hpl-nyarlathotep a écrit :
Source: The Audio Critic, Peter Aczel, Editeur, #20, hiver 2000.
Voici ma contribution au thème soulevé dans cet article. La théorie ne suffit pas à expliquer tout, c'est Einstein qui le disait toujours. La réalité aime souvent à se moquer des préentieux pafradigmes scientifiques et il manque toujours un paramètre dans le meilleur raisonnement pour le fausser !
Pieds et supports
©Daniel ANDRE
Il semblerait quun lecteur laser soit davantage sensible à ce quon lui met dessous, quà ce quon lui met dedans !
En contrôlant le son au casque, ces différences deviennent encore plus évidentes du moins sur tout lecteur capable de «lire » suffisamment les CD ; ces différences sont même parfois stupéfiantes !
Il ne fait aucun doute que le son numérique a tendance à épouser la personnalité acoustique du substrat sur lequel il repose, à se laisser en quelque sorte « imprégner » du son inhérent à la matière du support en question.
Par substrat, il faut entendre tout ce que lon met sous le lecteur à la place des pieds, sans pour autant nécessairement enlever les pieds en question ; il suffit que les dits substrats aient une hauteur suffisante pour court-circuiter leffet de support de ces mêmes pieds, généralement en caoutchouc.
Ainsi, si lon utilise un substrat de métal lourd, le son deviendra lui aussi dur et métallique et semblera fluidifier les sons gras, inconsistants et mous, tout en donnant une sorte de fausse dynamique à cette gramme de fréquences ; en réalité, ce type de substrat ne fait quaccentuer le haut médium et atténuer le grave, donc éclaircir certains sons.
Si le substrat est un gros morceau de crêpe ou de caoutchouc, le son deviendra onctueux et doux ; toute dureté et agressivité disparaîtront, mais ceci au profit dun son gonflé, moins précis dans les finesses de laigu, bref un son caoutchouteux !
Des pieds de plomb donneront aussi un son plus corpulent, plus consistant, avec un fort médium, mais finies les finesses et subtilités des harmoniques !
Jai passé plusieurs années à faire tant dessais que je pourrais presque dire que tout a quasiment passé sous mes divers lecteurs, sauf ma femme ! Planches, pierres, silex, livres, coussins, chambre à air gonflées, pieds de sorbotane, blocs de bois, enclumes, plaquettes de freins de locomotive, suspension sur grillage, boules de pétanque, grosses plaques de marbre, rails, etc. Il est incontestable que ces substrats changeaient considérablement le son, sans la moindre équivoque, même aux oreilles des gens sceptiques ou peu habitués à discerner les différences sonores. Cette profusion dessais, qui se sont traduits par des milliers de manipulations, a forcément usé prématurément mes platines laser !
Jai aussi essayé les substrats vendus dans le commerce : pointes en métal, en granit, céramique mélangée à du diamant, pieds de carbone hyper compressé, plaques de cuivre, ressorts, etc.
Mais au fait, sur quel critère je jugeais lefficacité des substrats et leur inaptitude à rétablir le son de la bande master ?
Car il faut savoir que la musique offre une certaine latitude sonore ; si le violon, sur un C.d audio, est plus épais ou plus grêle que sur la bande originale, cela ne sera pas forcément perçu comme un défaut, cela sera parfois même perçu comme le contraire ! Le son de ce violon, en fonction de lacoustique de la salle découte ou de lendroit où se trouve lauditeur par rapport au violon en question, pourra paraître soit corpulent, dense et suave, ou au contraire râpeux et aigu, sans pour autant que dans un cas ou dans un autre, loreille se sente trahie par lauthenticité sonore de linstrument ! Toutefois, si lon fait des essais et des comparaisons avec des sons auxquels loreille est particulièrement bien habituée, c'est-à-dire des sons de tous les jours, voix connues, sons environnants quotidiens, et en particulier test oh combien mortel : les chants doiseaux, là il ny a plus dillusion possible ! Si à lécoute, sur casque ou sur enceintes, le chant de loiseau paraît acerbe, rêche, vert, strident, sans spatialisation bien nette, alors quavec une simple paire de micros et un petit magnétophone, ces mêmes paramètres sonores nont aucune peine à être suffisamment présents, cest que le lecteur laser, quelque soit son prix, est handicapé dans son expression, notamment par les résonances et les vibrations engendrées par sa propre activité et sa propre matière. En effet, le son laser amplifie considérablement tout ce est matériellement consubstantiel de sa propre mécanique !
