Citation :
Revanche ou réconciliation ?
A propos du discours prononcé le 24 avril 2006 par Mourad Papazian, président du Parti Dachnaktsoutioun Europe occidentale
Reynald Beaufort
lundi 1er mai 2006 - 14:38
Afficher la version imprimable de cet article. Envoyer à un ami
Trouvé sur le site du CCAF : Conseil de Coordination des organisations Arméniennes de France - Toute la stratégie de lobbying, de chantage électoral, de manipulation de la classe politique, de pressions et surtout les objectifs à terme s’y trouvent détaillés - Edifiant et consternant !
Turquie Européenne se gardera bien de se prononcer sur la qualification des massacres de 1915, tâche qui devrait incomber aux historiens et à des juristes spécilalistes du Droit International, mais nous nous élevons ici contre la méthode qui vise à obliger la Turquie à avouer sous la contrainte, ce qui d’un point de vue moral est contestable et à notre avis complètement contre productif.
Chaque "avancée" de la cause arménienne radicalise un peu plus en Turquie et en Europe ceux qui s’opposent à toute reconnaissance, chacune de leurs manifestations stigmatise un peu plus une communauté qui pourrait, si on cessait de la montrer sans cesse d’un doigt accusateur, précisément servir de médiateur pour rapprocher et réconcilier les peuples Turcs et Arméniens.
Si l’objectif est la mémoire et la paix, où sont les initiatives de "main tendue" en direction des artistes, intellectuels ou personnalités de la société civile franco-turque ? On se réfère souvent à l’exemple de la réconciliation franco-allemande, mais celle-ci à été possible grâce à l’initiative de quelques intellectuels et hommes politiques "éclairés" qui ont su dépasser les rancoeurs et la haine, où sont les initiatives dans ce sens de la part des Arméniens ? Le fait qu’il n’en existe pas non plus du côté turc ne doit pas servir d’alibi. Il faut que les initiatives viennent des deux côtés, peu importe qui commencera, l’erreur est d’en faire une affaire d’amour propre qui ne pèse pas lourd en regard de la responsabilité envers les générations futures.
Le discours qui suit est symptômatique, il montre qu’il s’agit clairement d’élever les exigences de plus en plus haut afin qu’il soit à jamais impossible à la Turquie d’accepter de transiger en quoi que ce soit... Dans quel but me direz-vous ? Une hypothèse vraisemblable pourrait être que les dirigeants ces organisations arméniennes sont devenus des "professionnels" de la cause, sans elle et cette fuite en avant, ils perdent leur pouvoir sur la diaspora. La reconnaissance du génocide par Ankara mettrait une fin définitive à la justification même de leur existence en tant que leaders et finaliserait l’assimilation des Arméniens dans les pays d’accueil, chose que ces leaders craignent le plus au monde.
Plus que jamais la question est posée que cherchent les leaders de la cause arménienne : Revanche, statu quo ou réconciliation ?
Vous trouverez d’autres commentaires en italiques dans le texte
Chers Amis, chers compatriotes,
Le 24 Avril a longtemps été un jour de deuil, mais il est depuis longtemps aussi un jour de revendications pour le peuple arménien, l’expression du combat pour la cause arménienne, un jour de mobilisation contre l’Etat turc génocidaire et négationniste.
C’est autour de la dynamique des mobilisations du 24 avril dans le monde entier que nous avons organisé l’ensemble des succès pour la cause arménienne.
Le génocide arménien reconnu par l’ONU, le Parlement Européen, la Suisse, la Belgique, l’Italie, la Russie, la Grèce, Chypre, le Liban, l’Argentine, l’Uruguay, la Bulgarie, les Pays Bas, le Pays de Galles, le Canada, la Slovaquie, la Pologne et la France bien sûr.
Et l’an dernier, le Bundestag allemand, l’équivalent de l’Assemblée nationale française, appelait la Turquie à reconnaître le génocide arménien.
Et la liste n’est pas close. Et oui chers amis, chers compatriotes, oui nous allons continuer à accumuler les succès. Prochain rendez-vous le jeudi 18 mai à l’Assemblée Nationale où le groupe socialiste présente, par la niche parlementaire, une proposition de loi contre le négationnisme du génocide arménien. Si l’Assemblée nationale puis le Sénat adoptent cette proposition de loi, le négationnisme du génocide arménien sera frappé d’interdiction en France. Et ce sera grâce à cette loi que nous pourrons poursuivre en justice, avec la garantie judiciaire de gagner, les négateurs du génocide arménien.
