gurumeditation a écrit :
j'aimerai qu'un modérateur vienne nettoyer le négationnisme du sieur michel merlin, afin que ce sujet puisse reprendre son cours.
Il suffit de rechercher tout post de michel merlin parlant de moto pour constater que "abruti fini" lui va bien . Assassin (monsieur aime bien serrer les motards sur les rails) et ignorant (monsieur devrait lire le code de la route moto, celui qui dit qu'une moto doit rouler au milieu de sa file) serait bien aussi.
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Je n'ai pas fait cette recherche. Mais pour ce que j'en lis ici, je vois quelqu'un qui n'est ni aggressif, ni insultant. Il est juste "pas d'accord". Pourquoi vouloir le faire taire ? Au moins, ça le mérite de permettre la discussion...
quineto a écrit :
Je prefere meme pas reprendre tout ce qui est completement debile dan ton discour, je n'ai pas le temps ni l'envie de repondre a une personne aussi condescendante et imbu d'elle meme que toi...
Retourne dans ton petit monde rempli d'automobiliste victimes des mechant motards pour t'extasier sur ton fabuleux fils qui a fait st Cyr et qui possede la connaissance universelle...
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Oui bon,... 'faut p'tet arrêter, là... Il s'exprime bien, donc il est imbu de lui-même ? Je ne suis absolument pas là pour le défendre, je ne le connais pas, je ne suis même pas d'accord avec lui (en tout cas pas sur tout), mais y a quand même un minimum à respecter. En plus, il suffit de lire ses messages pour trouver des indices qui montrent qu'on ne s'adresse pas à quelqu'un de 25 ans...Alors bon... excusez-le de ne pas s'exprimer en SMS-Style et d'avoir des idées "arrêtées" sur des choses qu'il pratique depuis des années, hein !
Mais revenons en au sujet (euh... pas "tout à fait" le sujet, mais bon
)
Michel Merlin a écrit :
Les motos doivent respecter les lois tout autant que les autos. Et si elles s'arrogent le "droit" de passer entre les files, ce devrait être à la condition de ne gêner personne (donc d'abord de ne jamais demander un tel passage)
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Tout à fait d'accord. Non seulement ne pas le demander, mais ne pas le forcer ! Pas plus tard que dimanche soir, sur l'autoroute qui nous ramenait de Dunkerke en Belgique (la A16 ?), je me suis fait forcer le passage par un motard, alors que j'étais sur la bande de gauche, à un bon 135 km/h au compteur, en train de dépasser un camion. J'étais placé correctement sur ma bande, et cet abruti (car je pense qu'il faut l'être un peu beaucoup) m'a quasiment jeté sur le camion à ma droite. Sur le moment (donc à chaud, très énervé), la première chose qui m'est passée par la tête c'est : "didju, qu'est-ce que j'aimerais n'en avoir rien à foutre de rien et t'envoyer tutoyer le rail !". Bon, à froid, je ne lui souhaite évidemment pas de mourrir dans un accident, mais 'faut quand même bien admettre que quand on a un comportement pareil, on n'est pas vraiment en droit de se plaindre de quoi que ce soit quand ça se termine mal.
Précision : je ne sous-entend absolument pas qu'il s'agit d'un comportement représentatif des motards, ni que le lieu (la France) ait eu une quelconque influence. Des abrutis, y en a partout, et aussi bien en voiture qu'en moto. C'est juste un "exemple" de ce qu'on peut rencontrer sur la route. Je constate aussi clairement des comportements assassins de "caisseux" envers les motards (ou envers d'autres caisseux). Et comme je ne suis vraiment pas le dernier à me rabattre pour laisser passer un deux-roues, j'ai très régulièrement le p'tit signe du pied en remerciement. Donc, pas de généralisation. Je suis juste tombé sur UN abruti. Le problème étant qu'il ne met pas que sa vie en danger.
Michel Merlin a écrit :
et par conséquent de ne pas prendre une file entière en roulant : il n'est pas correct de rouler "au milieu de la file" alors même qu'on prétend implicitement (en forçant le passage entre les autos) ne pas consommer une largeur entière.
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J'y avais jamais pensé, mais effectivement, dit comme ça, il y a une opposition.
Michel Merlin a écrit :
Là encore la conduite à tenir, et effectivement tenue par la vaste majorité des automobilistes, est beaucoup plus fine que ça ; et quand les motards respecteront ces règles autant que les automobilistes ils pourront commencer à en parler (ce qui, à condition d'une certaine civilité et bonne foi, serait fort utile).