Le disque laser tourne à une vitesse folle sur un système à ressorts qui, sil amortit certaines raideurs, va par ailleurs engendrer un flou, une perte de précision, en particulier dans le haut du spectre ; le son est alors exagéré, sur-accentué dans le haut médium, donc dur, écorchant, indifférencié, et rond dans le bas médium, épais et flou dans les détails fins, comme si le son était une masse sans contours bien ciselés. Certes, ces défauts sont inhérents au système de reproduction laser par lui-même, mais il est également très amplifié par les phénomènes que je viens dévoquer !
Il convient donc de trouver le substrat capable de minorer audiblement ces défauts !
Jean Marie PIEL, rédacteur audiophile à la revue «Diapason » conseille comme substrat une table de 100 kilos en bois dur. Mais, le fait quil mait quelque fois consulté pour connaître mes solutions personnelles, prouve que la sienne ne le satisfait pas totalement. Le bois, en effet, colore le médium, dune manière parfois agréable, mais cette sur-coloration finit par fatiguer les oreilles ! Ce rédacteur sest ensuite mis à vanter les pieds G.Flex, mais il semble quil ait finit par sapercevoir que tous comptes faits, ce système ne faisait questomper les aigus, ou du moins leur dynamique, et donc masquer les défauts inhérents à cette plage de fréquence, entraînant une sensation subjective dun son plus fidèle.
Les membres de la revue sus nommée conseillent maintenant des éponges en cuivre à la place des pieds. A lécoute, on saperçoit en effet que celles-ci exaltent le médium en louvrant, lui donnent un certain éclat, mais ceci hélas au détriment dune dynamique de laigu audiblement rabougrie et dun certain gonflage du bas-médium.
Il semble ressortir de toutes mes expérimentations que si la solution idéale nexiste pas, il demeure quand même possible de faire beaucoup pour sen rapprocher ! Jai également fait des tests, (volontaires ou non), chez AudioSignatures, avec des lecteurs prestigieux comme Arcam, jadis1, CECTl1/TL3, Yba haut de gamme, etc.
Ce qui ma permis de constater quaucun lecteur neffectue fidèlement son travail de reproduction authentique de la bande Master, ceci du moins tant que ne sont pas maîtrisées les résonances et vibrations inhérentes à leur fonctionnement.
Acheter une platine Laser ne suffit pas, il faut maîtriser ce défaut inhérent au système lui-même, quelque soit par ailleurs le prix du lecteur.
Chapitre 2 : Mes essais.
Tout dabord, étant donné les défauts inhérents leur technologie, jai bien du mal à concevoir quil puisse exister un lecteur capable de reproduire plausiblement le contenu du Cd quon lui sacrifie ! Je ne sais pas sil existe un public amateur du son naturel et authentique. Encore faut-il le connaître avant de lexiger. En effet, seule lélite consent à sentraîner à écouter les sons, les yeux fermés, et simbiber de toutes les nuances du son véritable, perçu sur le vif, afin de rendre son oreille plus apte à discerner le vrai de lillusion sonore ! On croit connaître le vrai son ! Cest presque toujours une illusion. Cest à force découter des enregistrements de chants doiseaux (le test le plus dur !) sur des sources Laser forcément mauvaises puisquelles ont toutes ce défaut de sur-accentuation du haut médium que jai appris à BIEN connaître les chants doiseaux, et Dieu sait si je croyais les connaître. Il faut apprendre à écouter les yeux fermés. Je me suis même construit un faux casque aux oreillettes vides - pour habituer mon oreille à ne plus se tromper sur les sons !
Pourquoi aucune platine Laser, même à 80000 fr, ne reproduit-elle pas tout bêtement le son que lon peut par exemple enregistrer soi-même avec une tête artificielle à 4000 fr sur une bête platine cassette à 4000 fr ????? (Teac, ou Pionner 95S par exemple). A cause de son hypersensibilité aux résonances et vibrations !
Ma platine est une vulgaire Ecrin de chez Cairn. Elle est plus exacte que la prétention nommée Yba bleu machin que lon voulait moffrir à la place de la Cairn ! Jai changé le câble dalimentation (il y a une façon de faire un câble pour dix fois rien) les pieds ont été arrachés (En caoutchouc idéal pour arrondir le son et voiler encore plus le haut du spectre, et gonfler le médium).
