Profil supprimé | Urinoir Desir a écrit :
Ca me rappel je sais plus qui qui m'expliquait un jour qu'avec des caméra de surveillance, tout les délinquants mettront des cagoules et ils seront encore plus dur à identifier qu'avant.
Pourtant quand je prend le tram nantais sous vidéosurveillance, ca ressemble toujours pas à une réunion du FLNC
En parlant de caméra.
http://afp.google.com/article/ALeq [...] NrpVAJNsaA
Citation :
Décrit comme "solitaire", le jeune homme aurait été filmé par une caméra de surveillance dans une station service
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Dire qu'aujourd'hui on pourrait vivre dans un paradis ou ce type court toujours, certes, mais où j'aurais la satisfaction de savoir que je suis pas filmé quand je monte dans le bus ![[:dawa] [:dawa]](https://forum-images.hardware.fr/images/perso/dawa.gif)
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comme promis Citation :
Le sujet a fait le tour des rédactions britanniques (BBC, Telegraph, VNUNet): un projet de recherche mené à l’université de Portsmouth se propose de mettre au point en trois ans une caméra de surveillance “intelligente” capable de s’orienter automatiquement vers… le crime! Et de donner l’alerte, of course. Cela, on s’en doute, par la grâce de notre amie l’intelligence artificielle.
Exemple qui tue, livré par le communiqué de presse et repris ad nauseum: dans un parking, le bruit d’une vitre de voiture fracturée serait interprété comme tel par un logiciel et provoquerait illico la rotation de la caméra la plus proche en direction du forfait. Le même algorithme saurait interpréter des bruits de bagarre, tandis qu’un autre confirmerait la chose en analysant l’image. Merveilleux, non?
Bizarrement, cette information sort lorsque le public british découvre que les caméras de surveillance, qui ont envahi leur quotidien comme aucun autre (une caméra pour 14 habitants), sont tout le contraire d’une baguette magique. Le très sérieux Guardian présentait par exemple le 6 mai dernier les conclusions d’un rapport officiel du Viido (Visual images, identifications and detections office), un service de New Scotland Yard, qui admet que les milliards engloutis dans ces caméras n’ont pas rapporté grand chose. Ainsi, seuls 3% des vols dans la rue à Londres ont été élucidés grâce à elles.
L’inefficacité des caméras démontrée "again and again"
Aujourd’hui, le même Guardian enfonce le clou avec un article signé par le pape états-unien de la sécurité, Bruce Schneier. L’inefficacité des caméras a été démontrée "again and again" (encore et encore), affirme cet expert réputé. Elles résolvent très peu de crimes et leur effet dissuasif est minimal. Pourquoi? Les raisons sont multiples, je vous les range dans trois tiroirs.
Les premières sont d’ordre technique -mauvais éclairage, définition trop faible. On ne peut y répondre qu’en dépensant encore plus. Seconde catégorie: combien de flics regardent les 500 000 caméras de Londres? Si une scène inquiétante est observée, combien de temps avant qu’une patrouille intervienne? On met là le doigt sur le calcul initial: on a beaucoup investi dans le matériel, précisément pour économiser sur l’humain…
Et c’est là qu’intervient l’argument du logiciel “intelligent”: investissez encore un peu plus et on vous livre des yeux et des oreilles artificielles qui scruteront les images et la bande-son de milliers de caméras, à la recherche d’indices, et alerteront les surveillants humains à la moindre anomalie.
Seulement voilà, il y a encore et surtout les arguments du troisième type. Bruce Schneier relève que "les criminels ont tendance à ne pas regarder avec obligeance droit dans la caméra". Les salauds! Ce n’est pas tout: "Les meilleures caméras sont contrariées par les lunettes de soleil et les couvre-chefs." Il est bien temps de le découvrir. Cerise sur le gâteau, figurez-vous que les caméras ne couvrent pas 100% des quartiers, même les plus chauds, et que… les voyous sont au courant! Et jouent hors champ.
Une technologie sécuritaire qui permet surtout d’attraper des "innocents"
Surprise: le délinquant a un cerveau et s’en sert. Face à une mesure destinée à l’enquiquiner, il adapte son comportement. Ce qui est bête, c’est que les partisans de ces investissements massifs dans une technologie sécuritaire n’y pensent pas avant. Comment? Vous dites?… En fait, ils s’en doutent, mais s’en foutent? Le but visé serait surtout de donner l’impression de faire quelques chose? Et d’offrir des contrats affriolants à des entreprises privées, de réduire les effectifs du service public. C’est vous qui le dites.
Et le coup de la "caméra intelligente" nous montre la suite du scénario. Du déjà vu:
"Zut, notre première génération de bidules sécuritaires ne satisfait pas tout à fait le client. Pas grave, justement nous avons en magasin une nouvelle génération de la même camelote qui donnera toute satisfaction."
Comme si les voyous n’allaient pas apprendre à passer sous le nouveau radar aussi facilement qu’ils se sont moqués du précédent.
Voilà donc encore un bel exemple de technologie sécuritaire qui permet surtout d’attraper des "innocents". Je veux dire: d’une part des gens qui n’ont rien fait de mal, qui verront par exemple débouler les keufs parce qu’une caméra soi-disant intelligente aura pris une esquisse de capoeira pour une castagne. Et d’autre part, sans doute, des voyous un peu neuneu, à la ramasse, pas fichus de s’adapter à la quincaillerie dernier cri de la maison poulaga. Génial.
Au fait, si je parle de tout ça, c’est parce que la France d’après, après avoir étudié le fiasco britannique, s’apprête à le photocopier.