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Une chose est vraie : pour que la cohabitation se passe bien, il faut que les deux "camps" respectent les mêmes règles. Là où je ne suis pas d'accord du tout, c'est sur le "comportement des automobilistes majoritairement plus fin" (sous-entendu que celui des motards). Là c'est pour moi de la généralisation abusive. Pour pouvoir affirmer ça, il faut le mesurer (statistiques). Certainement pas se baser sur quelques expériences personnelles (ou expériences de proches). On ne tire jamais de généralité sur quelques cas, car rien n'indique qu'on n'est pas tombé "par hasard" sur des exceptions.
Michel Merlin a écrit :
en supprimant le glissement par petits coups comme le font "manuellement au pied" beaucoup de conducteurs en cas d'urgence, même parfois sans s'en rendre compte[/citations]
"Certains" conducteurs, oui. "Beaucoup" de conducteurs, non.
Il s'agit du résultat de statistiques obtenues de deux manières : par simple questionnement ("en cas d'urgence, vous pompez ou vous sautez sur vos freins ?" ), mais aussi par analyse "après sinistre". Et puisque cela m'a été demandé, ça c'est mon domaine, puisque je suis expert automobile (en Belgique, et non mandaté par les compagnies d'assurance. Autrement dit, j'ai étudié le domaine en théorie et en pratique, mais je ne suis pas inscrit comme expert auprès des compagnies). Des accidents, j'en ai étudié des tas. Que ce soit "sur papier", ce qu'on appelle les "cas d'école", ou sur le terrain, lors des stages. Et j'ai eu en mains ces statistiques, qui remontent à l'époque où l'ABS était une option de luxe sur les Mercedes haut de gamme. Je ne me souviens plus du chiffre exact, je serais même incapable de vous donner les références, mais je suis formel sur une chose : sauter sur les freins en cas d'urgence est un réflexe commun.
[citation=4784059,153,0][nom]Michel Merlin a écrit[/nom]
ce qui a matériellement un effet de diminution de longueur de freinage.
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C'était l'objet de mon mémoire, la comparaison des distances de freinage avec et sans ABS. Sur le même véhicule, avec un contrôle rigoureux des différents paramètres (vitesse du véhicule par rapport au sol, vitesse du vent,...).
J'affirme que pour des ABS datant d'il y a 10 ans, ce que vous dites n'est vrai qu'en dessous d'une certaine vitesse. Car pendant ces périodes de diminution de la pression dans le circuit de freinage, la roue n'est presque plus freinée. Or, les variations ont une durée fixe. Sur un freinage important (qui dure longtemps et sur une distance longue), le nombre de "périodes" d'inactivité des freins est très élevé, et surtout a lieu à des vitesses élevées. Si on "saute" sur les freins à 120 km/h, que la première "diminution de pression" intervient disons à 110 km/h et dure là aussi par exemple 0.05 sec, ça fait 1m50 pendant lesquels le véhicule n'est PAS freiné (ou presque). Ces distances diminuent avec la vitesse, mais accumulées sur un freinage à haute vitesse, elle deviennent prépondérantes. Et ALLONGENT de manière non négligeable la distance totale de freinage, par rapport à un freinage à même vitesse, roues bloquées.
Pour information, j'avais réalisé les tests sur une Renault Clio I Phase II RSi (1800 cc, 110 cv). En dessous de 47 km/h (vitesse déterminée graphiquement), le freinage avec ABS est plus "court" qu'un freinage roues bloquées. Au dessus de 47 km/h, c'est le contraire, et ce d'autant plus que la vitesse augmente. J'ai réalisé mes essais jusque 130 km/h, et j'ai extrapolé la courbe jusqu'à la vitesse de 180 km/h. Vitesse à laquelle la différence de distance de freinage est de 40 mètres, à l'avantage du freinage "roues bloquées" par rapport au freinage avec ABS. Sous réserve que d'autres phénomènes n'apparaissent pour le freinage à partir de vitesses comprises entre 130 km/h (dernière vitesse "mesurée" ) et 180 km/h.
J'insite, il s'agissait d'un ABS du début des années 90. Les choses peuvent avoir très fort évolué depuis.