Voici une critique empirique faite sur les différents supports (substrats) expérimentés.
Il faut bien garder à lesprit quil nest guère possible de connaître le vrai intrinsèque de son lecteur, et le fait que son possesseur aura rejeté tel ou tel substrat, en raison du fait, par exemple, quil aseptise le bas médium de son appareil, ou tend à procurer un son téléphonique, ou au contraire enflé ou encore mou, etc. ne signifie pas que ces supports soient mauvais. La question à se poser est celle-ci : Une fois que jaurai éliminé toutes vibrations et résonances de ma platine, le son quelle va émettre correspondra t-il à ce que jattends delle ? Il est possible que le son obtenu paraîtra mauvais et que lon cherchera des substrats qui, en fait, ne feront que compenser en partie certains défauts du lecteur incriminé.
Il faut donc rechercher des substrats qui libéreront le lecteur des défauts typiques produits par les vibrations et résonances : la dureté audiblement engendrée par tel ou tel substrat, lenflure du son quil peut induire, notamment dans le haut médium, ou encore le voile tendant à annuler le contour et la spatialisation du son, peuvent très bien nêtre que les défauts propres du lecteur laser une fois que ces substrats ont libéré sa véritable personnalité ! Le fait de posséder une copie parfaite de la bande master du Cd de test est donc un avantage décisif pour faire des comparaisons suffisamment objectives !
Caoutchouc : Ramollit la dynamique des hautes fréquences et boudine le bas médium. Peut donc masquer certaines stridences et donner du galbe aux petits lecteurs.
Sorbothane : Estompe les sons et les adoucit.
Plomb : Colore le grave, le rend plus ferme ; fait briller le haut médium. Les traits fins sépaississent et augmentent de volume. Soppose à la finesse des sons mais donne une sensation de dynamique augmentée dans le grave.
Cônes en céramique et diamant : Assèche le bas médium et le grave. Affine le haut. Son plus maigre, sans galbe. Compense les lecteurs gibbeux et lourds.
Bois : Fait ressortir les sons, notamment le médium, mais sans dureté. Rappelle le son vinyle dont les platines contenaient souvent du bois. Le bois colore les fréquences de présence, mais épaissit le haut. Perte de ciselé.
Pointes dacier : (en forme de cônes). Il faut que le diamètre soit de 2 cm et que la pointe repose sur des carrés de carbone compressé. Soppose aux colorations et enflures sonores. Neutralise assez bien. Lidéal est un mélange de métaux et de faire reposer les pointes sur des petits carrés de carbone compressé.
Chambre à air : Lidée de faire reposer le lecteur sur de lair « semble » rationnelle. En fait, lappareil repose sur du caoutchouc mou et non pas sur de lair. Plus on gonfle la chambre à air, tout en ayant le casque sur les oreilles pour contrôler, plus le contour des sons se précise. Ce qui prouve que le substrat idéal doit être dur, ce qui donc exclut celui-ci !
Sacs de sable : Support mou, donc arrondit le haut et atténue certaines duretés, mais par effet destompage, aux dépends de la finesse du haut.
Pieds Gflex (vantés par Jm.Piel) Cest le principe du ressort ; support mou : Donne limpression de davantage de liberté dans le son. Les duretés disparaissent car la dynamique du haut médium est absorbée. Perte de précision dans le contour des sons.
éponges à récurer en cuivre : Également vantées par Jm.Piel (Diapason). Gonfle toutes les fréquences, donc remonte sensiblement (et artificiellement) le niveau sonore. Le médium sonne plus ouvert, plus dynamique et peut bluffer certaines oreilles pendant un certain temps. En revanche, si lon pose sur ces éponges en cuivre, une plaque de marbre, le résultat est bien meilleur. Voir plus loin.
Vibraplane : Support sophistiqué avec suspension sur air.
