2 semaines dans les Dolomites en août
Pourquoi les Dolomites ? Parce que ca avait l’air beau et qu’il y a des montagnes, avec plein d’activités possibles. Parce que ca nous a permis de tester des vacances avec une tente de toit et que ça s’y prêtait plutôt bien. Parce que compte-tenu de l’histoire de cette région, on se retrouve avec un mix parfait pour moi : l’ambiance plutôt germanique avec de la bouffe italienne, mon rêve eveillé.
Pourquoi en cette saison ? Parce qu’on n’avait pas le choix et qu’on doit partir en août. Mais y a quand même pas mal de monde, je pense que juin/septembre pour la saison estivale doit être mieux. Sinon en hiver ca doit être beau aussi, mais plus froid
Quel budget ?
La nourriture n’est pas très chère en Italie, on mange bien à peu de frais.
Les hôtels ne sont pas donnés mais restent d’un bon rapport Q/P (y a souvent jacuzzi/spa, des petits-dejs royaux…), sauf à Cortina.
On peut aussi camper relativement facilement, en tout cas en van/tente de toit, avec une tente ca doit être un chouilla plus compliqué (le terrain est souvent caillouteux )
Pensez à prévoir un budget "téléphériques", mine de rien, ça représente une somme quand même à la fin du séjour (à moins de tout faire version randos, mais ca doit être un peu fatigant )
Pour qui ?
En couple, en solo ou entre amis. Vaut mieux être un minimum en forme physique pour apprécier les coins qui nécessitent des randos, et les montagnards seront ravis avec des tonnes d’activités possibles (randos, via ferrata, escalade, VTT…)
Les personnes fortement sujettes au vertige risquent d’être un peu frustrées parce que beaucoup d’endroits nécessitent quand même d’être confrontés au vide/à la hauteur…
Notre trajet :
J1 : Bolzano et les pyramidi di terra
J2 : Karersee et Vajolet
J3 : Vajolet
J4, 5, 6 : Val Gardena et Passo Fedaïa
J7 : Cinque Torri
J8 : Lago di Sorapis
J9 : Tre Cime
J10 : les lacs
J11 : Bruneck
J12 et 13 : Merano
J14 : lac Resia
Conseils divers : les Dolomites sont sujettes à la météo montagnarde, pas toujours au beau fixe ni très prévisible. On a eu plutôt de la chance sur ce séjour, mais c’est quand même quelque chose à prendre en compte. L’idéal c’est quand même d’être un minimum « flexible » et de pouvoir adapter un peu le planning en gardant quelques plans en back-up qu’on peut faire sauter si besoin pour essayer d’avoir un des trucs phares avec du beau temps.
Ensuite, pour éviter la foule notamment en aout (bon, ca reste de la foule de montagne, c’est pas non plus la Grande Plage de Biarritz entendons-nous bien), n’hésitez pas à partir en activité tôt (7h du matin maxi) et à sortir un peu des sentiers battus (à savoir LA rando classique que tout le monde fait). Dès qu’on rallonge un peu les randos, y a beaucoup moins de monde, voir personne.
Un plan intéressant (mais malheureusement peu compatible avec mon conseil d’être flexible), c’est de réserver quelques nuits en refuge. Les refuges sont souvent de plutôt bonne qualité (chambres doubles, bon repas) dans les Dolomites, même si pas forcément donnés (en moyenne ca doit être 50euros/pers en ½ pension avec souvent un repas gargantuesque le soir). Par contre y a peu de places, donc faut réserver assez tôt, mais ça permet d’être auprès des lieux d’intérêt à des heures où la plupart des touristes sont partis et de profiter des levers/couchers de soleil tranquillement.
A voir :
Bolzano/Bozen :
- Le centre-ville est plutôt petit, mais très mignon. L’ambiance est agréable et détendue. On peut s’arrêter dans une des nombreuses boutiques qui vendent les spécialités de la région (speck, autres charcuteries ; fromages de montagnes divers…). Essayez également de gouter la glace à la noisette du Piémont, une vraie tuerie.