Michel Merlin a écrit :
Ensuite en récupérant le contrôle on accroît forcément sensiblement l'efficacité globale du freinage
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Là nous sommes d'accord, ça rejoint d'ailleurs ce que je disais à propos du compromis : "réglage" qui donnera d'excellents résultats dans une énorme majorité de cas, tout en sachant qu'il est tout à fait possible que ça se passe très mal dans une très large minorité de cas. C'est comme la ceinture de sécurité : ça sauve ENORMEMENT de vie, mais vous trouverez toujours bien quelqu'un pour vous dire : "moi je connais quelqu'un qui est mort à cause de sa ceinture de sécurité". C'est parfois des bobards, mais c'est parfois (très rarement en réalité) vrai. Ce n'est pas pour ça qu'il faut rouler sans !
Michel Merlin a écrit :
Je pense qu'il ne faut pas céder trop facilement à la tentation de prendre les autres pour "sans discernement" et inférieurs à soi-même
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Oula, il n'est pas question de supériorité au sens où vous semblez l'entendre ! C'est un peu comme si je vous disais, à vous médecin (par exemple), que vous êtes supérieur à moi. En médecine, c'est un fait, vous êtes plus compétent que moi. Vous êtes médecin, je ne le suis pas. Ca ne fait pas du tout de vous quelqu'un de "supérieur" à moi globalement. Ici c'est pareil. Le pilote de course m'est supérieur en technique de freinage (et en technique de pilotage tout court). C'est un fait qu'il ne me viendrait même pas à l'idée de contester.
Michel Merlin a écrit :
si vous-même ne pensez pas que « en situation d'urgence », vous iriez « sauter sans discernement sur la pédale de freins. Et donc, bloquer les roues », alors il ne faut pas trop le penser des autres, et en tout cas pas de la moyenne ou de la majorité des autres
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Je suis trop habitué à conduire un véhicule équipé de l'ABS pour encore avoir les "bons" réflexes de freinage sans ABS. Car avec un ABS, il n'y rien de pire que le réflexe de pompage. En cas d'urgence, il n'existe qu'une seule bonne manière d'arrêter un véhicule équipé d'un ABS : pédale de freins au plancher. Déjà que le système provoque des très courtes périodes de "non-freinage", si en plus on en rajoute soi-même en relachant la pression... Donc, je "saute" sur les freins. Mais pas tout à fait sans discernement, puisque je sais que c'est ce qu'il faut faire. Maintenant, mettez-moi un véhicule sans ABS en mains et faites-moi rouler sur une autoroute sur laquelle je devrai effectuer un freinage d'urgence, et je vous garantis que les pneus vont partir en fumée. En tout cas si je ne m'y attends pas.
Michel Merlin a écrit :
À moins que vous ayez des raisons de vous estimer supérieur, auquel cas il faudrait les faire voir et sentir par le forum ; pour le moment je ne les ai pas perçues).
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Je n'aime pas le terme "supérieur". Ari Vatanen n'est pas supérieur à moi mais il m'est par contre très certainement supérieur en conduite automobile.
Le seul "avantage" que je peux éventuellement avoir sur le conducteur lambda, c'est de "savoir" comment les choses se passent, et comment réagir pour qu'elles se passent au mieux. Maintenant, entre "savoir" et "savoir appliquer", il y a un énorme pas que je ne franchirai pas. Ma modeste expérience en sport automobile n'est clairement pas suffisante pour que je puisse me permettre la moindre prétention dans ce domaine.
Michel Merlin a écrit :
Cela vous l'évite-t-il, à vous ? Êtes-vous tout-à-fait sûr qu'en cas d'urgence vous auriez le temps, la présence d'esprit, les moyens (état du sol, de votre mécanique, position des véhicules sur leurs trajectoires, etc.) de freiner comme vous le voudriez ?
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Bien sûr que non, je n'en suis pas sûr.
Michel Merlin a écrit :
Je suis convaincu au contraire que l'ABS (quand il est bien construit et réglé, ce qui semble être assez souvent le cas) permet à tout le monde d'être plus confortables et sûrs au volant
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Nous sommes là encore entièrement d'accord. Sauf que... comment pouvez-vous savoir que "l'ABS semble être souvent bien réglé" ? Avez-vous étudié cet aspect ? L'avez-vous mesuré ? Connaissez-vous quelqu'un qui l'a fait ? Un organisme quelconque ? Un magazine spécialisé ? Ou bien est-ce une simple impression ?