La stratégie des lobbies arméniens est, par un mélange de pressions politiques, de chantage électoral et d’exploitation de la compassion ligitime provoquée par la souffrance du peuple arménien, de substituer une décision politique à un débat de spécialistes juristes et historiens. Ils refusent la constitution d’une instance internationale indépendante constituée d’experts et non sujette aux pressions, qui pourrait statuer sereinement sur la qualification des massacres de la fin de l’Empire Ottoman.
Une nouvelle tentative d’écrire une histoire officielle contre laquelle s’élèvent les historiens et chercheurs (Pétition "Liberté pour l’histoire" ) et... Le président de la république ! Les réflexes staliniens gangrènent la gauche française, quand on est pas capables de convaincre, quoi de mieux que de faire voter des lois liberticides ? Les historiens faisant des recherches sur le sujet seront donc empêchés de travailler par le harcèlement des organisations arméniennes. (Comme le fût Gilles Veinstein du Collège de France sur la base d’une loi pourtant bien moins contraignante) Les organes de presse ne pourront plus retranscrire de débats car la publication de thèses non conformes (non conformes à quoi d’ailleurs ? Qui va écrire la version de l’histoire unique de référence ? Le Dashnaksoutioun ? Yves Ternon médecin dont les travaux historiques ont consisté à faire une instruction uniquement à charge du dossier ?) sera menacée des foudres de la justice. Le parti socialiste va t’il devenir le fossoyeur de la liberté d’expresion dans ce pays ?
Le jeudi 18 mai, nous serons tous ensemble aux abords de l’Assemblée Nationale pour maintenir notre vigilance auprès des députés. Pour qu’ils votent cette proposition de loi. Nous serons vigilants, nous serons là, dans l’enceinte de l’Assemblée Nationale et à l’extérieur pour inciter les députés à voter cette loi en première lecture. Rien n’est acquis, nous allons devoir rencontrer les groupes parlementaires, des dizaines de députés, pour obtenir une majorité. Dans ce combat, la diplomatie turque ne sera pas inactive, ce sera un nouveau bras de fer entre la diplomatie turque et le peuple arménien.
A chaque vote qu’ils suscitent, des activistes sont présents pour faire pression par leur présence sur les élus, les contraignant, par exemple, à faire des déclarations et à la surenchère entre partis. Imaginons un seul instant que toutes les organisations représentant des intérets divergents viennent ainsi dans les lieux d’exercice de la législature... Outre les risques de pugilats mémorables, ce serait bien peu conforme à l’exercice serein de la démocratie. Mais je m’égare, car le traitement des lobbies n’est pas égal, la pensée unique et les considérations électorales font que certaines orgnisations ont droit de cité auprès des instances du pouvoir et pas d’autres. Il est en outre en France de bon ton de nier hypocritement l’existence et l’efficacité du lobbying, ce qui conduit à faire un tri entre les groupes de pressions qui seraient légitimes et d’autres scandaleux, le critère de ce tri étant presque toujours masqué derrière le faux nez de la morale politique le poids électoral respectif de ces lobbies.
Nous avons la conviction que ce sera un nouveau succès pour la cause arménienne. Le résultat d’un long combat. Mais pour gagner, nous allons devoir travailler jusqu’à la dernière minute, nous devrons être nombreux à l’Assemblée nationale. Pour un nouveau succès.
Et ces succès que nous accumulons jour après jour, années après année, nous les devons d’abord et avant tout à l’exceptionnelle volonté du peuple arménien qui n’a jamais baissé les bras et que ne baissera jamais les bras.
Ces succès, nous les devons aussi à notre implantation internationale qui nous permet de travailler simultanément sur les 5 continents.
Ces succès, nous les devons aussi à la permanence de notre combat qui a connu des phases successives durant ces 91 ans avec une accélération depuis 30 ans.
Ces succès nous les devons aussi aux forces militantes du peuple arménien qui n’ont cessé de s’activer depuis des dizaines d’années, nous les devons aux mobilisations du peuple arménien dans le monde.
Ces succès nous les devons enfin à notre stratégie d’union. Une union de combat. Une union autour des forces vives de notre peuple. Une union d’avenir. Une indéfectible union. Une union en diaspora, mais une union qui unit également la diaspora à l’Arménie.
Chers Amis, il faut que la Turquie sache que nous sommes dans une dynamique de multiplication de toutes les forces du peuple arménien.
Car face à la Turquie, nous allons devoir nous renforcer, nous allons devoir déterminer des priorités, nous allons devoir donner à notre combat une nouvelle dimension. Une dimension européenne incontournable. Un combat encore plus citoyen, encore plus politique, encore mieux organisé, sans états d’âme mais avec détermination sans faille.
