semble réduire la vérité des 70 % pour une bonne part. (il y a quelque chose peut-être là-dessus dans les Husserlianas ?)
une chose certaine, serge valdinoci me semble courtois egalement, ne pas rendre particulièrement agressifs ses lecteurs, et inviter tout autant à l'invention qu'un Deleuze par exemple.
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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
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alcyon36 | daniel_levrai a écrit :
Non mais l'autre, il faut vraiment qu'elle se calme avec ses revendications contre l'institution étatique de la philosophie 1) Quoique vous en pensiez, il est formidable que l'on puisse vivre de la philosophie. Cela paraît anodin, mais un écrivain, de nos jours, ne peut pas vivre de sa plume. Il doit se composer un horaire précis, délimitant les périodes d'écriture de celles de son travail alimentaire, généralement cadre moyen ou employé à mi-temps, dormir quelques heures par nuit et faire une époché total de toutes les aneries qu'il a dû entendre en fréquentant la pèble d'un secrétariat. Voir le livre de Lahire " La Condition littéraire" à ce sujet. Quelle chance grandiose qu'à la philosophie de donner des conditions de vie normales à ses "philosopheurs".
2) Depuis Schopenauer, c'est fini le savoir hors université. Le savoir est dans l'Université. On peut toujours critiquer cet état de fait, dire que c'est fini l'époque adamantine où les philosophes traversaient la Medditerranée prodiguant leur savoir aux peuples civilisés. On imagine plus un penseur qui n'aurait pas fait la fac, passer les différents échelons de la "bureaucratie scolaire" s'auto-fondant par ses propres lectures transversales. C'est comme ça et c'est très bien. 3) Marre des pseudo révoltés critiquant tout attitude anti punk en arborrant la valeur supérieur de la liberté essentielle du penseur obscur et hors de toute classification.
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juste un ptit detail, loin d'approuver ce ton et ces manieres, surtout dirigés contre Rahsaan qui n(avait rien demandé à personne....
ce que raconte la miss est à remettre ds son contexte...par là je veux dire faut voir ce que l'institution univeritaire, tous ces profs "assis ds leurs velours glacés, soumis, mollaces" ont mis à des penseurs comme Laruelle (et surement valdinoci)...ft quand même voir avec quel mepris on les traite, comment on leur chie desuus et leurs etudiants avec...pour peu que tu t'interesses à leurs travaux et que tu veuilles taffer dessus, tes possibilités de carrière s'en trouvent bien reduites.
mais quoi c'est quand même pas des cretins...quand Deleuze ecrivait de Laruelle qu'il "poursuit une des tentatives les plus interessantes de la philosophie contemporaine"(Qu'est ce que la philo,p.43 en note) faut ptet se dire qu'il y quelquechose à lire là dedans...en l'espece Deleuze mécomprends le projet non-philosophique, car il compare l'Un de la non-philosophie à une sorte d'Un-Tout à la spinoza, hors comme lui a repondu Laruelle c'est loin d'être ca, c'est bien plutôt un Un-sans-tout
Je connais quasiment pas valdinoci, mais si je me souviens bien, il a fait des travaux tt à ait serieux sur le phenomenologie ...dc à voir...
Voilà tout ca pr remettre cette gueulante ds son context, ce ki ne veut pas dire la justifier, je n'aime pas ce ton et ces manières, surtout que perso je ne suis tjrs pas plus avancé sur la tentative de Valdinoci ---------------
"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
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foutre de |
oui, mais si ça agace vraiment les usagers de ce topic, je veux bien le faire ailleurs, j'étais passé là par hasard, je peux bien aller voir ailleurs par nécessité
l'europanalyse est une recherche méthodique qui tente de penser depuis une exigence d'immanence absolue où elle rencontre la phénoménologie henryenne et la non-philosophie laruellienne. L'europanalyse ne prétend pas faire tout comprendre en un clin d'oeil comme l'asiathéorie de Delausse (que je ne connais pas) mais tente, comme husserl, de produire une écriture (assez anti-derridienne) qui rende compte de l'em-prise du réel dans la chair. Ce réel est décrit comme raptus, saisissement, taumadzein, sidération. La méthode se veut clinique, en vue d'une pensée-corps, affect, travaillant l'esthesis et tente de penser une épistémologie de l'intuition dans le voisinage des sciences dures.
