Reprise du message précédent :
Terminé Nana d'Emile Zola. Je suis un peu déception...
 
Certes c'est du Zola et même du bon Zola mais je ne sais pas pourquoi je m'attendais à lire l'un des meilleurs tomes des Rougon-Macquart.
 
Je lui ai préféré l'Assommoir voire La Curée.  

Pareil, j'ai eu du mal à le terminer, quoique je trouve que ça s'améliore sur la fin. J'ai enchaîné sur La débâcle, c'est d'un autre niveau. Les descriptions du champ de bataille  
C'est à vous dégoûter de la guerre et des allemands

 
En tant que grand fan de Zola, j'ai quasiment tout lu les Rougon-Macquart. Nana n'est pas dans les meilleurs en effet.
 
Ceux que j'ai préférés :
La Terre        
L'Assommoir      
La Bête humaine    
L'argent    
Le Ventre de Paris    
Au Bonheur des Dames  
Germinal
Pot-Bouille

La Terre-la Débâcle, cet enchaînement que tu veux  

Ah ouais non pour moi c'est trop hardcore.
Je préfère les sujets parisiens  

Depuis que tu en as parlé j'ai super envie de lire ceux sur les villes aussi.

Ils sont bien mais moins que les RM, Paris notamment est vraiment limite pénible avec tout le discours socialiste vraiment idéaliste (mais bon, c'était l'époque).
Lourdes c'est le mieux des trois, amha.

Ça tombe bien, c'est celui qui me fait le plus envie, mais comme cette envie découle de tes commentaires précédents, il y a une logique

Au moins je reste cohérente avec la vieillerie
Edit : apparemment pas tant que ça puisqu'à l'époque j'avais dit davantage de bien de Paris
Je pense que je dois faire une association avec le 3e volume des Thibault qui pour l'instant ne parle que du militantisme socialiste du plus jeune des deux frères. Ça me gave

J'ai terminé en ce début de soirée, pour la seconde fois, A l'est d'Eden de Steinbeck. Jamais j'ai lu un roman de +700 pages deux fois et dans une intervalle de quelques mois dans ma vie. Ce roman m'a littéralement marqué. C'est peut-être la meilleure oeuvre de Steinbeck en fait, car Des souris et des hommes est monumentale, mais aurait-il été tout aussi énorme avec 800 pages ? Dans les Raisins de la colère, j'avais trouvé des passages lourdingues  
 

 
Là le roman fait quand même 800 pages (786 pages dans l'édition j'ai lu pour être exacte) et n'a AUCUN passage à vie. Tout est énorme de bout en bout    
 
Y'a pas un seul personnage nul.

 
 
Les quelques pages à chaque début de chapitre sont remplis de vallée, de pâturages, de gibier, de soleil, de saules, d'haricots, de ferme, d'ocean, de vent, de chevaux, de bordure...    
 
L'univers, l'ambiance, l'entrelacement des 2 familles    
 
Allez, le petit point noir du roman pour moi :
 

 
Je veux un film moderne avec des gros acteurs, et le plus grand acteur au monde pour incarner Samuel Hamilton   et des décors comme dans les huit salopards  

En abonnement tu as des sites comme YouBoox ou YouScribe.

Je ne les ai pas lus, car j'ai lu que c'était bien moins intéressant que les RM.

 
Zola est pour moi davantage qu'un formidable écrivain. Il est la mémoire de l'histoire de France d'en bas et d'en haut avec toute sa force dramatique et sublime dans les détails du quotidien au XIXe siècle.
 
Que reste-il de la France de son époque ? À peu près rien.  
Dans la société actuelle et les moyens donné à l'EN, j'estime que la majorité des Français d'aujourd'hui ne  pourront jamais identifier leurs "vieux" avec cette saga littéraire autant qu'historique à mes yeux.
J'ai eu la chance de les lire par ordre chronologique et ce fut, durant un peu plus de 2 années, pour moi un véritable "voyage dans le temps".  

 
Il y a aussi le sublime Jude l'obscur.
(j'ai beaucoup apprécié le film qui en a été tiré. Par hasard, j'ai assisté à une scène de tournage près de la cathédrale d'Edimbourg)
Mais que c'est triste ! Bonne analyse du sentiment de culpabilité dans les amours du héros.

Oui, c'est vrai. Après c'est soumis à son regard et à son interprétation. Et c'est romancé.  
 
Dans le même sujet j'avais adoré le bouquin d'un anglais passionné d'agriculture qui avait fait le tour de France en comparant les cultures, la nourriture, etc... Il était choqué par le retard de la France dans certains domaines. Dans certains villages, il était tombé sur des maisons sans vitre aux fenêtres. Les gens vivaient là dedans, comme des gueux !
 
Je ne me rappelle plus le titre du bouquin, mais si vous aimez les récits de voyages, et l'histoire c'est passionnant. Un bon en arrière dans le temps !

Je trouve ça gonflé de dire que Zola est la mémoire de cette époque. Il y avait une production journalistique et littéraire énorme à cette époque, si on s'en donne la peine, les témoignages et les récits on les a chez plein d'autres.