Michel Merlin a écrit :
pour certains, dont moi, il ne faut pas donner trop d'importance relative à ce phénomène de « pneu "liquide" ».
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Vous faites bien d'utiliser des guillemets, car il ne s'agit bien entendu pas d'une liquéfaction du pneu, mais bien d'un passage à l'état liquide superficiel à l'interface pneu/route. Et je peux vous assurer que le phénomène est bien réel (et que son importance est loin d'être négligeable). Sauf découvertes nouvelles dans ce domaine.
Michel Merlin a écrit :
Par exemple j'ai vu une fois juste devant moi (à ½km) un conducteur (pas mon genre, et pourtant je le respecte et reconnais qu'il a parfaitement conduit) éviter un accident alors qu'il arrivait à grande vitesse en 406 sur la 3ème voie et qu'un autre automobiliste (oui ça arrive) entrant sur l'autoroute sous son nez (2 ou 300m) avec une CORSA est passé directement de la bretelle d'entrée à la 3ème voie alors qu'il ne devait être qu'à 80. La 406 a freiné tout ce qu'elle a pu, en bloquant les roues sur une grande longueur jusqu'à faire un nuage blanc cachant plusieurs véhicules (j'ai cru un moment à un incendie !), et pourtant il a gardé le contrôle et en fin de course n'a qu'effleuré la CORSA, dégâts : un cabochon de feu rouge !
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Un tel nuage blanc m'incite fortement à penser que le véhicule n'était pas équipé d'ABS (ou que celui-ci n'a pas fonctionné, quelle qu'en soit la raison). Roues droites, avec un conducteur attentif, il n'y a pas de raisons de perdre le contrôle en bloquant les roues. Moi-même, lors de mes tests de freinage roues bloquées, je n'ai effectué qu'une seule embardée, et c'était amplement justifié (gros mouvement du volant). Entre parenthèses (et entre nous
), dans l'exemple que vous évoquez, si un motard s'était tenu sur le chemin de la Corsa, il aurait fini par terre (à moins d'avoir de très bons réflexes). Il est un fait qu'en étant motard, on est beaucoup plus "à la merci" des abrutis (et je pèse mes mots) qui considèrent que la route leur appartient. C'est d'ailleurs pour ça que je ne suis pas motard.
Comme je le disais plus haut, quand je parlais de "fusion", j'évoquais le passage en phase liquide d'une mince couche de gomme à l'interface pneu/route. Mince. Pas visible au premier coup d'oeil. Donc oui, ses pneus sont restés "secs". Mais une chose est sûre, ils avaient un "plat" et étaient probablement bons à changer
N'oublions pas un des arguments en faveur de l'ABS : il permet d'économiser des changements de pneus.
Michel Merlin a écrit :
+1
J'ajoute que sous conduite normale l'ABS se déclenche rarement, du coup la 1ère fois que ça vous arrive vous n'identifiez pas tout de suite que ça vient de l'ABS (ça ressemble parfois trop aux bandes sonores), et c'est assez désagréable (sans cependant vraiment donner d'impression de perte de contrôle).
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Ce qui est un des "graves" problèmes de l'ABS. En réalité, plutôt un grave problème des conducteurs. Comme vous dites, "la première fois que ça vous arrive vous n'identifiez pas tout de suite que ça vient de l'ABS". Et je ne comprends pas comment vous pouvez sembler trouver ça normal. TOUT conducteur devrait SAVOIR que ça vient de l'ABS AVANT d'obtenir son permis.
Que quelqu'un achète une télé, ne lise pas le mode d'emploi, et passe à côté de toutes ses fonctions "super chouettes", c'est son droit. Car sa télé ne met pas ma vie (ni la votre) en péril. Que l'Etat (quel qu'il soit) n'offre pas une formation suffisamment complète pour que tout conducteur soit MAÎTRE de son véhicule (car c'est bien de cela qu'il s'agit), c'est par contre proprement scandaleux. Et sachant que l'Etat ne remplit pas ce qui me semble être son rôle dans le domaine, savoir que des conducteurs prennent en leur âme et conscience le RISQUE de mettre un véhicule en mouvement sans s'être documenté en long en large et en travers à son sujet, je trouve ça tout aussi scandaleux. Un objet de plus d'une tonne, qui peut atteindre la vitesse de 27,77 mètres par seconde (!) en à peine plus de 10 secondes (pour la plupart), c'est une ARME.
