Half-Life 2 : le FBI traque le hacker
 
Le FBI a perquisitionné le domicile d?un programmeur, soupçonné d?être impliqué dans le vol du code source de Half-Life 2. Les services secrets américains seraient également sur l?affaire.
 
 
 
 
   
 
 
 
 
 
   
   
 
     
  ??J?ai été réveillé par la sonnette de la porte. Pas une courte sonnerie. Quelqu?un avait le pouce écrasé sur le bouton et ne le décollait pas. ?Putain de poivrot? je me suis dit, en me retournant dans mon lit, en essayant de l?ignorer. Puis la sonnerie s?est transformée en une répétition de dring dring dring dring, encore et encore (?). J?ai abandonné et je me suis levé. J?ai enfilé mon pantalon, attrapé mon sweat-shirt et j?ai titubé jusqu?à la porte. Je me suis préparé à gérer ce que j?allais trouver derrière la porte, et j?ai ouvert. Soudain, une lampe torche dans les yeux.  
- Etes-vous Chris Toshok ?  
- Heu, oui ...
- Mr Toshok, nous sommes le FBI, nous avons un mandat pour fouiller les lieux !??
 
Ainsi raconte sur son site web Chris Toshok, un programmeur vivant à San Francisco, la perquisition de son appartement opérée par des agents du FBI, le 14 janvier. Cette perquisition intervenait dans le cadre de l?enquête sur le vol de données informatiques dont Valve a été victime en septembre 2003. Le mandat qui lui a été présenté autorisait les agents du FBI à ??saisir tout objet ou documentation, quelque soit sa forme, faisant référence, ou étant relation avec Valve Software, Half-Life, Half-Life 2, Team Fortress, Team Fortress 2, Counter Strike, et Condition Zero?? précise Chris Toshok.
 
Un hacker était parvenu à s?introduire sur le réseau interne de la société, et avait dérobé de nombreuses données relatives aux projets en cours de développement, dont le code source de Half-Life 2, l?un des jeux les plus attendus de ces cinq dernières années.  
 
Le code source d?un jeu est l?ensemble des fichiers contenant les lignes de codes écrites par les programmeurs, autrement dit, les secrets de fabrication les plus intimes du jeu.  
 
Le hacker, qui se faisait appeler ?Anonymous Leaker? ou encore 'Osama bin Leaker?, avait peu après son effraction diffusé sur Internet la quasi-totalité de son butin. Outre le code source de Half-Life 2, livré à la curiosité des programmeurs du monde entier, le hacker avait aussi diffusé une version non définitive mais jouable de Half-Life 2, Counter-Strike : Condition Zero, la version solo de Counter-Strike, ainsi qu?une réactualisation du premier Half-Life réalisée avec le moteur de Half-Life 2, et une réactualisation de Counter-Strike, elle aussi réalisée avec le Source Engine.
 
Selon Chris Toshok, les agents du FBI étaient accompagnés de représentants des services secrets américains, qui l?ont questionné sur ses relations avec les 'Hungry Programmers', un groupe de programmeurs internationaux auquel il appartient. D?autres membre de cette équipe auraient par ailleurs reçus la visite du FBI affirme-t-il.
 
Au terme de leur perquisition, les agents du FBI ont emporté les neuf ordinateurs de Chris Toshok, ainsi que tout équipement susceptible de contenir des données informatiques, dont sa console de jeux Xbox, son magnétoscope numérique, ou encore les cartes mémoires de son appareil photo numérique. N?ayant aucune charge contre lui, Chris Toshok a été laissé en liberté.  
 
??Il est arrivé quelques fois à l?université que la salle d?informatique soit forcée de fermer en journée, en raison d?une menace à la bombe, une fuite de gaz ou je ne sais quoi?? raconte-t-il sur son site web. ??Lorsque cela arrivait, tous les geeks (NdR : obsédés d?informatique) erraient dans la rue, les yeux plissés, éblouis par le soleil de l?après midi, comme des zombies. On pouvait facilement repérer les geeks ces jours là, à la manière dont ils marchaient, avec une certaine lenteur dans leurs pas. Pas une lenteur oisive, mais une lenteur de mort. Ce jour là, c?était comme ça pour moi??.
 
Chris Toshok attend le résultat de l?expertise des agents du FBI pour savoir s?il sera inculpé.

On pouvait facilement repérer les geeks ces jours là, à la manière dont ils marchaient, avec une certaine lenteur dans leurs pas. Pas une lenteur oisive, mais une lenteur de mort. Ce jour là, c?était comme ça pour moi