- Ritten/Renon et les pyramidi di terra : à voir si vous avez un peu de temps à Bolzano, même si c’est clairement dispensable si les jours sont comptés. L’accès se fait en téléphérique depuis Bolzano jusqu’à Supra-Bolzano. De là, un petit train typique traverse les alpages jusqu’à Colalbo, puis une petite balade amène à ces cheminées des fées, étonnantes.
Où manger? Fishbank : bar et de quoi grignoter. Bon rapport Q/P. Ambiance très détendue
Ou dormir? Hotel Der Eggentaler : un peu à l’écart de Bolzano même, calme et agréable avec une jolie petite piscine
Karersee : ce lac aux couleurs étonnantes est situé juste en contrebas de la route, à 30mn en voiture environ de Bolzano. Un petit sentier permet d’en faire le tour en 20-30mn pour le découvrir sous toutes ses coutures. Malheureusement, le temps un peu nuageux cache les montagnes environnantes, qui doivent rendre le paysage encore plus spectaculaire.
Le massif du Rosengarten avec les tours Vajolet
On poursuit jusqu’à Pera di Fassa, où on prend un télésiège jusqu’à Pian Peccei. De là, une petite balade amène jusqu’au refuge de Gardeccia. Les montagnes commencent déjà à nous entourer, et malgré le monde (ce refuge étant facilement accessible, il y a beaucoup de monde qui vient y passer la journée), on sent assez facilement l’ambiance « haute montagne ». 1h de marche (et de montée) plus tard, on atteint le refuge de Vajolet, où on a réservé une nuit.
On enchaine avec la petite rando qui amène au pied des tours Vajolet : ça grimpe dur, avec quelques passages câblés. Un autre refuge, le Re Alberto, est posé juste au pied des tours, qui s’élèvent majestueusement dans le ciel. On aperçoit quelques grimpeurs partis à l’assaut de ces formations rocheuses, dont les têtes disparaissent par moment au milieu des nuages.
De retour au refuge, on savoure une bière bien méritée avant d’établir le programme du lendemain : il y a une super via Ferrata à faire, le Catinaccio d’Antermoïa, pas très dure, mais avec quelques passages un peu trop exposés au goût de mon conjoint (notamment les 100m de marche sur la crête non protégés). On décide donc de faire la version rando.
Après une bonne mauvaise nuit de sommeil, on attaque la rando avant 8h du matin. On s’enfonce encore plus au milieu des montagnes, jusqu’à atteindre le refuge de Passo principe juste au pied du Catinaccio. Les paysages et les vues environnantes sont grandioses. Au lieu de monter en haut via la VF, on « coupe » au pied du sommet pour se retrouver de l’autre coté de la montagne. Petite déception, de là, on ne voit pas le lac Antermoïa, qu’on aperçoit à priori depuis la VF. Pas de problème, on décide de faire le détour qui mène jusqu’au lac et au refuge d’Antermoïa. Bien nous en a pris, ce petit lac turquoise au milieu des montagnes vaut le coup d’œil. On grimpe ensuite au milieu des nuages pour ensuite redescendre en direction du sentier de la Scallete qui amène ensuite jusqu’à Gardeccia. Il ne me semblait pas qu’on avait grimpé tout ça sur les 2j, mais la fin du trajet consiste en une descente interminable au milieu des cailloux. Vertigineux s’abstenir. On a un peu de répit en traversant la vallée de Laura, avant de reprendre les choses sérieuses, avec un petit passage de VF bien protégé. On arrive au refuge rincés, mais il nous reste encore 30mn avant de retrouver enfin le télésiège
Où dormir?
Refuge de Vajolet : bon rapport Q/P, notamment en demi-pension avec un excellent repas très copieux. Chambres doubles ou dortoirs de 4, 6 ou 8 personnes. 52euros/pers en demi-pension
Val Gardena
Cette station de ski très prisée l’hiver reste plutôt agréable en été, avec pas mal d’activités possibles. Depuis la ville d’Ortisei, 2 petites excursions sont particulièrement sympas :
- Un téléphérique qui amène en haut du Seceda, un des massifs environnants. De là, la vue sur les quelques sommets environnants, donc les roches déchiquetées du Sass Rigais est incroyable. Il y a aussi une chouette VF à faire pour atteindre le sommet du Sass Rigais, mais la durée est prévue pour 8h, et vu les efforts fournis la veille, on ne se sent pas capable d’enchaîner (d’autant plus avec la prévision de pluie). On se balade une bonne heure au sommet, le temps d’admirer le panorama à 360°.
