lost24 a écrit :
C’est triste à dire, mais oui, de très nombreux boomers vont passer l’arme à gauche dans un laps de temps assez court, et alléger le poids des pensions.
Le RN propose de faire entrer les jeunes plus tôt sur le marché du travail, et de lutter (à voir comment) contre le chômage des 55-62 ans.
Rappelons, par ailleurs, que la parité salariale réglerait la problématique des retraites.
Enfin, le RN propose un éventail d’économies importantes, dont certaines permettraient de financer le déficit (assumé) du système des retraites en attendant les effets des mesures natalistes et de l’augmentation du nombre de travailleurs.
Citation :
Pour le reste je pense que tu surestimes grandement ton courant souverainiste/social au sein du FN/RN. TU me fais penser à JP Tanguy qui se moque et crache fréquemment sur les petits scores des autres partis natios (UDR/IDEL/R!) du haut de son mandat RN alors que lui même s'est pris raclée sur raclée électorale quand il militait à DLF sur sa ligne souverainiste. Est ce que tu crois une seconde que si demain MLP prend sa retraite et que Tanguy/Briois font scission pour créer un nouveau parti des patriotes contre le RN de Bardella/CIotti, ils feront autre chose que 2 ou 3% comme l'a fait Philippot quand il s'est barré ?
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Je te retourne la question : pourquoi les partis de droite libérale font-ils de si petits scores, contrairement au RN social-étatiste ? Avant que MLP n’impose cette nouvelle ligne, le RN régressait. Le temps où JMLP se présentait comme un Reagan français est révolu, et l’ascension spectaculaire du RN coïncide étrangement avec ce changement de ligne. Si les dissidents se sont marginalisés, c’est précisément parce que le RN ne leur laisse aucun espace politique. En revanche, une éventuelle accession du RN au pouvoir contraindrait ses leaders à affronter la commission européenne, et tout échec donnerait raison à Philippot. À l’heure actuelle, le RN, notamment par l’intermédiaire de MLP, tient des discours agressifs contre l’UE, mais ne propose rien de concret pour reprendre le contrôle de la politique nationale. Depuis Hollande, plus personne ne croit à la renégociation des traités. Bardella enfume son monde lorsqu’il évoque ce point. Or, reprendre les manettes est un préalable à toute application d’une politique populaire.
Citation :
Le gros du score du FN/RN repose sur sa marque et sa marque c'est la lutte contre l'immigration. JMLP faisait déjà 17% en 2002 avec tous ses excès et ses défauts dans une France qui ressentait pourtant nettement moins les méfaits de l'immigration massive, et où absolument tous les médias de France étaient unis pour lui cracher dessus. Ca n'exclue pas cela dit les mérites d'une ligne plus social/populiste pour arriver au pouvoir et retourner certains électeurs hésitants, mais si tu promets systématiquement n'importe quoi et de raser gratis, tu donneras toujours le flan pour te faire battre et des électeurs trouillards en profiteront pour tourner casaque au dernier moment.
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Et de 17 %, ils sont passés à combien aujourd’hui ? En sachant que le JMLP des années 90 était différent de celui des années 80. Il ne se présentait plus comme le Reagan français, et perçait déjà dans l’électorat ouvrier (certains médias parlaient de gaucho-lepénisme), avant que MLP n’accentue le mouvement. D’ailleurs, c’est elle qui a imposé le thème du pouvoir d’achat début 2022, alors que Zemmour et Mélenchon s’écharpaient sur les questions identitaires quelques semaines plus tôt. Zemmour a fait 7 (puis 4 et 0,7 aux législatives qui ont suivi) et Pécresse 4, parce que les classes moyennes et populaires ne veulent pas d’un programme économique libéral. Toutes les élections depuis 2022 ont confirmé cette tendance.
Citation :
En 2024 Bardella avait su impulser une ligne plus réaliste/rationnel et on voit que quasiment aucun électeur ne l'a lâché. Il a échoué sur un manque de crédibilité (et parce que la marque fait encore peur) pas parce qu'il avait a moitié reculé sur les retraites ou prévenu que certaines promesses ne pourraient pas passer le cut du déficit.
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Je pense, au contraire, que ses tergiversations sur les retraites (sur lesquelles il est revenu depuis) lui ont causé beaucoup de tort entre les deux tours. Bardella joue un numéro d'équilibriste, qu'il aurait du mal à tenir sur la durée d'une campagne présidentielle.
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