Sur le deuxième on trouve plus que l'index
Par contre le premier est intéressant, et corrobore un peu mes tests.
Alors justement, les tests (pavé incoming, prévoir bières et chips) :
- Intro :
Bon, on ne va pas s'éterniser cent ans là dessus, mais je vais essayer de résumer le background.
En 2001, Imagination Technologies nous propose sa nouvelle architecture, le PowerVR Series3, succédant au Series2 dont on trouvait un dérivé sur la très regrettée Dreamcast de Sega, et la rarissime Neon 250 de chez Videologic pour PC.
Le Series2 succédait déjà aux fameux accélérateurs de la série PCX/2 dont les chips portaient le nom de code "Midas", la première implémentation connue de cette archi étant à ma connaissance le Midas3 et son chipset à 3 puces utilisé sur une gamme d'ordinateur Compaq. Les cartes retails les plus connues basées sur une évolution du Midas3 (les Midas4 et 5, qui ne sont plus composés que d'une seule et unique puce et qui sont appelés respectivement PCX et PCX2) sont sûrement les cartes Apocalypse 3D(x) de Videologic et m3D de Matrox.
Pour faire simple, le concept de cette architecture particulière est d'éjecter la totalité des triangles non visibles en tout début de rendu afin d'éviter le transfert en mémoire d'une quantité importante d'information inutile au rendu final. Pour y parvenir, la scène est découpée en "tuiles" pouvant tenir dans un petit buffer interne, chaque tuile étant purgée des triangles non visibles. Le chip ne texture et ne transfère en mémoire que les triangles affichables, une technique extrêmement efficace qui permet de réduire les besoins en BP mémoire et en puissance de filtrage du circuit graphique.
Les deux premières générations étaient donc gravées par NEC, mais pour le Series3, c'est notre ST Microelectronics Européen qui s'y est collé.
Chez nous, ce sont les cartes de chez Hercules (boîte Américaine rachetée en 2000 par le Français Guillemot) qui ont connues le plus de succès mais il y en a eu chez Videologic, Powercolor et Imagine Graphics (et peut-être d'autres que j'oublie).
La gamme 3D Prophet de ce fabricant comprenait des révisions PCI et AGP du STG4000 accompagné de plus ou moins de mémoire vive, et des versions AGP avec ou sans sortie TV du STG4500.
Fait assez étrange, si les STG4000 et 4500 supportent bien l'AGP 4X, la version plus performante a été logiciellement et matériellement bridée en 2X.
Mais en 2002, au CeBit, Hercules nous présentait une ultime évolution du PowerVR Series3, une carte basée sur la toute dernière révision du Kyro II, la fameuse version "SE".
Malheureusement, la vente de la division graphique de STMicro la même année aura raison de la vie commerciale de la 3D Prophet 4800 : comme vous avez pu le constater sur ce topic, ce modèle est extrêmement rare et il ne doit probablement subsister qu'un petit nombre d'exemplaires presse et de pré production.
Si ces évènements ont signé la fin de PowerVR sur PC, les descendants de cette architecture se retrouvent aujourd'hui dans une grande partie de nos smartphones.
- Les cartes :
Je ne vous remet pas les photos que vous avez sur cette même page pour la 4800 et dans ma galerie pour les autres
La première du comparatif est donc la plus petite carte de la gamme Kyro, la 4000XT équipée de 32 MB de SDR.
Composé de 13 millions de transistors, le tout petit STG4000 affiche des spécifications d'un autre temps : deux pixels pipelines chacun câblé à une unique unité de texturing, absence de T&L, le tout cadencé à un ridicule 115MHz.
Des caractéristiques plus proche d'un Rage 128 que d'un GeForce2 MX, si l'on omet la méthode de rendu particulière de cette carte.
La deuxième embarque un STG4500, reprenant dans les grandes lignes les même caractéristiques que le 4000, mais en proposant cette fois-ci une fréquence bien supérieure de 175MHz.
Le modèle testé ici vient donc lui aussi de chez Hercules et est équipé de 64MB de RAM cadencé à la même fréquence que le GPU (les deux fréquences sont d'ailleurs liées).
Par rapport au gros GeForce2 GTS de l'époque, les spécifications restent très maigres, mais il est bon de préciser que c'était aussi le cas de son prix !