- Alpe di Siusi : un autre téléphérique amène jusqu’à cet alpage d’altitude. La vue en arrivant la haut est là encore saisissante : des collines verdoyantes parsemées de petits chalets avec en toile de fond le massif du Sciliar
La pluie prévue depuis le matin n’arrivant toujours pas, on reprend la voiture pour environ 1h en direction de l’église Santa Maddalena, très connue pour son cadre très photogénique, au milieu des collines verdoyantes et encadrées par les hauts massifs du Puez-Odle en arrière plan. San Giovanni, à quelques km de là, est assez mignonne aussi.
Le lendemain, de la pluie est prévue toute la journée. Comme le matin se lève sur un ciel nuageux, mais sec pour le moment, on se balade la matinée dans le parc Puez-Odle, au milieu des sapins et entourés des montagnes. On profite de l’après-midi pour faire honneur à l’espace spa/jacuzzi de l’hotel et prendre un peu de repos.
Ou dormir? Hotel Laurin, au centre de Selva Gardena : jolies chambres calmes, spa dément, petit déjeuner incroyable.
Les cols environnants (Passo Gardena et Passo Sella) offrent également des vues fabuleuses. Si les routes de montagne à lacets peuvent être un peu chiantes à conduire, nul doute que les vues qu’on découvre à chaque virage rendent l’expérience beaucoup plus supportable.
Passo Fedaia
On avait prévu un tour en hélico la veille au départ d’Ortisei, mais vu la météo incertaine le pilote avait décalé à aujourd’hui. Du coup on a encore 1 journée sur place, et plus trop d’autres trucs à voir. On décide de faire un peu de route pour aller tenter une session escalade un peu loin, tant pis pour l’optimisation.
On reprend donc la route du passo Sella avec toujours ses vues fantastiques, en direction cette fois de Passo Fedaia, au pied du dernier glacier des dolomites, la Marmolada. Bon, l’opération escalade fut un échec : on ne s’est pas garé sur le bon parking, nous rajoutant 2km de marche d’approche (heureusement sur du plat, le long d’un joli lac artificiel de barrage aux eaux turquoise). On n’a jamais trouvé le sentier menant aux secteurs d’escalade (qu’on identifiait pourtant très bien d’en bas). On a finalement remonté un éboulis pour arriver au pied de la paroi mais de l’extrême coté droit, sans possibilité de rejoindre les secteurs en question, et je me suis fait une entorse du pouce dans ces éboulis foireux. On décide de redescendre, on va être short en temps si on persiste. On décide quand même de prendre le téléphérique situé au bas de la paroi, histoire de se dire qu’on n’est pas venus pour rien. On embarque dans une petite nacelle pour 2 personnes debout, et en avant. C’est long, ça monte, il fait de plus en plus froid. En fait, le téléphérique amène vraiment très haut, au pied du glacier, à quasi 3000m d’altitude. Il faut 30mn pour arriver en haut. Mais par contre, en haut, on se sent vraiment en haute montagne : les sommets partout autours, le glacier qui s’avance pas loin, la vue sur le lac qui fait tout petit en bas. C’est magnifique. On n’aura malheureusement pas le temps d’explorer un peu plus le coin, il est déjà temps de redescendre et de reprendre la route pour un petit village après Ortisei où on a RDV pour l’hélico.