Excellente idée, mais ce système soppose seulement aux vibrations émanant du sol vers le lecteur ; or, le principe est de trouver un substrat capable dabsorber ou même de « pomper » les vibrations et résonances émanant du lecteur, de les faire sécouler vers leur extrémité, ceci par une forme et une composition (cônes dacier) qui entraînent ces résonances vers la pointe du cône. Il faut que cette absorption et cet écoulement des résonances et vibrations parasites vers le bas (pointe du cône) soit encore plus rapide que la résonance elle-même !Non seulement il faut que ce substrat capte les résonances et les véhicule loin de la platine, non seulement il faut quil fige les vibrations, mais il faut aussi et en même temps quil empêche que les autres vibrations et résonances, celles émanant du meuble et du sol, ne remontent vers le lecteur. Or la pointe dun cône, du fait de sa toute petite surface de contact sur le meuble, soppose à cette remontée. Il y a donc deux sources de vibrations et de résonances à éliminer. On comprendra que les substances molles (sorbotane, par exemple) soient parfaites pour absorber les résonances, mais quelles ne font quamplifier les vibrations, doù ce son rond, sirupeux, doux et sans raideur qui résulte de lemploi de ce matériau, mais imprécis et mou dans sa dynamique à cause des vibrations qui « tuent » la précision du son ! (Imaginez-vous en train observer un spectacle avec une paire de jumelles qui vibre !).
Il existe encore une foule de systèmes destinés à compenser dans une certaine mesure, le défaut de tous les lecteurs lasers et même de tout autre équipement hi-fi ! Par exemple, je possède un préampli passif JC Verdier, qui nest en fait quun répartiteur dentrées et de sorties, et dont la sensibilité aux supports est saisissante ! Or, il ne passe, dans ce pré ampli passif, que des petits volts insignifiants ! Même phénomène avec les câbles et leur différence de signature sonique semble beaucoup dépendre de leur aptitude à absorber vibrations et résonances.
Illusion ? Avec du petit matériel tout-venant, les différences sont effectivement peu marquées, du fait notamment que de tels matériels sont bien limités dans leur richesse dexpression, de toute façon !
Toutefois, à partir de la gamme hi-fi pour oreilles différenciées, il suffit, pour se rendre compte des différences, de mettre tour à tour, sous son lecteur : Des briques : Vous entendrez un rehaussement spectaculaire et bidon de la dynamique (accrochage acoustique avec la brique). Mettez une substance molle, du bull Pack par exemple, une plaque de caoutchouc, etc. et votre coup de guitare paraîtra gonflé, pneumatique et sans incision ! (Cest parfois agréable). Mettez des cendriers en verre, et le son va durcir, à limage sonore de ce support !
Il mest même arrivé de mettre du liège sous les pieds de la table où reposait un de mes lecteurs, et le son sest mis à devenir doux, aéré, sans rugosité (par perte de la dynamique du haut médium).
Pour diminuer la sensibilité du lecteur laser à son support, certains fabricants ont la bonne idée den enduire les parois internes de bitume, comme le dos des frigidaires et machines à laver. Les vibrations et résonances sont ainsi en partie absorbées. Mais ils feraient mieux de faire en sorte que la surface interne des lecteurs ne soit pas plate, mais ondulée, ou recouverte de dessins et de formes variées, ceci afin de «perdre » les résonances. Le bitume, en effet, possède sa propre résonance laquelle assombrit le haut médium ! Bien entendu la suspension du support du disque, à lintérieur du lecteur, est fondamentale. Or, elle est le plus souvent trop molle (ressorts). Javais remplacé ses ressorts par une suspension en sorbotane et le son était bien plus neutre avec une spatialisation bien supérieure ! Le système Teac me paraît excellent ! Le sorbotane est mou, certes, mais cest nécessaire à ce niveau de la dynamique, et moins flottant que les ressorts !
Quel système ai-je adopté après des centaines dheures dessais ?
Mon lecteur repose au sol, sur une triple couche de briques acoustiques (creuses). Ce lecteur est lui-même protégé du son émanant des enceintes (Boomers de 38 engendrant bien des résonances !) en étant abrité dans une niche faite de briques.
A défaut des couches de briques, on peut disposer une plaque épaisse de marbre sur un meuble plein, mais cest un pis-aller.
Sur cette couche de briques, repose une grosse plaque de marbre. Sur celle-ci jai posé deux tiges de fer, celles qui servent à faire du béton armé. Dessus et en travers reposent 2 barres de fer creux de 2 cm de côtés que jai remplies de sable.