Elle propose enfin des pistes de dépassement du nihilisme contemporains et de l'arrêt circulaire de la pensée depuis la déconstruction.
ce qui la distingue de la pensée de François Laruelle est d'une part qu'elle accueille à bras ouverts le travail de ses contemporains (alors que laruelle a toujours fait un maximum de silence sur ses références humaines, comme s'il niait la collégialité) ; d'autre part qu'elle prétend pratiquer une écriture spécifique ("stéréonomique", "en filigrane" ) qui lui donnerait d'entrer dans l'Un (nommé à cette occasion l'In) (alors que laruelle frappe d'interdit toute tentative de cette sorte et fait de l'Un un seuil indépassable ("un totem" dit souvent valdinoci)).
Ce qui la distinguerait de la phénoménologie matérielle serait qu'elle ne s'en tiendrait pas dans sa description à l'auto-affection mais proposerait de structurer l'affect en en parcourant l'expérience qui est un enfoncement mystique dans le chaos (Joyce et Deleuze se retrouvent ici). Elle dégage ainsi, principalement à partir de descriptions médicales du système perceptif (mais rares sont les usagers en fac de philo de termes comme "proprioception", que le premier kiné venu pratique évidemment dès qu'il aborde la douleur ou le polygone de sustentation) un structure en zigzag de la pensée lorsqu'elle s'enfonce dans l'inconnu pour inventer.
L'écriture de valdinoci est difficile, notamment à cause de la terminologie scientifique à laquelle il a recours : il se construit souvent à partir du jargon employé par les spécialistes de chaque disciplines pour la raison simple qu'il ne trouverait pas le principe des processus d'invention dans des ouvrages de vulgarisations mais dans des ouvrages de fouille et que l'europanalyse se refuse à procéder par synthèse, rassemblement, patchwork de connaissances, mais par analyse, distinction, discrimen ; ce qui la distingue de beaucoup de la phénoménologie hégélienne avec qui elle a entamé à plusieurs reprises de féconds dialogues.
j'espère que cette présentation en satisfaira quelques uns, sans en insulter aucun autre
foutre
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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
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foutre de | alcyon36 a écrit :
J'ai eu une discussion avec Laruelle à ce propos, avant que ne commencent les quelques troubles de l'OnPhi à propos du paricide...Je lui en avais parlé(je ne le connais pas personnellement)t, comme d'autres je suppose, que ca sentait pas bon cette institution, surtout quand on lit Grellet...mais il semblait ne pas se sentir concerné "Grellet est un ami" m'a t il repondu...certes ils sont amis et Grellet s'est largement inspiré de Laruelle, mais le peu que j'e comprends(necessite un travail tres technique de lecture) c'est loin de suivre la rigueur de la non-philosophie...ce qui d'ailleurs n'enleve rien apriori à la tentative de Grellet d'une "gnose matérialiste"...mais j'avoue c'est trop compliqué pr mon petit cerveau, je dois surment passé à côté de tout ce qui importe!
N'empeche que comme le disait Deleuze, c'est toujours le problème des écoles, quand on fonde une école, on sait bien que les reglements de comptes ne vont pas tarder, le père sombrant, les rejetons vont s'entretuer
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Je crois que le gros problème des "écoles" (qui est surtout un problèmes des "écoliers" ), c'est l'incapacité à gérer les transferts effectués sur le "maître". Et à la disparition du maître, ça explose parce que l'objet du transfert foncier s'effondre et emporte le monde entier dans une gesticulation fanatique. De plus on ne peur nier que la mystique et l'immanence sont des pratiques dansgereuses, au moins psychologiquement, et tous les étudiants ne sont pas nécessairement solides dans leur contitution psychique pour ce genre de travail (voyez ce que dit Deleuze dans l'abécedaire à propos du devenir loque de certains de ses "écoliers" )
Le cas Grelet me semble plus spécifique. Je me souviens de son véritable sérieux quand il était en DEA chez Laruelle, beaucoup plus exigent que la moyenne des étudiants ; et je me suis senti vraiment confirmé dans cette impression quand est paru Disciplines hérétiques : son article faisait trou dans le collectif tant il avait déjà une écriture qui survolait celle des autres co-signataires (le plus bas niveau étant à mon sens, évidemment l'article de Almeida... j'ai même trouvé un peu rude que laruelle laisse passer ça après la seule note de bas de page qu'il ait jamais lâché dans Principes de non-philosophie). Sûr que Grelet n'a pas les rigueurs laruellienne, la démarche n'est déjà plus la même : mais il est cinglant intellectuellement pour qui a les bases pour suivre. Ne fallait-il pas d'ailleurs de sérieuses bases deleuziennes pour suivre Laruelle au début (le matérialisme machinique de Philosophie I, c'est quelque chose...)
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