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et
Citation :
"La vidéosurveillance est inefficace", affirment les criminologues britanniques depuis maintenant plus de dix ans. La Grande-Bretagne, qui compte 4 millions de caméras, constitue un terrain privilégié pour les chercheurs.
Problèmes de positionnement des caméras (trop près, ou trop loin, d’une source de lumière la nuit, par exemple), manque de formation des opérateurs, faible nombre d’écrans de visionnage par caméra (ce qui revient à dire que la plupart des images transmises ne sont tout simplement jamais affichées), les raisons ne manquent pas pour expliquer le bilan calamiteux de la vidéosurveillance.
Paradoxalement cependant, c’est surtout le fait de prêter à la vidéosurveillance une efficacité automatique qui la rend complètement inopérante. Les délits que les caméras sont censées prévenir -du cambriolage au trafic de stupéfiants, en passant par le vandalisme- ne sont ni commis par les mêmes personnes, ni pour les mêmes raisons, ni dans les mêmes circonstances.
Une trop grande quantité d'informations à traiter
Présentée comme une solution "tout-en-un" censée faire baisser la criminalité en général, la vidéosurveillance ne répond en fait adéquatement à aucun désordre en particulier.
Le rapport final du programme de recherche Européen “Urbaneye” résume ainsi la situation:
"La majorité des réseaux de vidéosurveillance visent à prévenir les comportements déviants en exerçant une dissuasion ('deterrence') symbolique mais plus ou moins inopérante ('incompetent'): tandis que les caméras sont très facilement visibles par les surveillés, ceux-ci sont beaucoup plus difficiles à voir pour les surveillants, à cause d’un visionnage irrégulier et de la trop grande quantité d’informations à traiter." Incapables de faire baisser par elles-même le taux de criminalité, les caméras sont par ailleurs de piètres auxiliaires de police.
Deux chercheurs du Scottish Centre for Criminology indiquent par exemple que pour l’année 1995, les 32 caméras du centre-ville de Glasgow ont contribué à une seule arrestation toutes les 967 heures de surveillance, soit une tous les quarante jours. Les britanniques Clive Norris et Gary Armstrong signalent quant à eux 12 arrestations liées aux caméras sur 592 heures de surveillance dans trois centre-villes.
Pas de relation non plus entre le taux d’élucidation des délits et le nombre de caméras installées: tandis que le quartier londonien de Brent, qui ne dispose que de 164 caméras, possède le meilleur taux d’élucidation du Grand Londres pour 2007 (25,9%), celui de Wandsworth, qui en compte 993, n’atteint pas la moyenne londonienne de 21% de délits élucidés... non plus que ceux de Tower Hamlets (824 caméras), de Greenwich (747), ni de Lewisham (730).
Opposants et défenseurs de la vidéosurveillance surestiment son efficacité
Les chantres de la "vidéotranquillité", comme ceux qui dénoncent un "panoptique moderne" partagent ainsi, selon Norris et Armstrong, "un présupposé commun: celui d’attribuer effectivement à la vidéosurveillance les capacités qu’on lui prête… Ils partagent tous deux une forme naïve de déterminisme technologique: une croyance ingénue au pouvoir de la technologie, que celui-ci soit bénéfique ou maléfique."
Alors, inoffensives, les caméras? Une deuxième génération d’études, baptisées "évaluations réalistes", souligne que l’absence d’influence de la vidéosurveillance sur la criminalité masque ses effets dans la pratique.
Concrètement, le fait de devoir trier rapidement un très grand nombre d’informations pousse les opérateurs à se focaliser "sur une gamme étroite de caractéristiques facilement repérables plutôt que sur des comportements suspects", remarquent les berlinois Leon Hempel et Eric Töpfer. "La limitation sensorielle des écrans", ajoutent-ils, encourage cette attitude en augmentant "la distance entre celui qui observe et celui qui est observé".
Ainsi, selon Norris et Armstrong, 86% des individus surveillés ont moins de 30 ans, 93% sont de sexe masculin, ou, plus révélateur encore, 68% des Noirs soumis à une attention particulière le sont "sans raison apparente".
Le passage à la technologie digitale doit servir à faciliter le vidéo-stéréotypage, avec des procédés tels que la reconnaissance faciale. "De plus en plus de caméras sont reliées à des ordinateurs afin d’utiliser le potentiel de nouveaux algorithmes en termes de reconnaissance d’images", écrivent Hempel et Töpfer.
Devant leur écran, les surveillants opèrent un "tri social" discriminatoire
Cette surveillance discriminatoire n’est pas sans répercussion sur les surveillés. Quand le réseau n’est pas ouvertement conçu pour permettre une gestion des individus "indésirables", le fait que certaines parties de la population fassent l’objet d’une surveillance plus intense conduit de façon mécanique à ce que les interventions les ciblent plus particulièrement.
La vidéosurveillance est ainsi l’instrument d’un “tri social” ("social sorting" ) qui divise l’espace urbain en zones à la population et aux comportements homogènes. Hempel et Töpfer préviennent:
"Le développement actuel de la vidéosurveillance dans les espaces semi-publics comme les centres commerciaux va signifier une utilisation croissante de l’exclusion comme stratégie principale de contrôle social."
Les études sur le sujet demeurent cependant rares, à cause des fortes réticences des responsables à soumettre leurs réseaux à une inspection. Pourtant mandatée par l’Union européenne, l’équipe d’Urbaneye s’est par exemple vue refuser l’accès à un si grand nombre de salles de contrôle qu’elle a dû abandonner le projet "d’examiner l’organisation et les pratiques de deux réseaux de vidéosurveillance dans chacune parmi six capitales européennes".
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