Jai fait et refait des milliers dexpériences. Jai adopté cette configuration qui me paraît le meilleur compromis pour neutraliser toutes les interférences sonores de mon lecteur. Car un lecteur ne doit pas faire de musique. Les revendeurs ne le comprennent pas. Chaque fois que je téléphonais dans les auditoriums pour demander un lecteur qui « ne fasse pas de musique » on me raccrochait au nez ou on menvoyait sur les roses. Je nachète donc pas de matériel chez eux, cest tout !
A suivre éventuellement.
Les Dix Plus Gros Mensonges en Audio
La célèbre boutade de Lincoln, selon laquelle on ne peut pas tromper tout le monde tout le temps, apparaît être à peine applicable à laudio haut de gamme. Ce qui suit est une tentative de la faire entendre.
Je suspecte fortement les gens dêtre plus naïfs aujourdhui quils ne létaient quand jétais plus jeune. En ce temps, nous ne mettions pas daimants dans nos chaussures, la police nutilisait pas des psychologues pour rechercher des personnes disparues, et aucun chef détat depuis Hitler navait consulté dastrologues. La plupart dentre nous croyait en la science sans aucune réserve. Quand lère de la hi-fi arriva, des ingénieurs comme Paul Klipish, Lincoln Walsh, Stew Hegman, Dave Hafler, Ed Villchur, et C.G. McProud étaient nos sources dinformations sur laudio. Les gurus savants sans véritable éducation qui ne connaissent pas lintégrale de ex étaient encore dans lavenir sombre.
Ne me méprenez pas. En terme de champ de connaissance existante, le monde audio daujourdhui est clairement loin devant ces temps passés; à une extrémité du champs il y a de brillants fabricants qui surpassent les précurseurs. Du côté sombre, néanmoins, un nouvel âge dignorance, de superstition, et de malhonnêteté règne. Pourquoi et comment cela est arrivé a été largement couvert dans les numéros précédents de cette publication ; ici je vise la liste des mensonges proférés par des malins pour piéger les crédules.
1. Le mensonge du câble
Logiquement ce nest pas le mensonge par lequel commencer car les câbles sont des accessoires, pas des composants audio principaux. Mais cest le plus gros, le plus sale, le plus cynique, le plus insultant envers lintelligence, et par dessus tout le mensonge le plus frauduleusement profitable en audio, et il doit donc être placé en tête de liste.
Le mensonge consiste à dire que des câbles pour haut-parleurs et des fiches de connexion onéreux produisent un meilleur son que des produits standards, moyenne gamme (du genre de ceux de Radio Shack). Cest un mensonge qui à été montré, mis en disgrâce, et réfuté maintes et maintes fois par chaque véritable autorité existante, mais les gurus de laudio détestent lautorité et les innocents ne peuvent distinguer cela dun charlatanisme destiné à servir leurs propres besoins. La seule vérité est que la résistance, linductance et la capacité (R, L et C) sont les seuls paramètres affectant les performances sous le seuil des fréquences radio. Le signal ne sait pas sil est transmis à travers un câble (RLC) cher ou bon marché. Oui, il faut payer un peu plus que le prix plancher pour des fiches correctes, le blindage, lisolation
pour éviter des problèmes de fiabilité, et il faut surveiller la résistance pour des connexions longues. En terme de performance électrique simple, néanmoins, un câble fait à partir de cintres redressés avec les bouts dénudés nest pas dun iota inférieur à un câble miracle de $2000. Pas plus que ne lest un classique câble pour lampe à 18c par pied. Les câbles dun prix extrêmement élevé constituent la plus grosse arnaque dans lélectronique grand public, et observer la capitulation pleine de lâcheté de la plupart des publications sur laudio face à la pression des vendeurs de câbles est véritablement déprimant.
[
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2. Le mensonge des lampes (des amplificateurs)
Ce mensonge est également, dans un sens, à propos dun problème périphérique, car les lampes sont loin dêtre répandues à lépoque du silicium. Cest un mensonge persistant néanmoins dans le marché haut de gamme de laudio ; comptez juste le nombre de pages de publicités consacrées aux appareils à lampes à la fin dun magazine hi-fi typique. Incroyable ! Tout comme lest, bien sûr, laffirmation que les lampes sont de manière inhérente supérieures aux transistors dans les applications audio ny croyez pas.