+1 avec Tillow.

Dans la forme de la vie quotidienne, oui.Sur le fond, non, pas grand chose n'a changé. On pourrait même faire quelques parallèles entre Au bonheur des dames et les premiers hypermarchés ou centres commerciaux, voire Amazon. Ou entre l'Assommoir et les junkies. Quant à l'Argent, il est plus que jamais d'actualité.

Pas compris. Quel rapport avec l'EN ? Tu veux dire que la majorité des gens ne liront jamais Zola ?

Oui, il me reste 4 de ses grands romans à lire...un jour peut-être...

À la recherche d'un Nous rêvions juste de liberté-like, je viens d'acheter Le voleur de voitures de Theodore Weesner.
 
Hâte d'être à ce soir  

Zola comme seule mémoire du XIXe siècle

J'ai bientôt fini La Légende des Siècles, je viens donc de m'enfiler huit cent cinquante pages en vers. Je vais prendre le temps de lire le dossier et les notes, parce qu'il y a beaucoup de références qui m'échappent, et j'ai bien envie de lire Les Contemplations prochainement. Je ne les ai jamais lues en entier mais j'ai très envie d'appréhender le recueil où il y a des poèmes parmi les plus célèbres comme Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne ou Ce que dit la bouche d'ombre.

Dans La Légende, ce que je préfère, ce sont les poèmes plutôt proches du genre de ce dernier, les espèces de grands discours et/ou les visions mystiques. Il y a des trucs qui tabassent bien, des diatribes géantes et des gens qui se font décapiter par des archanges invisibles, c'est cool

 
Zola sera de plus en plus réservé à une élite cultivée, c'est ma conviction.

Terminé Hidden Valley de Bill Pronzini. J'ai lu Mademoiselle Solitude de lui il y a quelques semaines, j'ai vu qu'il avait écrit un grand prix de littérature policière, j'ai tenté le coup. C'est l'histoire de trois truands qui se retrouvent bloqués par une avalanche dans le village de montagne qui donne son titre au livre et qui *vont faire quelque chose* /pas-de-spoiler.  
 
Je suis partagé. La seconde partie du livre, plutôt bien rythmée, est la plus intéressante, mais elle arrive assez tard (plus de la moitié du livre), ce qui fait de la première partie une trop longue introduction avec quelques arcs dont on se fiche un peu. Mais ce qui m'a le plus gêné c'est le style, assez plat, et surtout la traduction. Il y a des contresens ("de son empire" au lieu de "de son emprise" ), des choix étranges (on parle d'un type comme d'un "fou homicide", ?!) ou délicieusement rétro ("elle se massa" pour "elle se masturba" )... et des idées à pleurer, comme cette conversation entre deux personnages :
— Rien que de te parler au téléphone je suis en rut !
— Oui, moi aussi je suis en rut !
 
Le livre me fait penser à un film d'action un peu ringard des années 90, avec le héros qui termine en galochant la nana en détresse à la fin.
 
Bref, pas désagréable mais vite oublié. On est loin de Black Cherry Blues, un autre grand prix de littérature policière probablement plus justement récompensé.

Lis donc le Necropolis qui traîne dans ta bibliothèque au lieu d’avaler ces inepties  

C'est très similaire  

Comment tu sais ?  
J'avais prévu d'enchainer avec Meurtres à Willow Pond dont je parlais plus haut, mais ce midi justement j'ai vu Necropolis et... bref, comment tu sais ?!  
 
Je me sens observé. Combien j'ai de doigts là ?

10 ?    
Bon, je me suis noyée dans le Don paisible, j’ai abandonné p700. Plouf.

Je viens de voir passer une annonce pour une conférence en ligne ce soir à 19h avec des auteurs de livres récents sur la Commune : https://www.facebook.com/events/3660292810732495/ (ouvert à tous avec ou sans compte FB).
 

 
Je suis bien intéressée par le livre de Michèle Audin tiens

Et je remercie chaudement markesz pour m'avoir fait découvrir Nuit d'été de Dan Simmons, que je viens tout juste d'achever :
 
 

 
 
La mémoire de notre Frère HFRien lui a joué quelques tours, puisque l'histoire s'articule autour d'une école primaire décidément bien étrange et que les protagonistes sont sensiblement plus jeunes que des lycéens (Le plus âgé doit avoir 12 ans).
 
Sur ce point et même sur quelques autres, l'oeuvre n'est pas sans posséder des similitudes remarquables avec plusieurs romans de Stephen King et notamment "ça".
 
On y retrouve ainsi :
 
- la Ville, qui est finalement "le" personnage de l'histoire ;
- la galerie d'habitants à l'identité marquée ;
- les enfants, protagonistes malgré eux des événements et auxquels le lecteur se plaît à s'identifier, parce que leurs préoccupations ont ou auraient pu un jour être les siennes.
 
Pour le reste, l'horreur y est très visuelle (l'action y est dépeinte de manière lisible, ce qui est à mon goût assez rare pour être soulignée) et le lecteur se dessine plus volontiers les personnages à travers leurs actes plutôt que par la connaissance intime de leurs longues introspections et le dévoilé de leurs paysages intérieurs, ce qui est un peu la marque de fabrique de King.
 