Sans état d’âme ou sans aucun scrupule ?
Face à cette Turquie, nous travaillons autour d’un combat de long terme. Car face aux moyens d’Etat déployés par la Turquie, nous allons devoir faire preuve d’intelligence politique, nous allons devoir nous renforcer encore plus, vous allez devoir vous impliquer à nos côtés encore mieux pour que les sympathisants de la cause arménienne se transforme progressivement en militant, en porte-parole et en porte-flambeau. Car sans vous rien n’est possible. Chers Amis, avec vous tout est possible.
ETES VOUS D’ACCORD POUR DEVENIR A NOS COTES, ENSEMBLE, DES MILITANTS, DES PORTE-PAROLE ET DES PORTE-FLAMBEAU DE NOTRE CAUSE ? ETES VOUS D’ACCORD ?
Chers Amis, chers compatriotes, depuis l’accession de Ragip Tayep Erdogan au pouvoir, la diplomatie turque s’est lancée dans une politique efficace de séduction des Etats européens. Avec, en ligne de mire, bien évidemment, l’adhésion à l’Union européenne.
C’est une politique de la poudre aux yeux que les Européens apprécient.
C’est une politique du chantage que les Européens redoutent.
C’est une politique d’un pas en avant-deux pas en arrière que les Européens encouragent au nom du principe politiquement idiot de la promesse tenue à la Turquie en 1961.
Et en même temps, nous constatons que ce gouvernement turc a durci sa position anti-arménienne.
C’est évidemment faux. D’une part le terme "anti-arménien" est une manipulation qui consiste à faire une confusion entre la lutte contre le lobbying de la diaspora et une prétendue lutte contre tous les Arméniens. D’autre part, même si elles sont timides, il existe des évolutions, la rigidité totale sur la question n’est plus de mise. D’ores et déjà le débat est ouvert dans la société civile, dire qu’il n’y pas de résistances serait mentir, mais le travail de mémoire à commencé comme nous le montrons à travers les articles que nous présentons sur ce site.
Cette Turquie orchestre, à travers l’Europe, une nouvelle politique négationniste. Le lobby turc s’institutionnalise à travers toute l’Europe. Le gouvernement turc organise les communautés turques en Europe, les encourage à rentrer dans les cercles de pouvoirs, les partis politiques, les syndicats, les organisations patronales.
Parce que les Turcs, idiots qu’ils sont, ont besoin des directives d’Ankara pour s’organiser et faire à leur tour ce que les Arméniens ont fait depuis leur arrivée dans leurs pays d’accueil. Il est fait ici totalement abstraction du fait que les opinions des turcs installés en Europe sont très diverses et même parfois opposées.
La stratégie des organisations nationalistes arméniennes est aussi en évolution : Il s’agit de faire mettre dans le même sac négationniste tout ceux qui ne sont pas exactement dans leur vision extrémiste. Ainsi il est négationniste, selon eux, de produire des éléments montrant que l’Etat turc actuel n’a pas plus de lien avec l’Empire ottoman que la République Française avec l’Ancien Régime. Il est négationniste de dire que les Arméniens n’ont pas tous été chassés ou massacrés en 1915. A ce titre nombre d’Arméniens de Turquie tombent sous cette accusation de négationisme (voir nos articles sur le sujet). Nous sommes nous mêmes négationnistes et car nous voulons que les recherches sur cette époque continuent et que tous les éléments puissent être mis au jour et produits sans préjuger du résultat. Les seuls acceptables selon les activistes arméniens sont les arguments à charge, tous les autres sont forcément révisionnistes. Curieuse conception de l’histoire ! Il est encore négationniste de dire que le problème doit être réglé avant tout par Ankara et Erevan. Bref sont négationnistes tout ceux qui ne pensent pas exactement comme le souhaitent la partie la plus nationaliste de la disapora. Le vote d’une nouvelle loi pénalisant cette prétendue négation vise à instituer une véritable inquisition dirigée par leurs associations les plus virulentes.
Le gouvernement turc dispose de plus de 1000 diplomates, historiens, responsables politiques qui sillonnent le monde pour développer l’influence de la Turquie contre la cause arménienne.
De combien les Arméniens disposent-ils de lobbyistes pour imposer leurs thèses partout dans le monde ?