Et on imagine mal un chasseur répondre aux gendarmes, après avoir abattu quelqu'un en s'adonnant à son hobby : "ah désolé, je ne savais pas que si j'appuyais "là", le coup allait partir et tuer mon camarade".
Ceci vaut aussi bien pour les automobilistes que pour les motards. Seulement, il semblerait que la formation des motards soit un tantinet mieux organisée (et plus poussée) que celle des "caisseux".
Michel Merlin a écrit :
Ce que vous supposez ici (sauf erreur de ma part - toujours possible), et dans toute la suite de votre post, c'est que les gens qui ont appris au contact de personnes ou organismes (plus ou moins) officiels sont mieux armés que les autres.
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Je ne le suppose pas, je l'affirme. Haut et fort, encore bien. Mais je reformule en ajoutant un mot : "les gens qui ont appris <...> sont en moyenne mieux armés que les autres".
D'abord, il n'y a pas forcément de raison d'être à votre "plus ou moins" qualifiant le caractère "officiel" de l'organisme.
Ensuite, quelqu'un qui a appris la chirurgie est mieux armé pour pratiquer une appendicectomie que quelqu'un de totalement étranger à l'art de la chose. D'ailleurs, il faut être titulaire d'un diplôme pour effectuer cette opération, diplôme attestant des compétences de son titulaire en la matière. Quelqu'un qui pratique le tir en stand de tir est mieux armé (le jeu de mot est involontaire) pour se servir correctement d'une arme que quelqu'un qui n'y a jamais touché. Quelqu'un qui a appris le français est mieux armé pour le parler que quelqu'un qui n'en pippe pas un mot... la liste de ce genre d'exemples est infinie.
Michel Merlin a écrit :
Cela, comme beaucoup d'autres choses, remet gravement en cause les principes mêmes d'une démocratie. Nul ne peut être bénéficiaire d'un privilège (càd d'une inégalité) qui ne soit reconnue par tous, ouvertement donc publiquement, sans rien cacher, et de manière contradictoire, c'est-à-dire soumise au peuple.
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A partir du moment où une formation adéquate est obligatoire pour toute personne voulant conduire un véhicule, je ne vois pas où se situerait le privilège.
Michel Merlin a écrit :
Un des cas que cela vise est celui des - très nombreux - automobilistes qui sont ou ont été des responsables, qui ont une longue expérience de la conduite (donc variée : voitures variées, motos et scooters, camionnettes et poids-lourds avec ou sans remorque, dans toutes sortes de conditions et de routes, etc.), et qui souvent l'ont enseignée (à des élèves de divers organismes, à leurs frères et surs, enfants, neveux, amis). Entre une telle personne et un jeune qui n'a pas 30 ans et qui a suivi un cours de freinage chez Beltoise (au mieux - car en général c'est sous un moniteur lui-même jeune et souvent moins expérimenté que la moyenne des conducteurs de son âge puisque passant le plus clair de son temps dans les bureaux de l'auto-école ou dans un véhicule oscillant entre arrêt et roulage à 30km/h dans des petites rues désertes), auquel ferez-vous le plus confiance pour anticiper le mieux lesquels cas peuvent réellement survenir et pour garder la maîtrise de son véhicule dans ces cas ? Je sais, la pensée unique veut que ce soit inconditionnellement au jeune.
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En effet, je choisis le "jeune". Mais absolument pas parce qu'il est jeune. Uniquement parce qu'il est compétent de manière attestée par un "organisme de contrôle". C'est exactement comme si vous me disiez que pour m'enlever l'appendice, j'ai le choix entre une personne d'âge mûre, blindée des expériences de la vie, expériences qui l'ont amené à (par exemple, et au hasard) soigner des plaies, apporter des premiers secours, même éventuellement recoudre des petites égratignures, et un jeune chirurgien, fraîchement sorti de l'école. Et bien si je dois choisir entre les deux, c'est à coup sûr le jeune qui m'opérera. Là non plus pas parce qu'il est jeune, mais parce qu'il est compétent de manière attestée. Et si ça se passe mal, j'ai quelqu'un contre qui me retourner. Tout le système est organisé autour de ça.