Survol en hélicoptère des Dolomites
L’héliport est déjà pas mal rempli de monde, on sent que c’est un sacré business. On est presque un peu inquiets… Le vol précédent arrive, se pose, les gens descendent, on monte, et c’est parti pour 50mn de vol à travers le massif des dolomites. Et bien, que dire? C’est une (voir LA) plus grande claque visuelle qu’on ne s’est jamais prise. On est subjugué par la beauté de ces massifs qui se dressent de partout. On passe devant les tours Vajolet, on reconnait le glacier qu’on a vu le matin, l’alpe di siusi, le seceda. Les Cinque Torri qu’on a prévus de rejoindre ce soir paraissent toutes mignonnes et isolées, les tre cime sont déjà impressionnantes d’en haut, on a hâte de les voir de près… Les 50mn passent à toute allure, on n’arrive même plus à décrocher un mot tellement on est pris par l’émotion. Le chemin du retour est un peu moins spectaculaire, du coup le pilote en profite pour faire des trucs rigolos : des tours sur lui-même en vol stationnaire, des petites descentes en piquet vers les sapins, c’est amusant.
On retrouve finalement notre voiture avec la sensation d’avoir vécu un truc vraiment inoubliable. Vraiment à faire si vous en avez la possibilité (le « grand » tour de 50mn coute 330euros/personne).
Les Cinque Torri
On quitte donc Val Gardena après l’hélicoptère pour prendre la route des Cinque Torri. On arrive jusqu’au parking d’ou partent les navettes : une petite route étroite mène au refuge mais apparemment on peut se garer avant la barrière du refuge pour y passer la nuit. On s’engage donc (la route est interdite par contre entre 9h30 et 15h30), et au bout de 4km, on cherche une petite place pour garer la voiture. C’est assez plein, mais on finit par trouver un petit bout de terre, avec en prime une jolie vue sur les sommets en face : on va passer une nuit royale avec ça!
On décide de partir directement faire le tour des Cinque Torri. C’est déjà la fin d’après-midi, la plupart des randonneurs à la journée sont déjà partis, il reste encore quelques grimpeurs perchés sur les parois de ces pics rocheux. On profite des différentes vues, et on finit par retourner à la voiture pour prendre l’apéro et manger face à cette superbe vue. Vers 20h, j’insiste pour retourner profiter du soleil qui se couche sur les tours. La lumière est plus douce et plus orangée, mais le soleil disparaît assez vite derrière les massifs rocheux.
Le lendemain, on prévoit une journée sportive aujourd’hui : la pluie est prévue pour 14h, du coup on part tôt pour faire la via ferrata d’Averau. La marche d’approche est donnée pour 20mn depuis le refuge Averau, mais c’est sans compter la petite heure de bonne montée depuis le refuge des Cinque torri. On arrive en bas de la VF déjà bien échauffés. On se lance donc pour notre première « vraie » VF : le début n’est pas forcément très simple : ce sont de vrais pas d’escalade, en grosses, on a pas trop l’habitude de penser à s’agripper aux barreaux/au câble, mais on s’en sort quand même sans trop de difficulté. La suite est plus simple, surtout parce que beaucoup moins verticale. La fin de la via est surtout du sentier non protégé qui amène jusqu’au sommet Averau, d’où on embrasse la vue à 360° (sauf là où quelques nuages commencent à arriver). Le retour se fait par le même itinéraire, et on se dit qu’on a bien fait de partir tôt : arrivés en bas, c’est un vrai train de grimpeurs qui s’engagent sur la voie.
La pluie n’arrivant toujours pas (ca a été une constante sur ce voyage pour nous), on profite des quelques heures qui nous restent sur le site pour faire quelques voies d’escalade sur une des tours, avant de rejoindre Cortina d’Ampezzo pour la nuit.
Lago di Sorapis
On voulait se lever tranquillement et monter aux Tre Cime dans la journée, pour y passer la nuit. On prend donc la route vers 9h30. Un petit arrêt au lac Misurina, au pied de la route d’accès des Tre Cime : c’est mignon, mais bon, ça ne casse pas 3 pattes à un canard non plus.
On s’approche de l’embranchement de la route, y a du monde, mais on s’en fout, vu qu’on veut rester la nuit. Ah ben non, on ne s’en fout pas, la route est fermée parce que c’est plein.