Les lampes sont bonnes pour les transmetteurs RF de forte puissance ou les fours à micro ondes, mais au moment de changer de siècle, pas pour les amplificateurs, pré-amplificateurs ou (bon dieu !) les appareils digitaux comme les lecteurs de CD ou DVD. Quy a-t-il de mal avec les lampes ? Rien, vraiment. Il ny a rien de mal avec des dents en or non plus, même pour les incisives supérieures [
] ; cest juste que lart dentaire moderne offre des options plus attractives. Tout ce que les tubes peuvent faire dans un appareil audio, des équipements sans lampes peuvent le faire mieux, à un moindre coût, avec une plus grande fiabilité. Même lamplificateur à lampes le mieux conçu au monde aura une plus grande distorsion quun amplificateur à transistors aussi bien conçu et aura presque certainement besoin de davantage de maintenance (remplacements des lampes, recalibrage, etc.) pendant sa durée de vie. [
]
En ce qui concerne "le son des lampes", il y a deux possibilités : (1) cest une invention de limagination de laudiophile trompé (2) cest une coloration délibérée introduite par le fabricant pour entretenir des préférences altérées, et dans ce cas un amplificateur sans lampe pourrait facilement en imiter le son si le concepteur avait été assez pervers pour vouloir quil en fût ainsi.
Néanmoins, il existe des situations dans lesquelles un concepteur sophistiqué délectronique hi-fi pourrait considérer lusage de lampes (par exemple au niveau RF dun tuner FM), mais ces exceptions rares et pratiquement limitées ne peuvent couvrir les mensonges courants et dune grande variété des vendeurs de tubes qui veulent quon investisse dans une technologie obsolète.
3. Le mensonge antidigital
Vous lavez souvent entendu, sous une forme ou une autre. A savoir : le son digital est largement inférieur à lanalogique. Le son numérisé est comme la photographie basique constituée de points dans un journal. Le théorème de Nyquist-Shannon est faux. Le taux d échantillonnage de 44.1kHz des disques compacts ne peut pas rendre les hautes fréquences là où il ny a que deux ou trois points déchantillonnage. Le son numérique, même dans les meilleurs cas, est dur et haché. Et ainsi de suite tout cela, sans exception, radotage ou présentation délibérée sous un mauvais jour. Une fois de plus, ce mensonge a peu dimpact dans la masse chez qui les technologies digitales ont gagné une totale acceptation ; mais dans les arcanes et parmi les tributaires du monde audio, dans les salons audio haut de gamme obstinés et les salles découtes de divers gurus, cela reste une ligne de conduite.
La plus risible manifestation du mensonge antidigital consiste à préférer le LP obsolète plutôt que le CD. Quant à choisir entre la bande master analogique et la bande master numérique, ceci reste une controverse semi-respectable. Mais choisir les clics, pops et craquements du vynil plutôt que le silence (pas de bruit de fond) des creux constituant les donnés numériques, ceci constitue une rejet pervers de la réalité.
Voici les faits scientifiques que nimporte quel étudiant en électronique (2nde année) peut vérifier pour vous : laudio numérique possède des arguments irréfutables que laudio analogique na jamais eu et ne peut pas avoir. Les 0 et 1 sont de manière inhérente incapables de créer de distorsion dans le signal, contrairement à une courbe analogique. Même un taux déchantillonnage à 44.1kHz, le plus bas employé dans les applications hi-fi actuelles, restitue plus que de manière adéquate toutes les fréquences audio. Il ne causera aucune perte dinformation dans la plage (des fréquences) audio pas un iota, pas un scintilla. Largument "comment restituer 20kHz avec deux points déchantillonnage ?" est une mauvaise interprétation basique du théorème de Nyquist-Shannon. (Ceux qui ont des doutes devraient prendre des cours élémentaires de systèmes digitaux.)
La raison pour laquelle certains enregistrements analogiques sont meilleurs que certains enregistrements numériques est que les ingénieurs ont fait un meilleur travail concernant le placement des microphones, les niveaux (denregistrement), la balance et léqualisation, ou encore que la pièce où a été effectué l'enregistrement avait une meilleure acoustique. Certains des premiers enregistrements numériques était en effets durs et hachés, pas parce quils étaient numériques mais parce que les ingénieurs pensaient encore analogique, compensant par anticipation des pertes qui nexistaient pas. Les meilleurs enregistrements numériques actuels sont les meilleurs enregistrements jamais réalisés. Pour être juste, il faut admettre quun enregistrement analogique réalisé dans ls meilleurs conditions possibles et un enregistrement numérique enregistré dans les meilleures conditions possibles, à ce niveau de leurs technologies respectives, seront probablement de qualité comparable. Néanmoins, le nombre de Druides Analogiques en adoration devant lArbre aux Merveilles décroît rapidement dans lunivers de lenregistrement professionnel. La solution digitale est simplement la meilleure solution.