Et dans la compétence, l'expérience ne fait pas tout. L'expérience n'est un gage de compétence que dans le cas où elle consolide une formation (ou plus exactement la réussite d'une forme ou l'autre d'examen). Vous pouvez très bien avoir 2 millions de kilomètres "dans les pattes", au volant de véhicules aussi divers que variés, ça ne fait pas de vous quelqu'un de compétent dans la parfaite maîtrise d'un véhicule. Même si vous n'avez en plus jamais eu d'accident au cours de cette longue expérience, rien ne dit que ce n'est pas parce que vous avez eu la chance de ne jamais être confronté à des situations extrêmes. Ou que, confronté à des situations extrêmes, vous vous en soyez sorti malgré de mauvaises réaction face à ces situations.
Bien sûr, il est aussi possible qu'avec ce bagage (et sans "formation" préalable), vous soyez parfaitement compétent. Il est même possible que quelqu'un de reconnu comme compétent ne le soit pas autant qu'il serait souhaitable. Il existe des médecins qu'on qualifie allègrement de moins bons que d'autres. Mais là, on touche aux limites du système d'apprentissage et de validation d'apprentissage, ce n'est pas du tout un problème relatif à la conduite auto- (ou moto-) mobile
Michel Merlin a écrit :
Mais ma liberté est de ne pas le penser systématiquement, et même de penser (après des décennies de conduite, après m'être arrêté sur de très nombreux accidents - et hop, tous les conformistes programmés à tête plate, c'est le moment de lyncher sans réfléchir) que dans pas mal de cas c'est plutôt le contraire.
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C'est effectivement votre liberté la plus stricte. Mais c'est aussi la liberté la plus stricte de ceux qui nous gouvernent de mettre en place un système de vérification de ces compétences, avec interdiction de conduire à tout ceux qui ne les vérifient pas.
Michel Merlin a écrit :
Je suis moins d'accord, comme déjà dit, avec votre sous-entendu que la moyenne des gens seraient trop peu intelligents
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Je ne pense pas avoir parlé d'intelligence (ni de manque d'intelligence d'ailleurs). Que ce soit en clair, ou en sous-entendu. Le fait que 99% des gens puissent se tromper ne sous-entend aucunement que 99% des gens sont trop peu intelligents. Je rapproche plutôt ça d'un manque de connaissances (que ce soit par manque de temps, manque d'intérêt, que sais-je encore...) et/ou d'un manque de formation.
Michel Merlin a écrit :
Comme dit plus haut, penser que on peut "Eduquer, former" les autres, c'est se mettre a priori (soi-même ou les personnes ou organismes de son choix) au dessus d'eux, il faut se demander qu'est-ce qui peut bien vous y autoriser. En dictature il n'y a pas de problème, en démocratie au contraire il n'y a pas de raison de penser et d'agir ainsi.
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C'est pourtant le principe on ne peut plus simple de l'enseignement, de la transmission du savoir. Dans l'absolu, le professeur n'est pas "supérieur" à ses élèves. Il est par contre plus compétent qu'eux dans le domaine qu'il enseigne. Je ne vois pas en quoi ça pose un problème.
Michel Merlin a écrit :
- Du temps où les individus étaient assez évolués pour être responsables, il n'y avait à la limite même pas besoin du tout de permis de conduire. À chacun d'apprécier ce dont il est capable ou non, et d'agir en conséquence.
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Est-ce qu'il ne s'agirait pas, par hasard, du temps où les individus étaient nettement moins nombreux ? Et donc, par conséquent, pareil pour le nombre d'automobiles/automobilistes. Oui, il y a une différence entre "avant" et "maintenant". Mais je ne pense pas que cette différence soit là où vous la placez... Ou alors, c'est vous qui sous-entendez que les gens "d'avant" étaient globalement supérieurs aux gens "de maintenant".
Michel Merlin a écrit :
- Si on fait un permis, c'est (toujours dans la vision ancienne de l'individu civilisé) seulement pour s'assurer que l'individu est suffisamment responsable, càd capable de faire la dite appréciation, IOW d'être conscient et prudent ; cela acquis, on peut le laisser partir sur la voie publique, on est sûr qu'il ne fera pas de dégâts, qu'il gérera correctement son propre apprentissage et la vitesse à laquelle il conduit à chaque moment pendant cette période.