Que le gouvernement turc ait une position et une stratègie concernant sa vision des évènements ayant accompagné l’effondrement de l’Empire Ottoman ne fait pas de doute. De là à dire qu’il organise et tire les ficelles de toutes les orgnaisations turques d’Europe c’est aller un peu vite et tomber dans un manichéisme simplificateur.
Et cela, les gouvernements européens le savent.
Dernières illustrations publiques, avec l’organisation de manifestations turques négationnistes à Berlin en mars et à Lyon en avril.
L’amalgame entre les deux manifestations est encore une manipulation pour entretenir une paranoïa servant les intérets de la cause des nationalistes arméniens. Si la manifestation de Berlin était bien à l’initiative de nationalistes, celle de Lyon était contre la stigmatisation de la communauté turque et rassemblait des gens de tous bords politiques.
A Berlin, les Turcs ont célébré la mémoire de Talaat, un des bourreaux du peuple arménien. Talaat, un des grands ordonnateurs du génocide du peuple arménien. Talaat, le Hitler turc abattu en 1921 par Soghomon Tehlirian dans le cadre de l’opération Némésis, décidée, orchestré et exécutée par la FRA Dachnaktsoutioun.
Et maintenant la glorification de la vengeance ! Quoiqu’on pense de Talaat, la justice aurait exigé un procès dans les règles du type Nuremberg qui aurait peut être permis de faire avancer les recherches sur le contexte historique et de faire témoigner des acteurs encore vivants de la tragédie. Cet assassinat, outre qu’il est contraire à tous les principes du droit, n’a eu pour effet que de radicaliser encore plus le nationalisme turc. Papazian n’ose quand même pas publiquement faire l’apologie des crimes de l’ASALA, ce qui, par contre, ne pose pas de problème aux sites de propagandes proche de son organisation qui prolifèrent sur Internet. On s’y réjouit également ouvertement quand un tremblement de terre a lieu en Turquie où quand des Turcs sont victimes d’attentats terroristes. Les mêmes propos à l’encontre de toute autre communauté provoquerait l’ire des organisations antiracistes, mais apparemment l’incitation à la haine envers les Turcs ne les concerne pas.
A Lyon, plus de 3000 Turcs ont manifesté contre l’édification d’un monument dédiée à la mémoire du peuple arménien. Une manifestation organisée par les relais du gouvernements turcs en France, ambassade de Turquie à Paris, consulat de Turquie à Lyon qui ont instrumentalisé les Loup gris turcs, une organisation fasciste et para militaire. Voilà le vrai visage de la Turquie.
Mensonge ! Les Loups Gris et le mouvement MHP (Milli Hareket Partisi - Parti du Mouvement National) avaient refusé de participer à le manifestion parce que précisément les organisateurs ne voulaient pas slogans remettant en question la réalité du génocide. Des débordements précédant la manifestation ont été montés sciemment en épingle pour jeter l’opprobre sur l’ensemble des participants. Lire les informations et communiqués liés
Il est tout aussi mensonger de dire que la manifestation a été organisée par les réprésentations diplomatiques turques, mais il faut bien entretenir la thèse du complot et de la communauté turque en France qui serait une 5ème colonne de l’état turc. Voilà une idée qui rappelle de bien mauvais souvenirs et doit faire bien plaisir à M.Deviliers et à toute l’extrème droite. Socialiste la FRA Dachnaktsoutioun ?
Depuis le 3 octobre 2005, la Turquie a fait une pause dans le processus de réformes, la Turquie a mis un terme au respect de la feuille de route établie par l’Union Européenne. EST-CE NORMAL ? Et pourtant les gouvernements européens le savent !
La Turquie ne compte ni reconnaître la République de Chypre et encore moins d’évacuer cette île qui fait pourtant partie de l’Union Européenne. EST-CE NORMAL ? Et pourtant les gouvernements européens le savent !
La Turquie ne compte pas reconnaître le génocide arménien. EST-CE NORMAL ? Et pourtant les gouvernements européens le savent !
La Turquie s’exerce à une politique négationniste. EST-CE NORMAL ? Et pourtant les gouvernements européens le savent !
La Turquie n’est pas disposée à démocratiser véritablement la vie politique puisque l’armée joue encore un rôle dirigeant. EST-CE NORMAL ? Et pourtant les gouvernements européens le savent !
La Turquie n’est pas prête à respecter les droits de ses minorités. EST-CE NORMAL ? Et pourtant les gouvernements européens le savent !
La Turquie n’est pas prête à proposer une juste solution au problème kurde. EST-CE NORMAL ? Et pourtant les gouvernements européens le savent !