Bon, changement de plans, on va aller faire la rando au Lago di Sorapis. Le départ se fait au passo de Tre Croci. On est passé devant ce matin, c’était déjà blindé, ça me fait un peu peur. Grace au 4x4, on arrive à se garer pile en face du départ de la randonnée. On attaque vers 10h15, le panneau dit 2h30 de randonnée. Y a beaucoup de monde, on dépasse des dizaines de touristes sur la première partie (chemin relativement plat dans une forêt). Et là, c’est l’embouteillage : les « difficultés » commencent. Les « difficultés », c’est 3 échelles métalliques, un chemin pas très large avec un peu de vide sur le coté et quelques cailloux. Rien de bien sorcier, mais manifestement ca a l’air d’être le bout du monde pour certains. Impossible de doubler. On plaint les quelques personnes qui ont eu la bonne idée de venir tôt : ils ont certes eu le lac pour eux tout seuls, mais alors le retour a du être infernal. On arrive finalement au lac 1h40 plus tard. Malgré le monde, le lieu reste quand même magnifique : un lac d’un bleu ciel laiteux, niché au creux des montagnes, c’est vraiment sublime.
On prend notre temps pour faire le tour, puis pour déguster une scandaleuse pâtisserie depuis la terrasse du refuge situé pas loin, avec encore une fois une vue magnifique sur les montagnes au loin, avant de reprendre le chemin du retour.
Tre Cime
En milieu d’après-midi, on retente notre chance pour les Tre Cime : ouf, cette fois c’est bon! on s’acquitte de nos 30euros de « péage », et on arrive au parking du refuge Auronzo, situé au pied des Tre Cime (possibilité de se garer avant le péage, mais ça rajoute 2 bonnes heures de marche…). On trouve une petite place pour la voiture, avec la encore une vue de dingue, et on prend tranquillement l’apéro en attendant que les lieux se vident des flots de touristes qui viennent visiter à la journée.
En début de soirée, on se fait une petite rando jusqu’au sommet du mont Cianpedele, qui offre l’avantage d’une jolie vue sur les Tre Cime mais aussi sur les massifs montagneux situés au sud-ouest. On admire les jeux de lumière du coucher du soleil, avant que quelques nuages nous cachent les derniers rayons…
Le lendemain, réveil à 5h30 pour attaquer la rando à 6h, on n’a pas envie de subir la foule. Ca tombe bien, on est seuls. On prend le chemin « classique » qui passe par le refuge Lavaredo jusqu’à celui de Locatelli. C’est beau, on se sent tout petits en bas de ces immenses statues de pierre. De Locatelli, on bifurque vers la «Saucisse de Frankfort » au pied du mont Paterno, qui marque le début de la via ferrata De Luka-Innerkopler : le début est une succession de tunnels creusés dans l’arête de pierre. On imagine aisément les lieux occupés par les soldats pendant la Grande Guerre (les Dolomites ont été une grosse région de combats, on en trouve des traces un peu partout). Le tunnel finit par ressortir sur le versant nord-est du mont Paterno, et la véritable VF commence : rien de bien difficile physiquement, mais il faut grimper le long de l’arête avec le vide des 2 cotés. C’est un peu trop pour mon conjoint, malgré la vue magnifique sur les sommets environnants, les 2 petits lacs, un vert et un bleu à nos pieds. Ceci dit, une fois arrivés en haut du Paterno, il faut bien redescendre. On emprunte donc la VF du Sentier des Forcelles. Si là aussi le vide est bien présent (le sentier longe le flanc de la montagne), il ne l’est que d’un côté, ça se passe donc un peu mieux. On rejoint le sentier principal en descendant un gros pierrier un peu casse-gueule.
Après un peu de repos (surtout psychologique), on repart marcher un peu en prenant cette fois le chemin qui contourne les Tre Cime du coté nord-ouest. Les vues sont un peu differentes, mais toujours impressionnantes.