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Combien de morts sur les routes, en 1940 ? En 1950 ? En 1960 ? Chiffres à rapporter en pourcentage de l'effectif automobile total, bien entendu. Je crois que quand vous dites "on peut le laisser partir, on est sûr qu'il ne fera pas de dégâts", vous vous fourrez le doigt dans l'oeil, et jusqu'au coude (passez-moi l'expression). Malgré l'augmentation incroyable du parc automobile depuis 50 ans, les routes sont plus sûres actuellement, quoi qu'on en dise. En tout cas, rapporté au nombre d'automobilistes, le risque d'accident par kilomètre parcouru est plus faible actuellement.
Michel Merlin a écrit :
Dans la société actuelle au contraire on prétend à la limite ne laisser quelqu'un conduire que quand il sait la totalité de ce qu'on apprend en 60 ans de conduite
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Ou en 3 jours de formation intensive. Et c'est à peine exagéré.
Dites-moi une chose : imaginez-vous en voiture, face à une situation d'urgence. Vous allez réagir (en tout cas, je l'espère
), et faire tout ce que vous pouvez pour vous sortir du mauvais pas qui se présente. Imaginons donc que vous vous en sortiez. Une fois le rythme cardiaque revenu à un niveau acceptable, comment saurez-vous que vous avez BIEN réagi ? Parce qu'en général, dans une situation d'urgence, vous n'être probablement pas seul. Peut-être y a-t-il, arrivant en face de vous, un autre véhicule, lui aussi face à la même situation. Et donc, un autre automobiliste, qui réagit lui aussi. Croyez-vous vraiment que le fait d'avoir évité l'accident est une PREUVE que votre réaction a été la bonne, dans l'absolu ? Je suis persuadé du contraire. Simplement parce que j'ai parfois évité des accidents, tout en sachant pertinemment bien que ma réaction n'était pas la bonne. Ou autrement dit que ce n'est pas à ma réaction que je dois mon salut, mais plutôt à un ensemble de paramètres qui m'ont été favorables, en dépit de mes mauvaises réactions.
Non, il s'agit juste de dire que pour conduire, il faut "prouver", de la manière la plus appropriée possible (à définir) qu'on est compétent pour le faire. C'est d'ailleurs le cas depuis des années, sauf que je trouve que la preuve apportée actuellement n'est pas la bonne. Ou en tout cas, n'est pas suffisante.
Michel Merlin a écrit :
Ensuite, si le frein à main ne sert pas assez souvent (en dehors du parking), cela s'oubliera, de toute façon, et heureusement - c'est un effet de l'excellente gestion de mémoire dont la nature nous a pourvus, et il n'est pas forcément souhaitable d'encombrer le cerveau des gens avec quelque chose qui ne servira pas assez.
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Raison pour laquelle j'ai affirmé que face à une situation d'urgence, on ne retrouvait pas 100% de "bonnes" réactions parmis ceux qui les avaient appris, car une certaine proportion de l'effectif oublie ou ne réussit en tout cas pas à appliquer les bonnes méthodes. A côté de cela, un nombre important de ceux qui ont appris va avoir la bonne réaction. Et de deux groupes témoins, le premier ayant la formation "classique" (filière libre ou auto-école), le second ayant une formation approfondie (déjà rien qu'avec un stage de conduite défensive, mais surtout avec un stage de maîtrise automobile), le premier groupe aura statistiquement plus d'accidents.
Non, on ne pourra jamais éviter TOUS les accidents. Mais autant mettre de notre côté toutes les chances pour réduire leur nombre au maximum. En assurant une formation complète et adaptée, pas en lâchant dans la "jungle" des gens ayant à peine la capacité de ne pas caler en embrayant. En apprennant aux différentes "espèces" en cohabitation (les automobilistes, les routiers, les motards, les cyclistes, mais aussi les piétons) à partager la route, pas à se la disputer. Et en mettant tout en oeuvre, au niveau du "pouvoir" pour que la circulation puisse se faire dans les meilleures conditions possibles.
Michel Merlin a écrit :
Je pense comme vous que c'est mépriser le peuple ; j'ajoute qu'à mon avis un tel mépris pour le peuple a toujours un effet secondaire nuisible : en faisant exagérément appel à la vigilance des gens sur un point où elle n'est pas si nécessaire, on la diminue inévitablement sur d'autres points où elle est plus importante.
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Et plus "le peuple" (mais je n'aime pas ce mot dans ce contexte) a l'impression qu'on se fout de sa gueule, plus il est enclin à ne pas respecter le code de la route.