Et pourtant, les dirigeants européens sont encore et toujours les promoteurs de la candidature de la Turquie à l’Union Européenne. EST-CE NORMAL ?
Les gouvernement européens savent tout simplement que les dirigeants d’aucun pays ne peuvent ainsi changer la société radicalement, sans se suicider politiquement. Réformer des lois est plus simple que de changer une mentalité construite en plusieurs générations. Après les trains de réformes adoptés qu’il faut maintenant "digérer", il n’est pas étonnant qu’à l’approche d’élections cruciales qui auront lieu aussi en Turquie en 2007 une pause soit constatée, nous connaissons exactement le même phénomène en France en ce moment
Aujourd’hui, chers amis, chers compatriotes, devant l’ambassade de Turquie à Paris, nous prenons l’engagement de continuer le combat jusqu’au bout. Aujourd’hui, plus que jamais, notre destin est entre nos mains. Toutes les victoires que nous avons obtenues l’ont été de haute lutte. Aucune des victoires que nous avons remportées ne l’a été avec facilité.
Les 10 prochaines années seront déterminantes pour la cause arménienne.
La Turquie sera ou ne sera pas membre de l’Union Européenne. Aurons nous exploité la formidable opportunité constituée par l’adhésion de la Turquie pour obtenir que la reconnaissance du génocide arménien soit considérée comme un préalable incontournable ? La Turquie gagnera t-elle ce combat contre nous, contre les Chypriotes, contre les Kurdes, contre le droit, contre la vérité, contre la justice, contre la démocratie ?
La compassion pour les Kurdes qu’ils considèrent généralement comme les complices des Turcs dans la génocide est pour le moins surprenante. Mais il s’agit ici de faire bonne figure en se prévalant des droits de l’homme pour rassembler sous leur bannière tous les opprimés de la Turquie. Il y a pourtant conflit d’intéret territoriaux mais il est choisi délibérément de les passer sous silence.
En tout cas, ce qui est sûr, c’est que nous ne serons pas spectateurs. Ce qui est sûr, c’est que nous mettrons tous les moyens de notre côté, nous serons à fond dans notre combat, nous serons mobilisés nuit et jour, tous les jours, tous ensemble pour gagner !
Face à l’Europe des gouvernements, nous allons mobiliser l’Europe des peuples. Face à la lâcheté des Etats, nous allons mobiliser le courage des opinions publiques. Face à la complaisance des gouvernements, nous allons susciter le soutien des sociétés civiles.
Car dans la problématique de l’entrée de la Turquie dans l’Union Européenne, c’est la démocratie qui est bafouée. Les gouvernements qui ignorent la volonté de leurs électeurs n’ont pas d’avenir politique.
Chers compatriotes, chers Amis,
91 ans après, nous devons tout mettre en oeuvre pour que la Turquie soit convaincue que, tôt ou tard, elle devra reconnaître ce crime contre l’Humanité, que, tôt ou tard, elle devra faire acte de repentance en demandant pardon au peuple arménien, en faisant acte de réparation.
Acte de réparations, parce que la Turquie d’aujourd’hui est responsable en droit international du génocide arménien commis en 1915 tant qu’elle ne l’aura pas reconnu et condamné.
Chers compatriotes, contre la Turquie, nous allons continuer à nous organiser. Nous organiser pour mieux nous mobiliser. Nous mobiliser pour mieux atteindre nos objectifs. Mieux atteindre nos objectifs pour gagner. Non seulement pour la reconnaissance du génocide mais aussi pour l’édification d’une Arménie libre, indépendante et réunifiée pour que tous ensemble, nous puissions reprendre possession de Van, Mouch, Kars, Sassoun, Bitlis et Erzeroum.
Nous y voici, le masque tombe... La reconnaissance du génocide n’est pas une étape dans un processus de réconciliation, mais vers une soit disant reconquète d’un pays mythique... Que propose M Papazian dans cet objectif délirant ? Une intervention militaire de L’Europe ? Pour faire quoi ? Les populations habitant les régions qu’il cite doivent-elles être déportées à leur tour ? Une nouvelle purification ethnique est-elle son objectif ? On attend impatiemment des précisions. Et surtout on aimerait savoir comment des élus français peuvent se laisser embarquer dans cette galère et si ils cautionnent vraiment ce discours.
Le prétendu nationalisme de Turcs d’Europe fait encore bien pâle figure à côté de celui des ces orgnisations arméniennes qui sont bien plus menaçantes pour la paix sociale et la paix tout court qu’une communauté turque divisée et très disparate.
Vive le peuple arménien ! Vive la lutte du peuple arménien !
|