L'auteur grossit le trait parfois au risque d'écraser la mine et on pourrait reprocher à certaines scènes d'être à ce point archétypales qu'elle risqueraient d'en devenir artificielles, mais ce serait être un peu trop tatillon.
 
Bref : j'ai passé un excellent moment.

Si tu as aimé, un roman ultérieur de Simmons reprend certains des protagonistes de Nuit d'Eté.
Mais je me souviens plus exactement lequel... car je l'ai lu bien plus tard, et je ne me souvenais plus bien de Nuit d'été que j'ai lu à sa sortie. La différence étant que King est dans les forêts du Maine et que Simmons est à la campagne dans les grands champs, à part ça, effectivement, y a comme une ressemblance

Oh !?  Ah mince...  
 
Pourquoi ?

Ah
Je le reçois bientôt

 
Il y a en fait 4 romans qui se déroulent dans cet "univers" :
 
https://en.wikipedia.org/wiki/Summer_of_Night
 

Les deux premières parties sont magnifiques, un chef d’oeuvre. Les descriptions très expressionnistes, en quelques lignes, de la nature, des personnages, sont extraordinaires. On a des panoramiques ultra-rapides qui prennent sur le vif tout ce monde disparu, rural, désert, mais aussi des gros plans sur les visages ou les gestes des personnages extrêmement étranges, comme du Sergio Leone. C’est très original comme façon de décrire. Tout un monde prend vie et nous est expliqué sans que ça ne tourne jamais au docu ethnologique, parce qu’il y a aussi une grande puissance dramatique dans l’histoire et les relations entre personnages.
 
Ensuite...ça devient une fresque historique avec beaucoup de figurants. J’ai tenu pendant la guerre de 14, parce que je suis bon public pour la guerre de 14, ça me brise toujours le coeur mais la guerre civile russe, j’ai lâché.
Je pense que quelqu’un qui lit très vite, comme toi ou Gilou, doit voir l’ensemble de la fresque d’un seul regard et ça doit être intéressant, décoiffant, souffle de l’histoire, toussa. Un lecteur lent comme moi passe une soirée entière dans un meeting enfumé avec un milliers de figurants decrits brièvement par la couleur de leur barbe ou de leur moustache et chacun a son nom décliné - russe de surcroît   - parce que dans un roman tu peux pas juste écrire paysan n°1 ou soldat n°2 - alors zut.
 
Mon cerveau n’arrive pas à suivre les auteurs qui catalogue, qui inventorise, qui énumère. J’ai le même problème avec Mimile (la nouvelle mascotte du topic, on dirait).

Ça va encore Mimile, c'est pas comme les Russes qui changent 6 fois de nom suivant que la personne qui leur parle est leur mamie, leur concierge, leur stagiaire échelon B3 ou leur chef de gare

Mais  

Si certains sont intéressés, je peux chercher.  

 
Je sais pas si ça me donne encore plus envie ou pas
A cause de ce topic ça fait un moment qu'il est sur ma liste de futurs achats.

La période de la guerre civile russe m'a toujours intéressé (en particulier les verts et Nestor Makhno) donc ceci explique cela.
Je subodore que tu aurais aussi des problèmes avec Au bord de l'eau de  Shi Nai'an.
 
Necropolis, c'est excellent, tout comme La nuit du solstice.
 
A+,

C'est dommage de s'arrêter en si bon chemin, peut-être devrais-tu en reprendre la lecture quitte à sauter la partie conflit historique, car le récit va revenir de manière bien plus resserrée sur le village. Du moins, lis les passages en diagonale, cela t'éviterait de rater quelques éléments importants concernant l'évolution psychologique des personnages principaux.  

Je reviens pas mal aux russes en ce moment et entame une relecture d'Oblomov de Gontcharov.  

Sinon, oui, Mimile revient sur le devant du topic. J'aurais bien aimé relire les Rougon--Macquart en 2021, mais je n'ai pas pu remettre la main sur mes volumes perdus quelque part au fond d'une cave.  

Le message de Gilou me fait comprendre qu’il aurait fallu que je connaisse les grandes lignes de la guerre civile russe avant de m’y atteler. Comme le système du livre, c’est de zoomer sur des détails, des épisodes brefs et représentatifs, je pense que si on n’y connait rien avant de se lancer, on est vite paumé. Pour la 1ère GM, j’arrivais à reconstituer la vue d’ensemble dans ma tête, pour la suite, je n’arrivais pas à reformer le puzzle.

Personnellement, moi, je n'y connaissais rien à cette période et cette région (je ne savais même pas ce qu'étaient réellement les Cosaques, je ne les connaissais que de nom, ignorant tout de leur statut, de leur mode de fonctionnement) et ai beaucoup appris. Je me suis senti un peu paumé au début et suis allé me renseigner sur les événements en lisant des trucs à droite et à gauche pour mieux comprendre de quoi il en retournait.

À la limite, peu importe, je me suis laissé porter par le souffle du récit.