La route des lacs
On quitte avec regrets les Tre Cime pour prendre la route des lacs. Entre Cortina d’Ampezzo et Bruneck, pas moins de 3 jolis lacs se succèdent :
- Lago di Landro (ou Dürrensee) : en bord de route, peut-être le moins joli des 3, il ne manque pourtant pas de charme, surtout au coucher du soleil avec les sommets en toile de fond
- Lago di Diobacco (ou Toblachersee) : assez fréquenté, notamment car un camping est installé juste à côté, il est néanmoins possible d’en profiter au calme aux premières heures du soleil. Là encore, eaux turquooises, sapins, et montagnes au loin sont de la partie
- Lago di Braies (Pragser wildsee) : le plus connu, et un des sites les plus photographiés des Dolomites. Et on comprend pourquoi : le site est magnifique. Malheureusement, comme les touristes ne vont en général pas voir les endroits les plus moches, c’est aussi envahi de monde, ce qui gâche un peu la sensation d’être dans un lieu incroyable. Si vous le pouvez, on vous conseille d’y aller tôt le matin.
Bruneck (ou Brunico)
Cette petite ville sympathique peut faire l’objet d’une étape plutôt agréable. Le centre-ville offre une succession de façades colorées. Un peu à l’écart du centre se tient le cimetière militaire (victimes de la 1ère Guerre Mondiale) avec ses jolies croix en bois.
A 5mn en voiture, un téléphérique permet de monter au Kronplatz, un sommet à 2275m. Là-haut, 2 musées d’intérêt :
- Le MMM Corones, qui fait partie des 6 musées Messner Moutain Museum (du nom de Reinhold Messner, grand alpiniste de la région qui a créé ces musées). Le principal intérêt vient de l’architecture du bâtiment, perché au-dessus du vide. Le contenu intéressera aussi les amateurs d’alpinisme et d’escalade, avec des photos, récits et vieux matériel d’ascension.
- Le Lumen, un musée ouvert en 2017, consacré à la photographie de montagne. Le musée est très intéressant pour les amateurs de photos.
Alors que le sommet était à peu près dégagé lorsqu’on est arrivé, on ressort du 2ème musée au milieu d’une purée de pois. On n’y voit rien à 2m, c’est incroyable.
On occupe donc cette fin de journée nuageuse pour visiter la salle d’escalade du coin.
Merano
La fin du voyage se rapproche, et on a prévu 2j de pure glande aux alentours de Merano. On sent qu’on s’éloigne un peu du cœur des Dolomites, le paysage est déjà moins montagneux.
Merano est une petite ville très connue pour ses thermes : un immense espace avec de multiples piscines intérieures et extérieures, de températures différentes. On n’aura pas testé, ayant préféré profiter des installations de notre hôtel.
Il semble y avoir également pas mal de randonnées dans le coin, mais le paysage est quand même moins enthousiasmant que ce qu’on a vu précédemment.
Où dormir ? Hotel Miramonti Merano Boutique Hotel. Les installations de l’hotel sont magnifiques, avec la piscine à débordement avec vue, le sauna entièrement vitré sur la vallée, les chambres décorées avec beaucoup de gout. Le resto est par contre à éviter (cher et vraiment pas terrible).
Lac de Rezia
Un peu plus au nord-ouest, un petit tour par le lac de Résia s’impose. Ce petit lac a été augmenté artificiellement pendant la seconde guerre mondiale pour des raisons économiques, submergeant un village entier. Aujourd’hui, on peut encore voir le clocher de l’église du village qui dépasse des eaux turquoise
En conclusion : le voyage en montagne, c'était une première pour moi, et j'ai beaucoup aimé. La gestion de la météo est pas forcément évidente, faut vraiment pas se bloquer parce que de la pluie est prévue, souvent elle n'arrive finalement jamais. Y a plein d'activités possibles. A l'époque, je me rappelle de quelqu'un qui m'avait dit "mais les Dolomites, 5j max, ca suffit!". Oui effectivement, si on veut juste voir les principaux lieux photogéniques, on peut tout caser en quelques jours. Dès qu'on fait un peu d'activités (randos, VF, escalade, VTT...), l'espace de jeu est infini, et on peut vraiment y passer du temps sans s'ennuyer.
Bref, un endroit sublime, à redécouvrir sous la neige un jour
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« Moi, je suis un désespéré joyeux. J'ai cette mélancolie slave collée à l'âme. J'aime boire et pleurer. »