4. Le mensonge contre le test découte en aveugle
Les lecteurs réguliers de cette publication savent comment réfuter les divers mensonges invoqués par ceux qui vouent un culte au haut de gamme pour sopposer aux tests découte en aveugle (tests ABX), mais une brève explication est nécessaire ici.
La méthode ABX demande que léquipement A et léquipement B soit ramenés au même niveau sonore à ±0.1 dB, après quoi on peut écouter aussi longtemps que voulu pour identifier totalement A et identifier totalement B. Si on pense quils sonnent différemment, il est demandé didentifier X qui est soit A ou B (comme déterminé par un processus de randomisation doublement caché). On est autorisé à faire des comparaisons A/X et B/X à nimporte quel moment, autant de fois voulues pour décider si X=A ou X=B. Comme une réponse au hasard mène au bon résultat 50% du temps, un minimum de 12 essais est demandé pour une validité statistique (16 seraient mieux, 20 encore mieux). Il ny a pas de meilleur moyen pour déterminer scientifiquement si on affirme juste entendre une différence ou si on peut vraiment lentendre.
Les gurus vous diront que les tests ABX sont complètement invalides. Tout le monde sait quun Krell a un meilleur son quun Pioneer, alors sils sont indiscernables lun de lautre dans un test ABX, cest que la méthode ABX est mauvaise cest leur logique. Tout le monde sait que Joe est plus grand que Mike, alors sils mesurent tous les deux 5'11'' il y a quelque chose qui cloche avec le mètre ruban, n'est-ce pas?
Les objections habituelles des gurus face aux test ABX sont qu'il y a trop de pression (du genre "voyons à quel point vous entendez bien" ), trop peu de temps (du genre "continuez, nous avons besoins de 16 essais" ), trop d'éléments insérés sur le chemin du signal (càd. relais, switches, atténuateurs, etc.) et bien sûr le jargon assorti sur la perception sonore. Tout cela n'est que fausses pistes pour détourner l'attention des fondements du contrôle du test. La vérité est que l'on peut faire un test ABX tout seul, sans pression de la part d'autres participants, que l'on peut prendre autant de temps que voulu (pourquoi pas 16 essais en 16 semaines?), et que l'on peut vérifier la transparence des systèmes de contrôle. Les objections sont totalement boiteuses et hypocrites.
Voilà comment on met à terre un hypocrite anti-ABX mentant, fumeux et sournois. Demandez lui s'il croit à un type de test A/B. Il dira sûrement oui. Alors demandez lui quelle perspicacité spéciale il gagne à (1) ne pas ramener les niveaux sonores à la même valeur et (2) regarder furtivement vers les plaques avec le noms des appareils. Regardez le se tortiller et perdre contrôle.
5. Le mensonge du feedback (retour en boucle sur l'amplificateur opérationnel)
Un feedback négatif dans un amplificateur ou un pré-amplificateur est mauvaaaais. Pas de feedback du tout est boooon. Tel est le mensonge largement invoqué.
Le fait est qu'un feedback négatif est l'un des outils les plus utiles disponible pour créer des circuits. Cela réduit la distorsion et augmente la stabilité. Seul à l'Age de bronze de la conception d'amplificateurs (à transistors), dans les années 60 et au début des années 70, le feedback était utilisé de manière si radicale et sans discernement par certains fabricants que le circuit pouvait avoir divers types de problèmes. Ce fut le début du fétichisme anti-feedback. Au début des années 80, un nombre de publications fondamentales d'Edward Cherry (Australie) et Robert Cordell (USA) ont, sans l'ombre d'un doute, mis en lumière qu'un feedback négatif est totalement bénin tant que certaines règles sont strictement observées. Assez de temps s'est écoulé depuis pour que la vérité soit comprise. Les tenants du dogme anti-feedback sont soit malhonnêtes, soit ignorants.
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