Enfin, la star du test, la fameuse 3D Prophet 4800 postée un peu plus haut et qui présente quelques bizarrerie : en effet, si il n'y a aucun doute possible sur l'utilisation d'un Kyro II SE sur cette carte, mon modèle utilise par défaut les fréquences de la 4500 ! L'AGP est par contre cette-fois activé en 4X par défaut.
Les fréquences ont été remontées au niveau du modèle commercial via Powerstrip, et pour info, elle a été poussé jusqu'à 215MHz sans problème et aurait sûrement pu monter plus haut si je n'avais pas eu peur de flinguer une pièce de musée
Le Kyro II SE semble donc plus apte que son grand frère à monter en fréquence (certaines rumeurs de l'époque envisageaient même des cartes à 225MHz).
On attaque avec les concurrentes par la vénérable GeForce256 SDR.
Mon plan était d'inclure une TNT2 dans le comparatif afin de voir l'écart entre le STG4000 et une carte aux méthodes de rendu plus traditionnelles présentant des caractéristiques à peu près similaires (SDR, compatibilité DX6, filrate, fréquences) mais les TNT refusent de booter sur ma config de test (probablement du 3.3V malgré le support de l'AGP 4X).
Le GeForce256, c'est donc le "premier vrai GPU grand public" d'après le père Huang, une puce qui embarque en hardware une unité de T&L chargée d'effectuer les opérations de transformation et d'éclairage des triangles et quatre pixel pipelines, portant le fillrate de la puce à 480Mpixels/s puisque cette dernière est cadencée à un très timide 120MHz.
Pour le test, c'est donc la version équipée de 32 MB de SD RAM qui est utilisée afin de coller au plus près des specs du Kyro 4000.
La dernière carte est un modèle déjà benché ici même puisqu'il s'agit de ce bon vieux GeForce2 TI.
Non, je ne fais pas une fixette sur cette carte, mon choix s'est portée sur cette dernière puisqu'elle est un peu au GeForce2 GTS ce que le Kyro 4800 est au 4500 : un clockbump sortie sur la fin de vie de leurs archis respectives, proposé à un tarif milieu de gamme (bon, la TI était au moins 40€ plus onéreuse).
Côté caractéristiques, on a un bon 250MHz côté GPU, câblé à de la DDR 400MHz : de quoi proposer un texelrate plus de cinq fois supérieur au Kyro II SE et une bande passante deux fois plus importante.
- La config :
Ce coup-là, on range le KT333 au profit de ma config "couteau suisse", une ASRock 4CoreDual-VSTA couplée à un Core 2 Duo E7600 overclocké à 3.4GHz et 2GB de DDRII synchro avec le FSB à 296MHz.
De la technologie Alien pour l'époque, qui élimine au moins les cas CPU limited...
Côté OS, on a un bête XP SP2, je n'ai pas poussé le vice jusqu'à tester les cartes sur WinME.
Pour les drivers, c'est encore les 44.03 pour les GeForce, et les tous derniers drivers officiels pour les cartes PowerVR.
- Les benchs :
On commence avec les jeux :
MDK2, benché en 1024x768, réglage des textures élevé (avant-dernier cran).
Sur ce titre, le GeForce2 met tout le monde d'accord, mais la version boosté du Kyro II n'en est pas non plus très loin.
Malgré ses 14% de fréquence en plus, il n'affiche sur ce jeu qu'un gain d'un peu moins de 6% par rapport à la 3D Prophet 4500.
Le petit Kyro 4000 ferme la marche, mais son score reste assez proche de celui de la GeForce première du nom.
Passons ensuite sur Unreal Tournament, à fond, en 1024x768.
Le GeForce2 écrase ici tout le monde, le Kyro II SE affiche encore un gain de ~6% par rapport à son aîné.
Cette fois-ci, c'est le GeForce SDR qui ferme la marche, légèrement derrière le Kyro 4000XT.
Quake 3, High quality.
Curieusement, les scores obtenus sur cette config sont moins bon que ceux obtenus lors d'une session précédente sur le Barton.
Les drivers et la version du jeu utilisée restent pourtant les mêmes, la faute incombe peut-être à l'OS puisque logiciellement il s'agit de la plus grande différence (XP vs 9x).
Bref, la GeForce2 reste encore bien en tête sur ce bench et l'écart entre les deux Kyro II ne varie pas vraiment (~7% cette fois-ci).
La GeForce SDR repasse devant le Kyro 4000 avec 18% de mieux.
Quake 3, mais en 1024.
Les rapports de force restent strictement identiques au bench en 800x600.
On passe sur beaucoup plus lourd avec un titre sorti sur la toute fin de vie commerciale des cartes
Comme d'hab, c'est le résultat du flyby qui vous est présenté.
Surprise, sur ce jeu beaucoup plus lourd et récent que les titres sur lequel le GeForce2 brille jusqu'à présent, ce sont les cartes de PowerVR qui prennent (de très peu, certes) la tête du classement.
L'overdraw sur ce soft doit être plus important que sur les plus vieux titres testés juste avant, les GeForce doivent commencer à s'étrangler sur leur bande passante.
Cette fois-ci, le gain de fréquence entre les deux Kyro II scale de manière linéaire : 13,4% de perf supplémentaire pour le Kyro II SE.
Le plus petit des PowerVR se paye quand à lui la GeForce SDR.
On monte la résolution.
Même constat, la 3D Prophet 4800 l'emporte d'une très courte tête sur ce titre.
C'est parti pour les benchs synthétiques.
Le constat est un peu similaire à ce que l'on a pu voir sur Q3A, avec un GeForce2 difficilement atteignable et un Kyro 4000XT fermant la marche.
L'écart entre 4500 et 4800 est tout de même de 12%.
La cuvée 2001.
Et cette fois-ci, nous retrouvons le même comportement que sous Unreal Tournament 2003 !
La GeForce256 SDR a vraiment du mal sur ce bench, la Kyro 4000 affiche en effet un gain de 34% face à cette dernière.
Enfin, on termine avec un incontournable Villagemark.
Le bench développé par PowerVR pour mettre en avant les qualités de son architecture avantage logiquement leurs propres puces.
Voilà un bel escalier sur lequel on retrouve la 3D Prophet 4800 sur la première marche et le GeForce 256 SDR très loin sur la dernière.
A noter que l'on a cette fois-ci un écart de framerate parfaitement identique à la différence de perfs théorique entre les deux Kyro II : 14,2%.
- Conclusion :
Bon, en premier lieu je pense qu'il faut rappeler que la config de test est démesurément puissante : c'est une situation qui profite tout particulièrement à l'architecture PowerVR puisque cette dernière était dépourvue de T&L.
Cela dit, les gros Athlon XP de l'époque étaient tout aussi capables de pousser ces cartes dans leurs retranchements.
Alors, si l'on se concentre uniquement sur le cas de cette 3D Prophet 4800 et de son intérêt face à sa grande sœur, que dire ?
Et bien pas grand chose : le clockbump de 25MHz se traduit par des gains en jeu entre 6% et 13%.
C'est appréciable, mais pas révolutionnaire. Alors évidemment, la carte n'aurait pas été vendue comme tel : le Kyro II SE reste quand même une mise à jour appréciable du PowerVR Series3, qui compromettait dangereusement l'intérêt de la gamme MX du caméléon.
Avec un potentiel d'overclocking à priori plus élevé et un placement tarifaire agressif, cette carte aurait pu encore avoir de l'intérêt sur l'entrée/milieu de gamme, même en ayant deux ans de fonctionnalités de retard.
De plus, la qualité de l'affichage sur ces cartes est plus "propre" que ce que pouvait proposer Nvidia (qui s'évertuait pourtant à prouver à ses partenaires, que le Kyro, c'est "no good" ).
Mais il est certain que l'arrivée de DX9 l'année d'après et les déclinaisons mdg des R3XX et NV3X auraient très rapidement rendu obsolète ce modèle.
Est-ce que cela aurait vraiment valu le coup pour Hercules de distribuer cette carte à ce moment là et pour STMicro de continuer à graver ce chip ? Visiblement, la réponse fut non.
Concernant l'architecture PowerVR, est-il encore utile de préciser que cette dernière fonctionnait réellement quand la plupart d'entre nous utilisent quotidiennement un descendant du Kyro dans nos appareils mobiles ?
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